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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un roman à la fois poétique et bouleversant qui parle d'un sujet d'actualité : la possibilité de choisir le jour de sa mort. J'ai beaucoup aimé le style de l'autrice malgré quelques longueurs (on suit les pensées d'une femme qui parfois se répète et se perd dans ses souvenirs), ainsi qu'un texte un peu court qui passe très vite sur les moments les plus critiques (peut-être contradictoire avec mon premier point sur les longueurs mais je pense que vous comprendrez en le lisant).
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Très bien écrit, mais je suis encore en train de digérer toute la violence intra familiale qui y est décrite. A décharge, il n'y a pas le voyeurisme malsain de certains livres de la sélection du Roblès de l'an dernier, et c'est ce qui le rend probablement si percutant.
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La grêle, c'est les coups qui pleuvent sur le petit Jean, 5 ans, beau comme un ange mais malentendant de naissance. « Pas fini », dit le docteur consulté par la mère de Marie, la grande soeur, la protectrice, la narratrice de cette histoire de violence ordinaire qui a pour théâtre une ferme pauvrette de campagne. Pourquoi cet enfant aimé par sa mère, adoré par sa soeur devient-il le bouc émissaire du père, le réceptacle de toutes les frustrations paternelles inavouées et inavouables ? Marie est quadragénaire et prête à partir quand elle est enfin capable de regarder en face ce passé douloureux. La gangue de culpabilité craque et laisse déborder le flot de souvenirs que la vieille dame va enfin délivrer à sa fille, protégée depuis toujours des ombres noires et dévorantes du passé de sa mère. En émerge également la figure ogresque du père, Joseph. Un type plutôt doué pour les études mais happé dès son plus jeune âge dans la tradition paysanne, métayer de son état, exploité en toute impunité par le propriétaire de la ferme des Glycines, il trime du matin au soir à ployer sous les vaches et le labeur sans cesse renouvelé. Pas d'horizon aux Glycines. Ni pour Joseph, ni pour la mère acculée dans sa condition de femme, ni pour le petit Jean handicapé. Alors, il faut sauver Marie, se dit la mère. Elle seule peut sortir de cette impasse boueuse. « Tu dois réussir ma fille », devient le mantra de l'enfant qui pour tracer sa route devra abandonner sur le chemin son petit frère adoré. le récit de la vie de Marie est sans complaisance pour ses fautes et celles des autres, pour cette vie qui a bien voulu la sauver, elle et sa fille, mais qui a aussi broyé et dévoré son quota d'âmes innocentes. D'innocents, il n'y en a pas dans cette histoire. Chacun devra assumer le poids de ses actes. Même Adèle, la fille de Marie devra porter à son tour le poids de son histoire familiale et des décisions de sa mère. Un roman d'un réalisme cru éclairé par une lumière sans pitié qui donne à voir les abimes douloureux de la mémoire dans lesquels se noie la vieillesse. Une réflexion factuelle sur la mort et la possibilité de l'aborder dans un choix réfléchi et de façon décente qui peut bousculer. C'est un livre dont la lecture est assez pesante mais qui aborde des sujets universels et peut faire avancer sur les demandes de certains de pouvoir tirer leur révérence avant la douleur et le délabrement d'un corps qui s'effiloche.

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Un livre fort, poignant. Une belle écriture.

Un premier roman(?) Je mets un point d'interrogation car je me suis demandée qu'elle était la part d'autobiographie ou plutôt d'autofiction de cette histoire.

La narratrice a décidé de mourir. Non pas parce qu'elle serait malade ou dépressive mais parce qu'elle juge le temps venu. Avant de partir elle rédige un courrier à sa fille unique qui ne connait pas son histoire.

