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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« Les humains croient savoir avec certitude où s'arrête leur être et où commence celui de l'autre. […] Les arbres ne se nourrissent pas de telles illusions. Pour nous, tout est relié. »

D'une certaine façon, ce sont ces ramifications qu'Elif Shafak déploie par « segments brisés » à travers plusieurs histoires qui cohabitent et alternent. L'une d'elles se déroule à Londres en 2010 avec les préoccupations d'une jeune adolescente dont la maman vient de décéder et qui a grandi dans une sorte d'omerta autour de cette autre île, Chypre, dont ses parents sont originaires. Une autre se déroule à Chypre et commence en 1974, en pleine guerre civile, avec l'amour interdit de ses parents. Une autre encore, dévoile les observations d'un figuier sur son environnement et les agissements des hommes.

Dans l'ensemble, il s'agit d'une lecture plaisante mais en ce qui me concerne, inégale. Les passages relatifs à Ada en 2010, par exemple, n'ont pas véritablement réussi à capter mon attention. J'en attendais plus, étant donné le contexte.
De plus, les personnages, quoiqu'attachants et remplis d'humanité, m'ont également paru manquer d'épaisseur. A l'exception toutefois du figuier. Cet arbre apporte un souffle un brin holistique aux évènements. C'est le maillon fort de la chaine. Il observe son environnement avec distance, tendresse, mélancolie aussi, et véhicule un message dont les hommes devraient un peu plus s'inspirer en arrêtant de se croire « supérieurs à toutes les formes de vie passées ou présentes. » Evidemment, il faut accepter le principe qu'un arbre puisse penser, raisonner, comprendre le langage des hommes, et même lire, ce qui peut être déroutant au début.

L'île aux arbres disparus aborde en toile de fond la fracture entre Chypriotes grecs et turcs, loin d'être cicatrisée, mais il s'agit avant tout, selon moi, d'un livre sur le poids et la force des racines : celles que l'on transporte avec soi quand on est contraint à l'exil, celles, intergénérationnelles, que l'on transmet ou refuse de transmettre à ses enfants, celles qui restent enterrées, celles qui unissent ou désunissent, celles qui, d'une manière ou d'une autre, qu'on le veuille ou non, nous relient…
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J'ai failli abandonner ce livre en cours de route. J'avais appris que la coutume d'nterrer les figuiers était pratiquée (de moins en moins) par les émigrants du sud contraints d'habitant un pays du nord. je connaissais le drame de Chypre par un remarquable livre photographique. Et puis sa construction m'a plu, Cette histoire d'amour contrariée entre une turque et un grec n'est pas mièvre. le fait de donner la parole au figuier est belle. La personnalité d'Elif Shafak a fait le reste. Un CV à faire palir beaucoup de gens, une sensibilité convaincante et le drame d'une femme turque qui vit à Londres tout en continuant à écrire en turc et an anglais. Une belle personne m'a-t-il semblé. Je suis allée jusqu'au bout et je recommande ce livre à ceux qui aime les livres simples mais profonds.
Lien : https://www.lesmotsjustes.org
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Ce livre m'a été recommandé et prêté par une amie grande lectrice. Nous avons souvent des coups de coeur littéraires communs, mais cette fois, elle a été beaucoup plus enthousiaste que moi. En effet, je termine cette lecture avec un sentiment assez mitigé. L'histoire centrale m'a bien plu, mais j'ai quand même eu du mal à entrer dans le récit, à cause, je pense, des allers-retours permanents entre les narrateurs et les lieux et époques. Des chapitres assez courts se succèdent et à chaque fois, on change soit de narrateur, soir de lieu et d'époque, ce qui casse un peu le rythme de l'intrigue.

Au final, j‘ai quand même été entraînée dans cette belle histoire d'amour entre Dephne et Kostas, une Turque et un Grec vivant à Chypre. Leur amour naît en cachette pendant leur adolescence en 1974, les deux communautés étant en rivalité, puis en guerre, sur l'île. On découvre leur histoire à travers les yeux d'Ada, leur fille, adolescente de 16 ans qui vit à Londres à la fin des années 2010 avec son père, peu après le décès de sa mère Defne. Un incident survenu au lycée l'amène à chercher à mieux connaître l'histoire de ses parents, et à travers ces questionnements, l'histoire de l'île de Chypre et des communautés qui la peuplent.

Dans ce récit, l'auteure aborde de nombreux thèmes, presque trop pour un seul roman : l'amour impossible, le poids des secrets de famille, les relations familiales, l'histoire de Chypre et des communautés truques et grecques, les traditions de ces peuples, la religion, l'adolescence, les discriminations en tout genre, l'écologie et plus particulièrement la vie secrète des arbres, les relations à l'heure des réseaux sociaux…C'est foisonnant, mais j'ai trouvé certaines digressions longues et décalées par rapport à l'histoire principale. Même si les analogies entre la vie des arbres et celle des hommes sont intéressantes, l'auteure les rend supérieurs aux humains en leur conférant une sagesse universelle qui tend, selon moi, à transformer certaines parties du roman en « manuel philosophique pour vivre en paix en prenant les arbres pour modèle en général, et le figuier en particulier »

Lien : https://deslivresetmoi72.wix..
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Des passages certes très intéressants sur les arbres, figuiers, caroubes... et les divisions sanglantes de Chypre entre Turcs et Grecs. Les parents de l'héroïne qui vit à Londres avec son père sont un mariage "mixte" entre une Turque et un Grec et leur histoire est narrée avec force péripétie.
J'ai trouvé cela un peu long, tout en appréciant la mine d'informations sur les cultures différentes et le ton allègre du récit.
Pour mon goût personnel, cent pages de moins auraient allégé l'édifice.
Mais je suis surement très mauvaise juge des grandes qualités de cette auteure reconnue.
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On découvre l'histoire de Chypre certainement peu connue qui est plutôt dure et malheureuse. Malgré ces faits historiques intéressants à apprendre ainsi que de très jolies chapitres sur la vie des arbres, je n'ai pu rentrer dans l'histoire et n'ai pu ressentir les personnages. J'étais un peu déçue de cette lecture.
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Dans ce roman sur le déracinement, trois histoires, la « contemporaine » qui nous emmène à Londres à travers le cri d'Ada, adolescente de seize ans qui vit avec son père Kostas. La jeune fille porte inconsciemment les douleurs du passé de ses parents exilés. Il y a l'histoire d'avant, celle de ses parents, lui un garçon grec et elle, Defne, une jeune femme turque. L'amour qui les unit dans le Chypre de 1974, les cimetières pour bébé et la tragique disparition de leurs amis homosexuels Yusuf et Yiorgos qui tenaient le Figuier Heureux où ils se retrouvaient. Il y a aussi l'histoire la plus improbable, celle du figuier, cet arbre témoin de la vie humaine, de la migration des oiseaux et de l'exil des âmes arrachées à leur terre, de l'extrémisme des hommes.
La plume d'Elif Shafak est belle et poétique, mais c'est la construction du roman, la multiplicité des narrateurs qui m'a perdue. J'aurais aimé suivre uniquement la voix de Kostas et Defne, leur histoire d'amour douloureuse, dangereuse à travers les kilomètres et les années parcourus.
Une écriture sensible pour un roman sur un pan de l'histoire que je ne connais pas mais qui ne fut pas un coup de coeur.
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