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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ruta Sepetys ouvre sa palette de couleurs sombres pour nous dévoiler un pan de l'Histoire assez inconnu, à savoir la déportation et le génocide de milliers d'habitants des pays baltes dans des camps en Sibérie par les soviétiques, en 1941.
Fidèle à son envie de dénoncer l'innommable afin qu'il ne puisse plus se reproduire, comme une manière de rendre la parole à toutes les victimes, l'auteure américaine a un besoin viscéral de se raconter pour se réconcilier.

Mêlant les faits à un peu de fiction, pour un roman à forte dose de pudeur et d'émotion, l'écriture gagne en force ce qu'elle abandonne de lyrisme, mais n'en demeure pas moins envoûtante et touchante.

Je referme le livre gorge nouée par un roman fort et puissant, qui malgré la part d'horreur innommable, libère une incroyable énergie.
L'énergie du désespoir, celle qui donne des ailes, qui transcende la faim, le froid, la maladie et qui empêche qu'on vous vole l'espoir.

On peut tout prendre à un être humain, sauf son désir de vivre et d'espérer et cette lueur qui même au bord du gouffre, lui permet de faire le choix de la vie.


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Leur crime ? Être un des enjeux du pacte germano-soviétique. Leur sentence ? La déportation en Sibérie, voire, pour les plus chanceux, au-delà du cercle polaire. Et être traités comme moins que de la boue. Pourtant certains survivront, refusant d'abdiquer leur humanité, leur dignité, quelles que soient les humiliations. Pour lutter, Lina s'accrochera au dessin, aux enseignements de Munch et à une pierre de quartz et de mica. Car même au goulag l'amour n'ait et s'épanouit.
Un premier roman au sujet terrible : la déportation des populations des pays baltes (pour se faire une idée : wagons à bestiaux pendant des semaines, nourriture douteuse, camps) L'auteur évite avec succès les pièges du pathos et du larmoyant. Son héroïne est une resistante, une combattante, touchante et meurtrie. le dessins et l'amour des siens seront sa planche de salut, comme elle sera celle des autres.
Elle est et restera humaine.
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Rien de nouveau avec cette nouvelle critique, si ce n'est l'envie, le besoin de partager cette profonde émotion de lecture qu'il a suscité.
La vie de Lina, une lituanienne de quinze ans douée pour le dessin, bascule la nuit de 1941 où elle est embarquée avec sa mère et son petit frère par des soldats du NKVD (police politique soviétique). Ce livre est le récit d'une déportation qui durera douze ans, et les conduira jusqu'au cercle polaire arctique, en passant par les plateaux de l'Altaï. Ruta Sepetys, elle-même petite fille d'un officier lituanien qui a réussi à s'échapper du pays avant les purges staliniennes, s'est longuement documentée sur le sujet avant d'écrire ce bouleversant roman. Un récit parfois très dur, mais qui touche aux valeurs essentielles. Ces valeurs universelles donne une intemporalité à ce récit à partager.
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L'écriture de Ruta Sepetys, au travers de son formidable Hôtel Castellana, m'avait donné le goût d'approfondir ma connaissance de cette auteure et de son oeuvre.
Elle semble s'être focalisée sur les régimes tyranniques. le second ouvrage de sa main que je viens de refermer traite d'une période qui est chère à son coeur puisqu'il s'agit de la main mise par Staline sur le pays d'origine de sa famille : la Lituanie. Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre est son premier roman.

A la lecture de celui-ci, j'ai éprouvé une légère déception. Je l'ai trouvé en dessous d'Hôtel Castellana en termes d'écriture. Moins abouti dans sa construction, l'inclusion de la fiction dans les événements historiques, bien que l'auteure paraisse néanmoins plus impliquée personnellement. On ressent à cette lecture une grande compassion pour toutes ces personnes sans distinction d'âge, de sexe et de condition qui ont eu à subir les affres de la déportation en Sibérie, et pour cause.

