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Citations sur Les Insolents (96)

Normal que plus personne ne s'emmerde à faire mieux, le médiocre suffit. Il n'y a plus que des niches et tant que ce sera comme ça il n'y aura plus de vraie nouveauté.
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À la sortie de la petite gare, en sentant la moiteur dans l’air et en voyant les palmiers sur le terre-plein du parking, elle a eu l’impression de débarquer dans un autre coin que le Finistère, différent de ce qu’elle avait imaginé, pas tropical mais presque avec cette averse malgré le soleil, quelque chose d’étrangement chaud, humide, enveloppant, et elle a su qu’elle allait être bien ici.
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La plupart des gens sont seuls, ou se sentent seuls, ou ont peur de l’être. Peut-être est-ce pour ça que certains se comportent de manière vraiment merdique. Mais je ne me demande plus jamais pourquoi les gens font ce qu’ils font.
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Est-ce que ça le déprime de faire partie du monde des vieux qui ne représentent plus aucun cœur de cible. Non, ses angoisses sont ailleurs. Mais lesquelles. Si on part du principe que toute angoisse est une angoisse de mort, de quoi il a peur en ce moment. Qu’est-ce qu’on est censé se poser comme questions à cinquante-huit ans. C’est quoi être adulte. Prendre ses responsabilités, accepter les défauts des autres, assumer les siens, renoncer à certaines choses, reconnaître qu’on ne peut jamais avoir de certitudes ? Qu’est-ce qu’on est, de de quoi on a besoin et pourquoi. Si on répond vraiment à ces questions, on se fait peur. ( page 159 )
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Le campus Facebook où il vient de passer cinq ans. Les repas équilibrés matin, midi et soir. Les takeaway a rapporter chez soi, le parking gratuit, les transports remboursés, la salle de gym, le pressing, l’aide pour obtenir un logement. Le super matos informatique et les immenses baies vitrées des open spaces. Tout formaté pour qu’on travaille comme sur des rails. Comme Netflix, tout formaté pour donner du plaisir illimité qui compense le manque de plaisir réel. Pour faire passer le temps avant de dormir. Netflix qui compte sur la faiblesse qui consiste a enchaîner avec autre chose après la fin d’un film ou à zapper si ce qu’on a commencé ne convient pas. Et pour rendre le spectateur accro, il faut le frustrer, le maltraiter, le choquer, tuer ses personnages préférés. Léo se fait encore souvent avoir par ce procédé. Et aussi par les voix off des documentaires. Quand on écoute quelqu’un expliquer absolument tout ce qu’on regarde, une fois qu’on éteint, on se rend compte qu’on n’a rien mémorisé, rien compris par soi-même, on s’est juste laissé biberonner. Hier il a lu un article sur comment se désintoxiquer de Netflix, Amazon Prime ou Disney, et le mot contenu était employé onze fois en quelques paragraphes. D’où sortent les gens qui pensent comme ça. Comment elle réagit Alex, si elle entend quelqu’un parler de ses morceaux comme d’un contenu. ( page 175 )
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Il marchait et il pensait à YouTube, Google, tout ça, et à quel point ce n’était sûrement pas prévu. L’arrivée de la télé-réalité, des messageries instantanées, des réseaux,et des smartphones qui rendent accros. Il a toujours essayé de ne pas trop subir le truc, mais ça demande une telle vigilance qu’il sait déjà qu’il ne fera pas d’enfants. Pas envie de catapulter dans un monde de mensonges où ça demande un effort énorme de ressentir plus d’empathie et moins de cupidité. Tout demande un effort, rien que pour s’informer réellement. Tellement marre de voir des gens développer des opinions sans se rendre compte qu’ils,sont influencés par ceux qu’ils écoutent. Ras le bol de les voir tout recracher sans avoir fait de recherches pour comprendre les sujets ou, au contraire, trop en faire. A ce stade de la folie des fake News et de la propagande, il préfère s’informer de loin et rester dans sa bulle. ( p 171, 172)
