Je n'étais pas en colère mais surpris. Hier, vous étiez à Jérusalem et moi, je devais vous donner le coup de grâce aujourd'hui en Inde.
Je me demandais comment vous alliez faire pour arriver jusqu'ici en si peu de temps.
– On m'a cassé mon tar
– Qui a fait ça ?
– Qu'est-ce que ça change ?
Nasser Ali, assieds-toi là, j’ai à te parler. Je souffre énormément et je n’ai qu’un souhait : mourir ! Or tu ne me laisses pas partir ! Tu pries, tu pries et tu pries encore… Ce sont tes prières qui m’empêchent de rejoindre l’autre monde. Je le sais ! Pour une fois dans ta vie mon fils, fais preuve d’un peu moins d’égoïsme. Tu veux que je reste vivante pour « toi » mais vivre m’est devenu insupportable ! …. Arrête d’appeler le bon Dieu ! Laisse-moi m’en aller.
Mozaffar incarnait à lui seul tout ce que Nasser Ali Khan méprisait. Il était aussi bavard que son père était taciturne. Il adorait la nourriture et était un peu gros. Il ne s’intéressait en rien à l’art et à la culture. Et enfin, il ne ressemblait pas du tout à son père, ce qui pour ce dernier était un critère rédhibitoire.
« J’ai perdu le goût, la saveur, le plaisir ! Tout ça par ta faute ! »
Comme dirait l'autre, "pour vivre, il ne suffit pas d'être vivant".
Puisque plus aucun tar ne pouvait lui procurer le plaisir de jouer, Nasser Ali Khan décida de mourir. Il s'allongea dans son lit...
« Puisque plus aucun tar ne pouvait lui procurer le plaisir de jouer, Nasser Ali Khan décida de mourir. Il s’allongea dans son lit. Huit jours plus tard, le 22 novembre 1958, on l’enterrait aux côtés de sa mère dans le cimetière Zahiroldoleh de Chérimane. »
Il se fixa enfin sur son plat favori : le poulet aux prunes. Une spécialité de sa mère, préparée avec du poulet des prunes, des oignons confits, des tomates, du curcuma et du safran, servi avec du riz.
En janvier 1936, Reza Chah interdit le port du voile en Iran.