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Dans les critiques que j'ai lu de ce livre, il y avait le terme de 'polar social' que je trouve parfaitement juste. Pas seulement un polar, il relate des faits que nous avons tous entendus aux informations : djihad, quartiers sensibles, drogues, jeunesse désabusée et embrigadée. Un thème vraiment sensible et difficile à mettre en mots il me semble. L'auteur s'en empare avec justesse et les événements qu'il décrit font froid dans le dos.. Ils sont tellement proches de notre réalité..
Un bon polar pour qui aime les histoires plutôt réalistes.
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Un auteur que je ne connaissais pas.
Un polar qui se passe à Toulouse de nos jours, on pourrait croire qu'il s'agit de Marseille par moment.
Sergine Holland est vétérinaire. Un soir qu'elle est de garde, elle fait la connaissance d'une adolescente, Samia, venue lui apporter un chien mal en point. Ce chien est en fait utilisé par son dealer de frère pour cacher de la drogue et il risque de mourir d'une occlusion. A partir du moment où Sergine accepte d'aider Samia, elle sera malgré elle impliquée dans les trafics de la Cité voisine. La police enquête par ailleurs sur les dealers et les terroristes potentiels cachés dans les tours d'immeuble.
Un roman qui décrit tellement bien l'actualité que c'en est effrayant .
Un roman très efficace. J'ai aimé.
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Toulouse, la ville rose vire au noir !
Avec Trafics, Benoit Séverac explore l'actualité des quartiers autour des réseaux qui, aux marges de notre société, conduisent à la délinquance et à la radicalisation.
Le lieu de son roman est le quartier des Izards à Toulouse « un des quartiers de la ville où la criminalité est la plus élevée »
Les trajectoires de plusieurs personnages vont se croiser ; Nourredine Ben Arfa, un caïd qui fait dans le trafic de drogue ; sa petite soeur Samia, 14 ans promise à un mariage de raison ; Sergine, une vétérinaire du quartier ; L'Emir, qui « parle au nom d'Abou Bakr al-Baghdadi. » ; Hamid Oman le futur Kamikaze et son frère Bejid.
Et puis, il y a les flics. Les polices. le lieutenant Menou des stups. le capitaine Alliot des renseignements intérieurs. le brigadier-chef Nathalie Decrets du Commissariat Nord. Les premiers font dans le stratégique. Dans l'international. La seconde dans le quotidien et l'immédiateté.
Roman reportage, très bien écrit et très documenté, Trafics nous fait pénétrer avec réalisme, sans excès et esbroufe dans une réalité que les médias nous distillent au compte-goutte en utilisant toutes les ficelles du politiquement correct au sensationnel et au scoop.
Ici, rien de tel. le principe du roman est de montrer de façon simple et réaliste comment cohabitent et s'ignorent ces différents personnages, chacun axé sur ses objectifs propres, ses valeurs et ses convictions.
L'auteur surfe sur les crêtes des abimes séparant les personnages. Sergine, la véto est empêtrée dans ses problèmes sentimentaux. Les parents de Samia ne lui laissent guère le choix de gérer ses envies sentimentales. L'Emir professe « L'heure n'est plus aux grandes campagnes d'attentats. », et rajoute « — Il faut montrer aux Français que leur pays n'est pas ce qu'ils croient, uni et un, mais qu'il nourrit en son sein le germe de sa propre chute. ». Nourredine le Caïd est plus prosaïque dans ses ambitions, il veut le marché de la came aux Izards. Les flics eux, se livrent l'habituelle guerre des polices.
Hamide, le kamikaze, doute « Hamid a beau essayer, il ne parvient pas, à l'instar de son frère aîné, à mépriser et détester tous ceux qu'ils appellent des mécréants : les Arabes occidentalisés et les Français qu'il faut considérer comme responsables de la situation des Beurs, sans exception. Hamid en connaît qui sont bien »
