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3,57

sur 115 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Attention coup de coeur pour cet ouvrage, coup de foudre pour l'auteure. Oui, oui, tout ça. le court récit de madame Serres nous emmène dans un monde post-déluge à la rencontre de Petite Boîte d'Os, une héroïne dont je suis littéralement tombée amoureuse. Durant ma lecture, je n'ai cessé de penser à Un Coeur Simple de Flaubert -rien que ça-. Car indéniablement, Karin Serres parvient à nous rendre le fil d'une vie sans le briser, avec un style d'une poésie aussi discrète qu'émouvante. La rencontre entre cette existence presque ordinaire avec un contexte mystérieux et onirique donne au roman un ton unique et surprenant. le grand amour de Petite Boîte d'Os m'a transportée tellement il ressemble à ce que l'on peut vivre dans la réalité. Cette authenticité des sentiments rend la dérive de l'Humanité encore plus tragique. Car si Monde sans oiseaux semble quelque peu naïf au premier abord, on comprend vite que le récit est plus profond que l'on pourrait le croire. Au détour d'une page, l'ironie de l'auteure nous surprend pour nous mener à une réflexion sur ce qu'est la Nature, l'écriture, l'Humain, la Vie. Et la plume de Serres se montre à la hauteur de son ambition littéraire.

Tu le sais ami lecteur, j'aime la subtilité en littérature, la délicatesse. Rien ne me heurt plus que l'abus que l'on fait de ces qualificatifs dans la presse quand on parle bouquin. Il suffit qu'un écrivain fasse dans le style si à la mode -phrases courtes, images naïves, simplicité grammaticale- pour qu'on s'écrie que vraiment tout ça est délicat, que ça coule, que c'est de la littérature. Généralement ce genre de critique me fait mourir de rire et même m'agace franchement. Pour le coup, Monde sans oiseaux mérite vraiment que l'on parle de délicatesse et de subtilité. Et je redécouvre ce que peut être la simplicité lorsqu'elle n'est qu'apparence et sert si bien le récit. Merci, madame Serres.


NOTE GLOBALE : 18 / 20

Sur le blog, une interview de l'auteure.
Lien : http://altervorace.canalblog..
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Dans un futur où les oiseaux ont disparu et n'appartiennent plus qu'au folklore et aux légendes, une femme que l'on surnomme « petite boîte d'os » nous raconte sa vie, dans ce décor de fin du monde, avalé peu à peu par la montée des eaux. Un décor composé de cochons modifiés génétiquement, d'un vieil homme cannibale, d'une petite fille rêveuse et solitaire, d'un village isolé, d'un lac rempli de cadavres et de maisons à roulettes…

Avec ce premier roman plein de finesse et de pudeur, Karin Serres nous offre un joli conte empreint de poésie et de mélancolie. Une histoire à la fois belle et tragique dans laquelle une femme assiste, impuissante, à la disparition de tout ce qu'elle a connu. Une jolie découverte !
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En lisant ce court mais troublant roman, j'ai ouvert une porte sur un monde aussi étrange et inquiétant que rempli de tendresse et d'amour.
Ce monde est celui de Petite boîte d'os, petite fille à la fois très romantique et farouche.
Elle vit entre un père, Pasteur qui a donné à sa fille ce prénom peu commun et sa mère qui "a des yeux bleu rivière gelée, de fins cheveux blonds sévèrement tirés et de hautes pommettes au sang à fleur."; Sans oublier Fabrice son frère tout aussi fantasque.
Leur village sur pilotis est posé sur un lac dont la montée des eaux les menace ; la mort rôde tout autour.
Petite boîte d'os grandit et va s'éprendre fougueusement de Jeff, pêcheur accompli dont la venue attire les inquiétudes.
Jeff qui ose lui raconter les oiseaux mystérieusement et totalement disparus.

Romantisme fiévreux et beauté évanescente d'une féérie sont au rendez-vous de ce premier roman de Karin Serres.
Un très grand coup de coeur !

