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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Marie, la fille de la grêle, 80 ans, décide de quitter ce bas monde tant qu'elle est encore vaillante afin de ne pas finir dans un lit d'hôpital, en maison de retraite ou encore comme une charge pour sa fille Adèle, tant aimée. Avant de quitter définitivement la vie, elle écrit à sa fille une confession très émouvante qui m'a emportée. Les émotions sont fortes et belles mais elles sont aussi dures et parfois tristes.
Oh oui Visage, comme je suis d'accord avec ta critique . J'ai moi aussi lu des passages, qui m'ont particulièrement touchée, parlée. Même si la similitude des situations n'est pas flagrante, j'ai ressenti au plus profond de moi des émotions singulières. La relation entre Marie et son frère Jean est extrêmement touchante, celle de Marie avec Adèle m'a bien évidemment amenée à m'identifier et donc à m'émouvoir. Que d'amour si joliment dit, montré. Il y a tant à dire sur ce roman qui est pourtant très court, à peine 200 pages . C'est le genre de livre qui perd de sa puissance en le racontant, il faut le lire pour ressentir le souffle , pour être immergé par et dans l'histoire.
Coup de coeur bien sûr.
Merci Visage pour ce prêt, je crois me souvenir que tu as repéré ce titre lors de notre retour des Vosges...

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Marie qui se rapproche lentement mais inexorablement de son quatre-vingtième anniversaire, décide de rédiger une lettre à sa fille Adèle, pour lui raconter qui elle est vraiment, lui parler de son enfance, de tout ce qui lui est arrivée de la ferme paternelle jusqu'à sa vie adulte puis l'entrée dans la vieillesse, ce qui a conditionné ses choix, car elle ne lui a jamais parlé de rien. Elle avait tout verrouillé au plus profond d'elle-même.

Elle a fait le choix de cette lettre car elle est décidée à choisir elle-même la manière dont elle veut mourir. Marie n'essaie pas se justifier, de convaincre sa fille, elle explique son choix, le cheminement de sa pensée de sa vision philosophique et personnelle de la vie et de la mort. Elle le dit dès le départ et le récit est construit en partie sur l'argumentation.

Marie revient sur l'enfance à la ferme, « Les glycines, la dureté de la condition de métayer de son père, qui trime dans les champs et avec les animaux tout en reversant la moitié des récoltes au propriétaire. Elle évoque les caprices de la nature, où la grêle peut tout détruire, entraînant privation disette, sacrifices et montrant bien que c'est la Terre qui est souveraine.

Les temps sont durs, les conditions sont dures mais les humains sont durs aussi, telson père, le corps sec et noueux comme un pied de vigne, le dos courbé par la fatigue et le travail, qui se montre d'une dureté implacable avec Jean, le petit frère handicapé de Marie (il est sourd, mais on ne s'en est pas aperçu tout de suite). Les coups pleuvent, les cris, les silences de la mère, Marie se cachant sous les couvertures en attendant que les coups et les cris cessent. Et puis un jour arrive un traumatisme encore plus grand.

Marie s'applique à l'école, les livres l'intéressent alors que sa mère est quasiment illettrée, car c'est « la seule façon de s'en sortir ». Jusqu'au jour où elle s'en va pour de bon, direction l'université laissant tout derrière elle.

Ce roman nous propose une réflexion sur la dureté de la vie dans le monde rural, l'interdépendance de l'homme et de la nature, la sagesse des paysans qui savent qu'il faut la respecter, la violence intrafamiliale et l'oubli pour pouvoir avancer, prendre sa vie en mains.

Delphine Saubaber va beaucoup plus loin en nous proposant une réflexion sur la vieillesse et le droit de pouvoir décider quand on va tirer sa révérence, et de quelle manière. Tous ses propos sur la vieillesse m'ont beaucoup touchée car je suis arrivée au même point de réflexion que Marie son héroïne :

J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman, même si l'héroïne est un peu froide, mais son enfance l'a poussée dans ce système de protection. L'écriture de Delphine Saubaber est belle, elle m'a profondément touchée, telle la grêle qui s'abat sur les récoltes pour les détruire, ou la grêle plus symbolique qui accompagne les orages dans nos vies.