S'il n'y avait pas, comme ce fut le cas pour la solution finale mise en oeuvre par les nazis, « d'industrialisation » de la mort, les conditions de détention dans le froid intense, la faim, les maladies évidemment non soignées, l'épuisement par le travail aboutissaient au même résultat. Ruta Sepetys met l'accent sur l'indifférence des gardiens, qui avaient eux leur confort sous les yeux des détenus, quant à la souffrance et la déchéance physique de ces derniers. Aux conditions de vie terribles, l'isolement total dans les immensités sibériennes, le sentiment d'oubli du reste du monde et l'incertitude complète de l'avenir participaient grandement à anéantir psychologiquement les détenus. Ruta Sepetys le rend très bien.

Cet ouvrage est bâti sur la base de témoignages souvent indirects, les rescapés ayant eux aussi presque tous disparu à l'époque où elle met son ouvrage en chantier. Cela reste toutefois un excellent roman de rappel à la mémoire de ces pauvres anonymes broyés par un système totalitaire inhumain. Ce genre d'ouvrage a toujours sa justification et plus encore lorsque la mémoire directe s'efface.

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Je ne savais pas qu'en 1939 la Russie de Staline avait envahi ces trois petites républiques Baltes dont je connais les noms (Lituanie, Lettonie, Estonie), mais pas grand chose d'autre.
J'ignorais que sous le prétexte fourre-tout
« d'antisoviétisme », les universitaires, militaires, artistes et leurs familles habitant dans ces pays furent déportés vers la Sibérie en wagons à bestiaux, afin d'y servir d'esclaves dans des camps de travail.
Au terme de ces déportations, la Lituanie se retrouva ainsi amputée d'un tiers de sa population, de ses élites, de ses forces créatrices.

J'ai beau chercher dans ma mémoire, il me semble que lors de nos leçons d'histoires sur la période de la seconde guerre mondiale, le sujet n'était même pas effleuré.

Dans « Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre », Ruta Sepetys, elle-même d'origine lituanienne, donne la parole à ces oubliés de l'histoire en retraçant le voyage de Lina, seize ans. Arrachée à sa vie d'adolescente insouciante, avec sa mère et son petit frère, elle bascule du jour au lendemain dans l'horreur et dans l'absurde.
C'est à mon sens le principal atout de ce livre, sa vertu pédagogique, indéniable.

Petit bémol, côté purement littéraire, comme (presque) à chaque fois que je me laisse tenter par ces oeuvres qui font l'unanimité, le rendez-vous n'est pas tout à fait à la hauteur de mes espérances, même si l'émotion est là…
La faute à moi et à mes attentes plus qu'à autre chose.

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Le 14 juin 1941, Lina, son frère Jonas et leur mère sont arrêtés en Lituanie par la police russe, le NKVD. Ils sont déportés en train pendant des jours avec d'autres centaines de personnes, dans des conditions inhumaines, vers une destination inconnue. Lina pense beaucoup à son père qui n'est pas rentré un soir. Sa passion pour le dessin l'aide à tenir et espère t'elle, à lui faire parvenir des messages où elle dit comment les retrouver. Ils arrivent dans un kolkhoze où ils ne sont pas les bienvenus et où ils doivent travailler comme des forçats pour gagner une maigre pitance. Lina lie connaissance avec un garçon de son âge, Andrius et elle tire réconfort de cette amitié. Quelque temps après, la famille de Lina est à nouveau déportée. Ils sont conduits au delà du Cercle polaire arctique où les conditions de vie sont encore plus cruelles. Arriveront-ils à survivre après des mois de souffrance, de famine, de maladie ?
J'ai découvert ce roman jeunesse sur Babelio grâce à des avis très positifs de lecteurs. Je leur en suis reconnaissante car sans eux, je n'aurais pas découvert ce passage d'histoire des pays baltes que je ne connaissais pas. Passionnée par tout ce qui touche la Seconde Guerre Mondiale, le thème de la déportation des populations baltes vers les goulags, dans des conditions atroces, m'a fait penser forcément à la déportation orchestrée par les nazis, elle est bien aussi odieuse et sans nom. Il s'agit plus ici de travail forcé jusqu'à la mort que d'extermination directe mais cela n'ôte pas l'horreur de la situation. La note de l'auteur en fin de livre éclaire le contexte historique, c'est une idée intéressante. Je recommande plus cette lecture à de grands adolescents ou à des adultes car ce roman peut paraître difficile sur le fond de l'histoire.
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Mis à part les écrits d'Alexandre Soljenitsyne, la littérature évoque peu les camps Russes et encore moins les déportations des Lituaniens en Sibérie.
C'est cette histoire qui nous est contée par Lina, 16 ans, quand elle arrêtée avec sa mère et son petit frère.
On va la suivre de train en train, de camp en camp dans des conditions effroyables.
Son récit alterne avec ses souvenirs où elle tente de comprendre ce qu'il se passe ; il n'y a rien à comprendre.
Les personnages avec leur caractère, leurs forces, leurs faiblesses, leurs trahisons ou au contraire leurs loyautés permettent d'incarner ce pan de l'histoire.
Malgré le sujet difficile, cela se lit très facilement et rapidement.
On a les larmes aux yeux souvent et on sourit rarement.
Même si les personnages sont pure fiction, les événements rapportés sont réels. Que dire ? c'est horrifiant.
Il faut lire et relire ce type de récits pour croire et se rappeler ce que des êtres humains ont pu infliger à d'autres être humains.
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En août 1939, l'Allemagne et l'Union soviétique ont signé le pacte Molotov-Ribbentrop, avec des clauses secrètes attribuant des sphères d'influence dans la région baltique. La Lituanie, initialement attribuée à la sphère d'influence allemande, est transférée aux Soviétiques par les protocoles additionnels du traité du 28 septembre 1939. La ville de Vilnius est occupée par l'Armée rouge au cours de l'invasion de la Pologne. Immédiatement après l'occupation, toutes les terres sont collectivisées ainsi que les banques, les grandes entreprises et l'immobilier, causant une pénurie de biens de consommation. Toutes les organisations culturelles, politiques et religieuses sont interdites. 12 000 « ennemis du peuple » sont arrêtés. Dans la nuit du 13 au 14 juin 1941, 35 000 Lituaniens sont déportés en Sibérie.

