Je me retrouvai avec moi, rien que moi, dans mes draps ordinaires, ma chambre de Montmartre, sous un ciel parisien.
Le rêve m'amusa.
Mais le rêve revint.
D'où viennent les rêves ?
Rien n'est permanent, rien n'est réel.
Il faut museler le moi. Le renoncement produit de grands effets.
Je crois que j'ai tout oublié. En m'isolant dans mes grottes perchées, j'ai oublié le monde grossier des sens, l'opinion de mes frères et voisins. En perdant mon savoir, j'ai oublié les illusions de l'ignorance. En ne chantant que des chants d'amour, j'ai oublié les polémiques. En m'exerçant à la douceur, j'ai oublié la différence entre moi et les autres.