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3,16

sur 119 notes
" Un roman sur la bourgeoisie que l'on méprise, l'amitié que l'on mésestime et la mort qu'on cache", dixit la quatrième de couverture...

Et surtout un roman fulgurant. Cent quarante-sept pages qui défilent à toute allure et qui sont bien plus qu'un roman, parce qu'elles ont l'odeur de la vérité, de la vraie vie. A peine romancée cette histoire est comme une biographie qui ne dit pas son nom. Des points commun entre le personnage d'Esther et l'auteure, au niveau de la date de naissance, du métier ont comme un air de vécu. Et puis, pleins de références ,de noms de marque, etc...

Août 2018, Héloise a un cancer, un de ceux qui n'offre aucune chance...
Et dés le début, on sait comment cette histoire va finir .
Entre temps, on aura lu la rencontre en sixième entre Esther (la narratrice) et Héloïse, deux gamines issues de milieux privilégiés même si la bourgeoisie n'est pas la même selon si l'aisance finacière est ancienne ou récente. Elles habitent à Paris dans un des plus beaux quartiers, vont dans une des meilleures écoles (l'école Alsacienne , une école privée qui va de la maternelle à la terminale, où étaient les enfants du couple Hollande/Royal. ). Les vrais bourgeois sont dans l'entre-soi...
Cette amitié les réchaufera toute leur vie de 1978 à 2018 . En 2020 Esther écrit cette histoire... sans Héloïse.
Et elle raconte : l'école, le retour à la maison quartier du jardin Luxembourg, les croissants aux amandes, les baskets Stan Smith, les ballerines Sacha, les murs fleuris Laura Ashley des chambres de jeunes filles de bonnes familles, l'élection de Mitterand, un des parents d'élèves devient ministre, plus tard ce sera un ancien camarade de classe... Les garçons qui ne les regardent pas, les vacances aux bons endrois , leurs parents.
C'est très rapide, Colombe Schneck va à l'essentiel se servant d'une enquêtrice sociale pour faire comme une étude sociologique de ce que sont (ce qu'étaient ) les bourgeois parisiens de ces années -là.
Ça s'appelle "Deux petites bourgeoises", ça pourrait s'appeller "Les petits enfants du siècle", tellement ça parle d'une époque. Pour ceux et celles qui l'ont connue, ça a un côté "album de photos " qui fait du bien,pour les plus jeunes, je ne sais pas si la sensation sera la même...
Mais tout ça, n'est que la première partie du roman, après ça s'accélére et on arrive à la partie "maladie" et "mort", qui bouleverse un peu. Reflexions sur cette amitié qui a , sans qu'elle s'en rende forcément compte sur le moment, contribué à la rendre plus forte, Esther. Les petites bourgeoises ont eu une enfance privilégiée, tout leur a été servi sur un plateau d'argent : études, métier. Grande stabilité géographique , affective et émotionnelle . Elles n'ont pas eu à déménager, ont pu acheter dans le bon quartier, ont pu reproduire le même itinéraire pour leurs enfants (quartier, école Alsacienne...). Pas souvent bousculées ces filles...La base est solide mais la vie peut te faire des coups de "pute"... divorce,parents qui disparaissent trop tôt, maladie, mort..
La vie , on ne la maitrise pas, mais les douleurs sont plus faciles à vivre avec vue sur le Luxembourg que dans une cité... C'est ce que je retiendrai de cette histoire, la vie n'épargne personne.
Et puis "l'amitié que l'on mésestime", car des fois une amie t'accompagne sur un chemin plus long qu'un mari..
Un roman raconté comme en urgence, peut-être parfois un peu trop court et "clinique", mais qui m'a beaucoup "parlé".
Une excellente surprise.
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Un petit roman autobiographique qui se lit d'une traite.
Colombe Schneck raconte l'amitié entre Ester et Héloïse, de leur 11 ans à la mort de l'une d'entre elle vers 50 ans,
Entre jalousie, amour, famille, deuil et un milieu sociale partagée : la bourgeoisie, elles se lient et la mort va heurter de plein fouet cette amitié.
Un beau récit sur la vie et ses épreuves mais surtout sur une amitié indéfectible.
C'est bien écrit mais une première partie un peu trop distante : les éléments de la vie des deux filles sont énumérés. La deuxième partie apporte plus de sentiments, on se rapproche des deux protagonistes.
Un beau récit.
#Deuxpetitesbourgeoises #NetGalleyFrance
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Autant le dire d'emblée : je l'ai lu d'une traite. Il est court certes mais cette écriture ciselée, presque télégraphique, nous emporte. Il semble que ce livre soit quelque peu autobiographique, notamment de celle qui reste. L'autrice m'a rappelé mes études, métro Vavin, le jardin du Luxembourg, Port-Royal ; et tous ces fils à papa, la raie sur le côté, tous la même, et ce même barbour qu'ils portent comme un signe distinctif masculin d'appartenance à un monde vieillissant qui cherche à garder ses valeurs, son entre-soi. Pour le conformisme féminin, il suffit de lire l'inventaire de ce livre, c'est risible et tellement juste. Ces rallyes d'un autre temps, cette compétition à être toujours mieux ou meilleur. J'ai adoré cette description du conformisme bourgeois, de cette condition féminine attendue. On a tous croisé de ces vies photocopies-clichés.
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C; Schneck a déjà écrit une quinzaine de romans dont certains primés.
Peut-être voit-elle bouger la société(comme tout le monde) bourgeois ou pas, et de ce pas la voilà partie comme une entomologiste avec une même sécheresse d'écriture dans cette partie là d'ailleurs à expliquer au lecteur ce que sont les bourgeoises, voire même les différences entre "héréditaires" ou non. Elles peuvent souffrir et affronter la mort comme le vulgum pecus, mais ça nul ne l'ignore! Elles peuvent même être fidèles en amitié, c'est le cas d'Esther et d'Héloïse. La seconde partie est un peu plus "charnelle" heureusement.
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Une déception que ce nouveau livre d'une romancière qu'on aime généralement bien ..ici ce portrait croisé de deux amies issue de la bourgeoisie parait bien trop vain et superficiel pour toucher malgré la maladie de l'une d'entre elle
On ne comprend pas bien ce qu'a voulu nous dire l'autrice: est ce un portrait un peu satirique à la Chabrol ou une chronique empathique à la Daniele Thomson?
Les situations et les personnages n'évitent pas les clichés et les rebondissement s'enchainent sans trop de conviction...le roman a été bien défendu par la presse , on imagine que Colombe Schneck qui nous a habitué à tellement mieux par le passé nous réservera mieux la prochaine fois..
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Ils en ont, de la chance, les bourgeois. Un magnifique et immense appartement à Paris, une villa chic en Normandie, des vacances à l'étranger, des clubs huppés dans lesquels envoyer leurs enfants pour être certains de rester dans cet entre-soi si cher à leur coeur. Il ne s'agirait pas de laisser n'importe qui entrer dans la famille. Ils en ont de la chance. En apparence. Parce que derrière les voiles sur mesures qui couvrent les hautes fenêtres de ces bâtisses autour du jardin du Luxembourg, la vie n'est pas aussi belle qu'il n'y parait. La bourgeoisie, aussi, meurt de cancers. Chez eux aussi, les amitiés se font et se défont sur fond de jalousie mal placée. On idéalise l'autre, le parquet est toujours mieux lustré dans l'appartement d'à côté.

