C'est sur les conseils de ma petite soeur que j'ai lu ces deux belles histoires racontées par
Jan-Philipp Sendker.
L'Art d'écouter les battements de coeur m'avait beaucoup plu.
Julia, avocate new-yorkaise, partait sur les traces de son père en Birmanie et découvrait le très beau secret d'une partie de sa vie, ainsi que l'existence de son demi-frère.
Dans
Un coeur bien accordé, Julia entend une voix de femme qui l'interpelle sur le sens de sa vie et lui fait part de ses peurs.
Elle semble birmane et elle décide donc de retourner là-bas pour tenter de comprendre.
Elle retrouve son demi-frère à qui elle raconte son histoire et qui va l'accompagner dans sa quête de la vérité.
"Toutes les vérités ne sont pas explicables. Tout ce qui est explicable n'est pas vérité."
Ils vont découvrir le destin de Nu Nu, paysanne sous la dictature de l'armée birmane et le parcours douloureux de son plus jeune fils, Thar Thar.
Un percours qui se termine pourtant dans la sérénité monastique, en compagnie d'enfants handicapés, souvent blessés par des mines anti-personnelles.
Il y a de très beaux messages dans ce récit empreint de sagesse orientale; de très belles réflexions sur notre mode de vie occidental et ses excès, sa superficialité.
Et pourtant, quelque chose m'a dérangée dans ce deuxième roman...
Ce n'est pas l'écriture qui est fluide, agréable à lire; ni le contexte qui se déroulant en orient, ne peut que me plaire...
Oserai-je dire que j'ai été déçue de constater que, une fois de plus, l'auteur a utilisé la romance comme épilogue de son récit ?
Julia ne pouvait-elle se remettre en question qu'à travers une relation amoureuse ?
Cela donne un petit côté "fleur bleue" qui, selon moi, enlève un peu de profondeur au personnage.
Je regrette également que la voix de Nu Nu se soit définitivement tue en cours de parcours et ne se soit pas manifestée au monastère...
Une agréable lecture qui a quand-même le mérite de nous interpeller sur l'importance de la relation à l'autre et à soi-même.
Qui nous en apprend beaucoup aussi sur la peur vécue quotidiennement par le peuple birman, oppressé par l'armée.