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"Ils vivaient dans le noir. N'étaient plus que des ombres". Ruta Sepetys a su, dès les premiers mots de cette fiction inspirée de faits réels, nous plonger dans l'atmosphère pesante et étouffante des habitants de la Roumanie durant la dictature de Nicolae Ceaușescu. Une dictature qui les a forcé à se dénoncer les uns les autres pour protéger leur famille ou obtenir de quoi vivre.
Cristian, un adolescent qui rêve de devenir écrivain, est forcé de garder ses envies de liberté au risque de finir emprisonné. Il soulève une question primordiale, celle de l'ignorance des autres pays sur ce qu'ils vivent au quotidien et l'incompréhension dont les personnes feront preuve en apprenant les restrictions, les violences, les heures passées à faire la queue dans l'hiver glacial pour obtenir un quignon de pain...
J'ai été bouleversée du début à la fin, mais davantage au moment des réprimandes à l'égard du peuple qui se soulève.
Un roman historique que je ne peux que vous encourager à lire afin que ces horreurs soient davantage connues pour éviter de les reproduire.
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Splendide j'ai dévoré cette lecture.
Cristian Florescu jeune roumain de 17ans rêve de devenir écrivain mais dans la Roumanie de 89 le communisme et la securitate font rage.
Dans cette atmosphère de peur et de soupçon Cristian va se retrouver piégé par le régime pour devenir un informateur.

Une lecture haletante et saisissante comme on en a pas tous les jours. Des livres qui sortent du lots et qui nous emmènent à travers l'Histoire avec un grand H.
Bien sûr on se rappelle de l'histoire de la Roumanie mais le livre nous plonge à l'intérieur au coeur du pays avec le peuple.
Une lecture passionnante un coup de coeur pour moi.

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La Roumanie de Ceausescu... J'avais une correspondante de là-bas, à l'époque (fin des années 80, j'étais au collège). L'époque où l'on s'écrivait encore des lettres, que l'on attendait avec impatience (vu la distance...). Elle parlait très bien le français, ma correspondante, elle s'appliquait de sa belle écriture stylisée. Elle était fascinée par la France (comme je la comprends, maintenant!). J'avais vaguement entendu parler du dirigeant roumain, mais quand je la questionnais pour en savoir plus, elle restait évasive. Maintenant je sais pourquoi.

La Roumanie de Ceausescu, c'est aussi Nadia Comaneci, dont j'ai découvert l'histoire à travers le roman de Lola Lafon, La petite communiste qui ne souriait jamais (il est d'ailleurs fait allusion à la gymnaste qui "s'est enfuie" aux Etats-Unis). C'est parce que j'ai récemment vu un spectacle mettant en scène ce livre que je me suis souvenu de celui de Ruta Sepetys qui attendait depuis un an dans ma PAL (comme quoi, il y a un moment pour chaque lecture).

En 1989, Nicolae Ceausescu dirige le pays depuis 24 ans déjà (!), secondé par la Securitate, "la terrible police secrète roumaine". La Roumanie de Ceausescu, c'est le communisme ET une dictature. Autrement dit une idéologie politique que s'est accaparé un seul homme (et son épouse, les deux semblent indissociables): "Le Parti communiste avait le droit de tout voir, tout le temps. Tout appartenait au Parti. Et le Parti appartenait aux Ceausescu".

Pendant les premiers chapitres, on découvre le terrible quotidien du peuple roumain ("Il y avait tant de règles") à travers le héros, Cristian Florescu, lycéen de 17 ans ("Tant de choses étaient illégales en Roumanie, y compris mes pensées"). Cristian vit dans la plus grande pauvreté, dans un minuscule "appartement communiste identique à tous les autres" qu'il partage avec ses parents, sa soeur aînée et son grand-père malade. Les tickets de rationnement sont toujours en vigueur ("Nous avions plus à manger pendant la Seconde Guerre mondiale!").

Boire un coca, regarder une cassette vidéo : tout est interdit, surtout si cela provient de l'étranger. "Aucun choix, aucune possibilité, aucune option": ce que fait "Draculescu", "plus stalinien que Staline", relève de la violation des droits de l'homme. A la propagande s'ajoute une surveillance constante et oppressante, y compris dans les foyers, équipés de micros ("Dans un pays où la liberté d'expression n'existait pas, chaque blague faisait l'effet d'une petite révolte").