Il est question de vie rurale, d'ascension sociale, d'handicap, de violence, de pauvreté... Bref de nombreux sujets lourds,

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Que vous dire en terminant la lecture de cet ouvrage ? Que Delphine Saubader m'a touché en plein coeur.
Son livre c'est le bilan de la vie de Marie, écrit sous forme d'une lettre à sa fille. Elle y raconte son enfance à la campagne, toujours présente dans son esprit. Puis la vie passe, et la vieillesse se profile. Marie a décidé de choisir le moment de sa mort, avant que son corps trop usé ne soit plus gérable.
L'écriture de l'auteure est pleine de douceur et de poésie, mais aussi d'une grande lucidité. Elle interpelle beaucoup quand on a vécu son enfance à la campagne et qu'on est soi-même sur la pente descendante !
A lire absolument, mais pas dans un moment où la déprime menace !
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J'ai éprouvé beaucoup d'émotions à la lecture de ce premier roman. Plusieurs thèmes sont abordés dont la mort choisie par une dame de 80 ans qui décide de partir avant le naufrage qui lui semble inéluctable. Elle raconte : c'est elle la fille de la grêle. Elle écrit à sa fille tout ce qu'elle ne lui a jamais dit, pour qu'elle sache d'où elle vient, de cette famille vouée à la terre, dont elle s'est échappée en devenant journaliste suivant le voeu de sa mère qui voulait "qu'elle en sorte". Elle écrit aussi en hommage à son père qui, lui, aurait voulu suivre des études mais a dû quitter l'école à 12 ans pour travailler à la ferme. Elle n'oublie pas son petit frère tant aimé, petit être beau et doux mais sourd, "pas fini" a dit le médecin, ce qui le vouait à une existence tronquée et marquée par la violence.
Elle avoue à sa fille qu'en fait, elle n'a pas réussi à se détacher de sa ferme des Glycines, de l'éducation de pauvre qu'elle y a reçue. Elle avoue bien d'autres choses.
C'est bouleversant.
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C'est l'histoire de Marie qui raconte sa vie à sa fille Adèle avant de mourir.
Elle parle de son enfance, de la vie sur qu'elle a eu à la ferme, du travail de ses parents, de son frère qu'elle protège, de la nature qu'elle aime , de la messe , des habits du dimanche et de ce père qu'elle ne comprend pas jusqu'au geste incroyable.
On sait qu'il va arriver un malheur, l'atmosphère est lourd, pesant.
C'est la misère, le travail, le dur labeur et quelques moments de joie.
Un beau roman, bien écrit.
La vie n'est pas douce.
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Une femme âgée écrit à l'attention de sa fille et lui dit qu'elle a été réellement sa vie. Car elle a bâti avec soin une façade pour lui permettre de cacher et de vivre avec un secret qui la ronge depuis son enfance.
Elle a grandi dans une ferme, avec ses parents, Joseph et Madeleine, ainsi que son petit frère, Jean. Ce dernier est différent. Marie le protège comme elle peut et, surtout, elle lui voue un amour incommensurable.
Leur vie est pauvre et le devient davantage après que la grêle ait ravagé leur future récolte. A partir de cet épisode de grêle, le malheur s'abat sur la famille. le père n'hésite pas à passer ses colères sur Jean. La mère place tous ses espoirs en Marie. Elle doit absolument réussir à l'école. Puis survient un drame dont Marie se sent responsable ou plutôt coupable.
Je ne vous en dis pas plus. Dans cette confession, sorte de testament que Marie laisse à sa fille adorée, on ne peut s'empêcher de penser qu'on ne connaît pas réellement ses proches. Chacun garde des secrets en lui.
Je n'ai pas réussi à m'attacher à Marie, peut-être est-ce son ton las. J'ai tout de même été intriguée par l'histoire et voulu en savoir plus sur Marie. Un roman qui parle de la relation mère-fille, de la vieillesse et du choix de fin de vie, de la folie et surtout de la culpabilité. La nature est très présente. Il y a de très beaux passages sur le pouvoir de la littérature. Je suis certaine qu'il touchera des lecteurs.
Lien : https://joellebooks.fr/2022/..
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« Je n'ai pas su trouver les mots pour te le dire, Adèle, pas plus que je n'en ai jamais trouvé pour te parler vraiment de moi. Sais-tu seulement qui a été ta mère ? Dans quelle sève puisent ses racines, ses émotions trop fortes, ses silences rentrés ? Sais-tu quelle enfant elle a été ? »

