Tchokola (le tzigane ) : Hey ! Hey ! vas-y ! Fais le con avec tes pieds !
Pendrac (le cosaque) : ça s'apelle danser.
Tchokola : Ho! Faut pas exagérer ! Moi, j'appelle ça faire le con !
Pendrac : Espèce de métèque, c'est la danse des princes !
Tchokola : oui, oui , oui , on est les princes des connards !
Le loup dit au cosaque qu'il fallait redevenir un fauve puisque le monde ne valait pas mieux que ça.
" Il faut pleurer car c'est une tragédie mais il ne faut pas cesser d'être celui qui a les dents les plus acérées " répétait le loup tandis que Raki enterrait les siens.
Un bon instrument ne vous intimide pas, il vous rend capable de joie, d'oubli, il impose l'instant comme seule référence temporelle.
[...]à la boxe, personne ne bat le Christ.
Non seulement c'est le plus fort mais en plus, il a une technique impeccable : un vrai anglais.
[extrait de l'histoire racontée par le tzigane]
Pour ce qui est du logiciel, en plus d'être intellectuellement supérieur à la majorité des créateurs, il s'avère lamentablement obéissant. L'appareil photo numérique, le programme de graphisme informatique, la caméra digitale: des surdoués serviles qui obéissent à la moindre pression de l'index. L'impression de puissance qu'il confère à l'utilisateur masque une irrémédiable stérilité. Entrer au royaume digital, c'est se couper à jamais du monde élémentaire, celui où adviennent constamment d'imprévisible cataclysme.
L'aquarelle, c'est l'inverse ! Elle est bête, mais bête sauvage! C'est les accidents constants entre l'idée qu'on a eue et les réticences de la matière à se plier à nôtre projet.
Hors ses piètres qualités gastronomiques, il nous faut convenir que l'aquarelle colle bien à notre époque : les usagers de l'image commencent à s'apercevoir que toutes les photos de vacances sont semblables. On revient un peu déçu de chez les cinéastes. On a compris que ces manières "uniques" de cadrer ou de monter, ça n'est pas exactement la main de l'artiste. Même les étudiants, qui sont pourtant promptes à gober n'importe quoi finissent par s'apercevoir de la pauvreté des outils techno-mécaniques de capture des choses. On leur met un outil en main et l'outil est plus intelligent qu'eux, alors ils obéissent à l'outil. Le temps d'apprendre à maîtriser un logiciel, un autre voit le jour, encore plus intelligent. Et le petit artiste d'ordinateur n'en finit plus d'apprendre que les machines valent mieux que lui. Sa seule marge de décision (de rebellion?) semble se résumer à : Est-ce que je l'achète ou est-ce que je le pirate ?
Les rares moments où je ne souhaite absolument pas être un consommateur, c'est quand je dessine. Pour cette raison, j'entends ne jamais être ébloui par la complexité des outils que j'essaye d'asservir à mon projet artistique. Lorsque je fais l'artiste, j'exige d'avoir en main des outils simples, primitifs, des outils infiniment plus bêtes que moi. Oui, l'aquarelle n'est pas intelligente et voilà pourquoi je l'aime.