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sur 630 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ca commence par un voyage initiatique d'un jeune Chilien de 16 ans qui, après avoir lu Moby Dick, décide de passer ses vacances en tant qu'aide-cuisinier à bord d'un baleinier en partance pour la Terre de Feu, plutôt que de lézarder sur les plages de Valparaiso, comme tous ses copains, et que cette aventure marquera à vie.
Ca continue, vingt ans plus tard (en 1988), à Hambourg, avec un thriller écologique où l'on retrouve notre Chilien plus si jeune, en exil, devenu journaliste free-lance, collaborant souvent avec Greenpeace. L'enquête démarre à partir d'une information inquiétante en provenance du Chili : un baleinier japonais (entendez un bateau-usine exterminateur de baleines) a fait un étrange naufrage en Patagonie, précisément là où migrent les baleines chaudron, menacées d'extinction. L'informateur local de Greenpeace refusant de donner plus de détails par téléphone, le journaliste décide de se rendre sur place.
Ca se poursuit avec la nostalgie du retour à la terre natale, et par un trajet en bateau de plusieurs jours vers le lieu du naufrage, en compagnie du capitaine Nilssen, le fameux informateur, marin au long cours profondément attaché à cette région du globe. Celui-ci raconte à notre enquêteur sa tentative pour empêcher le baleinier de massacrer les cétacés, et le naufrage de celui-ci.
Ca se termine trop vite et ... en queue de poisson, sans que j'aie compris pourquoi le journaliste n'est pas réellement allé au bout de son enquête.
Dans l'ensemble, cela donne une sorte de docu-fiction (les déboires de Greenpeace avec les baleiniers japonais furent bien réels), ne serait-ce l'épisode du naufrage quasi-magique du baleinier, plutôt incongru dans une enquête qui par ailleurs semble tout à fait réaliste. Le récit a aussi un côté « fourre-tout », dans la mesure où, dans ces 140 petites pages, sont abordés en vrac tous les sujets d'indignation ou de révolte du journaliste (alter-ego de l'auteur) : massacre des Indiens lors de la colonisation, pollution, déforestation, pillage des ressources, junte militaire, corruption et trafics en tous genres. Quant au côté « chant d'amour » à cette région sublime, il consiste en réalité en une énumération fastidieuse des noms des dizaines de bras de mer, fjords, canaux, baies, îles, îlots, îlets, cailloux,... croisés en chemin.
En somme, ce récit est certes un plaidoyer pour la préservation de la Nature, mais un peu simpliste et trop ramassé, et un hommage plutôt terne aux terres australes, noyé dans des descriptions purement géographiques qui ne rendent pas suffisamment compte de la grandeur, de la poésie et de la beauté fracassantes de ce monde du bout du monde.
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Un journaliste d'origine chilienne vivant à Hambourg se remémore les côtes du Chili, où enfant, bercé par la lecture de Moby Dick, il a navigué comme aide-cuisinier avec des chasseurs à la baleine…s'émerveillant des paysages, découvrant l'amour de la mer et des marins, mais aussi renonçant à embrasser ce métier devant cette atteinte à la vie animale.

Dans ces années 80, indigné par la ruse diabolique d'un gigantesque bateau-usine japonais pour poursuivre sans vergogne, en violation des traités internationaux, la chasse à la baleine, avec des méthodes industrielles, cruelles et non ciblées (des bébés dauphins sont victimes de la boucherie), touché par l'agression d'une amie militante écologiste qui avait découvert cette fraude et s'apprêtait à la dénoncer, il décide de traquer ce navire, le Nishin Maru et son capitaine Tanifugi sur les eaux froides chiliennes.

Il s'embarque donc à bord du Finisterre, commandé par le capitaine Nilssen, où il assistera aux confins de l'antarctique à une scène de carnage aveugle où les animaux vont pourtant se défendre avec l'energie du désespoir et se sacrifier pour leurs défenseurs humains.

Ce livre a le ton et l'allure d'un reportage, où Sepulveda, s'incarnant dans la peau de ce journaliste, scande ses convictions et son indignation devant les atteintes à l'environnement, les trafics, l'immobilisme voire la complicité des Etats qui mettent en péril la survie de nombreuses espèces animales.

