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Critique de Melancoly


Un court roman qui en dit pourtant long sur Stefan Zweig, non seulement sur les derniers mois de sa vie, en terre d'exil , le Brésil, mais aussi sur ses terres d'adoption transitoire, l'Angleterre, les Etats-Unis, et sur son pays d'origine, l'Autriche, qu'il a fui dès 1934, pressentant des heures sombres pour sa communauté, un autodafé ayant été déjà organisé et les juifs de Vienne humiliés, dépouillés, "invités" à s'expatrier .

L'auteur met parfaitement bien en lumière les zones d'ombre et de désespoir qui enveloppent chaque jour davantage Zweig, s'interroge sur les racines profondes de ce mal qui le ronge depuis longtemps, et qui va l'engloutir peu à peu, entraînant dans cette spirale sa jeune épouse, Lotte, dont le mal-être et la détresse m'ont particulièrement touchée !

Nous croisons par la même occasion nombre de ses amis et relations, Joseph Roth, Freud, Thomas Mann, Bernanos, Romain Rolland, restés au pays ou exilés engagés, qui ne comprennent pas sa fuite ou son impassibilité devant l'adversité.
Zweig, juif un peu malgré lui, comme il se définit, se sent coupable de son inertie. Se sentant traqué même au bout du monde, il va suivre parallèlement le même chemin de l'anéantissement.

Quelle richesse que ce roman , qui nous laisse entrevoir un Zweig en proie à de profonds tourments, portant le poids d'une lourde hérédité ancestrale. Atavisme puissant évoqué déjà dans sa première nouvelle, "Dans la neige" écrite en 1901.

Une envie folle de lire encore du Zweig, mais aussi du Seksik, découvert ici.
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