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3,7

sur 374 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
On ne présente plus Roberto Saviano, cet écrivain d'un courage inouï qui s'est élevé contre les pratiques mafieuses en Italie notamment celle de la camorra à Naples. Il vit aujourd'hui sous protection policière car sa vie est menacée depuis « Gomorra », l'enquête phénomène sur la camorra qui s'est vendu à des millions d'exemplaires. Pour son premier roman « Piranhas« , paru aux éditions Gallimard en 2018, Saviano nous plonge au coeur de la violence urbaine des clans camorristes et de ce nouveau phénomène que sont dans le milieu criminel napolitain ceux que l'on appelle les Baby-gangs. Nous sommes à Naples, dans le quartier de Forcella, bastion mafieux où la pauvreté et un chômage endémique pousse beaucoup de ces jeunes désoeuvrés à choisir la camorra plutôt que de suer comme leurs parents pour un travail légal et peu valorisé, Bien sûr, tous ne sautent pas le pas vers la grande criminalité mais le jeune Nicolas Fiorillo lui n'a qu'une idée en tête : se faire une place et entouré de sa bande de potes fonder sa paranza, son clan, sa « famille ». Lorsque son professeur de lettre lui demande en classe, lieu qu'il fréquente rarement, quel auteur il a aimé lire, Nicolas répond du tac au tac Machiavel. Et lorsqu'on lui demande pourquoi, sa réponse fuse : pour le pouvoir, pour dominer, pour être fort. Dans l'idéal, l'imaginaire de ces gamins nourris à la violence depuis leur plus jeune âge, on n'a plus peur ni des carabinieri, ni de la prison qui est vue comme une étape nécessaire pour grandir et prendre sa place au sein de la paranza. Cette parenza justement est fantasmée par ces gamins tous frères et qui pourtant n'hésitent jamais à s'entre-tuer pour un regard, une fille, un deal. le fric, la drogue, le sexe, une vie chaotique, les agressions, le racket ou pizzo l'impôt mafieux payé par tous les commerçants de Naples ou presque en échange d'une protection du clan, les morts qu'on enterrent, ces gamins détruits par la came, la mégalomanie, des rêves d'un code de l'honneur qui au fond n'est qu'une supercherie de plus. Ces gosses ne respectent rien et surtout pas leurs aînés camorristes car dans la camorra il n'y a pas d'organisation verticale comme dans Cosa Nostra en Sicile. A Naples, dès qu'un parrain est arrêté, d'autres sont prêts à prendre sa place. Les clans se battent pour une ruelle, une place de deal. La violence extrême, l'absence de moral, de scrupule sont autant de signes distinctifs pour les définir. C'est dans ce grand chaos, que Nicolas qui n'a peur de rien va gravir les échelons pour devenir un jeune homme craint de tous. Mais déjà les échos d'une guerre longue et interminable entre clans se lèvent à l'horizon. Les forts doivent dominer les faibles, ceux qui s'opposent à la parenza doivent être éliminés. Un livre qui sonde les coeurs sombres de ces gamins perdus et qui mourront pour la plupart avant trente ans. le style est incisif, l'action menée tambour battant. le souffle court, on s'enfonce dans ces ruelles, ces quartiers, ces places. La violence est partout, elle explose de tous les côtés, la trahison, la vengeance et la mort. Un roman puissant, servi par une écriture qui nous emporte pour ne plus nous lâcher. Roberto Saviano réussit une nouvelle fois à nous couper le souffle en décrivant de façon vertigineuse « le système » et le chaos qui lui est inhérent.
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Roberto Saviano a délaissé les enquêtes cette fois pour se lancer dans un roman à propos d'une bande de jeunes, âgés entre 10 et 18 ans, qui ont réussi à terroriser la ville de Naples en appliquant les méthodes de leurs aînés dont les meneurs étaient momentanément emprisonnés. Dans le titre original, apparaît le terme de paranza reprit souvent au cours du récit. Ce mot désigne ces bateaux qui pêchent la nuit en étourdissant les poissons avec de la lumière. Par extension, il désigne un groupe qui impose sa loi dans un quartier en contrôlant le trafic de drogue ou en extorquant de l'argent par la menace, l'intimidation, la violence.