Connaissons-nous jamais tout à fait notre mère ? Que savons-nous réellement des jeunes années de sa vie, d'elle petite fille, de ses peurs, de ses luttes intérieures lorsqu'elle-même devient mère à son tour ? Au soir de sa vie, Marie décide de lever le voile. Elle écrit à sa fille Adèle. Elle raconte. Elle dévoile. Elle divulgue les secrets de son coeur et de son histoire familiale. Marie a décidé de mourir, avant l'année de trop, avant la dégénérescence du corps et la perte de son identité, Marie veut mourir en conservant sa dignité. Elle offre à Adèle l'histoire de ses racines, la terre qui l'a vue naître et grandir, la famille qui l'a élevée. Une enfance rythmée par les saisons, les odeurs, les récoltes, les coups du sort météorologiques, et cet épisode de grêle qui a bouleversé l'équilibre familial et a tout changé… jusqu'à déclencher le pire. « Je n'ai compris que bien des années plus tard le sentiment d'impuissance de mes parents, leur urgence permanente, à devoir toujours aller chercher le repas du lendemain, à vivre les yeux rivés à la colère du ciel, aux feuilles, à la terre. Nos vies dépendaient de bien plus grand et plus puissant que nous, de ce qu'on n'appelait pas encore le climat, de cet invisible que je voyais, moi, casser le dos de Joseph quand il rentrait le soir des champs et souiller de terre les ongles de Madeleine qu'elle cachait sous des gants lorsqu'elle allait à la messe. »

À la ferme des Glycines, Joseph et Madeleine, parents de Marie vivent une vie de labeur. Ceux qui ont eux des grands-parents agriculteurs le savent bien, il n'y a aucun instant de répit dans ces existences-là. Les animaux, les récoltes, la peur au ventre en regardant le ciel qui noircit, le désespoir des cultures saccagées par les changements trop brutaux de température, la grêle, ou la canicule. Dans cette famille, tous dépendent de cette terre et des bêtes pour les nourrir, donc pour survivre. Pas de droit à l'erreur, pas de seconde chance. La charge mentale qui pèse sur les parents prend toute la place puisqu'elle couvre les besoins primaires. Alors, il suffit d'un rien, d'un grain de sable, d'une pluie de grêle pour que l'équilibre familial s'altère définitivement. Pour que la colère d'un père se déplace sur le plus fragile, celui dont on dit qu'« il n'est pas fini », ce frère avec lequel Marie entretient une relation fusionnelle, ce frère victime de cet épisode de grêle dont Marie dira « (…) ce soir-là, le chagrin m'a logé une balle en plein coeur. »

Que savons-nous de ce qui se joue derrière les portes closes ? À défaut, à la campagne, loin de tout ? Que savons-nous de la construction d'une petite fille, élevée là, qui deviendra une femme, puis une mère ? « Je me suis construite sur une mémoire à blancs, à trous, j'ai avancé sur des angles morts, craignant de regarder à droite ou à gauche. J'ai redouté encore plus de me retourner, presque soulagée à l'idée que le monde que j'ai connu, ce monde-là, celui de mon enfance, avait disparu. » Que savons-nous de ce qu'elle va donner, volontairement ou involontairement, par intention ou par omission ? Pour aller contre ou au contraire pour transmettre ? « Nous avons oublié que nous ne sommes que des humains et que la nature est mère, et moi, la fille de la grêle, je t'ai élevée comme une fille de la ville dans le coton et l'insouciance alors que j'aurais dû t'alarmer, t'enseigner l'humble patience, la lenteur, la résignation de mes parents. (…) Je voulais seulement éloigner de toi la douleur des générations passées. T'immuniser contre la peur. Au lieu de ça, je t'ai refilé la mienne, dont tu n'as jamais su d'où elle venait. »