Pendant que chacun vaque à ses paisibles occupations, la véto vête, ses clients borborygment sur les bobos de leurs animaux de compagnie. Ceux-là, ne veulent pas se mêler des affaires des autres, fussent-ils des délinquants : « Elle espère que ce qu'on dit à propos des voyous du quartier est vrai. Il paraît qu'une fois qu'ils ont obtenu ce qu'ils veulent, pourvu qu'on leur laisse mener leurs affaires comme ils l'entendent, ils retournent dans leurs coursives et leurs caves »
Les autres, eux, se préoccupent de choses essentielles à leurs yeux. Prendre le pouvoir sur le quartier des Izards. Afin d'écouler sa marchandise mortifère pour Nourredine. Dans le but d'assoir l'empire du califat pour l'Emir. Et, comme dit le proverbe, il n'y a pas de place pour deux crocodiles dans le même marigot…Les flics vont jouer de cette concurrence pas toujours à leur avantage.
La mécanique du roman fonctionne très bien. Comme au départ d'une course de 110 mètres haies, chaque coureur est dans son couloir. Passe les haies l'une après l'autre, jusqu'à ce que l'un deux dévie, trébuche et fasse vaciller la belle harmonie du départ. Il y aura bien un vainqueur mais que de dégâts. Tout va bien tant que les délinquants gèrent leur trafic tranquillement, sans faire de vagues. Que les Emirs prêchent sans agir. Que les flics contrôlent les débordements, manageant les indics avec cynisme, sortant les cartons jaunes ou rouge si besoin. Mais quand tout s'emballe, c'est une autre paire de manches. Les activités souterraines apparaissent au grand jour.
« Les stups laissent faire pour ne pas gêner le trafic qu'ils observent, ils jouent la carte du chaos pour préserver leur fonds de commerce... Au nom de la lutte contre les trafiquants de grande envergure, la hiérarchie laisse une poignée de petits dealers pourrir la vie de centaines de pauvres gens ; les médias ne s'intéressent qu'aux faits divers et les politiques s'en lavent les mains, parce que ces gens-là ne votent pas, ou mal. »
Sergine a décidé d'agir seule, sans se soucier des conséquences :
« — Je comprends parfaitement. Je m'adresse à vous, parce que je ne suis pas rassurée. Sans déroger à votre devoir de confidentialité, je vous demande simplement de vérifier auprès des enseignants de Samia si elle a été absente ces jours-ci. »
« Alors tout le monde s'en fout ! Ils dealent, ils tuent des chiens, ils m'agressent en pleine journée dans ma clinique devant mes clients, ils menacent de me tuer... en toute impunité ? Vous les laissez faire. »
« — Puisqu'on te dit qu'il n'y a rien que tu puisses faire pour elle !
— C'est ce que les lâches disaient sous l'Occupation. »
Sergine, elle n'a rien d'une lâche.
Trafics de Benoit Séverac, un roman qui gagne à être lu.
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Mon avis est vraiment très mitigé sur ce roman, l'écriture de Benoît Séverac que je découvre avec ce livre est vraiment très plaisante, mais c'est plutôt l'histoire par elle-même qui m'a un peu gênée, vraiment trop proche de la réalité, réalité qui me met hors de moi.
Nous suivons Sergine, vétérinaire, proche d'une cité à problèmes, reçoit l'appel d'une jeune fille qui la prévient qu'un chien est vraiment mal en point dans les caves de la cité et que si celle-ci n'intervient pas, le chien va mourir. Commence pour Sergine, un véritable cauchemar, puisqu'elle va se retrouver dans l'engrenage des cités, avec leurs dealers, leurs criminels, leurs terroristes... bref, un domaine dont elle avait entendu parler mais qu'elle ne côtoyer pas du tout.
L'histoire est intéressante, plein de faits divers régulièrement entendus à la télé ou à la radio sont traités dans ce livre, mais quand je lis un thriller, même si je sais que l'auteur s'inspire très souvent de faits réels, cette histoire m'a quand même dérangée. D'ailleurs quand j'ai parlé de ce livre à un de mes proches, celui-ci m'a demandé si je n'étais pas en train de lire le parisien.
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Un roman noir, polar de quartier, de caïds, de victimes de zones défavorisées, comme je les aime. Ce style me touche beaucoup, la couverture est de très bon ton. J'ai rencontré Benoît Séverac cet été au salon Noir Vézère du Bugue. Si vous avez aimé "Territoires" d'Olivier Norek alors n'hésitez pas à lire ce titre.

