Une enquête de Jana Berzelius : Ne réveille pas l'ours qui dort

Une certaine lassitude m'a envahi au milieu de la lecture du dernier roman d'Emelie Schepp. La raison de cette lassitude? Me retrouver encore une fois face au même ressort dramatique que dans les volumes précédents: est-ce que Danilo Pena va mettre fin à la carrière de la procureure Jana Berzelius en révélant ce qu'il sait sur elle? Cet éternel ennemi qui menace le héros me fait penser à un personnage de BD : Olrik. J'aimais bien cet affrontement de Blake et Mortimer contre Olrik. Oui, mais j'avais 10 ans.
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Au passage je remarque à nouveau la froideur des personnages d'Emelie Schepp, le manque d'émotion qui en découle, la difficulté d'éprouver de l'empathie pour un quelconque de ses protagonistes et l'absence d'ancrage de l'action dans l'environnement suédois. Certes, il y a une intrigue pas banale, quoique un peu embrouillée : un meurtre motivé par la vengeance dans le cadre d'une affaire de traite d'êtres humains. Et des policiers qui démissionnent de la police et se cachent pour échapper aux représailles des trafiquants!
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Et puis tout d'un coup, je me suis retrouvé dans un jeu vidéo avec plusieurs bagarres, un enlèvement, une course poursuite et une descente de police dans un bordel. de l'adrénaline donc. Et une fin trop fabriquée, trop "grand spectacle". Bref, il est temps pour l'auteure de tourner la page Jana Berzelius. Il est des personnages à potentiel qui peuvent faire l'objet de longues séries (75 oeuvres mettant en scène Maigret, 69 Columbo et 39 Hercule Poirot), mais le personnage de Jana Berzelius n'a pas un tel potentiel. Emelie Schepp a du talent, alors qu'elle fasse comme Camilla Läckberg qui a abandonné Erica Falck et Patrik Hedström pour nous faire découvrir de nouveaux héros. Et qu'elle prenne plus de temps pour peaufiner son intrigue et la psychologie de ses personnages!