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Citations sur Mustiks : Une odyssée en Zambie (103)

... le haut de son front était dégarni jusqu'au milieu du crâne comme si ses cheveux reculaient devant sa mine sévère.
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Naila se mit debout et s'écarta en se touchant le crâne, regardant les volutes de cheveux tombés. Selon la coutume, ils seraient directement offerts au dieu - elle n'avait pas à s'en charger elle - même. La dette de Daddiji était officiellement remboursé. Mais en réalité, elle le savait, les cheveux seraient pesés, triés et distribués à l'une des fabriques de perruques de Tirupati. Un jour, ils se mêleraient peut-être aux cheveux d'une autre femme, sur la tête d'une troisième.
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Les pays en voie de développement avaient été les premiers à être gagnés par la frénésie de la Perle. Digit - All avait été malin. Au lieu d'appeler ces gadgets technologiques puces, l'entreprise les avait commercialisés sou le nom de perles, qui avait une connotation lisse, ronde et tellement " culturelle". Après un lancement à un prix élevé pour susciter l'intérêt, Digit - All s'était associé aux gouvernements locaux pour distribuer des Perles gratuitement. Le Tiers - Monde était un marché idéal. Coupures de courant ? Une torche électrique au bout du doigt. Pauvreté des écoles ? Google dans la paume de la main. Lenteur de la communication ? Une photo parle plus que mille mots : la Perle était aussi un oeil.
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C’est Martin Luther King qui a dit « une émeute est le langage de ceux qu’on entend pas ».
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Le ciel ressemblait aux pages grisâtres de ses anciens cahiers, les insectes à une écriture d’équations - virgules et tirets, points et barres obliques - comme des mathématiques dans un rêve.
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Des décharges, baptisées e-dumps, commençaient à se multiplier à Lusaka. On y entreposait les vieux gadgets venant non pas des riches, les apamwamba, mais des endroits d'où ils revenaient, États-Unis, Afrique du Sud, Chine, tous ces pays qui n'avaient plus la place de stocker leurs équipements électroniques obsolètes et cassés. Ces nations exportaient désormais à leurs frais leur "e-déchets" dans ce qui était pour eux le dépotoir du monde. Elles étaient loin de se douter qu'elles lançaient ainsi une révolution du matériel électronique d'occasion.
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Elle n'avait pas eu la chance de pouvoir voter pour Kaunda.
Seules les femmes mariées avaient le droit de vote et la loi permettant aux Africains de se marier venait seulement de passer. Mais Grace avait jalousement examiné le pouce taché de rouge de sa tante Beatrice - ceux qui ne savaient pas écrire avaient voté en trempant le pouce dans l'encre avant de le frotter sur la liste.
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La nuit, le vacarme était insupportable. Des chiens s'accusaient d'un bout à l'autre de la ville. Des moustiques plongeaient en piqué dans ses oreilles. Un coq fou incapable de distinguer la lumière du jour de celle des réverbères annonçait l'aube toutes les heures pour plus de sûreté. ("Ne t'en fait pas disait Ronald, soit le poulet finira par être mangé, soit l'ampoule finira par casser").
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Les hommes ne croient jamais que le hasard puisse entraîner de telles conséquences. Et pourtant l’histoire de ce lieu est emplie d’écarts de la sorte. Erreur, subst., du latin errare : se fourvoyer, dévier, errer. Par exemple, les Bazungu qui, par la suite, firent de ce territoire une colonie, puis un protectorat, puis une fédération, puis un pays, vinrent là uniquement parce que Livingstone était venu avant eux. Ils arrivèrent, tracèrent leurs frontières arbitraires dans le sable, extorquèrent des traités aux chefs avec une ruse perfide : une « Charte royale » destinée au commerce mais utilisée pour l’État. Brandissant des drapeaux, des fusils et des perles pour faire du troc, ils se ruèrent comme des enragés sur l’Afrique et prétendirent que c’était l’héritage de Livingstone.
Cette nation n’est ni orientale, ni occidentale, mais accidentelle. Figurez-vous que notre pieux toubib écossais ne cherchait pas la source du Nil au bon endroit. Il s’avère qu’il y a deux Nil – l’un bleu, l’autre blanc – ce qui signifie deux sources, situées l’une et l’autre loin d’ici. Ce sont des choses qui arrivent aux nations, aux contes, aux humains, aux signes. On se met en quête d’une source, d’un mot primitif ou d’un symbole, et soudain, le chemin se sépare en deux, coupé par une apostrophe ou un tiret. La langue se scinde, s’exprime de deux façons qui, à leur tour, se scindent indéfiniment en un chaos capillaire. On cherchait une origine et on se retrouve face à une vaste rumeur qui est également un silence : un gouffre de fumée grondante. Bouche aveugle ! 
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L'erreur vous échappe si vous essayez de l'attraper. L'erreur est une riche et habile intrigante - et elle engendre d'autres erreurs à sa guise. C'est une vraie séductrice, elle relève le pari et la fortune est toujours de son côté.
(p. 672)
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