C'est d'ailleurs pour espionner une famille d'Américains que Cristian est recruté malgré lui comme informateur. En échange d'informations sur les van Dorn (le père est diplomate), il recevra (soi-disant) des médicaments pour soigner Bunu. A voir comment vit (très bien) cette famille, le jeune homme se demande: "Les gens dans le monde savent-ils ce qui se passe en Roumanie?". le dossier photos en fin d'ouvrage marque bien le contraste entre l'image renvoyée par les Ceausescu et la réalité du peuple.

Cristian vit très mal son rôle de "traître" ("nom de code: OSCAR"), d'autant que son grand-père est un dissident l'ayant toujours encouragé à ne pas se laisser faire. Il va essayer de jouer double jeu mais de nombreuses surprises l'attendent... Personne n'est vraiment qui il semble être... A part peut-être Liliana dont il est secrètement amoureux.

Et puis un jour, enfin, la radio clandestine annonce des nouvelles pleines d'espoir: "Le mur de Berlin est en train de tomber!". La Pologne, la Hongrie et la RDA sont en train de reprendre leur liberté, bientôt suivies par la Tchécoslovaquie et la Bulgarie. Et les Roumains? Ils sont enfin "prêts pour la révolution"! Cela se fera dans le sang et la douleur ("J'étais une loque. Tout le pays était en loques."), mais "c'était arrivé", "nous étions libres". Un avenir plus heureux s'ouvrira alors, même si les traumatismes du passé seront très longs à "laisser derrière moi".
Lien : https://www.takalirsa.fr/si-..
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Ce livre nous plonge en Roumanie en décembre 1989 quelques jours avant la chute de Ceausescu.La description de la vie quotidienne dans ce pays est assez glaçante .
Presque 35 ans plus tard je comprends mieux le comportement « étrange » du correspondant roumain aue nous avions reçu peu de temps après l'ouverture des frontières . Un livre à lire et partager
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Cristi est un jeune étudiant qui vit à Bucarest, sous le régime de Nicolae Ceaușescu. Impossible de critiquer le Parti, impossible de penser par soi-même, impossible de ne pas rentrer dans les rangs, impossible d'être libre.
A travers Cristi, on a va découvrir la vie des roumains sous Ceaușescu et on va vivre la révolution de 1989 et la chute du Rideau de fer et du communisme en Europe de l'Est.

Je pourrais vous parler du livre, dire que la plume est simple mais immersive, qu'il ne se passe pas énormément de choses mais que ça nous bouleverse quand même, je pourrais faire une chronique normale. Mais au lieu de ça, je vais plutôt vous parler de mon ressenti en tant qu'expatriée en Roumanie, parce que j'ai pris conscience de beaucoup de choses avec ce roman.

Dans le livre on nous décrit les gros blocs de bétons où vivent des familles entières. Et je les vois tous les jours, moi ces blocs. En 6 ans j'ai constaté l'effet de ces plus de 20 ans de dictature communiste. Et j'avais déjà entendu parlé de cette époque. Mais c'est un sujet assez tabou et je ne m'attendais pas à ce que ça soit "autant". Et le pire dans tout ça, c'est que c'est très récent. Ce qui veut dire que tous mes profs et mes propriétaires l'ont vécu, des gens que je côtoie tous les jours. Et donc là je comprend mieux. Je comprend le pays et son fonctionnement. Pourquoi tout est si compliqué, pourquoi je vois encore des affiches anti-corruption au bureau de l'immigration. Pourquoi c'est difficile de vivre là bas pour des français comme moi qui sommes à des années lumières de tout ça.
Pendant des années, ils ont été réduits au silence, coupés du monde, et personne ne savait.

Tout ce que nos grands-parents et arrières grands-parents ont pu vivre en France pendant la 2nde GM, les roumains l'ont vécu il y a seulement 35 ans. Et c'était peut-être même pire d'ailleurs en Roumanie.

C'est une histoire fictive mais qui pose le décors de ces années, mettant en scène des étudiants qui ont grandement contribué à la révolution.

Evidemment c'est un livre que je recommande, mais je le recommande surtout si vous allez faire un tour là-bas. Pour comprendre.
Et j'ai fortement apprécié la documentation et toutes les recherches de l'autrice qui s'est carrément déplacé pour parler aux concernés.
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Bucarest 1989. Ruta Sepetys se glisse dans la peau de Cristian Florescu, 17 ans, l'indigence extrême, le froid, la faim, la terreur d'être dénoncé par un voisin, un ami, sa famille, le bonheur si on peut recevoir une banane pour son anniversaire ou à défaut se consoler avec un champoing à la banane, les blagues sur le régime, et si on possédait des cigarettes Kent, une bouteille de vodka ou du vrai café on le conservait précieusement pour payer un médecin.

