Comment ce roman a t'il pu obtenir le prix Renaudot de l'année 2023 ? C'est la question, que l'on peut, me semble t'il, raisonnablement se poser après avoir tourné la dernière page de ce livre .
Un titre qui cadre mal avec la personnalité des trois acteurs principaux de l'histoire. En quoi Alex, Magot et Jacques sont ils "insolents" ? Ils sont déboussolés, quelque peu immatures, mais ils ne sont ni blessants ni insultants. Alex, compositrice de musique de films et
héroïne centrale du roman, a certes l'audace de quitter à 46 ans sa vie d'artiste parisienne en vogue pour tenter une expérience en solitaire dans un petit village du littoral breton. Mais ce n'est pas de l'insolence, c'est juste osé, à moins que ce ne soit une fuite en avant.
Une intrigue très contemporaine qui évoque un certain mal de vivre dans un milieu socio-culturel spécifique et éloigné à maints égards de ce qui pourrait créer une certaine proximité entre le lecteur "lambda" et ce trio d'amis . il y a toutefois une exception à ces personnages que l'on peine à trouver attachants, c'est Léo, un jeune homme sensible, de presque 20 ans leur cadet, et dont la voix sonne comme un réquisitoire violent contre un monde de solitude happé par le numérique. Il apparaît dans le roman en "Interlude", comme s'il voulait rappeler à la génération qui le précède ce que, par confort, elle a laissé s'installer.
Sur la forme, l'écriture aux accents très modernistes, est d'une navrante banalité. Aussi, pour celui qui est amateur de "belles lettres", il vaut mieux "passer son chemin".