Elle nous rend hommage, au passage, à Hermann Hesse dont elle m'a donné envie de lire son « Éloge de la vieillesse ». C'est le premier roman de l'auteure et c'est vraiment une réussite.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions J.C. Lattès qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteure.

#Lafilledelagrêle #NetGalleyFrance !
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Ce roman est douloureusement beau.
Marie veut quitter la vie de son plein gré,ne pas attendre que la mort décide pour elle,et surtout pas que son corps l'abandonne à la dépendance de l'Autre. Cependant avant de partir,elle veut livrer son histoire à Adèle,sa fille devenue maman elle aussi. Elle n'a jamais parlé de son passé. Pourtant,la petite fille en elle n'a jamais disparu. Ses joies,ses peines,ses peurs et surtout son amour solaire pour son petit frère palpitent encore en elle. Joseph et Madeleine,ses parents sont toujours à ses côtés ainsi que le souvenir terrible de la violence paternelle face à l'inacceptation de Jean,le frère au visage d'ange dont l'étrangeté magnétique pour Marie est un affront pour Joseph. La culpabilité que porte Marie face à un évènement hautement traumatique lorsqu'elle n'avait que 7 ans explique sûrement son mutisme quant à son histoire. Et pourtant,les souvenirs de son enfance à la campagne sont aussi empreints de bouffées d'amour pour la nature,la terre,ses odeurs...cette terre qui a été le berceau d'un amour éternel pour son petit frère.
Je suis très émue par la façon dont Delphine Saubaber réussi à parler d'une seule voix de l'enfance et la viellesse. La justesse des sentiments a souvent fait écho en moi.
Marie et Jean sont des personnages extrêmement émouvants.
Il émane de ce roman quelque chose d'universel mais qui fait vibrer en moi des cordes très intimes.
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Dans ce court roman , chaque ligne fait appel avec délicatesse à l'émotion, aux sentiments les plus nobles, et il est difficile de résumer ainsi cette magnifique lettre d'amour adressée comme adieu par une mère à sa fille chérie.
Marie, 80ans , apparemment encore en bonne santé, bien qu'avec les maux de son âge , décide d'en finir avec cette vie, elle fixe la date à laquelle son amie viendra poser le cathéter.
Et pendant ce décompte , elle va narrer sa vraie vie à Adèle, sa fille.
Et bien sur, Adèle apprendra dans cette lettre avec stupeur des moments de vie ignorés.
Mais raconte-t-on à ses enfants des années plus ou moins insupportables ? Non , Marie a élevé sa fille en lui donnant confiance en elle et dans la vie qui va lui ouvrir les bras.
Et pourtant , si à partir du moment où Marie a quitté la ferme des Glycines sur les conseils de sa mère, elle a pu éclore, et avoir une vie de journaliste, son enfance n'a pas été simple; une mère aimante, mais repliée sur Dieu et sur elle-même, un père taciturne et travailleur rendu fou par la présence du petit frère, un chérubin « pas fini », comme précisé à sa naissance.
Ils ont tous deux été heureux dans la nature , ils s ‘aiment follement jusqu'à ce que le père détache sa ceinture .
La folie s'immisce jusqu'à une scène qui marque Marie pour toujours.
Elle raconte la vie de labeur des fermiers hantés par la grêle, la misère, mais aussi le bonheur d'être enfant malgré tout.
Un texte superbe que je relirai c'est certain. Un magnifique premier roman.
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Un livre triste aujourd'hui mais tellement poignant que je ne veux pas repousser sa présentation car il est finalement d'actualité, quand on pense aux intempéries de ces dernières semaines et à ceux qui ont tout perdu en quelques minutes à peine.
Alors qu'elle est bien décidé à en finir avec sa vie, Marie qui va avoir quatre-vingt ans dans quelques jours, décide de coucher par écrit tous ses souvenirs à destination de sa fille, Adèle, qu'elle a élevée seule. Elle lui doit la vérité sur son enfance et la manière dont elle juge avoir abandonné les siens pour fuir la pauvreté et toute la violence vécue durant son enfance. Elle a en effet quitté sa famille dès ses 18 ans, et son jeune frère qu'elle aimait par-dessus tout, pour faire des études et devenir journaliste, pour voyager, aller toujours plus loin. Elle a voulu épargner Adèle jusque-là et lui a tout caché de ce qu'elle a vécu.
Joseph et Madeleine, ses parents ont eu une vie de labeur aux Glycines la ferme qu'ils louaient. Ils devaient donner la moitié de leurs récoltes au propriétaire mais s'en sortaient. Ils ont vu un jour, leurs maigres biens voler en éclat lors d'un court mais intense épisode de grêle d'une extrême violence.
A partir de ce jour-là, le peu de joie partagé en famille disparait. le père devient violent, il s'en prend à Jean, le jeune frère, sourd de naissance ("pas fini" dira le médecin de famille) un enfant qu'il ne comprend pas et dont il n'accepte pas le handicap. Marie a sept ans et c'est elle qui console son petit frère, qui tente de sécher ses larmes, qui lui chante des chansons douces pour le bercer.
La mère mutique tente de protéger ses enfants...jusqu'au jour où la petite Marie, âgée de dix ans à peine, assiste au suicide de son père. Elle aurait pu le sauver, elle était sa préférée, remettre le tabouret sous ses pieds, mais elle ne bouge pas, elle reste paralysée. Elle le regardera se pendre dans la grange désirant au fond d'elle qu'il meure parce qu'elle a peur de sa violence et est bien trop petite pour comprendre que derrière cet acte violent, se cache son désespoir et une grave dépression. Elle gardera pour toujours ce secret enfoui au fond d'elle-même et la culpabilité qui va avec.
Maintenant que tous ont disparu et qu'elle s'apprête à disparaître à son tour, elle veut se racheter, laisser aux oubliettes sa culpabilité, son impuissance à n'avoir pas su ni pu, protéger son frère qu'elle aimait tant...ni son père parce qu'elle ne l'avait pas compris.

