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EAN : 9782752906601
192 pages
Libretto (07/05/2012)
4.17/5   100 notes
Résumé :
Traduit de l'anglais par Eric Chédaille
Préface de Michel Le Bris

1889. Un cavalier solitaire s'arrête l'espace d'une saison dans une ferme du Wyoming dont il va bousculer l'ordinaire.Refusant de porter une arme alors qu'il sait parfaitement s'en servir, évitant l'affrontement physique bien que personne ne l'effraie, cet homme semble tout à la fois une légende et un mystère. Shane est l'homme des vallées perdues, celui auquel une seule ba... >Voir plus
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Sous l'apparence d'un western, Jack Schaeffer publie un manuel d'instruction civique particulièrement pédagogique qui interroge sur la justice, l'ordre et la violence et souligne nombre d'interprétations erronées de ces notions fondamentales pour qui aspire à un monde en paix.

Toute violence n'est pas péché et d'ailleurs, pour qui en douterait, il suffit de lire dans les évangiles l'épisode de Jésus au Temple :
« Jésus monta à Jérusalem.
Dans le Temple, il trouva installés les marchands de boeufs, de brebis et de colombes, et les changeurs.
Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple, ainsi que les brebis et les boeufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs … »

Shane, nouvelle incarnation messianique (?), exerce au coeur des « vallées perdues » une saine et juste violence.

La violence nait du désordre mais en dérive sous deux formes opposées :
- intrinsèque au désordre (les nervis de Fletcher font régner la terreur et assassinent Ernie)
- en réaction contre un désordre (Fletcher est neutralisé)

Différence entre la violence du criminel qui assassine un innocent et la violence du policier qui élimine un coupable.

« Une arme peut faire le bien et elle peut faire le mal : tout dépend de ce que vaut le propriétaire. » La violence est indispensable et bienfaisante quand elle défend l'ordre juste contre ce qui le menace. La violence est injuste, condamnable et malfaisante lorsqu'elle menace et compromet ce même ordre.

Une condamnation globale et indistincte de la violence a pour effet de favoriser l'escalade de la violence comme les faits divers l'illustrent chaque jour. Mieux vaut la mise hors d'état de nuire d'un criminel que la multiplication des victimes.

La question fondamentale n'est donc pas la violence mais le désordre car la croissance du désordre entraine l'augmentation de la violence sous toutes ses formes.

Combattre le désordre suppose de savoir ce qu'est l'ordre, base de toute civilisation. Et ce qui semblait évident au XIX siècle, dans l'ouest américain, l'est assurément moins de nos jours, quand la justice semble douter de l'ordre qu'elle a pour mission de protéger.

« L'homme des vallées perdues », sous l'apparence d'un scénario banal et classique, s'inscrit donc dans le fil des meilleures tragédies antiques en interpellant le lecteur sur les fondamentaux de l'humanité.
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Ce livre est tout simplement MAGNIFIQUE!
La préface de Michel le Bris explique très bien la situation de l'Ouest américain à cette époque en 1889. Les fermiers viennent s'y installer et les grands espaces pour les troupeaux se réduisent considérablement.
L'écriture magnifique coule comme la rivière près de laquelle habite la famille Starrett: Joe le père, Marian la mère et Bob le jeune fils.
L'été 1889, un étranger de passage Shane, se présente à la ferme et acceptera de rester y travailler une saison. Ce ne sera pas de tout repos.
L'Homme des vallées perdues parle d'amitié, d'attention, d'admiration, de complicité, d'amour , d'humanité. Chaque mot est juste, et l'ensemble est absolument magnifique, bouleversant.
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Far West, 1889 - Quand, en pleine guerre entre éleveurs et fermiers où celui qui tire le premier est forcément celui qui a raison, un cavalier solitaire dont on sent qu'il est féroce rien qu'à la poussière que soulève son cheval s'arrête dans une ferme pour demander de l'eau, on a bien envie de l'avoir à ses côtés quand le galetteux éleveur du coin décidera d'agrandir son exploitation et de nous dégager de nos terres.
Ainsi, quand Shane, le fameux lonesome cowboy dont on ne sait si c'est le nom ou le prénom et encore moins qui il est et d'où il vient, accepte de poser son barda chez Joe Starrett, courageux et honnête fermier, devenant rapidement aussi proche que peut l'être un membre de la famille (et même un peu plus pour madame Starrett, mais attention, en presque tout bien tout honneur), le décor est planté et les duels au saloon vont pouvoir commencer.
Alors, les petits fermiers alentours vont-il résister au puissant éleveur ou ce dernier va-t-il réussir à rafler leurs parcelles ? Dans l'Ouest, tout est possible et tout le monde a sa chance, à la condition expresse de dégainer assez vite.