Gomorra puis Extra-Pure étaient de terribles constats dont il me semble peu de leçons ont été tirées mais voilà que Piranhas est glaçant de violence car, l'auteur le confirme : « les personnages et les faits sont imaginaires, mais le milieu et la réalité sociale qui les ont produits sont authentiques. »
Ils ont tous des surnoms, dépendent encore de leurs parents, sont toujours scolarisés, en principe, mais chacun possède son scooter et c'est un formidable moyen pour circuler, s'échapper, séduire les filles et cet engin emmène plusieurs fois le lecteur dans de folles équipées en plein coeur de Naples : « À Naples, rouler signifie dépasser partout, sans se soucier des routes barrées, des sens interdits, des zones piétonnes. »
Cette lecture m'a emmené dans un véritable enfer, une histoire folle, souvent compliquée, embrouillée comme peuvent l'être ces réseaux mafieux prêts à tout pour prendre le pouvoir et ramasser le plus d'argent possible.
Dans cette ville à la population très dense, aux ruelles souvent inextricables, tout est possible malgré la police et les conséquences judiciaires des arrestations. Ces jeunes enfants-ados, emmenés par un garçon prêt à tout, d'une intelligence acérée, n'ont peur de rien, ne respectent même pas la vie, sèment la terreur jusqu'à ce que celle-ci frappe les êtres qui leur sont chers.
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Avec l'immense Gomorra, Roberto Saviano avait brisé l'omerta qui régnait en maître autour de la mafia napolitaine. Avec Extra-pure, c'est dans un voyage au coeur de l'économie de la cocaïne qu'il nous avait emmenés. Son dernier livre, premier roman traduit en français, est Piranhas dont le titre original est La paranza dei bambini.
Ce terme de paranza, nom qui désigne les chaluts de pêche qui vont prendre des poissons qu'on a trompés avec la lumière, est devenu le surnom des groupes de camorristes qui pullulent à Naples. La paranza dei bambini pourrait se traduire par escadron d'enfants ou encore gang des enfants, enfants âgés le plus souvent de 10 à 18 ans.
C'est encore une enquête mais cette fois, Roberto Saviano rentre dans la tête des personnages et les fait penser. Ces personnages et les faits rapportés sont imaginaires mais le milieu et la réalité sociale sont authentiques, comme l'auteur lui-même l'a confirmé.
Le roman se déroule à Naples, dans le quartier de Forcella, un des lieux les plus tristement célèbres de la vie mafieuse, au coeur de la ville. Il débute ainsi : Nicolas Fiorillo donne une leçon à un jeune Renatino qui a osé liker des photos de sa copine sur les réseaux sociaux, leçon choc qui nous laissera sous le choc nous aussi ! Ça débute fort !
Nous sommes face à une jeunesse shootée aux jeux vidéo et aux réseaux sociaux. Nicolas et sa bande de copains, pour éviter de vivre la vie miséreuse ou tout simplement ordinaire de leurs parents, veulent prendre en main leur destin et pour cela empruntent les chemins de la violence, des trafics, de la mafia.
Au départ, ils ne sont pas à la marge et pas non plus issus de familles mafieuses. Nicolas est même assez doué scolairement. Mais ils ont soif d'argent, ils veulent briller. Leurs valeurs sont l'argent mais surtout le pouvoir !
Ils commencent par sillonner les rues de Naples avec leurs scooters pour chaparder puis n'hésitent pas à menacer, racketter pour finalement flinguer. Leur souhait : occuper la place laissée vacante par les anciens mafieux.
Ils veulent vivre, vite, tout de suite, mourir jeune ne les effraie pas.
Piranhas, roman inspiré de la réalité, décrit un univers glaçant inspiré d'une logique qui s'apparente à celle qui gouverne notre société contemporaine.
Tout au long du bouquin, j'ai suivi ces jeunes en me laissant parfois attendrir par leur comportement alors que je pourrais qualifier leurs actes d'inimaginables. C'est un roman qui fait froid dans le dos et il semble quasiment impossible pour ces familles d'échapper à ce monstre qu'est la mafia et d'en préserver leurs enfants.