Héloïse et Esther sont amies depuis leur plus tendre enfance. Si Héloïse est issue d'une longue lignée de bourgeois, Esther, elle, fait partie des « nouveaux riches ». Et si pour les néophytes les deux jeunes filles sont issues du même milieu, il n'en est rien lorsque l'on connaît les us et coutumes de cette classe sociale. Amies depuis leur plus tendre enfance, elles se jalousent et se manquent, s'estiment et se dénigrent. C'est l'amitié, quoi. le « je t'aime, moi non plus! ».

Seulement voilà, Héloïse est morte, bien trop tôt, laissant derrière elle une Esther perdue, qui n'a plus que ses souvenirs pour se rendre compte de la relation incroyable qu'elle a pu nouer avec Héloïse ces cinquante dernières années.

Ce court récit est une petite merveille qui décrit avec beaucoup de justesse et de finesse ce qu'est l'amitié et comment ce sentiment nous permet de nous construire et d'évoluer. Mais Colombe Schneck nous livre également une description à la fois piquante et pince-sans-rire de la bourgeoisie d'hier et d'aujourd'hui.

Une pépite littéraire à ne pas manquer. Un coup de coeur.
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On m'a prêté ce livre que je n'aurais pas choisi en regardant l'image de couverture...
C'est bête de se fier à ça mais en même temps la couverture, à mon avis, reflète le contenu.
Je n'ai pas trouvé l'histoire de ces deux "amies" passionnante.
Je me suis ennuyée en lisant les dialogues.
On n'apprend rien, on se contente d'observer ces deux "petites bourgeoises" , même pas sympathiques.
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C'est l'histoire de deux amies du 6e, issues de la bourgeoisie, qui se connaissent petites à l'Ecole Alsacienne et se suivent tout au long de leur vie.
C'est une peinture sociale de la classe bourgeoise libérale de la rive gauche, dans les années 1970/80 : époque du couple Sartre/Beauvoir, de l'élection de Mitterand…