Un western sur lequel je ne rejoins pas l'avis de Michel le Bris qui dans sa brillante préface nous le présente comme le chef-d'oeuvre du genre. Manquant parfois de rythme, cet Homme des Vallées Perdues ne nous apporte aucune surprise, suivant le plan ultra classique de ce style littéraire (et cinématographique) : problèmes --> arrivée de l'étranger --> aggravation des problèmes --> règlements de compte.
La seule originalité de ce récit est de nous l'exposer à travers le regard du fils Starrett, jeune garçon dont "la tête affleurait à peine le haut des ridelles de la vieille charrette de son père" au moment de cette aventure. Malgré ce choix plutôt bien vu, le texte ne nous sort jamais de la confortable torpeur dans laquelle nous plonge le soleil poussiéreux de l'Ouest et l'histoire mille fois rebattue que Jack Schaefer nous raconte.
Malgré tout, pas de raison non plus de bouder son plaisir, c'est classique, c'est attendu mais c'est bon. Pour quelqu'un qui au moment de l'écriture de ce livre n'avait jamais mis un orteil à l'Ouest, Schaefer nous immerge dans l'ambiance des cow-boys, de l'élevage et les longhorns comme s'il nous télégraphiait de là-bas.
Un western honnête que les amateurs apprécieront, de là à en faire LE western sur papier, il y a une piste de Rocheuses que je ne franchirai pas.

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Un Western pur et dur, aussi rustique et rural qu'une gifle de José Bové.
Tout va pour le mieux dans la petite exploitation de la famille Starrett.
Papa Joe ne rechigne pas à lâcher des gouttes sur l'chantier, ne supportant se la couler douce, faute de petit écran et de Michel Drucker en 1889, jamais assis, on ne peut pas dire que ses hémorroïdes sont carrées. Y'a Marian la daronne qui régale tout le monde en envoyant du lourd au fourneau, essayez pas de gratter la recette de l'apple pie, vous risqueriez de tâter du rouleau à pâtisserie sur l'carafon. Pour finir le tableau de la petite maison dans la vallée, n'oublions pas le jeune Bob, narrateur de l'histoire qui profite toujours d'un instant d'inattention pour foutre sa truffe morveuse dans les affaires des grands et heureusement car c'est lui qui va nous mettre au parfum.

D'ailleurs c'est toujours un peu chelou.

Les gosses qui s'appellent Bob.

Et les histoires racontées par des enfants avec des du langage d'adulte qui pousserait Bernard Pivot à une reconversion rapide au tennis de table.
Retournons à nos agneaux et ajoutons un Lonesome cowboy, (je ne spoile rien sauf si vous n'avez pas lu le titre du livre)
*TOUDOUM* (jingle de Netflix).
Shane déboule dans l'game.
Oui, je sais les effets speciaux de cette critique sont de qualité superieure.
Shane, est très mystèrieux.
Arrivé en solo à cheval, il est certainement en tête du tiercé. Un peu taiseux et stylé, jeune homme de bonne famille, il ne se mouche pas avec l'index comme un marathonien, en connait un rayon sur le fast-fashion de l'époque et puis il à même des grilles-pains chromés dont l'embout de visée a été limé. M'est avis que c'est pas pour la pêche aux canards m'enfin c'que j'en dis..
Le blème c'est qu'on sait peu de choses sur lui, le mec déboule comme ça, clope au bec, pas de chemise plastique avec des CV sous le bras, qu'était il avant ? Avocat pour animaux ? Strip-teaser pour enfant ? Décapsuleur de chat ?
‘Fin bon toujours est il qu'il arrive à se faire embaucher chez les Starrett.
Jusqu'a ce que…

