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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les premières pages sont oppressantes : la narratrice fait part de son souhait d'en finir avec la vie, à quatre-vingt ans, alors qu'elle va bien. En finir avant d'aller mal. Autant dire que l'ambiance est assez morose. Et on peut se poser la question de poursuivre ou pas ce récit. Mais je ne regrette pas d'avoir insisté.

De telles décisions sont aussi l'occasion de faire un bilan de vie, et l'on découvre alors le parcours de cette femme, née dans une ferme où son père était métayer, autrement dit, juste un rang au dessus de l'esclavage, au coeur d'une campagne profonde et isolée, auprès d'une petit frère beau comme un ange mais « pas fini », selon le diagnostic du médecin de famille !

C'est malgré ce décor qui aurait pu constituer une impasse étroite pour l'avenir, et avec les encouragements de la mère pour qu'elle s'en sorte, que l'enfant est devenue journaliste à mille lieues des bases de son enfance.


Un très beau parcours, retracé avec une grande lucidité.

Une réflexion sur le vieillissement, le naufrage annoncé, le souhait de laisser une image digne à sa descendance.

Merci à Netgalley et aux éditions Lattès.
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****

Marie écrit à sa fille, l'amour de sa vie, sa toute petite. Elle met des mots sur tout ce qu'elle a caché, ce qu'elle a tu, ce qu'elle a voulu oublier. Elle lui raconte alors les Glycines, la ferme qui l'a vu grandir. Elle lui fait le récit de son enfance, de ses parents et surtout de son petit frère, qu'elle a aimé plus que tout. Et puis Marie demande à sa fille de lui pardonner. Excuser les gestes du passé, et la décision qu'elle a prise de mourir dans la dignité…

Delphine Saubaber signe avec La fille de la grêle, un premier roman émouvant et d'une rare justesse. Elle réussit à poser des mots sur des silences, des secrets, des choix intimes qu'il est la plupart du temps difficiles à exprimer.

Ce roman possède une véritable lumière. Cette petite flamme qui vous suit, de la naissance à l'aube des derniers instants. Cette étincelle qui vous pousse à grandir, à avancer, à maintenir la tête haute.

Marie est une vieille femme. Elle veut simplement que cette lueur, ce souffle de vie, s'éteigne quand elle l'aura décider. Elle a droit à cette liberté. Elle en connaît les conséquences et espère être pardonnée.
Alors, elle parle. Elle divulgue, elle dévoile, elle répand sa vérité… Celle de la folie qui se cachait aux Glycines, celle de cette nature puissante maîtresse de tout, celle de la violence des poings, de la force d'un sourire et de la douceur d'un frère…

L'histoire de Marie est émouvante, touchante, poignante. Elle inonde de son amour les jours sombres. Elle mérite cette dignité et le pardon… Et je la quitte avec regrets…
Lien : https://lire-et-vous.fr/2022..
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Un livre fort, poignant. Une belle écriture.

Un premier roman(?) Je mets un point d'interrogation car je me suis demandée qu'elle était la part d'autobiographie ou plutôt d'autofiction de cette histoire.

La narratrice a décidé de mourir. Non pas parce qu'elle serait malade ou dépressive mais parce qu'elle juge le temps venu. Avant de partir elle rédige un courrier à sa fille unique qui ne connait pas son histoire.

Il est question de vie rurale, d'ascension sociale, d'handicap, de violence, de pauvreté... Bref de nombreux sujets lourds,

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A quoi pense-t-on quand on arrive à la fin de sa vie ? A-t-on le droit de choisir la date de son départ, d'avancer quelque peu les projets de la Mort ?
Dans ce livre, Marie, octogénaire, décide de devancer quelque peu les souhaits de l'univers la concernant...mais avant de mourir, elle met ses affaires en ordre et prend le temps de rédiger pour sa fille Adèle une confession sur son père, sa mère et son frère....Marie lui parle donc de Joseph son père, métayer qui a une part sombre, de sa mère Madeleine, qui même si ses yeux sont plein de bonté ne peuvent pas suffisamment protéger ses enfants...Et surtout il y a ce petit frère, Jean, beau comme un ange, mais sourd,"pas fini selon les docteurs"...Ce petit frère que Marie aime comme un fils, mais qu'elle ne peut défendre autant qu'elle aimerait...
Ce récit est très poétique, plein de sensibilité....C'est à regret qu'on laisse partir Marie...
Merci à Netgalley et à JC Lattès pour cette belle lecture.
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Voilà un roman avec de nombreuses qualités: une écriture poétique comme je les aime, un retour aux sources, une plongée dans l'enfance d'avant. Avant quoi? avant les écrans quand on jouait dehors avec des feuilles, des cailloux et des brins d'herbes…

C'est un très beau roman, une belle confession d'une mère à sa fille. Je reste sur ma réserve tout de même car finalement, j'ai du mal à accepter pourquoi cette mère décide de se confier à sa fille. Je ne suis pas prête pour cette idée (que bien sûr, je ne dévoilerai pas ici… ;), elle me pousse à me demander pourquoi. Alors bien sûr, je suis certainement trop jeune pour pouvoir l'envisager mais voilà, l'idée me gêne et en fait, je la trouve très égoïste. du coup, tout le roman est teintée de cet égoïsme à mes yeux. Par ailleurs, oui, cette mère a connu des drames mais je m'attendais à plus ou plutôt à plus d'émotions dans l'écriture, plus de tension, alors que j'ai eu la sensation que le même ton était employé partout.

