Enfermé.e

La dernière page de ce roman tournée, je respire enfin, tant la sensation d'enfermement a accompagné ma lecture. Enfermée comme Valérie, l'héroïne, dans un corps qui n'est pas le sien, mais aussi derrière les barreaux d'une prison, pendant 12 ans, pour un meurtre qu'elle n'a même pas commis.

C'est avec ce titre que je découvre Jacques Saussey et c'est un choc. L'intention, tout à fait intéressante, de l'auteur était de construire un roman noir autour de la transsexualité. Mais il a fait de son récit, une histoire hors-norme, ce qui, à mon avis, ne lui rend pas service. Trop de violences, trop de sexe, trop de noirceur, tout a été pensé dans l'excès. Pour rendre compte des difficultés d'existence de Valérie, il en a fait une super héroïne, qui, malgré sa frêle silhouette, résiste à toutes les tortures subies. Je passe sur la description de la situation des prisonniers transgenres incarcérés avec les hommes. Si elle est faite de manière très crue, elle a au moins le mérite de mettre en évidence le calvaire vécu. Mais ensuite en faisant évoluer son personnage dans cette maison de retraite qui semble sortie tout droit d'un film d'horreur, en lui prêtant une vengeance qui n'est pas la sienne, et en lui accordant un happy-end totalement inattendu, Jacques Saussey a créé un scénario auquel je n'ai hélas pas cru. Si j'ai trouvé intéressant l'anonymat dont il affuble tous les personnages (le Cinglé, le Surveillant, l'Infirmière,...) comme pendant au refus de reconnaissance de l'identité réelle de Valérie, j'ai moins aimé l'alternance de périodes à chaque chapitre.

Une lecture à laquelle j'accorde 11/20. Les repères édifiants mis par l'auteur en postface soulignent la lenteur de la société pour intégrer le transsexualisme.

Virginie a passé plus d'une dizaine d'années en prison. A l'âge de 30 ans, elle intègre une maison de retraite en tant qu'aide-soignante. Sa voracité sexuelle va laisser ses collègues perplexes.
Virginie a eu une enfance délicate puis difficile d'autant plus quand il s'est avéré qu'elle est transsexuel. le corps d'homme que la nature lui a donné est une erreur. Elle est une femme, même si son anatomie prétend le contraire.
Ce roman est un thriller de facture très classique intégrant un paramètre qui l'est moins dans cette catégorie : un personnage principal transgenre.
Il se lit facilement (en une journée en ce qui me concerne) mais il ne tient pas vraiment la route. En effet, trop de sujets sont abordés et mixés sans nuance : enfant mal aimé et violences sexuelles en prison, viols, vengeance, écornant la crédibilité du propos. A force d'être sur tous les fronts, le lecteur se perd. Mon intérêt s'était complètement envolé au dernier volet de l'intrigue.
Virginie a non seulement un moral d'acier mais aussi une résistance physique hors norme, le tout doublé d'une intelligence au-dessus de la moyenne.
Bref, aucune grâce, aucune compassion pour ce personnage à la limite de super-woman et seul le style addictif m'a emmené jusqu'au bout du roman, espérant sans doute une lumière au bout du tunnel. Malheureusement j'y suis restée enfermée.

J'aime la thématique et j'ai été horrifiée du sort de ces femmes qui survivent dans des prisons d'hommes. Cependant, je trouve que le nombre de viols est invraisemblable, peut-on d'ailleurs physiquement supporter autant de sévices et avec une telle violence ? de plus l'héroïne continue à se faire malmener pour une vengeance qui n'est même pas la sienne.
J'aime les notes à la fin du roman si l'on désire mieux comprendre la transidentité et le suspense qui nous tient jusqu'au bout de l'histoire. Je n'aime pas le style un peu trop pauvre, le manque de subtilité et les scènes de sexe qui me semblent un peu trop nombreuses. C'est mon second livre de l'auteur et je pense m'arrêter là.

Jusqu'à présent , j'ai lu les livres de Jacques Saussey avec plaisir et intérêt ( un peu moins avec " 7/13"... ) mais ici , j'avais hâte de terminer "Enfermé.e" car je n'ai pas été embarqué par l'histoire .
Avec un style d'écriture plus travaillé , mais avec quelques longueurs , ce roman aborde le thème de l'identité sexuelle .
C' est un roman sombre , l'histoire d'une vengeance ; ce n'est ni un policier ni un thriller . Est-ce parce que l'auteur ne nomme ni les lieux ni les personnages ( Jacques Saussey explique son choix ) mais je ne suis pas entré totalement dans l'histoire .
Je referme donc "Enfermé.e" en étant un peu déçu .
J'espère retrouver bientôt Daniel Magne et Lisa Heslin dont les enquêtes m'ont procuré beaucoup plus de plaisir de lecture .