Voilà un livre émouvant et écrit de manière très poétique, qui sonne juste mais que j'ai trouvé très dur tant il est poignant. En tous les cas à la lecture des premières pages je me suis demandée si j'allais le poursuivre. Finalement je ne regrette pas de l'avoir fait et je l'ai lu d'une traite !
Il faut dire aussi que l'écriture de l'auteur est très belle. Elle nous touche parce qu'elle est sincère et d'une grande justesse. La personnalité de la narratrice est bouleversante. le regard qu'elle porte sur son enfance, son ressenti sur les événements vécus par sa famille, ses réflexions sur la vieillesse et la manière dont la société traite les personnes âgées, tout est tellement vrai que le lecteur n'a aucun mal à comprendre comment elle en est arrivée à prendre la décision d'en finir avec la vie, son dernier désir, sa dernière liberté pour ne pas dire sa seule liberté.

Le roman est d'abord un vibrant hommage aux paysans, qui dans le roman sont ceux des années 50. Ils étaient pauvres et consacraient leur vie au travail, dans des conditions très rudes, sans aucune aide matérielle extérieure. Leur vie était, tout comme pour les paysans d'aujourd'hui, entièrement liée aux caprices de la nature, ce que nous oublions souvent. C'est aussi pour elle l'occasion de parler des trop nombreux suicides qui ont lieu dans le monde agricole, et qui sont encore à déplorer de nos jours, malgré les aides, trop insuffisantes pour les petites structures.
Le roman aborde plusieurs autres sujets comme la maltraitance des enfants, le handicap, mais aussi la difficulté de se sortir de son milieu social d'origine.
Mais il aborde surtout le sujet encore tabou de la fin de vie et du droit à mourir dans la dignité. Cela peut être choquant que Marie, qui n'est pas malade et encore jeune (80 ans) choisisse de mourir en se faisant aider par une amie infirmière, mais elle ne veut pas se voir vieillir, et elle veut avant tout encore une fois protéger sa fille, lui permettre d'être heureuse avec sa famille, son mari et son petit garçon sans la voir, elle, dépérir.
En lisant le récit de son enfance, en prenant connaissance de ce qu'elle a vécu, le lecteur comprend sa décision sans que jamais l'auteur ne porte aucun jugement sur ses actes.
C'est donc un roman qui nous fait réfléchir et qui lève même un certain tabou, celui de la grande vieillesse et de la mort qui nous attend tous au bout du chemin, nous le savons bien puisque nous sommes en vie aujourd'hui, mais nous n'avons pas forcément envie d'y penser.

