AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Trafics (17)

- Un chien mule !
- Ah, tu connais ?
- C'est nouveau, mais on en a déjà vu aux Douanes, en effet. On suit cela de près. [...] Ce n'est pas par les aéroports qu'ils transitent, c'est par la route.
- Comment ça ?
- Les trafiquants dressent les chiens pour qu'ils répondent à des ultrasons, ils les bourrent [de capsules] d'héroïne et les lâchent avant les postes frontières. Les chiens traversent par les collines ou les prés avoisinants et, une fois que les trafiquants ont franchi la douane avec leur véhicule, ils les rappellent et leurs chiens rappliquent aussitôt. Ils les chargent et ils continuent leur route. Seule la volante peut leur tomber dessus, mais il y a tellement de voitures sur la route que c'est pur hasard si on stoppe la bonne.
Commenter  J’apprécie          20
Tout le monde se moque de ces cités mais elle sait que, pour dix voyous, il y a quatre-vingt-dix innocents qui subissent leur loi. Ce sont souvent des étrangers, des retraités, des RMistes. Ils ne font pas de bruit, on ne les voit pas, mais ce sont eux qui supportent les nuisances sans pouvoir se faire entendre. Les stups laissent faire pour ne pas gêner le trafic qu'ils observent, ils jouent la carte du chaos pour préserver leur fonds de commerce... Au nom de la lutte contre les trafiquants de grande envergure, la hiérarchie laisse une poignée de petits dealers pourrir la vie de centaines de pauvres gens ; les medias ne s'intéressent qu'aux faits divers et les politiques s'en lavent les mains, parce que ces gens-là ne votent pas, ou mal.
Commenter  J’apprécie          20
Les Izards, Toulouse nord, à trois stations des Minimes - ce quartier si cher à Nougaro - a depuis longtemps une réputation sulfureuse. "Ici, même les mémés [qui] aiment la castagne" ont été détrônées par plus violents qu'elles.
Un moment surnommé Le petit Mirail - du nom de l'immense zone urbaine à l'ouest de Toulouse - le quartier des Izards est progressivement devenu l'un des endroits les plus malfamés de la ville, plaque tournante du trafic de stupéfiants dans le Sud-Ouest.
Il a finalement gagné ses lettres de noblesse le jour où un de ses jeunes a décidé que le crime de petite envergure ne suffisait pas et qu'il était temps d'inventer l'islam radical, version scooter et caméra GoPro.
En découvrant que Mohamed Merah avait grandi aux Izards, Toulouse a été frappée de stupeur. Elle s'est tournée vers ce bout d'elle-même, rejeton aux confins de la ville, cette ancienne terre maraîchère encore associée à la paysannerie dans l'inconscient des autochtones, que l'administration fiscale a affublée du terme de 'Toulouse nord' - dans le Midi, tout ce qui est estampillé nord souffre d'un déficit d'image - à laquelle la régie municipale des transports a accordé d'être desservie par le métro, mais dont le nom même de la station - Trois-Cocus - prête à sourire... Toulouse donc s'est penchée sur cet appendice nécrosé, jusque-là oublié, et a commencé à trembler : le petit quartier à la marge était devenu fournisseur officiel de terroristes.
Commenter  J’apprécie          20
Il essaie de se rappeler ce qui les a amenés jusqu'ici [djihad], Nejib et lui : les années d'ennui dans la cité ; les frustrations, l'envie de tout ce qu'ils ne posséderaient jamais ; le collège où il n'y avait plus rien à casser et qui n'offrait aucune autre perspective que le lycée professionnel en face pour apprendre un métier du bâtiment où, en s'échinant, on ne pourrait espérer gagner mieux que le SMIC ; mais surtout, ce regard. Le regard des serveurs dans les cafés, des vendeurs dans les magasins, des vigiles à Auchan, des flics du centre-ville. Même à la piscine, un des rares endroits où Français et Arabes se croisent - au collège, ça fait longtemps que les Français ont mis leurs enfants à Toulouse-Lautrec où à Raymond-Naves -, lui et ses potes du quartier n'avaient jamais le bon maillot, la bonne serviette de bain. Alors ils faisaient du bruit et ils dérangeaient tout le monde pour qu'on les craigne, pour avoir gain de cause d'une manière ou d'une autre, quitte à ce qu'on les traite de demeurés
