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3,87

sur 2839 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En attendant le livre des Malheurs de Sophie, j'ai entrepris de me replonger dans le récit des petites filles modèles.
Cette histoire a un charme désuet, bucolique, humaniste ; Camille et Madeleine de Fleurville, petites filles exemplaires, demeurent avec leur mère dans un château à la campagne,elles vont y accueillir d'autres enfants et vivre de nombreuses aventures.
Lorsqu'elle évoque les personnages principaux en avant-propos, La Comtesse de Ségur parle de portraits « ce sont des portraits » nous dit-elle, en parlant de ses petites filles modèles, bien qu'elles soient bien réelles, en tout cas elles sont bien sages et lorsqu'elles dépassent les convenances, l'ordre établi domine, les choses se rétablissent immédiatement, rien ne doit déborder, les règles de la bienséance sont de mise. de nos jours, on aurait dit « pas de vague ».
Les portraits des personnages principaux contiennent des ressemblances avec certains tableaux de l'époque (second empire) ; Madeleine, 7 ans est posée calme, Camille 8 ans est plus vive, préférant les jeux et les réunions d'enfants. Elles sont différentes mais en harmonie. D'ailleurs ce désir d'ordre et d'harmonie, de bons sentiments dominent dans tout le livre. Ces petites filles sont bien gentilles presque trop… Leurs qualités sont décrites à l'aide d'hyperboles qui en font des modèles de vertu. Elles sont généreuses, aimées de tout le monde, dévouées, affectueuses, empathique, éprouvant de la compassion pour le malheur des autres, obéissantes. La petite Marguerite qu'elles vont sauver va s'aligner sur leur ligne de conduite, tout autant que la malheureuse et turbulente Sophie dont les mésaventures sont contées dans le premier volet des récits de la Comtesse de Ségur. Ces deux fillettes vont être accueillies par la Famille de Fleurville (les petites filles modèles et leur mère) dans leur château, ce qui permet de les arracher à leur malheur respectif.
La suite du récit ce sont les aventures que vivent les fillettes car le récit n'est pas dénué d'actions et de rebondissements avec une résolution pour chaque histoire. Quant au découpage du roman, la Comtesse de Ségur offre un récit par chapitre, ce qui est intéressant et permet aux enfants de lire un chapitre par soir ; ils contiennent en eux-mêmes une petite histoire complète.
Les petites filles modèles est un joli conte pour enfant, moralisateur cependant et évoquant l'enfance maltraitée, ce qui ne lui enlève rien de son charme mais tend à en faire une sorte de critique sociale, la suite des événements qui clôt la trilogie est racontée dans « Les grandes vacances ».
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Avec la suite des Malheurs de Sophie, j'ai retrouvé tout ce qui plaît dans les récits de la Comtesse de Ségur : une enfance idyllique, amour maternel, bonté et générosité, jeux, amitié, nature préservée, aventures de toutes sortes...

Mais il y a également des passages difficiles (la mort de personnages importants, la misère du peuple, la maladie, la maltraitance physique et morale que subie Sophie...). La Comtesse de Ségur écrit un récit vraisemblable dans lequel les petits filles du XIXème siècle devaient sans doute se retrouver.

Cependant, je n'ai pu m'empêcher de lever les sourcils à certains moments. Par exemple lorsqu'il est dit à Sophie qu'elle ne peut s'en prendre qu'à elle-même si elle est maltraitée par sa belle-mère.
Ou encore le passage dans lequel Mme de Fleurville explique que l'on ne peut éprouver de l'amour que pour une enfant exemplaire. Si l'on n'est pas parfait, on ne mérite que pitié*.
Et que penser de nos jours de l'emploi répété du mot "négresse" dans le spectacle théâtral organisé en l'honneur de la bonne Elisa (spectacle qui met d'ailleurs en scène une haïtienne qui, en femme bonne -par opposition à toutes les autres personnes de couleur- a sauvé ses maîtres lors du massacre de Saint-Domingue en 1804) ?

Voilà quelques éléments qui ont gêné ma lecture. Même si je sais bien qu'il faut replacer cet ouvrage dans son contexte historique et social, j'avoue que j'ai eu du mal à accepter cette morale de l'effacement de soi, pas seulement comme un gage de bonté mais aussi (surtout) comme un gage de normalité sociale. Pas le droit à l'erreur ou à la différence, même à 5 ans...