Quartier nord de Toulouse, là où les longues barres d'immeubles défilent sous nos yeux. Cité hyper sensible où trafic de drogue et enrôlement au djihadisme se côtoient. Peu de place pour les femmes et jeunes filles et pourtant Samia va se retrouver dans une sale affaire contre son gré, Sergine vétérinaire sera elle aussi prise à partie. Quant aux hommes ou jeunes garçons leur trajectoire est tracée, dans un clan.

"On lui a dit qu'ils ne survivraient probablement pas à cette opération, mais que, s'ils mouraient, ce serait pour le djihad. Que leur martyr constituerait un accomplissement. Rares sont ceux qui peuvent se targuer d'un tel privilège"

Enquêtes, intrigues où tout va partir en cauchemar pour les protagonistes de cette histoire. On le sait d'avance mais c'est à chaque fois la même chose pour moi, je me sens prise dans la lecture d'une façon implacable et sensible à cette réalité des cités! Auteur à découvrir et à suivre…

Ce titre a reçu le "Prix de l'Embouchure" en 2016, le Prix des lecteurs "Voix au chapitre" des bibliothèques de Caen la mer en 2016.

Lien : https://passionlectureannick..
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Immersion dans le Toulouse post Merah, dans ces zones délaissées de la République et comme la nature à horreur du vide, l'espace est investi par les trafics et les intégrismes. Ces deux mondes se nourrissant l'un l'autre tout en se haïssant, au coeur d'une communauté d'habitants complices ou victimes malgré eux.
Parfois un citoyen se lève … Sergine, par exemple, va essayer d'aider une ado. D'abord parce qu'elle est vétérinaire et que Samia a un chien malade, ensuite parce qu'elle apprend que la jeune fille va devoir subir un mariage forcé. A partir de ce moment notre héroïne va découvrir, provoquer, défendre ses valeurs, se mettre en danger. Ajoutez une petite guéguerre entre les services de police et vous aurez ce thriller mâtiné de polar, au rythme soutenu, sans concession.
Avec Trafics j'ai découvert l'écriture efficace de Benoît Séverac et il m'a fallu relire sa biographie pour constater … qu'il n'était pas flic… quelle pertinence pour cette observation in situ ! le personnage de Sergine est à mettre au panthéon des nanas qui marquent l'imaginaire du lecteur … une belle personne !
J'ai beaucoup aimé cette intrigue originale, dans les cités aussi vraies que celles d'Olivier Norek dans Territoires ou de Ghislain Gilberti dans le bal des ardentes et on peut dire que la misère n'est pas moins pénible au soleil ! Bref un peinture réaliste, curieuse, efficace et déroutante.


Lien : https://collectifpolar.com/2..
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Autant reportage que roman ! Édifiant.... désespérant...
Si proche de la réalité ...une immersion dans un quartier ,
zone de non-droit , gangrénée par le trafic de drogue ,
les règlements de comptes et le prosélytisme islamiste ,
quartier où les jeunes filles doivent se soumettre aux grands frères ,
où les adolescentes sont envoyées au bled pour des mariages forcés ....
Ce livre m'a fait penser aux romans de Laurent Guillaume ou Olivier Norek mais avec un peu moins de force en raison peut-être de quelques longueurs , notamment dans la description de la rivalité
entre les différents services de police .
L'atmosphère oppressante décrite par Benoît Séverac fait que je referme "Trafics" avec un fort sentiment de malaise et l'envie de respirer
un grand bol d'air frais ... loin de ces territoires perdus de la République !
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300 pages lues en une journée, c'est dire si le livre m'a plu.

Le lecteur s'imprègne dès les premières pages de l'ambiance de la vie dans les tours HLM avec ses voyous, ses victimes, dealers en tout genre et autres symptômes d'une vie difficile.

Les personnages principaux se révèlent être rapidement attachants.

Il s'agit d'une lecture du même genre qu'Olivier Norek ou Laurent Guillaume.
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Bon policier, agréable à lire. L'action est prenante.
Un tableau bien dessiné de la vie des banlieues –ici Toulouse-Nord- avec ses règlements de comptes, la drogue, l'islam radical…
J'ai fermé ce livre en ayant l'impression d'avoir regardé un bon reportage.
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Il y a encore quelques semaines je ne connaissait pas l'auteur Benoît Séverac et encore moins son roman "Trafics" (paru dans un premier temps sous le nom de "le chien arabe".) La critique de Nadiouchka du 5 mai dernier m'ayant emballée j'ai eu envie de lire ce roman.

L'histoire a pour cadre le quartier des Izards situé dans le nord de Toulouse. Nous y rencontrons Sergine, une vétérinaire appelée pour soigner un chien par Sonia, soeur de Nourredine, dealer et caïd du quartier. Sergine se prend d'amitié pour la jeune adolescente et décide d'empêcher son départ pour l'Algérie où elle est promise en mariage à un homme beaucoup plus âgée qu'elle. Faisant fi des menaces des jeunes qui l'ont agressée, des ordres de la police notamment ceux de la brigadier-chef Degrest, des conseils de ses associés, elle prendra des risques pour réussir son projet. Sa dernière intervention sera très peu appréciée de la police locale, des stups et des renseignement intérieurs "vous débarquez avec vos gros sabots".

De son côté Noureddine se bat pour conserver son rôle de caïd. Sont opposés à son trafic Hamid et Nejib, deux frères radicalisés, tombés sous la coupe d'un imam qui prêche le djihad. L'affrontement entre les deux groupes est inévitable :

"s'ils s'en sont pris à moi, c'est parce que pour eux je ne suis pas un bon musulman, et que j'ai pas voulu payer un impôts révolutionnaire à Daech".

"Or, un jeune accro au shit ou à l'héro est un client perdu pour le djihad. Difficile de le convaincre de devenir autre chose qu'un candidat au paradis artificiel.

Le talent de l'auteur est, en nous racontant une histoire, de nous décrire le quotidien de ceux que la presse appelle pudiquement "quartier sensible" ou "zone de non droit".

Je suis sans doute naïve, mais au cours de ma lecture je me suis interrogée: que s'est-il passé ? ou qu'est qui a été raté ? pour que des jeunes de la deuxième ou troisième génération basculent dans un islam radical et, se référant à Daech, passent à l'acte en organisant des attentats massacrant des innocents.

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