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Une merveille, un éblouissement de poésie. La délicatesse y croise la profondeur sourde des pensées et de l'eau noir, tandis qu'une vie passe comme un vol d'oiseaux... Un futur étrange, parsemé des lumières des cochons fluorescents, un futur pas si éloigné de nous, qui nous ressemble tellement... Ou bien est-ce une réalité alternative ? Tout s'étage à merveille, jouant à la balle avec notre cerveau mou dans sa boite d'os; est ce ici ou là-bas ? Au final peu importe, les feuilles, le temps ou même les pensées; seuls restent les cadavres rongés et l'amour qui vibre dans le vent....
Lien : http://unlivresurmeslevres.b..
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Ce récit, c'est une histoire d'amours : entre des parents et leurs enfants, entre des hommes et des femmes, entre des maris et leurs femmes. C'est un récit fantastique. C'est une histoire de fin du monde, où le petit village disparaît progressivement face à l'inexorable montée des eaux. C'est la fin d'un monde également, celui des solidarités villageoises face à l'anonymat des grandes villes, celui des vies simples et modestes face à un monde de consommation grandissante. Avec ce monde qui disparaît, ce sont également des hommes et des femmes qui meurent, les uns après les autres. Les plus jeunes le quittent aussi, par bateau, pour rejoindre la grande ville et ses buildings. Ces ruptures et ces disparitions sont décrites avec beaucoup de douceur et d'intensité à la fois.
l y a de l'amour dans ce livre, de la douceur, de la joie, des rires... Il y a de la douleur, de la violence, de la colère, des regrets, des angoisses... Il y a de l'humour, des rêves, du surnaturel... Il y a tant de choses dans ces 112 pages, portées par une écriture magnifique !!! Ce livre est un vrai condensé littéraire.
Lien : http://itzamna-librairie.blo..
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Un véritable coup de coeur. Un petit bijou qui m'a littéralement happée dès les premières lignes dans le monde imaginaire quelquefois inquiétant de Karin Serres.
Karin Serres habituée à l'écriture de théâtre ou de littérature jeunesse réussit de main de maître ce tout premier roman. Une petite merveille à l'écriture précieuse, poétique, ciselée; oui c'est un véritable travail d'orfèvre que cette fable des temps modernes pourtant bien étrange.


Nous sommes dans un bien drôle endroit. Dans un village de planches, des maisons de bois toutes colorées, munies d'une roue qui leur permet d'être déplacées lorsque les eaux du lac montent. Et elles montent chaque année un peu plus depuis le déluge. Un village de pêcheurs, éleveurs de cochons transgéniques fluorescents et amphibies.

Toute la vie de la communauté est gérée par ce lac. Et lorsque la vie s'arrête, c'est dans le lac que l'on confie les morts, une forêt de cercueils en tapisse le fond. Les cochons roses fluorescents s'y baignent. Voilà, le décor est planté.

C'est là que naît notre héroïne "Petite Boîte d'Os", fille du pasteur de la communauté.

Ce court roman de 106 pages nous conte sa vie. Court mais dense car nombreux sont les chemins qui s'ouvrent à votre imagination grâce à l'écriture délicate et précise de Karin Serres.

Petite Boîte d'Os,enfant prend conscience de sa vie au village, elle ne supporte pas l'idée d'avoir cette vie bien organisée, bien régulière, bien policée et sait au fond d'elle-même qu'elle attend autre chose.

Un jour, le vieux Joseph, surnommé "Le Cannibale" rentre au village. C'est le seul qui ait quitté le village sur une barque il y a des années lors du déluge, il a vu autre chose que leur communauté et pourtant un jour il revient et dit à Petite Boîte d'Os qu'il est revenu pour elle.

Le jour de ses 17 ans ils plongent ensemble dans le lac et explorent la forêt de cercueils qu'il contient - Petite Boîte d'Os n'explore -t-elle pas son monde intérieur ? - et c'est comme une révélation, leur amour explose au grand jour. le véritable Amour celui qui ne s'explique pas, qui vous porte, qui lui donne sa raison d'être.


Ce court roman nous offre une belle réflexion sur le temps qui passe et le cycle perpétuel. La vie n'est-elle pas toujours un éternel recommencement : la vie , la mort, la vie qui revient..Ceci est joliment mis en rapport constant avec la nature et le cycle des saisons.

"La vie est cyclique. La barbe pousse sur les joues de Jeff qui la rase, elle repousse. Il la rase, elle repousse; L'armée de poils perce la peau du menton et les joues de Jeff, me pique les lèvres quand je l'embrasse et m'embrasse. La vie est ronde. On se regarde, face à face, tellement près. On se connaît par coeur, on se redécouvre sans arrêt."

On passera par tous les sentiments : la joie, la tristesse, la mort, la vie. L'écriture est forte et puissante. Précise très précise, les mots sont choisis avec le plus grand soin. Les phrases sont courtes aux mots justes et percutants. Cela me fait assez penser à la littérature japonaise de Kawakami ou Aki Shimazaki.

Le récit est en alternance poétique, tendre mais aussi cruel. Ce monde imaginaire un peu fou n'est-il en somme pas proche de notre monde réel ? Un monde en perdition.

N'assiste t-on pas ici au cycle permanent de la vie qui n'arrête malheureusement pas l'évolution et se dirige petit à petit à la perte de l'homme et à l'extinction de l'espèce?

