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En 1937, les bombes pleuvent sur l'Espagne, la tension enfle en Allemagne, et l'Angleterre regarde d'un air concerné, l'innocence de l'été et sa langueur rattrapant bientôt l'inquiétude, au moins pour un temps. C'est cette ambivalence que relate Karel Schoeman, imprégnant ses pages d'une douceur anglaise sensorielle perçue par un étranger, comme voilée par la distance (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/08/02/le-jardin-celeste-karel-schoeman/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Ce roman débute par un rendez-vous entre deux personnes d'un certain âge qui se remémorent leur première rencontre. Ni la rencontre, ni le rendez-vous ne sont romantiques. Les deux personnages évoquent un passé enfui, une époque sur le point de basculer et un temps périmé. Pour un bref moment de connivence, le partage repose sur le souvenir d'un été, d'une maison ouverte sur un jardin, de la vie dans la campagne anglaise, chez de riches aristocrates.
Les descriptions paysagères riches en détails et en émotions contribuent non seulement au décor de la vie oisive de ces privilégiés, mais encore à l'annonce du déclin de cette joie insouciante, par les menaces que font peser Franco et la guerre d'Espagne en même temps que la montée du nazisme en Allemagne (1937).
Le jardin céleste est l'occasion pour l'auteur de dresser un portrait nostalgique de la gentry, couleur sépia, mais également d'un constat sur un moment charnière de l'histoire, vu par des intellectuels. Lire plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2022/10/18/karel-schoeman-le-jardin-celeste/
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Disparu en 2017, le grand écrivain sud-africain Karel Schoeman a publié une douzaine de biographies et autant de livres d'histoire, ainsi que vingt romans dont Die hemeltuin en 1979, traduit en Français chez Actes Sud, 43 ans plus tard, sous le titre de le jardin céleste. le narrateur du livre, prénommé Nikolaas, se remémore, bien des années après, l'été 1937, alors qu'il était étudiant en Angleterre et avait été invité à séjourner chez un camarade universitaire, dans sa famille, à la campagne. Au fil de sa mémoire apparait ainsi, de manière impressionniste, un paradis perdu, celui d'un jardin magnifique, transformé plus tard en parking, mais aussi un monde voué à être englouti, alors que l'Espagne saigne sous les coups du fascisme et que l'Allemagne se soumet à la loi d'un dictateur qui prépare déjà la guerre. Nikolaas va assister en spectateur ébahi et mal à l'aise, aux dernières représentations d'un microcosme aristocratique, conscient d'être un imposteur dans cet univers dont il ne comprend pas les règles et tout aussi peu capable de saisir la partie tragique qui se joue ailleurs, en Europe. Son personnage peut sembler apathique mais autour de lui gravitent d'autres protagonistes de cet été, au caractère entier, dont la jeune soeur de son condisciple et une Allemande de passage dont l'énergie, l'indépendance d'esprit et la volonté de résister à l'horreur des temps qui viennent, le feront peut-être sortir de sa carapace égocentrique. C'est un roman magnifique et subtil dans lequel, pourtant, rien de saillant ne se passe, entre parties de croquet, concerts, discussions à fleurets mouchetés et, bien entendu, thés dans l'après-midi. Avec les premières pages du roman, dont l'action se déroule 40 ans après, l'auteur instille d'emblée un ton nostalgique et mélancolique qui va baigner l'ensemble du livre. C'est beau, triste, et terriblement humain. Une véritable symphonie de Schoeman.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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Nikolaas, universitaire sud-africain, est de retour 40 ans après avoir passé l'été 1937 dans le manoir de la famille Chalmers. Il revoit Prudence qui était alors une petite fille de 12 ans, déjà passionnée par la défense des Droits Humains à l'époque de la Guerre d'Espagne. Prue a poursuivi dans cette voie.
Nikolaas renoue immédiatement avec les souvenirs de ces quelques semaines passées auprès de cette famille anglaise aristocratique. Il découvrait cet univers fragile, en équilibre au bord du gouffre que sera la deuxième guerre mondiale. Il avait un fort sentiment de non-appartenance, d'extériorité qui le dispensait presque de prendre parti, de s'engager en politique ce qui agacera la jeune allemande antinazie qui était là elle aussi pour quelques jours.
J'ai aimé ce moment de suspension, le surgissement de la mémoire très précise, l'atmosphère de calme, de désinvolture mais aussi d'irréversibilité.
Un très beau roman.
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Au travers le regard de Nikolaas, jeune universitaire sud africain, à Oxford, Karel Schoeman trace le portrait de toute une époque : celle de l'Angleterre des années 30, et, plus particulièrement celle de 1937, alors qu'Hitler se troue déjà à la tête de l'Allemagne , et, que la guerre civile sévit sous dans l'Espagne de Franco.

Nikolaas semble désabusé, sans aucune opinion, voire contemplatif face aux événement secouant à la fois l'Allemagne et l'Espagne, mais, malgré tout, il essaye d'observer, d'écouter tout ce qui se passe, se dit afin de calquer son comportement, son caractère via sa future vie privée et universitaire une fois de retour en Afrique du Sud.

Est-ce peut être pour cette raison qu'il observe essentiellement le mode de vie - alors inconnue à son arrivée - des divers membres de la famille aristocratique de son ami de fac. Façon de vivre qui est appelée à disparaître peu à peu, mais, dont il finira par apprendre les codes et s'y sentir à l'aise au fur et à mesure que les semaines de vacances défilent.

Karel Schoelman propose une chronique sur une société en pleine mutation, alors en proie à une certaine tristesse, à des interrogations sur son devenir mais malgré tout joyeuse et dans laquelle règne une certaine joie de vivre.