J'ai énormément aimé ce livre. Hormis le fait qu'il se passe dans un quartier que je connais bien, et à une époque qui fut la mienne, il aborde des sujets de fond avec une beaucoup de finesse, une très grande sensibilité et poésie.
Il aborde les aspirations, les valeurs et parcours de cette bourgeoisie libérale mais pas seulement. La vie de ces deux filles qui deviennent adolescentes puis adultes questionne les fondamentaux de la vie par lesquels nous passons tous, bourgeois ou non : l'amitié, l'amour, la mort.
C'est subtilement écrit, avec beaucoup d'émotion et de bienveillance.
C'est le premier livre que je lis de Colombe Schneck, que j'aimais suivre dans les années 90 dans « Arrêt sur image » sur France 5, j'ai très envie d'en lire d'autres.
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Héloïse et Esther sont amies d'enfance.
Elles se sont rencontrées en sixième au lycée privé de leur quartier, celui du 6e arrondissement de Paris, près du Jardin du Luxembourg.
Si une étude sociologique, fort intéressante, montre que malgré les apparences, elles n'appartiennent pas au même milieu social, elles resteront proches pendant des décennies.
Malgré les études brillantes et les larges moyens financiers, elles seront modélisées par leur condition de femmes et seront confrontées à la discrimination professionnelle.
À l'aube de la cinquantaine, elles seront à leur ultime rendez-vous, celui qui ne s'occupe pas des immeubles chics ou des vacances à Porquerolles.
Un joli récit qui montre que le chagrin et le malheur existent aussi pour ceux qui sont nés avec une cuillère d'argent dans la bouche, cuillère qui n'empêche pas les amitiés sincères et fusionnelles.
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Un nouveau roman de Colombe Schneck, je ne pouvais pas passer à côté ! J'adore son écriture.
Esther et Héloïse sont devenues amies au collèges, elles se ressemblent. Elles fréquentent l'école alsacienne, une école privée parisienne. La narratrice, s'improvisant enquêtrice en sociologie, raconte leur enfance, puis adolescence dans un milieu aisé et les suit tout au long de leur vie. Elle compare leur environnement familial et nous explique que ce sont deux bourgeoises mais avec des nuances.
« Grâce à une plus fine observation, l'enquêtrice décèlera que, d'un strict point de vue sociologique, il existe entre ces deux petites bourgeoises de l'après 1968 des différences importantes.
A Héloïse, on apprend, au petit-déjeuner, à utiliser un couteau à beurre pour se servir un morceau de beurre, qu'il faut poser non directement sur le pain, mais d'abord sur une petite assiette, à utiliser son propre couteau ensuite pour étaler le beurre sur le pain. Esther ne voit aucun inconvénient à utiliser son couteau, à le plonger dans le joli ramequin en argent ramené du Silver Vaults de Londres, pour ensuite l'étaler sur sa tartine, elle fait de même avec la confiture. Bref, elle est mignonne mais n'a aucune éducation. »
« Les parents d'Héloïse appartiennent à la grande bourgeoisie, à l'aristocratie par sa mère, quand l'origine sociale d'Esther est incertaine (immigrants juifs d'Europe de l'Est dont les enfants ont bénéficié d'une éducation publique de qualité). »
« Elles pensent que leur vie est normale, moyenne, équivalente à celle de nombreux Français, ni plus ni moins.
Plus petite, Esther s'est même demandé si elle n'appartenait pas à la catégorie « plouc », invitée à déjeuner chez la petite X, la mère de son amie lui avait demandé son nom de famille, puis celui de sa mère, et avait hoché la tête de gauche à droite, elle n'avait jamais entendu parler de cette famille, elle était allée vérifier dans le Bottin mondain, puis dans le Who's Who, rien. »
Si parfois elles se perdent de vue, séparées par leur vie (études, vie professionnelle, mariage, enfants, …), elles finissent toujours par se retrouver. Jusqu'au jour où Héloïse annonce à Esther qu'elle a un cancer. Esther se rend compte que ce n'est pas si facile, évident d'être amie avec quelqu'un de malade, en sursis. Alors qu'Héloïse paraît insouciante, a un nouvel amoureux, profite de la vie et voyage, Esther n'arrive pas à prendre de recul, sa vie amoureuse est un désastre.
« Héloïse et Esther se connaissent depuis qu'elles ont onze ans. Ensemble, c'est ce sujet, l'amour, plus que les élections, plus que le réchauffement climatique, plus que l'avenir du monde, qui leur importait. Elles n'étaient pas des filles cool, engagées, militantes, elles étaient des filles qui recherchaient l'amour des garçons. »
Il y a quelques passages plus féministes, sur les différences de salaires, sur les femmes travaillant et élevant les enfants, gérant tout le quotidien, fatiguées, alors que les maris rentrent tard et ont des exigences.
« L'enquêtrice, qui n'a pas pris sa retraite, passe une tête. Elle est déçue, elle espérait qu'Héloïse et Esther, vu leur éducation, vu leurs diplômes, vu leur milieu, vu leurs relations, échapperaient à leur condition de femmes, d'épouses, de mères. Elles ont trente, trente-cinq, quarante ans, la tête baissée, les épaules ramenées devant elles, elles sont silencieuses et écrasées. Elle en était persuadée, grâce à leur statut social, l'argent, elles seraient plus libres, moins aveugles, leurs maris plus modernes, le système moins étouffant pour elles, et elles seraient capables de se révolter, de trouver une autre place. L'argent et la classe n'y font rien, elles sont essorées par leur genre. »
Un roman court (147 pages) qui laisse plutôt le goût d'un livre dédié à une amie partie top tôt, d'ailleurs il est dédicacé « à la mémoire de mon amie Emmanuelle (1966-2018) ». Vous l'aurez compris, Esther est le double de Colombe Schneck.
Merci Netgalley et Stock pour cette lecture
Lien : https://joellebooks.fr/2021/..
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