On ne sait pas grand chose de cette histoire. Probablement parce que ceux qui ont pu revenir vivant de Sibérie, après plus de 10 ans d'enfer, ont retrouvé leur maison et leur identité volés par l'occupant et qu'ils étaient encore traité comme des ennemis du peuple russe et considéré comme des parias. Face à cela, on ne revendique pas, on se fait oublier.

Ce livre raconte cette histoire à travers la voix d'une jeune fille, Lina, douée pour le dessin et déportée avec sa famille dans le grand Nord Sibérien où elle y restera 12 ans.
Une fois commencé, je n'ai pas pu poser ce livre avant d'en avoir tourné la dernière page. L'écriture est fluide et efficace: même si l'image est précise on ne s'attarde sur le sordide de la situation. Il faut survivre.
Très bon livre.
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Roman historique qui à travers le parcours d'une jeune lituanienne, nous fait découvrir le sort des intellectuels déportés en Sibérie par Staline pendant la seconde guerre mondiale. Comment survivre ? Lina va traverser de nombreuses épreuves, le froid, la faim, la mort qui rôde, les brimades. Séparée dès l'arrestation de son père, elle a la chance de rester avec sa mère et son jeune frère...mais jusqu'à quand?

Un très beau livre sur l'humanité de ces personnes privées de tout et qui gardent en dépit de leurs souffrances leur dignité.



Lien : http://0z.fr/JnSnG
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Petite découverte dans le domaine roman jeunesse et d'événements que je ne connaissais pas dans le détail.
Lina, la narratrice, jeune lituanienne passionnée de dessins et fan de Munch, est déportée avec ses parents et son frère Jonas par les troupes de Staline en 1941 dans des camps en Sibérie et le dernier au-delà du cercle polaire.....
Le roman raconte l'arrestation, le voyage dans les wagons à bestiaux, sa rencontre avec Andrius, jeune homme déporté comme elle et dont elle va s'éprendre mais aussi l'agonie de ce peuple sous la barbarie des gardes soviétiques : privations, humiliations, violence, froid rien de ne leur sera épargné dans des conditions de vie extrêmes.
Chapitres courts, écriture claire, mots poignants, toute l'horreur de la déportation, de la guerre est remarquablement restituée avec en final un message d'amour et de paix.
Une belle découverte dans le domaine jeunesse mais que les adultes, me semble-t-il, peuvent lire car c'est un très beau témoignage.
Lien : http://mumudanslebocage.cana..
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