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Mais si elle est vraiment honnête, quand elle ne réfléchit pas au fait qu’elle n’est pas,en train de travailler, elle est heureuse, ici. Même si elle n’a plus l’amitié de Jean. Même si elle n’a plus les dîners chez Jacques, les fins de nuit chez Margot, les coups,d’un soir trouvés au coin d’une rue. Même si elle sait que dans cette vie, elle ne pourra jamais s’offrir ce qu’elle veut . Ni tableau de Joan Mitchell, ni sculpture de Giacometti, ni maison dessinée par un disciple de Mies van der Roche. Elle est heureuse ici. De la musique, des livres, quelques objets et quelques meubles, elle n’a pas besoin de beaucoup plus. Elle ne sait pas ce que ça dit d’elle, mais ça lui ressemble, ça l’a fait se sentir chez elle partout où elle s’installe, et elle pense comme Jacques. Bientôt, vivre dans l’instant et se trouver là où on a envie avec qui on a envie sera tout ce qui restera. ( p166, 167 )
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Avant de pouvoir s’y mettre, il faut simplement qu’elle trouve comment créer quelque chose de réellement nouveau. Elle voudrait pouvoir oublier tout ce qu’elle connaît, ce qu’elle a écouté, ce qu’elle sait faire, simplement se mettre au piano et voir ce qui sort. Pas comme un enfant qu’on collerait devant les touche, mais presque. Créer dans une ville, c’est le faire en résonance avec ce qu’on voit, ce qu’on entend, ce qu’on lit. Créer seul au milieu de nulle part, c’est aller chercher ce qui se passe en dedans. Elle ne veut plus être en résonance avec l’extérieur, elle veut savoir ce qu’elle a l’intérieur. Est-ce que c’est parce qu’elle ne sait pas encore fonctionner comme ça qu’elle n’arrive pas à commencer. Est-ce que son ego est moribond, ici, sans défis autour d’elle. Est-ce qu’elle ne sait composer que dans l’intensité. Travailler jusqu’à l’épuisement, n’aller dormir que quand elle tombe de fatigue, ne s’interrompre pour manger que quand elle se sent affamé. Rien ne déclenche de sentiment d’urgence, ici. Tout appelle à l’inaction, à la contemplation. Il manque la pression de la deadline qui transforme le tâtonnement désespéré en diamant brut. Le perfectionnisme qui l’a rend folle, qui reste porteur tant qu’elle travaille et qui devient paralysant si elle bascule dans la.procrastination. L’urgence et la concentration, quand les heures se transforment en jours sans qu’elle les voie passer et que de la magie jaillissent des épiphanies. ( page 165, 166 )
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Elle sait que sa profession va disparaître. La vidéo va remplacer le vrai cinéma et ce ne sera plus de l’art, donc on n’aura plus recours à des artistes pour en composer les BO. Plus personne ne payera plus pour de l’art, il sera gratuit ou on s’en passera. Ce sera un hobby, rien de plus et les BO ne seront plus qu’un fond sonore exécuté à la chaîne. C’est déjà le cas sur Netflix, aucun des films ou des séries n’a jamais de morceaux renversants, tout au plus un générique d’intro qu’on finit par reconnaître quand on l’entend. Des réalisateurs qui savent faire du boulot bien fait, il y en a des tas, mais des types qui ont un univers et un style à part, il n’y en a pas des masses, et tôt le monde veut travailler avec ces quelques-là, et les places sont trop rares pour que la,totalité de ceux qui sont vraiment doués puissent le faire. Elle sait qu’elle a de la chance. La sortie du Marvel qu’elle a fait est repoussée à cause du Covid et ça reporte aussi le dernier paiement, mais elle a encore de quoi vivre tranquillement, alors que pour beaucoup d’autres musiciens, plasticiens ou dramaturges de son entourage, tout se retrouve sur pause et c’est la merde. Et tout le monde est d’accord, il n’y a plus que la frustration d’essayer de faire de l’art dans une époque qui s’en fout. ( page 164, 165)
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Les rares fois,où elle jette un œil à des annonces sur Tinder ou sur OkCupid, si l’étiquette sexuelle qui est cochée fait partie de ces trucs trop compliqués pour elle, elle zappe parce que la,personne lui prendrait sûrement la tête de ne pas avoir besoin d’en avoir une. De toute façon, à partir de quarante ou quarante-cinq ans, ça n’existe plus trop de tomber sur des gens pour lesquels on va avoir du désir tout en partageant des goûts, des objectifs et une même façon de voir la vie. C’est comme quand on cherche un appart, on se dit qu’on veut à la fois la baignoire, la terrasse et le chauffage collectif, et en cours de route on est obligé de renoncer à certains critères, et elle ne comprend pas le compromis en amour, alors elle préfère être seule. ( page 143 )
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