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Citations sur Mustiks : Une odyssée en Zambie (103)

Elle était vêtue d'un chitenge vert et d'un vieux tee-shirt. Isa remarqua immédiatement qu'elle ne portait pas de soutien-gorge : on voyait la forme de ses seins et le contour sombre de ses mamelons.

La femme fit signe à Isa en souriant et lança : « Muli bwanji ?»

Isa connaissait cette salutation et répondit machinalement en murmurant, sans un sourire : « Bwino. »

Quand elle arriva près d'Isa, la femme lui tendit la main sans plier le genou ni toucher le coude droit de la paume gauche comme les noirs le faisaient habituellement. Alors qu'elle lui serrait la main, Isa se rendit compte que c'était elle qui était censee s'incliner. Elle voulut plier les genoux, mais ils semblaient bloqués, et elle ne réussit qu'à tituber en tremblotant. La femme leva le nez d'un air impérieux. Elle se tourna vers Chanda et lui demanda quelque chose. Chanda haussa les épaules, grimpa en courant les trois marches et rentra à l'intérieur en laissant échapper derrière elle un rire forcé.

« Ach » soupira la femme en tchipant.
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Mais même le malheur finit par lasser. (Agnes) p. 114
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J’ai vu ce continent plonger dans le désastre de la civilisation. p.34
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Amis de longue date, ennemis de toujours, ennemis adversaires et voisins. Humains et moustiques, nous sommes parfaitement assortis. Nous sommes l’une et l’autre des espèces aussi inutiles qu’omniprésentes. Mais tandis que vous régnez sur la terre et la détruisez par plaisir, les héros méconnus que nous sommes traînaillons. Nous étions là avant vous - des millions d’années avant, disent les fossiles.
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Joseph imprima l'article de Wikipédia sur les drones, il faisait dix-huit pages. Il glissa le document sur le baril d'essence, à côté du drone de Jacob.

«Tu sais que j'ai le Wi-Fi, moi aussi ? dit Jacob entre ses dents. Comme tout le monde, à Lusaka.

- Ouais, non. C'est juste que... »

Jacob appuya le majeur sur le pouce. Une tige de lumière jaillit.

« Tu t'es fait perler ? »

Jacob replia les dernières phalanges de la main gauche, en projetant un carré de lumière sur sa paume. Il toucha cet «écran » de l'index droit. La page Google apparut. « Tu vois ? » Il tendit la main en levant la paume. « Même nous, les pauvres, on a Google maintenant.

« La technologie n’est plus réservée aux riches, hein ? » dit Dieu. Il délaissa son banc de ponçage et vint regarder la main de Jacob « Comment ça marche ?
- La peau humaine est une interface électrique », expliqua Joseph. Il avait vu une démonstration dans une boutique Digit-All des Arcades. « Ils implantent une lampe torche et un haut-parleur dans le doigt et un micro dans le poignet - mais
on peut aussi utiliser un bracelet. Il y a un circuit dans le nerf médian », dit-il en indiquant le centre de la paume de Jacob. « Le reste, c'est de l'encre conductrice. » Jacob exhiba les tatouages qui rayonnaient sur le dos de sa main.

Dieu secoua la tête. « J'aime la guitare électrique, mais je ne me mettrai jamais de l'électricité dans la main. La main est le salut de l'homme. Cette partie-là, dit-il en indiquant son propre nerf médian, on l'appelle...

- L'œil de la main, dit Joseph.

- Non ! s'exclama Dieu. On l'appelle le nerf du laboureur. La main nous sert à tenir les outils pour labourer la terre ! Et les armes pour combattre le pouvoir ! Et les instruments pour jouer les chants de la liberté ! »
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Les chutes

Les Italiens d'ici suivaient généralement la voie de la piété. Les missionnaires vaudois- Les Coïsson, les Jalla- construisaient des églises et des écoles avant de retourner en Italie, chargés d'enfants et de richesses. Ils ne s'indigénisaient jamais, comme nous disons. (...)

Il n'est rien qui fasse davantage bouillir le sang des colons que l'idée de contamination raciale.(p.25)
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Votre désir de conquête, de colonisation est à la fois trop figé et trop libre. Rien n'échappe à votre morne dialectique : soit il faut un village pour vivre, soit pouvoir survivre comme on l'entend. Même votre débat sur la meilleure façon d'être bascule d'un côté ou l'autre de cette lame : le contrat social ou le libre arbitre individuel ; soit les murs d'une commune doivent nous garder unis, soit le capital doit sévir. C'est cette division sans fin, stupide, qui vous a paralysés dans une longue guerre froide. p.600
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Agnès

Des drapeaux de l' Indépendance vert gazon avaient surgi dans toute la ville. Les ouvriers s'attaquaient aux armoiries fabuleuses de la Couronne britannique placées sur le fronton de la Haute Cour- un lion et une licorne- pour les remplacer par des armoiries zambiennes plus réalistes, représentant un homme et une femme de part et d'autre d'un bouclier orné de lignes blanches ondulées sur un champ noir, surmonté d'une pioche et d'une houe croisées. (...)
Il n'était pas dans la nature de Grace d'être joyeuse.Mais elle ne s'était jamais sentie aussi fière d'être africaine- non, zambienne, ce mot qui était sur toute les lèvres.

( p.159)
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Isabella---1984

Isa se sentait fatiguée et incroyablement vieille, pas vieille comme quand elle jouait à la maitresse avec les autres enfants.Vieille comme son père était vieux, vieux hirsute et débraillé, vieux comme quand on a perdu tout notion de l'ordre des choses et que l'on est si triste qu'il ne reste plus qu'à accepter cette perte et se mentir pour se rassurer en se disant qu'on n'a jamais vraiment voulu de tout cet ordre, pour commencer.

( p.342)
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La pluie posait des doigts légers sur son visage.
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