Pour moi qui suis naturellement sensible au propos, j'avoue m'être ennuyé. Je rejoins les quelques critiques, minoritaires il est vrai, qui reprochent à l'auteur d'avoir pioché à droite, à gauche, des textes, citations d'auteurs, Francisco Coloane par exemple, de s'appuyer sur des faits divers (le coulage du Raimbow Warrior) par exemple…La rythme est ralenti, on a du mal à entrer dans l'histoire, qui prend vite un tour assez soporifique…

Reste néanmoins une voix précieuse pour la lutte contre la destruction de la vie animale à grande échelle, à l'heure où les japonais, en pleine COP21, et au mépris des conventions internationales, relancent la chasse à la baleine. Trente ans après la publication de ce livre, on en est au même point…désespérant.
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"Après vingt-quatre ans d'absence je revenais au monde du bout du monde" (p.14)
"Je pleurai parce que j'étais de retour chez moi" (p. 118)
Après des années d'exil en Europe, il voulait renaitre en retournant en Patagonie. Que n'a-t-il vu l'horreur dans "la grande baie sans nom" en compagnie du capitaine Nilssen ? Il pleure sa terre, et sa mer.
Il s'agit de l'histoire d'un homme qui rentre dans son pays pour vérifier des soupçons quant à la pratique des bâtiments fantômes pêchant illégalement sous couvert de faux certificats.
Son histoire est ponctuée de récits intermédiaires variés : l'or des pirates, la pêche aux baleines d'antan respectueuse du cycle de la vie, la triste fin des Ona "cette race de géants qui, bien avant l'arrivée de Magellan, ont traversé des milliers de fois le détroit dans des embarcations faites de peaux de phoque et de voile d'écorce" ou encore les accointances entre les dictatures sud américaines et les pays pratiquant la pêche (sous couvert de recherches scientifiques).
Ce livre d'environ 120 pages est un condensé de petites histoires donnant envie d'approfondir certains points en ouvrant de nouveaux livres. Moby Dick ?
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Pour ceux qui voudrait découvrir Luis Sépulveda, vous pouvez ajouter à votre liste "Le monde du bout du monde".
Le jeune héros réussit à embarquer sur un baleinier après être tomber amoureux du "Moby Dick" d'Hermann Melville. Ce voyage va forger son
envie de défendre ces animaux que l'on massacrent et ces océans que l'on souillent allègrement. Devenu journaliste, il prend faits et causes pour dénoncer ces abominables massacres.Présenté comme un polar écologique, je dirais plutôt une ode à la nature.
L'écriture de Sépulvéda fait une nouvelle fois merveille, il n'a pas son pareil pour faire ressentir des sensations fortes, le message écologique ce veut militant mais c'est aussi un message de valeurs qui s'y l'on y prend garde emmènera l'Homme à sa perte. L'auteur photographie de magnifiques paysages et restitue parfaitement par les mots la beauté de cette nature. Un très bon roman.
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Quel ennui ! Pourtant, ma lecture avait bien commencé, la première partie de ce court roman nous permettant de suivre le narrateur, alors âgé de seize ans, qui décide d'aller à la rencontre du « monde du bout du monde ». Il a lu Moby Dick et rêve de marcher sur les traces du capitaine Achab et d'aller chasser la baleine. Récit de voyage dans le récit, cette première partie nous fait voyager et découvrir un monde à la fois hostile et fascinant. J'ai beaucoup aimé ces quatre premiers chapitres.

Puis la deuxième partie du livre est arrivée et j'ai un peu déchanté. Cela devient plus technique : les baleiniers, les vaisseaux fantômes, les détails sur la fin de vie des embarcations qui sont envoyées au Timor, les subterfuges du Nishin Maru (baleinier battant pavillon japonais) pour s'adonner librement à ses activités illégales et immorales, etc. C'est intéressant, révoltant parfois, mais je ne m'attendais pas à lire tous ces détails dans ce que je pensais être un récit de voyage ou d'aventures dans une région du monde que je rêve de voir. J'ai donc fini par m'ennuyer.

Enfin, avec la troisième partie vient le récit du retour au pays, après la prison et l'exil. Avec le capitaine Nilssen, le narrateur va se lancer à la recherche du Nishin Maru. Cette aventure est ponctuée par les récits du capitaine : les Indiens disparus, les légendes des pirates, etc. En si peu de pages, cela fait beaucoup et j'ai trouvé que le roman devenait trop dense sans toutefois aller au fond des choses. A ce niveau, le récit est un peu difficile à suivre, sans parler de la fin abrupte. de plus, comme l'ont mentionné d'autres lecteurs avant moi, l'énumération des fjords, des canaux, des caps, des détroits et autres passages m'a rendu cette lecture indigeste.