Ce livre est pour moi un coup de coeur !
Lien : https://www.bulledemanou.com..
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Une retrospection sensible et poétique sur une vie dont la fin renoue avec son début, quand l'enfance, les proches disparus, et les souvenirs violents ou heureux reprennent la place qu'ils avaient perdue. L'auteur, une jeune femme, nous fait partager une vision sereine et apaisée de la fin de vie, volontairement planifiée par la narratrice, âgée de 80 ans. le livre est court mais très beau et incite à la réflexion.
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J'ai lu ce livre sombre et lumineux suite au billet inspiré et inspirant de @Calimero29.
En bref : coup de coeur et coups au coeur !

Comment rester insensible à l'écriture pudique et nuancée de l'autrice ?
Car son héroïne, Marie, dans un testament de vie qu'elle rédige à l'intention de sa fille, raconte son enfance difficile après 1945 dans la ferme des Glycines où son père n'était qu'un simple métayer.  

Marie, Jean, Madeleine, Joseph, Filou, Marguerite, Rocco et les Glycines, je ne peux que vous encourager à aller à leur rencontre en lisant ce magnifique roman qui vous garantit de vivre d'intenses émotions de tristesse, de colère, mais aussi de joie enfantine et de tendresse.

La vieillesse, le choix de décider de sa fin de vie, le rejet du handicap, les violences intrafamiliales, les conditions de vie pénibles des paysans de nos campagnes, la culpabilité  et le pardon sont des sujets décrits avec beaucoup de sensibilité et sans jugement.

Je me réjouis de découvrir Delphine Saubaber dans d'autres écrits.
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Quel beau roman ! Je suis conquise, j'ai beaucoup aimé et je suis même un peu étonnée du peu de critiques sur le site, le livre étant sorti en janvier...

Il mérite vraiment d'être lu, tant pour le fond que pour la forme.

L'héroïne, Marie, se retourne sur sa vie à l'aube de ses quatre vingts ans. Elle s'adresse à sa petite fille et se raconte honnêtement, pudiquement, revient sur son enfance à la ferme, ses parents, son petit frère différent et les raisons qui l'ont poussée à s'affranchir de ce monde là.

Elle a décidé de ne pas aller plus loin, que la vie qui l'attend ne peut qu'être synonyme de souffrances et de dégradation et veut donc se livrer, révéler ce qui a fait ce qu'elle est devenue.

L'écriture est très belle et les sujets abordés ne peuvent que toucher le plus grand nombre : le droit à mourir dignement, la différence, les racines, la famille.

Dans ce roman, le monde agricole d'avant, celui de son enfance, un monde de la terre ancré dans le concret s'oppose au monde journalistique moderne qu'elle a rejoint, superficiel et factice.
L'ancien s'oppose à l'actuel...chacun ayant ses forces mais aussi ses failles.
Les préoccupations d'aujourd'hui ne sont plus les mêmes et les comportements non plus...mais sommes nous mieux armés face à la vie ? Non bien sûr.

Et le constat est toujours le même : Quoi qu'on pense et quoi qu'on fasse, la nature sera toujours plus forte que l'Homme et gagnera toujours.


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Delphine SAUBADER. La fille de la grêle ;

Quelle claque. Un récit tout en demies teintes, rempli d'amour, de haine, de violence, d'espoir….

S'agit-il d'un roman autobiographique. Les mots claquent, les gestes de ces gens de la terre, les pieds dans la glaise, les épaules rentrées, ces hommes, ces femmes qui passent toute leur vie courbés et qui ne connaissent que ce lourd labeur. Coûte que coûte, il faut travailler cette terre afin qu'elle fournisse une récolte pour faire vivre la famille. Qu'importe le temps, le jour, l'heure, ils sont de véritables esclaves, surtout si elle ne leur appartient pas. Joseph, le père de Marie, la narratrice est métayer, à la ferme des Glycines, la propriété des Soubiran. Lorsqu'il a atteint ses dix ans, nanti de son certificat d'études, son père a brisé ses rêves. Il espérait faire des études et devenir enseignant mais il a du travailler, aider ses parents, faire les foins, les moissons, labourer, cueillir les raisins… Chaque année, il faut livrer la moitié des récoltes au propriétaire. Une année, un orage de grêle détruit toutes les récoltes. Il va falloir se serrer la ceinture !