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J'ai une pal gigantesque... Toutefois, j'aime me laisser tenter par des livres qui ne passent pas par la case pal et que je lis directement. Je les appelle mes livres "coupe file". Celui-ci est l'un d'eux. Je l'ai attrapé sur la table de ma biblio et lu directement sans pourtant en avoir entendu parler. Pourquoi ce coup de foudre ?
Parce que je ne connais rien à la littérature italienne contemporaine et que cela fait un moment que je veux combler cette lacune. Et pourquoi pas commencer avec un auteur dont j'ai entendu parler à travers la série Gomorra (toujours pas vue d'ailleurs) et dont je sais qu'il vit sous protection pour avoir dénoncé les agissements de la mafia.
Parce que la collection du monde entier de Gallimard est superbe et qu'elle me fait très souvent craquer
Parce que le pitch lu en quatrième de couv, évoquant ce baby gang m'a attrapée de suite.

Et le coup de foudre a été tellement au rendez-vous que je vais lire très vite la suite Baiser féroce.

Piranhas est un roman saisissant porté par un souffle dévastateur et un rythme trépidant. Nicolas Fiorillo, 16 ans, aime se faire appeler Maharaja (surnom inspiré du club huppé où il rêve d'avoir SA table). Depuis le quartier de Forcella, il sillonne Naples sur son scooter entouré de sa bande, sa paranza, composée de petits piranhas à son image, dont le plus petit a 10 ans (!!!). Il n'a peur de rien si ce n'est de vivre la petite existence étriquée de ses parents, professeur de sport et blanchisseuse. Il n'a ni scrupules ni sensibilité. Ce qu'il veut c'est vivre grand pied, vite et à n'importe quel prix. C'est le respect aussi, à commencer par celui de ses amis. Et les parrains étant pour beaucoup en prison, il y a une place à prendre et un territoire à conquérir. Pour cela, peu importe les moyens et il est prêt à tout, même à se frotter aux criminels endurcis de la Comorra, même à tuer (avec une immense facilité), même à faire du mal à ses amis. Nicolas est machiavélique (son prénom est tout sauf un hasard) et il a un aplomb monstrueux !

La grande réussite de ce livre est de réussir un portrait aussi saisissant qu'effrayant de Nicolas, chef incontesté et incontestable de sa paranza. C'est un ado comme les autres par bien des côtés : il est jaloux, se dispute et se réconcilie avec sa petite amie, joue de longues heures aux jeux vidéo, traîne avec ses potes, va au lycée, vit chez ses parents, poste des photos sur les réseaux sociaux et adore faire la fête. Et en même temps, il est prêt à tout - au sens propre - et commence à tuer avec une immense facilité, avec un total détachement, sans aucune rupture entre ses deux vies - la scène où avec sa bande il apprend à tirer grâce à un tuto sur Youtube est hallucinante. Il continue à faire des sms à sa petite amie, à blaguer avec ses potes. Son absence complète d'humanité force le respect de sa paranza.

Piranhas m'a captivée et terrifiée à la fois... il est formidablement juste et crédible. Et l'écriture est aussi enfiévrée que les héros (bravo au traducteur Vincent Raynaud pour avoir traduit cette fièvre et cette fureur en français). Des mots qui claquent, une virtuosité et une intensité constantes. Bref une lecture explosive coup de coeur et coup de poing comme je les aime.
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« Piranhas », fiction se passant à Naples, est le premier tome d'un diptyque. Fictif, vous avez dit ? Pas si sûr que cela. Car même s'il est précisé au début de la lecture que c'est de la fiction, on a vraiment l'impression de lire une étude de terrain.

Nous faisons la connaissance de Nicolas, 14 ans, qui va devenir le leader d'un baby gang, ces gangs mafieux d'adolescents avides de pouvoir et d'argent. Nicolas souhaite régner sur Naples et il va tout faire pour y arriver. Nous suivons son ascension, son « apprentissage ».

Les « parrains » de la mafia tels que nous les connaissons sont en passe de devenir has been, car cette nouvelle génération est bien plus efficace, elle veut tout, tout de suite. Ils vivent à 200 à l'heure et n'ont pas peur de mourir jeunes, bien au contraire ! Et ils utilisent les réseaux et internet, comme tous les ados. Sauf qu'ils regardent youtube pour apprendre à se servir d'armes à feu, non pas pour regarder la vidéo de leur star préférée. C'est glaçant !

Le pire dans tout ça, c'est que je me suis attachée à ces gamins. Ils ont choisis la mauvaise route, ont fait les mauvais choix. Mais ils restent des enfants. Sans avenir. Ils se détruisent petit à petit, ruinent leurs parents également. Ils sont tellement insouciants dans le fond, ils ont leurs propres valeurs et y croient dur comme fer.