Ne vous méprenez pas cependant ; ces éléments, s'ils sont bien réels, sont minimes par rapport à l'ensemble de l'oeuvre. Ils ne m'ont donc pas empêchée d'apprécier tout de même ma lecture.
Il me tarde de faire lire ce livre à ma fille afin de savoir ce qu'elle ressentira, avec ses yeux d'enfant.



* "Voilà Sophie que je vous ramène, mes chères enfants, non pas la Sophie d'avant-hier, colère, menteuse, gourmande et méchante ; mais une Sophie douce, sage, raisonnable ; nous la plaignions jadis, aimons-la bien maintenant : elle le mérite".
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Portraits croisés de deux, trois, puis quatre fillettes qui vont vivre sous le même toit. Reflet d'une éducation où toute aventure est prétexte à intégrer des valeurs : la tolérance, la solidarité et le respect. Et ce, malgré les sensibilités, les appréhensions et les parcours de vie.

Ainsi, la période d'adaptation de la dernière arrivée (Sophie) sera périlleuse car elle était une enfant maltraitée contrairement à ses "soeurs" (Camille, Madeleine, Marguerite) plutôt bien nées.

La maltraitance et la pauvreté sont des thèmes récurrents de ce roman ; auxquels l'auteure oppose l'empathie, l'entraide et même Dieu.

Je connaissais le dessin animé, "les malheurs de Sophie". Je découvre sur le tard mais avec plaisir sa source d'inspiration. Néanmoins certaines méthodes éducatives seraient aujourd'hui sujettes à caution.
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J'avais oublié à quel point Les Petites Filles Modèles est moralisateur et les fillettes agaçantes de perfection, mais sinon quel plaisir de retrouver les souvenirs d'enfance qui accompagnent ce roman. Malgré la trentaine d'années qui a dû s'écouler depuis ma dernière lecture, les détails de l'histoire m'étaient bien restés en mémoire (il faut dire que je l'ai lu quelques fois à l'époque) et j'ai passé un très bon moment avec cette lecture délicieusement désuète.
Lien : http://lecturesdestephanie.b..
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Les contes ne sont pas gratuits pour les enfants, ils doivent souvent accepter de payer le prix de recevoir des conseils et de subir « la morale » des auteurs. En relisant « Les petites filles modèles », on en constate aussi le côté moralisateur. Par contre, cela ne gêne pas vraiment le plaisir de l'histoire, car les jeunes lectrices sont emportées dans un monde d'aventures touchantes.

Pour moi, ce roman jeunesse est un intermédiaire entre le monde des contes de fées et celui de la réalité. En effet, les « petites filles modèles » vivent dans un château, avec cuisinière, bonne et jardinier à leur service, rien à voir avec le quotidien de la plupart des fillettes du XXe siècle. le vécu des « Petites filles modèles » est à peine plus proche de la vie contemporaine que ne l'est la « Belle au bois dormant », mais il permet de rêver, de s'attendrir devant leurs difficultés ou de se réjouir de leurs surprises.

Je me souviens d'avoir pensé enfant qu'il serait bien difficile d'être aussi bonne que Camille, mais cela avait peu à voir avec ma vie réelle, avec les routines de l'école, des tâches ménagères ou les querelles enfantines inévitables. La « morale » de la Comtesse de Ségur n'avait alors pas plus de poids que celle qu'on trouve dans les légendes ou les fables.

Dans leur château d'autrefois, les aventures des « petites filles modèles » sont hors du temps et grâce à cette qualité, elles pourront plaire aussi aux enfants du 21e siècle!
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Quand j'étais gamine, chez ma grand-mère j'ai lu et relu Les petites filles modèles jusqu'à l'indigestion. Déjà parce que je passais mon tout mon temps le nez dans un livre - et l'offre des livres pour enfants n'était pas encore ce qu'elle est maintenant, donc on retombait invariablement sur la Comtesse de Segur...
Ensuite parceque l'édition de ma grand-mère n'était pas la bibliothèque rose, mais un grand livre carré, illustré par Manon Iessel, et j'ai du passer autant de temps à regarder ces images que lire le texte, quel souvenir!
Je dois dire que déjà, je trouvais Camille et Madeleine hautement agaçantes avec leur comportement quasi-exemplaire, et quand je l'ai relu plus tard, je n'ai pas aimé non plus le fait que toutes les particules étaient du côté des "gentils", et les "méchants" systématiquement de vils roturiers...
Mais je me souviens d'un trousseau de poupée complètement délirant dans ce livre, qui m'a longtemps fait fantasmer.
Un grand souvenir de lecture de petite fille pas franchement modèle...

