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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A ma grande honte, je ne connaissais pas l'histoire de Chypre. J'avais entendu parler de la partition de l'Ile en 1974, mais je ne savais rien de la guerre civile qui l'avait précédée, des massacres, des échanges de population.

Or, c'est dans ce contexte de déchirement qu'Élif Shafak place l'action de son dernier roman. En 1974, Kostas, un jeune Grec et Dephne, turque, s'aiment d'un amour passionné. Mais ce n'est ni le lieu, ni l'époque pour vivre une relation paisible.

Fin des années 2010. Ada, face au silence de son père sur son passé familial, pousse en classe un long, très long hurlement.

Quant au figuier, emmené de Chypre et planté dans leur jardin anglais, il a, lui aussi, une histoire tourmentée à raconter.

Ce roman, cette histoire dramatique, m'ont à la fois beaucoup appris et beaucoup touchée. Il y a de la beauté dans le tragique. Elif Shafak emprunte son style aux conteurs et a eu la très bonne idée de faire parler dans son livre le végétal autant que les humains, ce qui donne à l'ensemble une touche contemporaine. Lisez-le sans hésiter.
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On est en 2010 et une tempête s'abat sur la capitale anglaise et oblige le trio, Ada une londonienne, sa tante Meryem, une turque et son père Kostas, un grec, à rester enfermés dans leur maison pour la fin de l'année. L'hétérogénéité du groupe et ce confinement forcé, est l'occasion pour la jeune adolescente (suis-je la seule à penser avec un petit calcul qu'elle devait avoir 10 ans alors qu'elle en a 16 ?) à découvrir petit à petit les secrets de l'amour interdit qui a lié ses parents, et comprendre comment sans vraiment appartenir à leur pays natal, sa culture a toujours fait partie de son ADN. le dilemme générationnel des enfants d'immigrés vivant en Occident se demandant si oui ou non ils appartenaient à l'Orient. Ada n'a jamais mis les pieds sur Chypre, et pourtant dans ses veines coule le sang mélangé de ses ancêtres, musulmans et chrétiens.
En effet, l'Ile aux arbres disparus est un voyage vers l'ile de Chypre, où turcs et grecs ont vécu longtemps pacifiquement jusqu'à ce que tout chamboule en 1974, date où une guerre civilo-ethnique éclate, opposant les deux camps. Là, Chypre, l'île de plage, de sables dorés et de soleil devient le théâtre de sang et de violence. Date où, les deux personnages du roman, Kostas et Defne, appartenant à deux mondes différents, et pourtant amoureux, doivent expérimenter la séparation.
Elif Shafak, elle-même exilée est mieux placée pour aborder le sujet de l'immigration et de l'enracinement : « A l'image des cercles de croissance d'un arbre, nous pouvons avoir des attachements locaux et nous sentir globalement connectés au reste de l'humanité » le Temps, samedi 15 janvier 2022. Son livre, sorti en 2021 est un hommage aux innocents assassinés, aux familles expropriées, terrorisées, obligées de dire adieu à leurs enfants portés disparus, sans pouvoir les enterrer dignement et les pleurer pour de bon. La plaie de la perte ne cicatrise jamais !
C'est une ode au dépaysement, mais également, à l'univers végétal et son écosystème, faisant contre toute attente, d'un arbre, un narrateur à part entière ; une sorte d'appel à l'humilité humaine dans un monde insensible, violent, guidé par la haine dans la majorité du temps ; une invitation à abandonner son égocentrisme et porter un nouveau regard sur les autres espèces.
L'idée originale et intelligente de donner la parole à un arbre, le figuier enveloppé dans un tissu et emporté clandestinement dans les valises de Kostas et Defne avec le grand soin nécessaire pour le ré-enraciner dans une terre qui n'est pas la sienne - a pris forme lorsque l'autrice elle-même s'était demandé sur ce qu'elle aurait pu emmener, dans son voyage sans retour, lorsqu'elle a quitté Istanbul.
Elle avoue plus tard, que faire parler le figuier, un oeil extérieur, lui permettait de parler du conflit chypriote sans tomber dans le nationalisme. Elle peint brillamment ce figuier comme le témoin d'affinités et d'atrocités, remontant sa mémoire, partageant dans un style nostalgique et romantique, ses souvenirs et faisant part de ses réflexions.
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Un figuier qu'on enterre dans le sol londonien pour le protéger du froid de l'hiver, une ado qui hurle sa douleur en pleine salle de classe, ainsi commence ce roman où alternent les points de vue des hommes et de l'arbre.
2 lieux : Londres et Nicosie, capitale de Chypre traversée par une frontière qui séparera le couple d'amoureux Kosta le grec et Delph la turque pendant une vingtaine d'années.
Le roman montre les douleurs de l'exil et l'importance de la transmission pour éviter les traumatismes liés aux séparations.
Arbres et humains appartiennent au même monde à protéger.



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Grande amatrice des romances historiques, l'intrigue m'a tout de suite séduite : une histoire d'amour impossible pendant la guerre civile de Chypre, et l'occasion de découvrir un pan d'histoire que je ne connais pas… Avant même sa sortie, le 12 Janvier dernier, j'étais déjà embarquée par les mots d'Elif Shafak. Et qu'on se le dise, cela m'a sans doute desservie : moi qui m'attendais à un vrai coup de coeur comme bon nombre de lecteurs, j'en ressors plutôt mitigée. C'est même une petite déception.