Joseph, le père va être complètement bouleversé et va déprimer. Il va se révéler très violent envers son fils, Jean. Ce dernier est né sourd et présente une légère déficience mentale que le père rejette. L'enfant va être son souffre douleur. Il sera battu. La mère, Madeleine est une femme travailleuse et soumise. Elle n'intervient que verbalement pour tancer son époux lorsqu'il martyrise le petit ange. Marie du haut de ses sept huit ans le réconforte, le berce, l'endort. Elle adore ce frère. Il faut trimer du matin au soir et dès le retour de l'école mettre la main à la pâte, garder les bêtes, soigner la volaille, etc.... La ferme est relativement petite et le travail pas encore mécanisé….

Que de misère, que de malheur. Alors que Marie a dix ans, elle assiste au suicide de son père. La mère continuera à faire valoir le bien qui lui a été confié, avec un valet de ferme. Et lorsque Jean aura dix ans, il quittera l'école et deviendra paysan. A dix-huit ans, Marie quittera sa famille pour poursuivre ses études dans la capitale, Paris. Elle sera journaliste. Mais n'est-ce pas la profession de l'autrice ?

A l'aube de son quatre-vingtième anniversaire, Marie écrit à sa fille unique, Adèle. Elle lui avoue toute son existence et lui dévoile un secret. Elle lui narre le suicide par pendaison de son père. Encore alerte, en possession de toute sa connaissance, elle désire mettre fin à ses jours. Ce « suicide assisté » est voulu. Elle ne veut pas être à la charge de sa fille qui est mariée, maman d'un petit Raphaël, trois ans.

Ce récit est poignant. L'écriture agréable, les personnages vivent sous nos yeux. Nous sommes plein d'empathie pour le petit Jean. le monde rural est bien décrit. La notion d'écologie sous-jacente. Marie rend un vibrant hommage à toute sa famille, parents, grands-parents réunis, de même qu'à son petit frère qu'elle n'a pas su ou pas pu protéger autant qu'elle l'aurait voulu. Marie a eu une vie bien remplie et elle désire partir sur la pointe des pieds : elle a mis de l'ordre dans ses affaires : il lui reste 23 cartons. Chacun devrait pouvoir choisir l'heure et le jour de son départ définitif. Merci Delphine pour ce beau récit. Je recommande la lecture de ce roman.
( 10/03/2023).
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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En guise de testament et parce qu'elle a décidé de mettre fin à ses jours, Marie écrit une longue lettre à sa fille Adèle. Elle lui confie ses souvenirs d'enfance, ses secrets de famille, des plus innocents aux plus douloureux. Elle lui raconte, en détail, son bonheur de grandir au milieu de la nature, les relations privilégiées qu'elle entretenait avec son frère autiste, en dépit d'une existence terne auprès de parents austères, métayers d'une ferme dans un village occitan.

Le livre se lit d'une seule traite, l'écriture est fluide dans un beau style littéraire. Delphine Saubaber aborde, avec beaucoup de sensibilité et de justesse, le thème de la vieillesse avec tous les souvenirs qui refont surface, tous les regrets, tout l'amour que l'on porte à ses proches mais que l'on n'ose pas exprimer, toutes les appréhensions légitimes que l'approche de la fin de vie suggère : crainte de la maladie, de la déchéance physique et psychique, de la maltraitance et de l'oubli, et enfin de la mort....

Il est parfois plus facile de soulager sa conscience par écrit plutôt que par des paroles. Dans ce récit, la romancière a su capter les liens fusionnels, mais quelquefois tendus, qui unissent une mère et sa fille. Cette belle histoire est comme une bouffée d'oxygène, une bouteille à la mer contenant un message d'amour et d'espérance !
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