Attention, ça n'enlève rien à ce roman, cette lettre confession d'une mère à sa fille mais je trouve que ça n'excuse pas le geste. Bon, bien sûr j'ai fini en pleurs dans les bras de mon mari en lui disant « c'est trop triste, bouh bouh bouh ouh ouh »…


Lien : https://loeildesauron1900819..
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J'ai éprouvé beaucoup d'émotions à la lecture de ce premier roman. Plusieurs thèmes sont abordés dont la mort choisie par une dame de 80 ans qui décide de partir avant le naufrage qui lui semble inéluctable. Elle raconte : c'est elle la fille de la grêle. Elle écrit à sa fille tout ce qu'elle ne lui a jamais dit, pour qu'elle sache d'où elle vient, de cette famille vouée à la terre, dont elle s'est échappée en devenant journaliste suivant le voeu de sa mère qui voulait "qu'elle en sorte". Elle écrit aussi en hommage à son père qui, lui, aurait voulu suivre des études mais a dû quitter l'école à 12 ans pour travailler à la ferme. Elle n'oublie pas son petit frère tant aimé, petit être beau et doux mais sourd, "pas fini" a dit le médecin, ce qui le vouait à une existence tronquée et marquée par la violence.
Elle avoue à sa fille qu'en fait, elle n'a pas réussi à se détacher de sa ferme des Glycines, de l'éducation de pauvre qu'elle y a reçue. Elle avoue bien d'autres choses.
C'est bouleversant.
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Delphine Saubaber signe le roman, La fille de la grêle, sensible et bouleversant, sur une femme âgée qui décide de livrer à sa fille bien aimée l'histoire de son enfance, cachée depuis toujours derrière son masque social. Mais, ce roman aborde aussi le suicide médicalement assisté, acte décrit ici comme une ultime liberté de sa vie.

Dans cette unique lettre à sa fille, Adèle, Marie raconte ses années d'enfant dans la ferme familiale auprès de Joseph et Madeleine, ses parents, qu'elle a toujours vu travailler pour survivre. Métayer d'une terre qui appartient aux Soubiran, Marie va comprendre très vite qu'il ne suffit pas de travailler pour pouvoir vivre, mais que le travail est indispensable à la liberté qu'il apporte. La lecture qui l'accompagne jusqu'au bout de sa vie, elle la découvre chez les propriétaires. Elle fait aussi avec eux l'apprentissage de la différence sociale qu'elle s'acharnera toute sa vie à combler.

Delphine Saubaber décrit cette vie simple soumise complétement aux aléas de la nature que Marie parcourt avec son frère Julien, deux ans plus jeune, plus libre et plus ébahi qu'elle. Elle va se comporter avec lui comme la grande soeur aimante et protectrice, image qui la rassure, mais que dément son secret. Comme la grêle qui va ravager une année de labeur et plonger la famille dans la pauvreté, la violence s'installe au coeur d'une maison où la cheminée ne fait chauffer qu'un bouillon clair.

La nature y est présente, grandiose, apaisante et indispensable pour retrouver l'énergie nécessaire au quotidien. Toucher l'écorce d'un chêne est une merveilleuse dernière façon de rappeler que cet univers est fragile et qu'il faut en prendre soin. Véritable cri d'amour mais aussi de révolte, Marie l'assume comme une responsabilité à partager par tous.

La fille de la grêle présente aussi cet amour maternel qui n'a certainement pas su se dire assez dans le quotidien. Que ces mots sont agréables à lire, surtout lorsque cet amour manque toujours terriblement malgré les années passées. Doux et tendres, ils inondent le lecteur de la tendresse de cette femme qui a profondément aimé et chéri son unique fille.

Pour cette expérience si unique, Marie ne souhaite pas être une charge pour celle qu'elle aime plus que tout et décide de choisir l'heure de sa mort. Cette confession qui dure tout le roman accompagne l'hébétude que Adèle va ressentir en se découvrant seule.

En donnant le secret de sa vie, Marie demande à celle qu'elle aime le plus de comprendre son geste, de l'approuver et peut-être de le revendiquer pour d'autres. Mieux qu'un essai, Delphine Saubaber livre une mise en situation de cette demande que la société tarde à entendre !