Enfermé.e est un livre dur, poignant, et surprenant. Le sujet des personnes transgenres est en effet rarement abordé, encore moins à la manière d'un thriller. Je salue l'auteur pour cette originalité. J'ai compati à la souffrance de Virginie et j'ai enragé de tout ce qu'elle a enduré (dans la prison et en dehors), tout simplement parce que ses conditions de détention et de vie sont vécues réellement par des personnes comme elle.
Peut-être qu'il aurait fallu un peu plus approfondir sur la relation d'amitié avec sa co-détenue et son père, ce qui justifierait un peu plus que Virginie subisse tout cela pour les venger, car j'ai trouvé le mobile un peu léger.
Par ailleurs, on s'y perd un peu sur certaines explications lors du dénouement.
Même si ce n'est pas pour moi un véritable coup de coeur, j'ai apprécié cette lecture qui me marquera pour un bon moment.

Hélas, je n'ai pas retrouvé le couple vedette Magne/Heslin dans ce dernier roman de Jacques Saussez qui traite, toujours sous forme de thriller, d'un tout autre sujet.
Cependant, on retrouve ici des thèmes récurrents chez l'auteur : la vengeance, la séquestration, l'enfance martyrisée, les maisons de retraite … souvent évoqués dans ses précédents ouvrages « de sinistre mémoire », « Colère noire » ou « Ne prononcez jamais leurs noms ».
Ici, il est question des immenses souffrances d'un être qui naît non souhaité, dans une famille qui se déchire et se sent, dès sa plus tendre enfance, complètement fille alors qu'il est doté d'un corps de garçon. Devant la réaction violente de son père, Virginie adolescente s'enfuit, et commence une descente aux enfers - drogue, prostitution ....
Comme Edmond Dantès, Virginie sera accusée d'un crime qu'elle n'a pas commis et passe la première partie de sa jeunesse en prison où sa transidentité génère d'abominables brimades, tant de la part des autres détenus que des matons, dans l'indifférence totale de tout le monde.
Rendue à la liberté au bout de douze ans terrifiants, grâce à l'aide d'un homme dont la fille était l'une de ses codétenues, elle va s'engager dans une maison de retraite d'où on ne sort que les pieds devant et, comme Monte Cristo, et ourdir une terrible vengeance.
C'est terriblement cruel, réaliste, émouvant, cru, parfois difficile à supporter. Mais cela permet au lecteur de prendre conscience de la détresse de ces personnes nées entre deux genres vouées à l'intolérance, à toutes les abominables violences qu'elles subissent de la part de leurs camarades d'école, leurs collègue de travail, l'administration … un phénomène qui, selon l'auteur, touche environ 134000 personnes en France.
Un roman âpre, violent, à ne pas mettre entre toutes les mains, noir, très noir …
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..

On évolue avec Virginie, transgenre, que la vie n'a pas épargné. le petit garçon qu'il était, est devenu elle. Cela malgré une enfance orageuse avec un père obtus, la violence de l'univers carcérale et un emploi de réinsertion dans une maison de retraite très particulière. L'héroïne est assujettie à une double peine : l'enferment en prison et dans un corps qui ne lui appartient pas.

Un excellent roman noir qui fait réfléchir sur la place donnée à la différence dans notre société.

Un sujet délicat à traiter avec énormément d'acuité mais également de douleur psychique et physique. Enfermé.e libère des pulsions malsaines, les supplices, les aveux, la cruauté, les pardons et parfois la vengeance. Un roman habile, touchant, troublant, qu'on lit le coeur déchiré et les poings serrés. L'histoire vous tiens en haleine jusqu'à l'épilogue, à couper le souffle.
Bravo à l'auteur, pour son écrire intelligente face à un thème ambigu et compliqué.

Vous apprécierez les notes de l'auteur en fin de roman, afin de mieux comprendre et d'analyser le sujet.