Comme je l'ai dit, on est sur une recette on ne peut plus classique, avec des ingrédients simples, une trame franchement pas novatrice pour un dollar et une intrigue qui ne révolutionnera pas le genre mais un coup de poignet savant qui fait jaser dans tous les lupanars du far west.

Le pragmatisme au service d'une plume épurée laisse place à un récit fluide qui balance du graillon sur un fond où qu'on a pas pied. Situation des colons très en phase avec l'histoire, code moral, évolution des mentalités, oppression et résilience. Un récit au final sobre mais tracé au cordeau. On savait ou qu'ça allait mener mais on salue la justesse et la finesse avec laquelle l'ouvrage est maitrisé.
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♫ I'm a poor lonesome cow-boy ♪ I'm a long long way from home ♫ pourrait être le générique de début de ce roman car nous avons un cavalier solitaire, loin de chez lui (en a-t-il un, déjà, de chez lui ??) qui arrive dans une vallée un peu paumée, sorte de trou du cul du Wyoming et qui, se posant pour un temps, va se lier d'amitié avec une famille…

Oui, ça pourrait presque commencer comme une aventure de Lucky Luke… Pour peu, on se serait cru dans "Des barbelés sur la prairie" tant les tensions sont assez exacerbées entre les fermiers qui élèvent leur bétail derrière des clôture et l'éleveur du coin qui ne jure que par les grands troupeaux paissant dans l'immensité de la plaine. Mheu.

La comparaison avec la bédé s'arrêtera là. Les barbelés sont déjà sur la prairie et les grands éleveurs de troupeau ont déjà perdu de leur aura, de leur puissance car il est plus facile d'engraisser des bêtes dans un enclos que circulant librement.

Shane est son nom et nous ne saurons que peu de choses sur ce cavalier étrange, cet homme aux yeux froids, mince, sec, souple, cet homme avare de paroles, cet homme qui cache un révolver dans une couverture, cet homme qui arriva un jour dans le petit ranch des Starett, ce cavalier solitaire qui va, le temps d'un roman, se transformer en fermier.

Le récit nous est raconté aux travers les yeux du petit Bob, le gamin de Joe et Marian Starett, 8 ans, et son innocence donne de la fraicheur à ce récit parce que notre petit homme ne comprend pas tout et c'est à nous, lecteurs, de faire les déductions qui s'imposent sur ce mystérieux Shane.

Il est travailleur et entre lui et le père de Bob, un profond respect est né, ils se comprennent sans parler et on sent que Shane, bien que seul, a le sens aigu de la famille.

Ce que Shane doit expier, nous devrons le deviner. Nous voici face à un homme qui pourrait laisser parler sa violence mais il la refoule, laissant plutôt les insultes glisser sur lui comme l'eau sur les plumes d'un canard.

Les insultes ?? Ben oui, il y a le gros éleveur qui voudrait devenir plus gros et virer les fermiers de leur terre. Fletcher… la salaud de service dont j'aurais aimé en savoir plus sur lui mais vu que tout est raconté par Bob, nous pourrons juste renifler une fragrance connue, celle d'une sorte de Joffrey Barathéon-Lannister, mais avec une paire de couilles, lui.

Le récit est épure de toutes fioritures, tel un beau morceau de viande premier choix sans la moindre once de graisse, mais le récit te touchera mieux qu'une balle tirée en plein coeur.