A noter également un parallèle intéressant avec la Genèse et la Bible, où l'on parle également du déluge, le père pasteur, la perte de l'espoir, la fin de l'homme voir la fin du monde?

Beaucoup de pistes donc s'ouvrent à vous. A vous de choisir votre chemin de lecture.

Je serai heureuse de partager vos réactions.


Ma note 9.5/10

Lien : http://nathavh49.blogspot.be..
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Petit livre d'une centaine de pages mais quelle intensité !

Je m'attendais à un écrit original et un peu surruréaliste mais plutôt drôle mais c'est différent : il y a des choses inattendues et pleines d'imagination comme les cochons (je vous laisse les découvrir !! ) mais il y a aussi toute une nostalgie, une tristesse qui enrobe ce roman : la vie qui passe , les relations entres humains, l'amour, la mort omniprésente et ce lac qui détient tous les secrets de la Vie mais qui est aussi le cimetière du village !!!

Pfouu !! C'est difficile de parler de ce livre : il faut le lire et le vivre par rapport à son vécu personnel : il s'adresse différemment à chaque lecteur.

Personnellement, il m'a touchée !
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Un livre que je n'aurai jamais découvert si je n'étais pas inscrite à un prix organisé par la bibliothèque où je suis inscrite... et j'aurais loupé un très bon moment littéraire.
Ce court récit, très étrange, m'a un peu dérouté au début. Cette ville construite sur l'eau, où les oiseaux n'existent plus et où les cochons nagent et sont fluorescents. Bizarre, bizarre... Et pourtant, j'ai adoré suivre le parcours de vie de "petite boîte d'os", une héroïne bien singulière. Et pas seulement par le nom... Alors si certains sont rebutés par cette approche un peu farfelue des premières pages et des cochons fluorescents, continuez cependant la lecture comme moi et vous découvrirez une véritable pépite.
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Impression étrange cette pièce, dès les premières lignes j'ai eu cette sensation d'un monde à la fois étranger et semblable au mien.

A la fin j'ai fait mes recherches et j'ai trouvé dans l'actualité les cochons translucides! et cette viande que l'on fait poussée! Ce monde est bien le notre... Si étrange et border line. Petite boîte d'os a gardé une part d'humanité et son regard sur ce monde est touchant car l'on se reconnait. Nous impuissants et si différents d'eux et de ce monde si étrange et pourtant:
nous y sommes.

En tant que comédienne, j'ai eu l'occasion de jouer Petite boîte d'os. Ce fut un pur bonheur de me nourrir de ce texte.
A lire et à jouer!
Lien : https://laforgedudragon.word..
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Il m'a fallu démarrer trois fois la lecture de ce roman avant de parvenir à la conduire jusqu'à son épilogue. Difficile, vraiment, d'entrer dans le monde de « Petite Boîte d'Os » ! Les conditions de sa naissance m'ont déjà laissée pantoise. L'attribution de son prénom m'a déconcertée. Quant aux cochons fluorescents, génétiquement modifiés qui flottent imperturbablement à la surface du lac, ils m'ont complètement désarçonnée ! J'ai dû aussi m'habituer aux maisons sur roulettes, et aux défunts dans leurs cercueils qui reposent au fond de ce lac. Quelques lapins verts à apprivoiser plus tard...
J'ai enfin réussi à lâcher prise pour suivre le parcours de Petite Boîte d'Os.




SE LAISSER PORTER par l'onirisme, par le conte, par la fable, par le fantastique d'un monde « borderline » dont l'on ne sait s'il va vers sa fin ou s'il est en pleine mutation


ESCORTER Petite Boîte d'Os dans sa quête de vie, candide et sincère


TROUVER DU CHARME, comme elle, au vieux Joseph, surnommé le Cannibale, et l'aimer infiniment


ACCOMPAGNER les naissances


CORTÉGER les décès


GUETTER les crues imprévisibles d'un lac qui recèle tous les mystères de la vie et de la mort et qui, inexorablement, monte, monte


REDOUTER « la ville »


S'ÉMOUVOIR la poésie limpide du texte


ÊTRE FASCINÉE par l'authenticité des sentiments


MÉDITER


Un monde sans oiseaux, parce qu'ils n'ont pas survécu aux mouvements du monde. Un monde dans lequel Petite Boîte d'Os évolue, sereine. En pleine conscience de la vie qui passe et de l'inéluctable issue.


Un roman


DÉLICAT INTELLIGENT SUBTIL MYSTÉRIEUX LUCIDE PÉNÉTRANT ÉMOUVANT DENSE
Lien : http://litterauteurs.canalbl..
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