Et c'est assez incroyable que malgré l'isolement engendré par la terreur et la méfiance, des étudiants et la population finisse par se rassembler, manifester et renverser le régime.

Peu d'info nous parvenait de cette Roumanie qui sera la dernière à quitter le communisme, et les seules sources d'info pour eux étaient Radio Free Europe et Voice of America. Alors que Cristian se demandait quelle longueur avaient les files devant les magasins occidentaux, je me demandais si la misère à Bucarest était aussi extrême.

Il semble que oui, si on se réfère au gigantesque travail d'enquête effectué par l'auteure et qu'elle explique à la fin du livre.
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Pour ma première critique je tenais à la faire sur ce livre, pour l'histoire, et ma proximité avec.
Je suis née exactement pendant les événements décrits dans ce livre, mes parents ont des photographies de cette révolution qui ressemblent à celles dans le livre. J'ai grandi avec quelques histoires de cette période difficile,mais également de tout ce qui s'est passé avant.
L'histoire est intéressante et on accroche bien, cela reste une lecture fluide, même si certains événements sont très difficiles, surtout lorsque la révolution commence réellement dans le livre. J'ai apprécié cette lecture et voir une autre facette de la version que j'ai connu toute ma vie, un peu comme un autre côté de la même médaille, un peu moins reluisant toutefois car chacun à ses souvenirs et sa réalité.
Je le recommande car c'est un bon livre, et il met le doigt sur une partie de l'histoire pas toujours détaillée que ce soit en Roumanie ou à l'extérieur. Je n'ai pas mis la plus haute note, car même si j'ai apprécié ma lecture, un 5 étoiles serait pour moi un livre incontournable que je lirais de nombreuses fois au courant de ma vie, ou qui m'a marquée profondément.
Cela m'a donné envie de lire d'autres textes de cette écrivaine, et en apprendre plus sur d'autres régions du monde.
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Super découverte avec un écrivain que j'ai envi de suivre. "Si je dois te trahir" nous raconte l'histoire d'un jeune lycéen de 17 ans vivant sous le régime communiste en 1989. J'ai découvert les horreurs que le peuple Roumain a subi, peur, assassinats, précarité, pauvreté, et cette cruauté humaine restant cachée au reste du monde. Quand la révolution explose, un seul objectif, un seul mot, peu importe le prix à payer.... Liberté
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Je me souviens de l'arrestation de Ceausescu et de sa femme, puis du "procès " express, et de ces images prises dans les orphelinats, autant que je me souviens de la chute du mur. J'avais 11 ans. Mais grâce à ce roman, je redécouvre, voire découvre tout ce qu'il y avait derrière... A lire à tous les âges, comme un témoignage et un hommage, même si c'est un roman et qu'il est estampillé litterature jeunesse. Je n'ai pas pu le lâcher avant la fin.
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Probablement le roman jeunesse que j'attendais le plus en 2023 !

1989. La Roumanie est sous le joug de la dictature de Ceausecu. Cristian, 17 ans, se retrouve contraint de devenir un informateur pour le compte de la Securitate, la police secrète du régime. Il ne lui reste alors que deux choix : devenir un traître ou utiliser sa position pour contrer le régime et faire savoir au monde ce qui se passe dans son pays.

Une fois de plus, Ruta Sepetys nous fait voyager dans le temps pour mettre en lumière des événements historiques peu connus à travers les yeux et les actes courageux de jeunes gens qui se sont battus pour leur pays. le récit est très immersif, on ressent la peur de Cristian et ses sentiments vis-à-vis de la situation dans laquelle il se trouve. Il y a une bonne dynamique grâce aux chapitres qui sont courts, et notons-le, intitulés en roumain.

C'était très intéressant de comprendre le mécanisme de la terreur mis en place par Ceausescu pour asservir les roumains tout en faisant croire au reste du monde qu'il était un chef d'état magnanime.

Le roman est annexé d'un dossier documentaire présentant des photographies d'époque, des notes de l'auteur et des nombreuses ressources bibliographiques qui lui ont permit d'écrire un roman au plus proche de la réalité historique.

Un régal dévoré en quelques heures. Niveau 3e-lycée
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