Dès les premières lignes, j'ai su que ce roman allait me toucher ! Et, jusqu'au bout, je n'a pas été déçue, au contraire ! Bien sûr, le sujet reste difficile, mais le regard que porte Delphine Saubaber sur la vieillesse est empreinte d'une telle affection pour son personnage qu'elle sait trouver les mots qui apaise et console ! A recommander, vraiment !

Lien : https://vagabondageautourdes..
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La grêle, c'est les coups qui pleuvent sur le petit Jean, 5 ans, beau comme un ange mais malentendant de naissance. « Pas fini », dit le docteur consulté par la mère de Marie, la grande soeur, la protectrice, la narratrice de cette histoire de violence ordinaire qui a pour théâtre une ferme pauvrette de campagne. Pourquoi cet enfant aimé par sa mère, adoré par sa soeur devient-il le bouc émissaire du père, le réceptacle de toutes les frustrations paternelles inavouées et inavouables ? Marie est quadragénaire et prête à partir quand elle est enfin capable de regarder en face ce passé douloureux. La gangue de culpabilité craque et laisse déborder le flot de souvenirs que la vieille dame va enfin délivrer à sa fille, protégée depuis toujours des ombres noires et dévorantes du passé de sa mère. En émerge également la figure ogresque du père, Joseph. Un type plutôt doué pour les études mais happé dès son plus jeune âge dans la tradition paysanne, métayer de son état, exploité en toute impunité par le propriétaire de la ferme des Glycines, il trime du matin au soir à ployer sous les vaches et le labeur sans cesse renouvelé. Pas d'horizon aux Glycines. Ni pour Joseph, ni pour la mère acculée dans sa condition de femme, ni pour le petit Jean handicapé. Alors, il faut sauver Marie, se dit la mère. Elle seule peut sortir de cette impasse boueuse. « Tu dois réussir ma fille », devient le mantra de l'enfant qui pour tracer sa route devra abandonner sur le chemin son petit frère adoré. le récit de la vie de Marie est sans complaisance pour ses fautes et celles des autres, pour cette vie qui a bien voulu la sauver, elle et sa fille, mais qui a aussi broyé et dévoré son quota d'âmes innocentes. D'innocents, il n'y en a pas dans cette histoire. Chacun devra assumer le poids de ses actes. Même Adèle, la fille de Marie devra porter à son tour le poids de son histoire familiale et des décisions de sa mère. Un roman d'un réalisme cru éclairé par une lumière sans pitié qui donne à voir les abimes douloureux de la mémoire dans lesquels se noie la vieillesse. Une réflexion factuelle sur la mort et la possibilité de l'aborder dans un choix réfléchi et de façon décente qui peut bousculer. C'est un livre dont la lecture est assez pesante mais qui aborde des sujets universels et peut faire avancer sur les demandes de certains de pouvoir tirer leur révérence avant la douleur et le délabrement d'un corps qui s'effiloche.

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C'est l'histoire de Marie qui raconte sa vie à sa fille Adèle avant de mourir.
Elle parle de son enfance, de la vie sur qu'elle a eu à la ferme, du travail de ses parents, de son frère qu'elle protège, de la nature qu'elle aime , de la messe , des habits du dimanche et de ce père qu'elle ne comprend pas jusqu'au geste incroyable.
On sait qu'il va arriver un malheur, l'atmosphère est lourd, pesant.
C'est la misère, le travail, le dur labeur et quelques moments de joie.
Un beau roman, bien écrit.
La vie n'est pas douce.
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Avec sa belle couverture et son titre intriguant, j'ai été séduite par ce roman très touchant. C'est une histoire prenante que nous conte l'auteure. Une nouveauté de la rentrée littéraire d'hiver 2022 à découvrir.

Marie a 80 ans et raconte son enfance dans la ferme de ses parents. Elle adresse ce texte à sa fille, Adèle, devenue à son tour mère et ne sachant rien de la vie d'enfant et des drames que Marie a traversé…

Son histoire est bouleversante, due à des événements douloureux et marquants mais aussi à travers de grands moments de joie qui ont jalonné sa vie entière. J'ai été particulièrement touchée par la relation fraternelle que Marie entretient avec avec son petit frère. Un amour inconditionnel les unissant tous les deux.

Les thèmes abordés sont très forts comme le handicap et d'autres sujets que je ne préfère pas dévoiler au risque de vous spolier. Un récit poignant, dur parfois mais c'est aussi une ode à la vie. Tout simplement très beau…

J'ai été surprise de voir la rapidité à laquelle les chapitres ont défilé, tant j'étais captivée par ces êtres meurtris. Un roman qui touche en plein coeur.
Lien : https://leslecturesdeclaudia..
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