AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Les derniers jours de Stefan Zweig (128)

Le malheur déteint sur nous et nous ravit notre force. Mais il faut trouver le courage d'agir.
Commenter  J’apprécie          520
Seul peut goûter la joie de contempler le monde
Celui qui plus rien ne désire…
Jamais la vie n’est plus étincelante et libre
Qu’à la lumière du couchant.
Commenter  J’apprécie          350
"Vous savez, les gens ont tort de ne plus acheter de costumes et de robes, il va falloir s'habiller le jour de la victoire. car nous allons gagner, je dis "nous", entendez le "Peuple du Livre". Que peut contre nous le Peuple qui brûle les Livres ?...(p. 33)
Commenter  J’apprécie          330
Il avait été l'auteur le plus lu dans le monde entier. Même s'il était convaincu d'avoir moins de talent que Thomas Mann ou que Schnitzler, que Rilke et bien sûr que Joseph Roth - et il ne croyait pas un mot des propos de Freud qui affirmait préférer son oeuvre à celle de Dostoïevski.
Il était conscient de ses faiblesses, s'agaçait du schéma répétitif de ses nouvelles - cette technique du récit enchâssé dont il ne parvenait pas à se départir - et de l'issue irrémédiablement tragique de ses textes, héros et héroïnes achevant leur destinée dans la folie ou la mort.
Il avait vendu soixante millions de livres.
Il avait été traduit en trente langues, du russe au chinois en passant par le sanskrit.
Ses biographies occupaient un coin de chaque bibliothèque de France, de Russie, des Etats-Unis et d'Argentine.
Il avait été le librettiste de Richard Strauss.
Il avait encouragé Hermann Hesse à ses débuts.
Sans lui, Joseph Roth, enfoncé dans son désespoir, n'aurait jamais achevé sa Marche de Radetzky.
Commenter  J’apprécie          310
Et puis était venu le prodige. Sa main avait retiré deux volumes des -Essais- de Montaigne. Sur la couverture était dessiné un portrait de Montaigne et ce fut comme si Montaigne lui souriait. Il avait pris les livres sous le bras, monté les marches quatre à quatre, s'était installé sous la véranda et avait commencé à lire, comme il l'aurait fait d'une lettre longtemps attendu d'un ami lointain. (p. 86)
Commenter  J’apprécie          300
Outre l'amour pour le Brésil, il partageait avec Bernanos la fascination de l'errance, la nostalgie d'un paradis perdu-pour lui, la Vienne cosmopolite du début du siècle, pour Bernanos, l'ancienne France chrétienne. Une même détestation pour le fascisme et le stalinisme les rapprochait. En matière littéraire, lui, l'écrivain des ardeurs sentimentales, se sentait des proximités avec le "prophète du sacré". Comme Bernanos, il considérait La Comédie Humaine comme l'expérience littéraire la plus aboutie et voyait en Dostoïevski un maître absolu. (p. 142)
Commenter  J’apprécie          290
Oui, il avait écrit de telles phrases insensées, mortiferes, et d’autres encore, sur le sublime de cette issue fatale. Oui, il admirait les accents grandioses de cette mort choisie. Et oui, il plaçait au-dessus de tout le geste ultime de Kleist. Après avoir tiré une balle dans la tête de sa compagne, le poète s'en était logé une dans sa propre cervelle. Oui, son Kleist osait faire l'éloge de cet acte funeste ! Et ces lignes avaient été écrites en 1925, alors qu'aucune meute ne courait à ses trousses et que la mort n'était pas le maître mot d'Allemagne.
Commenter  J’apprécie          282
Tu as inventé -le style romanesque psychanalytique.- C'est toi, le double de Freud, et non Schnitzler. Pour moi, l'intérêt de tes livres réside dans le mystère de cette relation entre le narrateur et son interlocuteur. Plus encore que le héros, c'est le confesseur qui me fascine, cet être resté dans l'ombre et qui jamais ne juge. Contrairement à la plupart des écrivains, tu n'es pas le héros de tes romans, ton -Je- se promène tout entier dans cet être qui reçoit, impassible, le récit des malheurs du monde. (...)...
Tes héros ne font que raconter ta propre blessure, dresser l'inventaire de ta longue dérive. (p. 110-111)
Commenter  J’apprécie          270
Maudit soit-il et maudit soit le nom de Zweig, le nom que je porte, maudit soit le jour où je suis entrée dans ce bureau de Londres, le bureau du Grand Ecrivain Autrichien, cet homme, prophète de malheur, incapable d'un mouvement de joie. Je devrais quitter ce lieu, oui, mon salut dans la fuite, mais où aller, il m'a conduite dans cette prison dont les barreaux sont des lianes, il m'a menée au bout du monde, je n'ai nulle part où fuir, personne ne m'attend, je dois rester ici, à côté de cet être de marbre, dans ce tombeau de tristesse, oui, voilà pourquoi il a choisi ce lieu, une nécropole, la ville impériale où il n'y a plus d'empire, j'aurais dû demeurer à New York, rester avec Eva, là-bas, elle et moi, nous aurions dansé, en ce jour, sur la 5e Avenue, où tous les Juifs doivent aujourd'hui danser car ce jour est un grand jour, la guerre est finie, l'Eternel nous a entrouvert les portes, l'Éternel va nous faire sortir d'Allemagne comme II nous a fait sortir d'Égypte, Hitler n'est pas plus fort que Pharaon, notre épreuve est terminée, l’Eternel a pardonné nos offenses, il tend à nouveau sa main vers son peuple. Mais lui, évidemment, est incapable de se réjouir, lui ne croit en rien, ni en Dieu ni en Roosevelt. Zweig a la mort pour unique campagne.
Commenter  J’apprécie          260
Il s'était voulu le témoin, le biographe des riches heures de l'humanité ; il ne parvenait pas à se faire le scribe d'une époque barbare. Sa mémoire occupait trop d'espace, la peur prenait trop l'ascendant.

À propos de Stefan Zweig en automne 1941
Commenter  J’apprécie          250






    Lecteurs (1048) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les écrivains et le suicide

    En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

    Virginia Woolf
    Marguerite Duras
    Sylvia Plath
    Victoria Ocampo

    8 questions
    1726 lecteurs ont répondu
    Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

    {* *}