Certains personnages semblent superficiels, d'autres un peu trop lisses, mais, peut-être qu'il se s'agit que d'apparences et cachent leurs sentiments profonds afin de ne pas montrer leurs failles face aux épreuves qui les attends.
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Nikolaas, universitaire sud africain, retrouve à Londres Prudence qu'il a connue adolescente. Il avait été invité par son frère Robert, étudiant comme lui
à Oxford, à passer cet été 37 dans sa famille. 40 ans ont passé, beaucoup sont morts : les souvenirs resurgissent.
Le jeune homme - et les lecteurs, lectrices avec lui - est immergé dans un univers clos, paradisiaque, où règnent luxe, calme et beauté. Mal à l'aise dans ce milieu aristocratique, il s'applique à en respecter les conventions. Bal, concert, tennis, cricket, rituels du thé, promenades et visites : tout semble facile, l'auteur décrit avec finesse et précision ces loisirs qui s'apparentent à un art de vivre.
Pourtant au-delà des mers l'Europe commence à s'enflammer et chacun -par devers soi - sent que cet été sera le dernier d'un monde qui va disparaître.
Roman inclassable, très belle lecture.









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Ce livre écrit par Karel Schoeman en 1979 vient d'être traduit de l'afrikaans et édité par Actes Sud (en octobre 2022). le plaisir de lecture est immense. C'est à un voyage dans le temps (40 ans) que nous convie l'auteur sud-africain. L'intrigue rappelle "Le messager" de Leslie Poles Hartley ou "Le jardin des Fizzi-Contini" de Giorgio Bassani. Mais là nous sommes en 1977 puis en 1937 et il est question de la fin toute proche d'un monde de privilèges, du choix de l'engagement, du courage, de la lucidité. Chaque personnage est très intéressant et subtilement dessiné...C'est un très beau livre que je recommande.
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Prudence et Nicholas se retrouvent le temps d'un dîner après 40 ans d'absence. le dîner sera l'instant des réminiscences, du constat de leurs vies, de la satisfaction qu'ils en tirent ou non. Et l'injustice de la vie, l'orage qui gronde auront aussi leur place autour de la table.

Ils se connaissent depuis l'adolescence après avoir passer d'inoubliables vacances ensemble en 1937. Nicholas était alors un ami De Robert, frère de Prudence, il avait été invité dans la demeure familiale dans la campagne Anglaise. Si Nicholas est perçu par un étranger par la famille De Robert & Prudence c'est parce qu'il est né et vivait en Afrique du Sud. S'adapter aux conventions dénuées de spontanéité dans ce milieu aristocratique était plutôt plaisant et gratifiant pour lui. Entre parties de crickets, de tennis, de repas servis par les employés de la demeure, Nicholas s'impose comme l'observateur de ce monde.

Le fond historique est à la fois omniprésent (montée du nazisme, Franco qui sévit, Bilbao et ses orphelins) et complètement effacé par l'autarcie dans laquelle vivent la famille De Robert & Prudence. Comme si deux mondes cohabitaient en toute ignorance pour l'un et l'autre. Pourtant Prudence est pleine de rage et pétrit d'indignation face à l'état fragile de l'Europe. Lors de son dîner en tête à tête avec Nicholas, nous saurons ce que cette rage lui a insuffler pour sa carrière professionnelle.

Et c'est surtout la nostalgie du jardin du paradis de cette demeure qui est préservée dans ces souvenirs, c'est la nostalgie du temps qui passe qui est abordé dans ce repas de vieux amis. Comme si tout ce qui a pu se passer entre l'été 1937 et ce fameux dîner s'était envolé si subtilement que ça en est confondant.

Avec un style contemplatif déconcertant de réalisme, Karel Schoeman nous offre un livre sur la nostalgie, sur la ferveur juvénile que rien n'ébranle, l'élégance d'une amitié qui toujours se conjugue avec respect et l'Histoire qui demeure.







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C'est la première fois que je lisais cet auteur sud-africain pourtant couronné de prix (et ayant reçu l'Ordre du mérite des mains de Nelson Mandela). Dans le jardin céleste, il met en scène Nikolaas, un jeune sud-africain, étudiant à Oxford, qui va passer l'été 1937 en Angleterre dans la famille d'un de ses camarades oxfordien.
Le livre démarre 40 ans après, Nikolaas est un écrivain reconnu. Il a rdv avec Prudence Chalmers, célèbre militante et spécialiste des droits des réfugiés. Nikolaas et Prudence sont de vieux amis puisqu'ils se sont connus adolescents lors de ce fameux été 1937. C'est l'occasion pour eux d'évoquer quelques souvenirs et hop nous voilà plongés 40 ans avant. le climat politique est évidemment lourd, Franco et Hitler sont au pouvoir. Et pourtant Nikolaas est plus occupé par la manière de se comporter au sein de la famille Chalmers que par l'avenir du monde. Les Chalmers sont issus d'un milieu bien plus aisé que le sien et il passe son temps sur la retenue, à chercher la réponse que l'on attend de lui.
Au départ, ce roman ressemble fortement au Messager de LP Hartley, version ado. Un transfuge de classe, un été caniculaire, les ingrédients sont là. Oubliez le Messager, oubliez le romanesque. On est ici dans le contemplatif, dans l'éveil des consciences. Il ne se passe pas grand chose mais cet été marquera Nikolaas à jamais. Il y a Prudence, ado très sensible à la question espagnole, Gerda, jeune allemande anti-nazie (ce qui est à contre-courant de l'opinion générale de l'époque), Robert, obnubilé par Cecily, sa voisine, la belle Helen, et puis Madame Chalmers, la mère, l'aristocrate un peu excentrique, qui donne le la dans cette famille si particulière. J'aurais peut-être voulu un peu plus de romanesque, d'intrigue, mais je ne regrette pas cette découverte !

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