C'est le premier livre que je lis de
Elif Shafak.
Etant d'origine turc comme l'auteure et ayant entendu vaguement parlé de son succès, je me suis laissé tenté par ce livre.
D'abord j'ai beaucoup aimé les deux histoires qui se racontent en parallèle, l'une dans le présent dans la vie de Ella, et l'autre au XIIe s entre Rumi et Shams, deux hommes de foi. J'étais content de switcher tantôt dans l'une et tantôt dans l'autre piqué de curiosité dans chacune d'elle.
Le livre se lit assez facilement, par enchaînement de petit chapitre de quelque pages, se terminant chaque fois par un petit suspens. Grâce aux différents narrateurs, Shafak nous fais voyager d'un point de vue à l'autre.
Le style est assez fluide, ni trop enfantin, ni trop complexe, je dois avouer que la traduction à l'air réussi.
En revanche c'est loin d'être un livre religieux, que les lecteurs en prennent conscience. Parfois le mysticisme en devient même blasphématoire du point de vue islamique (exemple : quand le derviche lit le futur dans la paume de la main ou quand il a le don de voir à travers les portes ect). Et certain diront que "c'est un doux blasphème", me concernant c'est de la fiction.
Bref du moment où on le lit comme une fiction et que l'on est conscient que ce livre à rien de religieux je dirai pourquoi pas...
Autre point que je n'ai pas apprécié est qu'on a le sentiment que l'auteure nous montre sa sympathie ou devrais-je dire son appartenance pour le soufisme (pas de l'islam) au travers sa romance, qui pour celui qui a un minimum de connaissance théorique se rendra compte des aberrations parfois énorme.
On a l'impression parfois de lire, "les gentils soufi au pays des musulmans ignorant".
Attention pour ce qui l'on pas lu :
On voit a un moment Ella fantasmer de tromper son mari alors sensé être en cheminement spirituel...
De plus elle n'est plus elle même , on a le sentiment qu'elle entre dans une secte et qu'elle se perd plutôt que de se trouver.
Marié, elle ira rejoindre son ami soufi dans sa chambre d'hôtel au nom de l'amour.
Pour finir par quitter son mari et ses enfants sans trop savoir ce qu'elle veut.
Comme dirait Booba "c'est pas halal tout ca, c'est pas halal".