L'écriture est d'une redoutable efficacité, sans aucun filtre, soucieuse de nous relater l'impensable. Je me suis prise à imaginer mes enfants dans ce milieu, avec un fusil dans les mains, à vendre de la drogue et à se jouer de la vie. Et j'ai imaginé Nicolas et ses copains vivant normalement, jouant au foot après l'école et postant des photos de leurs vacances sur facebook. La limite est ténue. La qualité du terreau sur lequel pousse nos enfants est primordial. Car cela peut déraper très très vite…

Ce livre m'a bouleversée. Il met le lecteur face à cette réalité de la vie que nous ignorions jusqu'alors. Je vais me laisser le temps de digérer tout cela avant de lire la suite. C'est impératif. Parce que c'est trop fort.
Lien : https://soniaboulimiquedesli..
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Nous sommes à Forcella, quartier populaire de Naples,


Avec Roberto Saviano nous suivons la formation d'un gang d'enfants, qui nous entraîne au plus sombre de l'âme humaine.

Roberto Saviano sait de quoi il parle quand il dépeint les rouages de la Camorra, les guerres de gangs, les trafics de drogue, d'armes et autres escroqueries : en 2006, il publie Gomorra, un essai sur la Camorra , puis en 2013 Extra pure : voyage dans l'économie de la cocaïne , et est depuis placé sous protection policière.

De "protection" justement il y est beaucoup question dans Piranhas, quand les bandes s'entre-tuent pour prendre le contrôle du centre de Naples.
On y suit donc la naissance d'une nouvelle bande organisée, une paranza ,dont la particularité est l'âge particulièrement jeune de ses membres, et l'absence de liens familiaux de la plupart avec la mafia.

Une "camorra 2.0", où l'on apprend à se servir d'armes sur internet et dans les jeux vidéos avant de s'entraîner sur des cibles choisies au hasard, où l'on cite Machiavel ou une série américaine, tout en se servant des réseaux sociaux comme d'une nouvelle arme ou en s'inspirant de DAESH .

Le culte de l'argent, la domination, la violence, comme seuls moyens d'exister. Terroriser pour être reconnu.

Si l'auteur s'est inspiré de faits hélas réels, le côté romancé renforce le poids de ce texte, on entre dans la tête de ces jeunes, on arrive à comprendre leurs motivations, et c'est d'autant plus glaçant.
Lien : https://lecture-spectacle.bl..
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Je n'avais jamais lu Roberto Saviano, probablement parce que la couverture presse de cette intellectuel italien est suffisamment bonne en France pour que je n'éprouve pas le besoin de lire ses fictions.

De fait j'ai eu tort car en plus d'être bien écrit et entraînant, ce récit d'une bande de gamins motivés par l'un d'entre eux à entrer dans le système mafieux de Naples est d'une lucidité implacable. Mu par un désir de liberté, la trajectoire du jeune Nicolas explique parfaitement le verrouillage qui s'opère dès le début.
J'y ai aussi trouvé une certaine forme de leçon sociale très actuelle (l'homme est un loup pour l'homme) et aussi étonnamment personnelle quand on se sent parfois assujetti aux pressions extérieures. Cette lecture ravive tout à la fois le sentiment de révolte, la conscience politique et l'envie d'échapper au réel.
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
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J'ai découvert le médicament MIRACLE !Les livres de Roberto Saviano sont un remède à tous les ennuis – vie monotone, insomnies pétries de doutes, mari souvent absent – l'effet est rapide, l'action proprement réjouissante, et comble du bonheur nul effet secondaire n'est à craindre.

Respectant la prescription éditoriale, j'ai commencé la semaine dernière Piranhas, le premier volet de la saga consacrée à la mafia napolitaine. J'ai vécu sous perfusion de lecture quelques jours, et par magie psychotropique ma vie est devenue plus riche, plus colorée, plus intense ! L'histoire de Nicolas, jeune adolescent désireux de créer sa propre mafia m'a vivement diverti de la grisaille et de l'enchaînement insipide des jours. Cette lecture fut pour moi un paradis artificiel inespéré.