La vieillesse se prête à faire le bilan de son existence, mais aussi à réfléchir sur ce qu'il nous reste à transmettre. « La fille de la grêle » est bien un roman de transmission, de passation de l'histoire familiale, de ramifications des émotions. Comprendre la femme qui nous a donné la vie pour comprendre qui l'on est, faire de ces sables mouvants que constitue parfois notre existence une terre solide, fertile pour mieux construire l'avenir. Aider à pousser droit. « C'est comme ça. Toute sa vie, on traverse ses parents. On ne les connaît pas. du moins, on ne connaît pas leur vérité. » D'une certaine façon, Marie fait cesser cette chaîne des secrets familiaux en se dévoilant et en révélant au grand jour l'amour incommensurable pour son frère Jean, la beauté de leurs relations, et le coeur de ses pensées les plus profondes.

« La fille de la grêle » interroge également notre rapport de dépendance à la nature, fusionnel, animal, mais confronte aussi deux mondes : celui de la ferme de Marie il y a des années, et celui d'Adèle, aujourd'hui. « de ce fait, nos corps connaissaient aussi le prix de la rareté des choses, l'endurance, l'eau, le travail que réclament un fruit pour grossir, une bête pour donner son lait, une fleur pour éclore. »

Enfin, « La fille de la grêle » est un plébiscite pour le droit de mourir dans la dignité selon son propre timing, avant que l'on ne puisse plus décider par soi-même et pour soi-même, avant de devenir un fardeau, avant de perdre tout contrôle sur sa vie. « Je pourrais vivre encore un peu, c'est vrai. Mais fait-il vivre jusqu'au bout ? »

« La fille de la grêle » est un premier roman. La plume de Delphine Saubaber, fine, et poétique, sublime ce récit déjà très chargé en émotions par son sujet. Elle a su y cacher des secrets qui, une fois découverts, relancent l'intrigue. C'est un récit intime, orageux et serein, sombre et lumineux sur la vie, quand il n'y a plus rien à cacher, parce que les mots doivent être prononcés, et les vérités exprimées. « Tu es arrivée, ma chérie, comme une absolution sur mon tas de fumier. » Très beau premier roman.

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Marie n'a jamais vraiment confié son passé, son enfance à sa fille Adèle. Proche de la fin, Marie décide de se confier sur ce qui l'a construite.

Marie a grandi à la ferme des Glycines, cet endroit où on vit en fonction des saisons, où on vit pour la culture de la terre et les soins aux animaux. La vie de ses parents a été rude et le souhait de Madeleine, la mère de Marie est qu'elle travaille dur afin de pouvoir se construire une vie confortable

Le petit frère de Marie, Jean, est un enfant très attachant mais assez particulier. Jean ne parle pas et n'entend pas, ce qui ne plaît pas à Joseph, le père.

Marie a toujours eu une relation fusionnelle avec son petit frère. le jour où la grêle tombe sur la ferme des Glycines et met en péril l'équilibre de la famille, joseph passe sa colère sur Jean.

Du haut de ses 7 ans, Marie se comportait comme une mère avec Jean. Elle apaisait ses peurs et ses pleurs. À la naissance d'Adele, elle a reporté tout l'amour qu'elle avait pour Jean sur son enfant.

C'est un récit assez poignant que nous livre #delphinesaubaber. La vie dans les années 50 était bien différente de celle que nous connaissons aujourd'hui. le portrait dressé de cette époque est fait avec authenticité et émotion. On est ému par l'histoire de Marie et Jean, cette fratrie qui s'unit envers et contre tout.

La partie sur le choix de sa fin de vie m'a beaucoup plus séduite et j'ai aimé la façon dont l'auteur a traité ce sujet.

Malgré un très bon récit, je n'ai pas plus accroché que cela. le roman est très descriptif et j'ai parfois trouvé cela assez long, j'aurai aussi aimé être un peu plus surprise.
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