Le chat va perdre la parole, toutes ses réflexions, ses commentaires seront désormais en voix off. En gros, c'est l'histoire d'un chat qui parle qui ne parle plus, il y une pointe de perversité chez
Joann Sfar pour nous pondre des idées pareilles.
Le Malka, c'est le cousin, grisonnant, beau, aventurier bohème, il vient rendre visite à la famille, le Rabbin va devoir passer un examen en français pour pouvoir continuer à exercer et Zlabya pense au mariage.
Ce récit joue sur les moments de doutes, de questionnement sur la place de chacun dans la société, avec un aspect historique discret mais très intéressant sur la situation des juifs en Algérie avant l'indépendance. Et l'impertinence et les questionnements du Chat nous offrent toute une série de réflexions sur notre société, tel le Candide de
Voltaire dont il est une sorte d'incarnation.
Le dessin de
Joann Sfar est toujours assez nébuleux, brut, comme inachevé mais non dénué de détails, d'ornements, de décorations. Il caractérise l'aspect improvisé, aléatoire de cette histoire, comme le scénario qui passe d'une histoire à l'autre, sans but précis, si ce n'est que celui de nous offrir des sujets de réflexions, ceux qui veulent une histoire avec un début et une fin en seront pour leurs frais.
Faut-il y chercher une fable, une leçon, comme dans une fable
De La Fontaine, ou plutôt une simple réflexion sur le destin, sur la nature humaine, c'est un peu tout ça, et c'est déjà beaucoup.