Commenter  J’apprécie          20
Bernet a découvert et continue à découvrir avec des yeux de moins en moins ébahis la violence viciée, la lie d'une ville où sont venus s'échouer tous les inadaptés qu'il n'a jamais vus dans son Comminges natal, parce que, trop visibles, ils déguerpissent tôt des campagnes pour se fondre dans la faune de la ville : les prévenus retors, les délinquants d'à peine douze ans et déjà plus vicelards qu'un maquignon, les macs, les camés... Tous ces gens non recyclables. Bernet doute parfois, sent bien qu'il va y laisser des plumes et que, s'il doit un jour changer d'orientation, détourner la tête pour ne plus voir tout ça, il faut qu'il le fasse tout de suite, avant qu'il ne soit trop tard, avant qu'il ne soit lui-même devenu incapable de faire autre chose que ça, incapable d'avoir d'autres fréquentations que ces gens-là et des flics, fêlés comme il finira par l'être.
Le brigadier-chef Decrest ne relève pas quand il lui parle ainsi. Lorsqu'il lui pose une question, elle répond à côté. Que dire à un bon élément, sain et sympathique comme Bernet : 'Vous avez raison, foutez le camp avant qu'il ne soit trop tard, fuyez, retournez dans vos montagnes et faites facteur ou ouvrez un tabac-presse ?' Que deviendrait la Police nationale si tous ses éléments sensés en désertaient les rangs ? Que deviendrait-elle, elle, en tant que chef, si seuls les cow-boys restaient ?
Commenter  J’apprécie          20
Il [son père] les a éduqués dans un islam mou. Il ne comprendra jamais. Depuis le 11 septembre, il ne cesse de répéter que les fondamentalistes ne plaident pas pour la cause des musulmans. Que le salafisme est une forme dévoyée de l'islam. Que Daech est un ramassis de voyous. Que l'islam est une religion pacifique. Peut-être, mais qu'est-ce que cette attitude conciliante - pour ne pas dire soumise - a rapporté aux musulmans depuis des siècles ? Les Maghrébins sont les larbins des Européens. Les pays arabes sont un vaste cirque capitaliste corrompu où les djellabas ont beau avoir remplacé les costards trois-pièces, les poches des cheiks sont aussi pleines que celles des princes de la City à Londres. Pendant ce temps, leur peuple crève.
Commenter  J’apprécie          20
Si Sergine les rejoint, elles seront les deux seules françaises du groupe. Noémie insiste sur ce point avec amertume : "c'est une association féministe qui défend les victimes de mariages forcés, mais parce que ça concerne principalement des Maghrébines tout le monde s'en désintéresse ; à commencer par les médias."
Commenter  J’apprécie          20
Quand on n'aime plus, on se fout des convenances, on ne pense qu'à une chose : décamper, reprendre sa liberté, et ne plus entendre parler de celui qu'on laisse sur le carreau.
Commenter  J’apprécie          10
tout le monde se moque de ces cités mais elle sait que, pour dix voyous, il y a quatre-vingt-dix innocents qui subissent leur loi. Ce sont souvent des étrangers, des retraités, des RMIstes. Ils ne font pas de bruit, on ne les voit pas, mais ce sont eux qui supportent les nuisances sans pouvoir de faire entendre.
Les stups laissent faire pour ne pas gêner le trafic qu’ils observent, ils jouent la carte du chaos pour préserver leur fonds de commerce … au nom de la lutte contre les trafiquants de grande envergure, la hiérarchie laisse une poignée de petits dealers pourrir la vie de centaines de pauvre gens …
Commenter  J’apprécie          10
Sergine découvre le sourire de Samia. Fugace, presque à regret. Cette douceur mêlé de tristesse sur ce visage surpris de s'être abandonné ne lui est que trop familière. Elle-même la trimbale depuis toujours.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (215) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quiz autour du livre SILENCE de Benoit Severac

    Comment s'appelle le personnage principal ?

    Maxime
    Alpacino
    Guiseppe
    Jules

    8 questions
    47 lecteurs ont répondu
    Thème : Silence de Benoît SéveracCréer un quiz sur ce livre

    {* *}