Aussitôt le livre terminé, j'ai doublé la dose – je me suis jetée sur Baiser féroce, la suite de ce roman qui vient de paraître aux éditions Gallimard. J'ai retrouvé les délices du premier volume : une narration efficace qui ne laisse aucune place aux temps morts, des scènes palpitantes, une histoire à couper le souffle. Trois cent cinquante pages durant, mon corps était bien là mais mon esprit était ailleurs, planant sur un nuage de morphine.

Alors voilà, suivez mon conseil, lâchez-tout et rendez-vous immédiatement en librairie pour acheter vos doses de Roberto Saviano – tous les modes d'administration sont bons à prendre, des comprimés effervescents à l'intraveineuse. Pour une fois qu'un tel médicament est disponible sans ordonnance !
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Le fameux Gomorra. On connait le livre ou peut être la série. On sait que lors de sa sortie, le livre a défrayé la chronique en Italie. On a entendu que l'auteur vivait dès lors sous protection policière car menacé par les plus tristement célèbres mafias napolitaines.
Et pourtant, loin de se taire, Roberto Saviano reprend la plume pour dénoncer, sous la forme d'un roman cette fois ci, les baby-mafieux de Naples dans Piranhas.
La nouvelle génération. Une génération qui veut tout, tout de suite. Qui n'a pas le temps d'attendre et qui considère les "parrains" comme des vieux sur le banc de touche.
Une obsession : se faire de l'argent le plus rapidement possible et bien evidemment en immense quantité. .
« Les membres de ces baby-gangs n'ont plus le temps de connaître un parcours criminel classique, balisé, ils veulent avoir la fortune et le pouvoir le plus rapidement possible, puisque ce sont aujourd'hui les indicateurs de réussite les plus valorisés dans nos sociétés ». .
Drogues, meurtres, braquages, violences, guerres de territoires, on retrouve les grands préceptes de la mafia. Sauf que celle-ci a à peine trois poils pubiens, rentre dormir chez papa/maman le soir et a pour seul limite : "le ciel". Whatapps, youtube et les jeux vidéos rythment leur quotidien. Une mafia 2.0.
Embarqué par leur "chef" Nicolas, dit Maharaja, une dizaine de gamins comptent bien faire de leur quartier, des quartiers alentours et même de Naples, leur territoire. Ils sont prêt à tout, par tous les moyens.
On assiste à une montée en puissance de Nicolas suivi par ses moutons. Moutons qui parfois tentent de résister, de raisonner leur chef, mais qui finissent intarissablement par le suivre et commettre l'irréparable.
Soumission, humiliation, trahison, vengeance, un engrenage sans fin.
Honnêtement certains passages m'ont totalement glacé le sang. Je n'arrivais absolument pas à imaginer des gamins de 10, 15 ans faire ce genre de crimes sans ressentir la moindre émotion.
Car dans ce livre, aucune émotion. Rien ne filtre.
Un récit tout aussi passionnant que terrifiant.
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Roberto Saviano nous plonge au coeur de la ville de Naples. Avec une bande de jeunes garçons, âgés de 10 à 18 ans, il nous entraîne dans un milieu glauque et sordide, la vraie vie dans cette ville italienne. Tous ces enfants sont hyper connectés, vivant avec leurs tablette, leurs téléphones portables; leurs idoles ne sont pas des bandes dessinées: leurs idoles sont les caïds, les chefs de la camorra. Et ils vont les imiter...Ils vont racketter les commerçants, voler des scooters, circuler dans les ruelles de cette ville, essentiellement sur les trottoirs. Il n'ont qu'un seul désir: conquérir les diverses places , afin d'écouler la drogue.Le héros de ce roman, Nicolas, n'hésite pas à entrer en contact avec les parrains, leurs idoles.Ils désirent prendre la place de leurs aînés à tout prix. Ces jeunes n'hésitent pas utiliser les armes, la méthode des mafieux. Ce gang de jeunes n'a pas froid aux yeux. C 'est une véritable gangrène. Ils agissent sur tous les fronts, semant la terreur, éliminant les ennemis potentiels.
Roberto Saviano a enquêter dan ce milieu et il nous dévoile le récit de véritables gosses qui font parler la poudre. de ces plongées dans la réalité, il tire un très bon roman. Je conseille vivement cette lecture. Je vais du reste lire les précédents romans .
https://lucette.dutour@orange.fr
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