Nous sommes tous en train de mourir, si vous y réfléchissez bien, monsieur Versluis ; mais il y a différentes cadences, vous avez sans doute assez vécu et connaissez sans doute la réalité du monde pour le savoir.
Quel genre de pays à demi civilisé était-ce, se demanda-t-il indigné, où il y avait des chiens crevés au coin des rues et où un homme pouvait en agresser un autre devant des passants qui riaient ?
Parfois on a conscience que de ce que l'on perd, de la vie qui s'écoule comme le sable dans un sablier.
Nous n'avons pas encore décidé ce que nous voulons être, où nous voulons aller. Nous nous accrochons encore à ce que nous avons et nous avons encore trop peur de l'abandonner, même si cela est superflu depuis une éternité.
On a trop peur en général n'est-ce pas ? Trop peur de faire un geste, de tendre la main, de dire les mots justes; on se tait et il est trop tard, et tout ce qu'on garde, ce sont ses remords et ses reproches.
On était absorbé par le vide, étreint par le silence, qui n'étaient plus des étendues étrangères regardées de loin sans comprendre, la terre inconnue devenait familière et celui qui la traversait ne pouvait même plus se rappeler qu'autrefois il avait pensé aller plus loin. A mi-chemin sur la route on découvrait que le voyage était achevé, qu'on était arrivé à destination.
"Le seul problème c'est que ce pays ne s'est pas montre particulièrement réceptif à Mozart" (...)
"Quelle importance ? Le pays se développe, et il doit décider seul ce qu'il peut utiliser, ce dont il a besoin - il prend ou il rejette et tout ce que nous pouvons faire c'est y contribuer. Cela n'a pas d'importance"
J'ai lu le livre en néerlandais; je traduis:
Les gens d'ici le fatiguaient; avec leur hospitalité exagérée, leur intrusion, leur curiosité et leurs tentatives non réfléchies à l'intimité, leur besoin de confirmation: les distances ici devaient être sans limite, la chaleur la plus épuisante, la sécheresse la plus torride.
accepter l'idée qu'on va mourir, cela implique une lutte, parfois même une lutte qui dure toute la vie
Versluis pensait qu’il avait trouvé en Afrique le même genre de vie que celle qu’il avait abandonné en Europe. C’en était en tout cas une assez bonne imitation aux confins de la terre.