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Challenge des 50 objets 2021-2022
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Relire la Comtesse de Ségur trente ans plus tard a le goût délicieux des quatre heures chaleureux, des vacances avec les cousines, tout ces petits plaisirs de l'enfance trop vite disparus.
Ça dégouline d'amour, les petites filles modèles s'embrassent et s'étreignent dès que possible. La morale, même si un peu rigide parfois, inculque aux jeunes lecteurs les bons sentiments et la charité.
Ce que j'apprécie particulièrement est cette belle syntaxe châtiée, travaillée, qu'il devient si rare de trouver dans les romans adultes, quasi inexistante dans les oeuvres à destination de la jeunesse.
Ma libraire m'a appris que dû à la « complexité » ( oui, tout est relatif ) du vocabulaire utilisé, ces romans étaient conseillés pour des lecteurs à partir de 13 ans. Mais à cet âge là, ils vont les trouver bien niaises nos chères petites filles et continuer à leur préférer Tiktok et autres abîmes intellectuels.
Lecture donc en demi-teinte car j'ai aimé me remémorer mes premières années de lectrice mais il faut reconnaître que ce n'est plus adapté à ce nouveau millénaire.
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Je préfère "Les Vacances", à cause des splendides "rebondissements" ("Oh mon Dieu! Mais ce clochard est donc le mari de Françoise, rescapé de ce terrible naufrage! Mais alors peut être que... Mr de Rosbourg...?"), mais "Les Petites Filles Modèles" reste absolument culte...
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Voilà plus de trente ans que je n'avais pas ouvert un roman de la Comtesse de Ségur. Et j'ai pris beaucoup de plaisir avec cette relecture; me rendant compte que je me souvenais encore de certaines péripéties malgré les années.

Les petites filles modèles, c'est presque un manuel d'instruction à l'attention des enfants leur indiquant comment être de bonnes personnes en leur inculquant la bienveillance. Et pourquoi pas aussi une petite leçon aux parents parfois bien autoritaires (c'était surtout vrai au 19e siècle) qui pensent régler chaque difficulté à coup de fouets et de claques.

La plume de la Comtesse reste très moderne car si on fait fi du contenu, il ne serait pas aisé de détecter l'époque de rédaction. Je me souviens avoir bien aimé, enfant, lire ces romans et je me demande comment les appréhenderaient les petites filles du 21e siècle. Parce que oui, bien entendu, certaines situations sont vraiment surannées, mais quand on pense que les héroïnes ont moins de 10 ans, j'ai le sentiment que les niveaux de maturité en ont pris un coup...
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Les romans de la comtesse de Ségur font partie de ceux qui m'ont introduit dans la littérature. Les relire de nouveau des années plus tard m'a permis de retourner vers mes premiers souvenirs de lecture.
A l'époque, j'adorais ces quatre filles. J'imaginais que je jouais avec elle, que c'étaient mes amies imaginaires et que nous vivions une multitude d'aventures ensemble dans leur château. Mais bon, revenons un peu à ce court ouvrage.
Camille et Madeleine mènent une existence bien rangée à la campagne. Leur quotidien est animé par l'arrivée de Marguerite, secourue lors d'un accident de voiture, et de Sophie, une voisine qui est maltraitée par sa belle-mère. A travers les anecdotes qui émaillent leurs vies, elles en tirent une expérience qui vient forger leur caractère. Chaque chapitre se termine souvent par une leçon de morale où il faut être généreux, faire preuve de charité et de bonté, éviter de voler, de mentir ou de désobéir aux recommandations des mamans etc.
Bien évidemment à notre époque, ces leçons de morale, à portée éducative et religieuse prennent un accent un peu vieillot mais il faut remettre ce livre dans son contexte historique et sociale, c'est à dire un ouvrage du XIXème siècle. Il est en de même pour certains comportements ou attitudes qui seraient inadmissibles à notre époque (ex : l'épisode des hérissons, les maltraitances subies par Sophie).
Je pense que malgré ce point, ce livre pourrait quand même plaire à des enfants car il évoque ce doux parfum de l'enfance, de l'amitié, de la douceur maternel, des jeux sans fin, et des découvertes. D'ailleurs, je serai curieuse de connaître l'opinion d'enfants qui l'ont lu si vous en connaissez !
Lien : https://leslecturesdehanta.c..
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