Si le côté historique de l'intrigue est prenant, la narration du figuier génialissime et originale, et que certains passages sont rythmés par une plume lyrique et vibrante, l'ensemble ne m'a pas comblée.

L'histoire d'amour est bien là, belle et romantique mais pas assez épaisse. Les personnages sont plaisants, mais au final peu attachants - voire pour certains, insupportables. L'alternance passé/présent est intéressante mais manque de liens et de profondeur. Bien que l'on voyage à Nicosie, que l'on découvre Chypre, son histoire tragique, sa culture et ses traditions, bien que l'on redécouvre une nature vibrante, sensuelle, magique, qui parvient à nous faire voyager, le roman reste fortement inégal, trop peu creusé.

Malgré 400 pages de lecture, ce joli roman, plaisant à lire au demeurant, manque pourtant de densité, et s'éparpille. Peut-être que j'en attendais trop ? Sans être ma pire lecture de 2022, c'est en revanche ma première vraie déception, par rapport au coup de coeur que j'attendais.
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Dans les années 2010, Ada, jeune lycéenne se pose des questions sur les familles de ses parents dont elle ne sait rien. En 1974, à Chypre, Defne et Kostas tombent amoureux alors que la guerre civile qui arrive les place dans des camps opposés.

Je n'avais jamais lu de roman de cette auteure, dont j'avais malgré tout entendu de bonnes critiques. Et je n'ai pas été déçue ! J'ai beaucoup aimé l'histoire et les différentes voix qui la racontent (notamment le figuier, élément original et intéressant du récit). de plus, je ne connaissais pas grand-chose de Chypre, c'était donc instructif, tout en restant à la fois facile à lire et prenant !
Une très belle découverte !
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Une très belle lecture ! le récit d'une touchante histoire d'amour, et de l'histoire d'un pays. J'ai aimé la structure du roman, l'alternance des points de vus et des chapitres.L'écriture unique et sublime. Un très beau livre vraiment touchant, mais malheureusement inégal. L'autrice m'a perdu à plusieurs reprises, et d'autre fois m'a subjugué par la beauté de son propos.Ça m'a donné envie de lire d'autres livres d'elles qui sont peut être moins inégaux.
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J'ai été emportée par la poésie de ce roman. J'ai beaucoup appris, notamment sur la Chypre et la nature. L'humanisation du figuier (ou devrais-je dire "de la") était très bien pensé ; cependant cela était peut-être un petit peu long sir ses points de vue, mais la plume de l'autrice a su me faire apprécier tout le reste.
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Entre histoire d'amour, histoire de famille, Histoire avec un grand H, histoire d'un pays et histoire d'un figuier heureux, Elif Shafak vous fera voyager. C'est par un cri que le récit débutera, transmettant le poids de l'héritage, des peines ainsi que de l'amour. L'autrice vous entraînera entre le passé et le présent. La force de ce roman tient de sa polyphonie : de cette jeune adolescente, marquée par la mort de sa mère, à la prose de ce figuier ancestral. C'est aussi la voix de deux adolescents amoureux, marqués par des histoires de famille et de religions tel Roméo et Juliette, qui résonnent tout du long.

Une poésie qui vous fera découvrir les dessous de la magnifique île de Chypre.
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On ne tombe pas amoureux pendant une guerre civile. C'est ce qu'aurait dû se dire Kostas et Defne en 1974 alors que Chypre était en proie aux heures les plus sombres de son histoire et que Kostas est grec alors que Defne est turque.
Une très beau roman sur l'exil, l'amour et l'histoire trop méconnue et occultée de l'île de Chypre.
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Je referme ce roman avec la furieuse envie de prendre le premier avion pour Nicosie à Chypre ! de me rendre directement au Figuier Joyeux, cette auberge tenue par Yourgos le grec et Yousuf le turc, qu'ils me servent des figues rôties à la fêta et au miel. Ils prendraient place à côté de moi et on tendrait l'oreille vers le figuier qui nous raconterai l'histoire de Nicosie. L'histoire de ces chypriotes grecs et turcs qui vivaient ensemble jusqu'à que ligne verte de la guerre civile les sépare. Plonger encore dans cette année 1974 (année de ma naissance) et écouter l'histoire d'amour entre Defne, la turque rebelle et Kostas, le grec sensible.
J'aimerais encore revenir en 2010 à Londres, m'asseoir dans la chambre d'Ada, leur fille de 16 ans, parler avec elle de ce cri hurlé en classe pendant 58 secondes sans interruption, lui dire qu'elle n'est pas folle et que ça va aller ! Et puis je prendrais un croque supplémentaire de baklavas turcs de Merieme, je noterai ses dictons et ses recettes de cuisine.
Ce roman est une ôde à la nature en général et aux arbres en particulier savamment entremêlés dans le roman. On y apprend beaucoup, aussi bien quand le figuier prends la parole mais aussi sur les exilés, ceux qui ne peuvent oublier et ceux qui font tout pour ne pas se souvenir, on apprend sur les migrations animales (et c'est un enchantement) et humaine (et c'est un déchirement).
Une fois de plus, Elif Chafak, a réussi à m'emmener avec elle, m'a offert un plaisir de lecture certain, m'a attaché à ses personnages ! Quel talent, mais quel talent !
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