Un livre que j'ai lu très vite,trop vite peut-être.
Les femmes qui ont osé avorté n'en parlent jamais. Comme les Poilus de 14 qui n'ont jamais trouvé les mots pour dire les tranchées, comme toutes les douleurs qui submergent, envahissent et renversent tout sur leur passage jusqu'à laisser le silence s'installer, l'avortement reste sans mots, sans parole et sans écoute véritable.
Colombe Schneck brise ce silence glacé et raconte ce moment insouciant des 17 ans, juste avant le bac. Dans sa famille bourgeoise, éclairée, l'avortement - geste médical - pose peu de problèmes. Mais l'avortement - acte choisi - est un gouffre dans lequel sombrent l'enfance, l'insouciance et un sentiment de liberté absolue qui jamais ne sera retrouvé.
C'est tout cela que raconte
Colombe Schneck et l'absence de celui qui n'a pas été et ne sera jamais. La douleur diffuse de cette absence autour de laquelle elle s'est construite. Son livre a la force d'un aveu, d'une parole trop longtemps contenue. Quelque chose de salvateur..
Mais la distance mise pour raconter ce moment, si elle témoigne d'une grande honnêteté, m'a empêchée d'éprouver empathie et émotion. Je reconnais que ce livre est salutaire mais il ne m'a pas touchée comme son sujet le laissait présager.