Ca faisait longtemps que je n'avais pas lu de livre de Jacques. J'avais un peu été déçue du dernier que j'ai lu 7/13 mais au vu des excellents retours de Enfermé.e je n'ai pas attendu longtemps pour m'en faire mon avis.

Jacques nous conte l'histoire de Virginie, née garçon, elle vit depuis sa naissance un enfer que personne ne semble vraiment comprendre. Son père au lieu de l'écouter, lui tapait dessus. Sa mère ayant peur de son père n'a jamais vraiment pris sa défense. Elle a donc fui le domicile parental dès qu'elle l'a pu. Mais une fois à la rue, les ennuis n'ont fait que continuer : prostitution, vol, et cambriolage qui va mal tourner et qui va l'envoyer pendant 12 ans en prison où elle va tout simplement vivre l'enfer.

L'histoire commence de nos jours quand Virginie est embauchée en tant qu'aide-soignante au Centre (une maison de retraite). La spécificité du Centre est que tous les employés sont des repris de justice.
Jacques va alterner les chapitres entre le passé et le présent. Nous allons vivre avec Virginie de sa naissance à ce qu'elle vit actuellement.
Pourquoi fait-elle ce qu'elle fait au Centre? N'en a-t-elle pas marre de subir des horreurs à longueurs de temps? Je me suis posée la question tout au long du livre. D'ailleurs je dois avouer que j'avais commencé ce livre puis stoppé, pour le reprendre après ma petite discussion avec Jacques le week-end dernier. Pour moi c'était trop, trop de violence envers Virginie, trop de viols à répétition, trop de "sodomie". Mais je voulais comprendre où Jacques voulait en venir en nous racontant le calvaire de Virginie.
Le style de Jacques se bonifie de plus en plus. L'écriture est belle, poétique parfois malgré la noirceur qui s'en dégage. Il a pris un virage à 360 avec ce roman. J'ai été époustouflée par son écriture et la façon dont il va nous raconter cette histoire.

Le fait que l'héroïne du livre soit transgenre est bien évidemment un plus. Il a su décrire le calvaire que vivait ces personnes au quotidien (avec ou sans prison). le regard des autres, l'incompréhension, le dégoût et la non reconnaissance. J'ai eu beaucoup d'empathie pour Virginie.
Seul petit défaut par contre, j'ai trouvé beaucoup d'incohérences temporels dans les retours en arrière.

Jacques Saussey nous prouve une fois de plus qu'il fait partie des grands, il n'a plus rien à prouver. Je pense qu'il peut tout se permettre dorénavant et qu'il peut tout oser. Ce livre en est la preuve. Un livre à découvrir.
Lien : https://livresaddictblog.blo..

Après que Jacques Saussey m'ait pitché son thriller Enfermé.e au salon Les Mines Noires, nous avons décidé d'en faire une lecture commune avec mon groupe de lecture.

Je découvre alors la très belle plume de l'auteur, ainsi que son énorme respect pour un sujet qu'il ne maîtrise pas (on peut d'ailleurs constater l'étendue de toutes ses recherches sur le sujet en fin de livre).

On découvre, avec une triple temporalité (heureusement chaque chapitre nous indique en quelle année on se trouve), l'histoire de Virginie, personnage transgenre qui, après certains mauvais choix, se retrouve en milieu carcéral. Milieu qui n'est absolument pas pensé pour quelqu'un comme elle, aussi bien au niveau des infrastructures que des mentalités… je pèse mes mots. Mais ce n'est pas tant sur cette partie de l'histoire qu'on se concentre de prime abord.

Une lecture révoltante pour ma part. Bien sûr, j'ai la chance d'être née dans un corps qui me convient (enfin la plupart du temps 😅). Ce qui fait que, même si j'ai eu énormément d'empathie, de compassion et d'envie de serrer Virginie dans mes bras pour lui dire que tout allait bien finir, je ne pourrai jamais comprendre foncièrement ce qu'elle (et sa communauté) vivent encore chaque jour.

Au-delà du sujet de la transidentité, Jacques Saussey nous livre un thriller qui met du temps à démarrer.
A vouloir respecter ce monde qui lui est inconnu (et qu'il explore pour mieux comprendre l'histoire de sa propre nièce), l'auteur perd un peu de vue qu'il écrivait un thriller 😅 du coup le dénouement semble un peu « gros ». J'aurais aimé que plus d'indices soient distillés ça et là plutôt que de précipiter le dénouement sur les 80 dernières pages.

Une lecture en demi-teinte du coup !
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