-Les fous disent la vérité, Werner.
-Vraiment ? Laquelle ?
-Il n’y en a qu’une : l’horreur de vivre.
Mieux vaut s'adresser à Dieu qu'à ses saints
Celui qui n'a rien fait n'est personne.
Je te l’interdis ! Je mourrai, je suis déjà morte et je t’interdis de plaider ma cause. Je n’ai qu’un seul juge : moi, et je m’acquitte. O témoin à décharge, témoigne devant toi-même. Tu seras invulnérable, si tu oses déclarer “J’ai fait ce que j’ai voulu et je veux ce que j’ai fait“.
Elle voulait tout, je suppose : c’est jouer au perdant. Elle a tout perdu et s’est enfermée dans sa chambre pour faire semblant de tout refuser.
Je déteste les victimes quand elles respectent leur bourreau.
Si un subordonné, un seul, refuse de t'obéir, tu ne seras plus obéi par aucun.
Le Mal, Messieurs les Magistrats, le Mal, c'était l'unique matériau. On le travaillait dans nos raffineries. Le Bien, c'était le produit fini. Résultat : le Bien tournait mal. Et n'allez pas croire que le Mal tournait bien.
J'ai cru forger le nom de Gerlach. Je me trompais : c'était une réminiscence. Je regrette mon erreur d'autant plus que ce nom est celui d'un des plus courageux et des plus notoires adversaires du National-Socialisme.
Hellmuth von Gerlach a consacré sa vie à lutter pour le rapprochement de la France et de l'Allemagne et pour la paix. En 1933, il figure en tête des proscrits allemands ; on saisit ses biens et ceux de sa famille. Il devait mourir en exil, deux ans plus tard, après avoir consacré ses dernières forces à secourir ses compatriotes réfugiés.
Il est trop tard pour changer le nom de mes personnages, mais je prie ses amis et ses proches de trouver ici mes excuses et mes regrets.
(Note préliminaire insérée en début de l'édition parue chez "Folio" en 1972)
Frantz :
Deux criminels : l'un condamne l'autre au nom de principes qu'ils ont tous deux violés ; comment appelez-vous cette farce ?
Le père :
La justice.