Le fait de voir le destin de Shane au travers des yeux d'un enfant renforce le récit et le rend plus doux, la violence étant larvée, cachée, même si elle suintera des pages à un moment où à un autre.

C'est le récit d'un homme qui lutte contre sa violence intérieure, un homme qui voulait être tranquille, travailler, manger à sa faim et passer du temps paisible au sein d'une famille. Un homme que l'on aimerait pas avoir comme ennemi, un homme dangereux, mais auquel on peut faire confiance.

Quand les colts seront remisés dans leur ceinture, la larmiche montera insidieusement dans vos yeux parce que des récits aussi court et aussi fort, ça ne court pas les rues ! de plus, la fin étant ouverte, vous pouvez l'écrire vous même, dans votre tête…

L'Ouest Américain, ça t'emporte dans des voyages inattendus et ça te rend triste lorsque le mot "The End" apparaît.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Mais il y avait une chose qui m'intriguait au possible, et elle avait beau crever les yeux, j'avais bien mis deux semaines à m'en apercevoir : Shane ne portait jamais d'arme.
En ce temps-là, dans nos régions, le colt était au nombre des articles courants, au même titre que la selle ou les bottes. On ne s'en servait guère par chez nous, sinon une fois de temps en temps, à la chasse. Néanmoins, cela restait un objet familier et la plupart des hommes ne sortaient jamais sans le leur.
Lorsqu'il s'agissait de brûler des cartouches – c'est-à-dire à la chasse –, nous autres fermiers préférions la carabine ou le fusil à deux coups. Un pistolet qui vous battait la hanche était plutôt gênant pour vaquer aux différents travaux de la ferme. Chacun de nous possédait cependant un colt avec étui et cartouchière qu'il portait parfois en dehors des heures de travail. Quand il s'absentait, ne fût-ce que pour descendre en ville, mon père prenait toujours le sien, plus par habitude, je suppose, que pour toute autre raison.
Mais le Shane, lui, n'en portait jamais. Et c'était d'autant plus curieux qu'il en possédait un.
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- Écoute bien ce que je vais te dire, Bob. Une arme n'est rien de plus qu'un outil. Ce n'est ni meilleur ni pire que n'importe quel ustensile - une pelle, une hache, une selle ou ce que tu voudras. Garde ça bien en tête, toujours. Une arme peut faire le bien et elle peut faire le mal : tout dépend de ce que vaut son propriétaire.
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1889 : un cavalier solitaire s'arrête l'espace d'une saison dans une ferme du Wyoming, dont il va bouleverser l'ordinaire. Refusant de porter une arme alors qu'il sait parfaitement s'en servir, évitant l'affrontement physique bien que personne ne l'effraie, cet homme semble tout à la fois une légende et un mystère. Shane est l'homme des vallées perdues, celui auquel une seule balle suffira pour rétablir sa vérité.
Il est, raconté par les yeux d'un enfant, l'une les plus belles figures inventées par la littérature de l'Ouest américain. L'Homme des vallées perdues est un texte somptueux qui, par son humanité profonde, raconte aussi, comme dans les romans de Cormac McCarthy, la genèse d'une nation née les armes à la main.
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Il n'y a qu'une chose qui cloche vraiment chez toi, c'est que tu es jeune. Mais c'est un défaut qui se corrige vite.
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Son visage, rasé de frais, était maigre et dur, recuit par le soleil depuis le front haut jusqu'au menton effilé. À l'ombre de son chapeau, on aurait dit qu'il avait les yeux clos. Mais je vis, quand il fut plus près, qu'en fait une expression de vigilance lui maintenait les sourcils continuellement froncés. Ses yeux étaient sans cesse en mouvement; il enregistrait chaque détail, rien ne lui échappait. Lorsque je notai cela, et bien qu'il fit grand soleil, un frisson me parcourut subitement, frisson que je n'aurais su expliquer.
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