Pour moi, restent donc une très belle première partie et certains passages que j'ai trouvés très poétiques.
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L'auteur nous entraîne dans les mers du sud pacifique, à la pointe extrême du Chili, entre canaux, fjords, îles, baies… Des mers abritant les dernières baleines, les dauphins, venus s'y réfugier. Des mers supposées indemnes, non souillées par les hommes dit civilisés. Et pourtant…
Ce roman est avant tout une dénonciation, un parti pris écologique contre le pillage des bateaux-usines qui n'hésitent pas à déséquilibrer la biodiversité des océans à des fins économiques.
Mais l'auteur nous fait côtoyer aussi les légendes indiennes liées à ces mers et décrit admirablement les cétacés dont on sent bien sa passion.
Mon avis est plutôt mitigé : j'ai aimé les descriptions, le parti pris me touche. Toutefois le coup de coeur est loin, il manque quelque chose au récit, un je-ne-sais-quoi qui m'aurait transportée, fait rêver, envoûtée par ces lieux somme toute mythiques. Ça commençait bien au départ puis ça n'a pas été le cas ensuite.
La lecture en est restée malgré tout très agréable.
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luis Sepulvera a écrit "Mundo del fin de Mundo" en 1989. Il a été traduit en français "Le monde du bout du monde" en 1993.
Alerté par Greenpeace, un journaliste chilien enquête sur le naufrage d'un baleinier industriel japonais au sud de la Patagonie chilienne.
Ce roman engagé dénonce les pratiques de chasse aux baleines et les massacres perpétrés par les baleiniers nippons.
Ce roman est intéressant mais on se perd dans les indications géographiques, à mon sens, trop nombreuses qui n'apportent rien au roman, ralentisse le rythme du récit qui en devient lent et par conséquent difficile à lire par moment. Ce roman est loin d'être le meilleur de son auteur, même si le sujet ne peut que retenir notre attention.
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Il aurait pu y avoir beaucoup à dire sur ce livre. L'auteur traite de divers sujets, une adolescent qui part à la recherche de ses racines, la dénonciation d'une chasse cruelle, le sort des peuples autochtones d'une contrée oubliée....
Malheureusement il ne fait que les effleurer alors qu'il avait de la matière et semble-t-il l'envie de leur rendre hommage. On pourrait y voir une envolée poétique et lyrique, mais quand on commence à s'envoler, on retombe dans un autre sujet et donc....A plat. C'est bien dommage, j'aurais aimé en savoir plus sur chacun des sujets traités, j'en garde un gout d'inachevé.
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Tout commence par Moby Dick. Un jeune garçon, enfiévré par cette lecture, décide de rejoindre un baleinier, sur la Terre de Feu, pour revivre les aventures de ses héros. Mais il se rend bien vite compte qu'entre le papier et la réalité des bestioles agonisant à ses pieds, le gouffre est immense … Quelques années plus tard, on le retrouve dans le rôle d'un journaliste, parti sur les traces d'un étrange naufrage à l'extrême sud de la Patagonie, et traquant des baleiniers-bouchers.

Un roman court mais puissant sur l'écologie, qui nous fait rencontrer des personnages simples et hors du commun, tous amoureux de l'Antarctique et de ses paysages sauvages; et voyager parmi les récifs du Cap Horn, sur une mer hantée par les légendes des pirates et des Indiens disparus, vers des baleines redevenues mythiques. Un véritable roman d'aventure avec Greenpeace en toile de fonds, mais aussi et surtout l'Humanité en ligne de mire.
Un beau texte.
Lien : http://missbouquinaix.com/20..
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Patagonie, 1968. Un jeune chilien qui rêve de chasse à la baleine depuis qu'il a lu Moby Dick embarque à bord d'un baleinier mais l'expérience n'est pas aussi romanesque qu'il l'espérait. 20 ans plus tard, devenu journaliste proche de la cause écologiste et exilé à Hambourg, il enquête sur un baleinier japonais sensé avoir été détruit mais qui a continué à traquer les baleines jusqu'au jour où il fait naufrage.

Court roman d'aventure, écologiste, engagé...mais qui ne m'a pas complètement captivée malgré l'écriture toujours aussi agréable, sensible et poétique de Sépúlveda et ce voyage parmi les récifs du Cap Horn, entre légendes et réalité. Première toute petite déception avec cet auteur. Il est vrai que ça partait mal avec le côté roman initiatique de la première partie qui m'a plutôt ennuyée. Mon intérêt s'est réveillé avec l'enquête sur le "Nisshin Maru", baleinier fantôme car sensé être à la casse, mais qui continue de sévir jusqu'à ce qu'il fasse naufrage dans d'étranges et affreuses circonstances. Le mystérieux capitaine Nilssen entre alors en contact avec le narrateur car il sait, lui, ce qu'il s'est passé et veut lui montrer ce qu'on ne peut expliquer avec des mots.

J'ai passé un bon moment, les paysages du sud de la Patagonie, inconnus pour moi, m'ont beaucoup plus ainsi que le côté écologiste avec une pointe de merveilleux...mais malgré la distance me séparant de la Patagonie ce voyage au bout du monde n'est pas à 100% concluant.
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