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4,28

sur 1472 notes
Ce livre est une merveille, de par sa structure : un livre dans un autre livre avec des narrateurs différents, et, un message d'amour universel véhiculé à chaque page.

Nous suivons Ella, femme au foyer de quarante ans, blasée de tout. Elle obtiens un petit poste dans une maison d'éditions où on lui confie la lecture d'un livre "Doux Blasphèmes". A partir de cet instant, sa vie, ses conceptions vont radicalement changées… bref, elle va se mettre à vivre et non plus à survivre.

Le récit est d'une beauté saisissante avec un message d'amour, de tolérance asséné à chaque page... mais de manière simple, évidente et toute en douceur. Les personnages sont attachants par leur complexité alors qu'ils cherchent tous un idéal allant vers la simplicité.
Bref, comme dit plus haut... j'ai fait traîné ce roman juste pour le plaisir de savourer les règles de Shamz, la pureté des sentiments... Un vrai bonheur et un véritable message de paix entre les peuples.
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"Pendant quarante ans, la vie d'Ella Rubinstein avait été un plan d'eau tranquille". Une vaste demeure de style victorien dans le Massachusetts, un époux qui gagne beaucoup d'argent, trois enfants gâtés et ingrats... bref, Ella a tout de la "desperate housewife" qui n'existe que dans les soins qu'elle apporte à sa famille. Tout va changer le jour où un agent littéraire lui propose de rédiger une note sur un manuscrit. "Doux blasphème" a été écrit par un mystérieux A. Z. Zahara. L'histoire se déroule en Turquie, au XIIIème siècle, et romance la rencontre entre Shams de Tabriz, un derviche peu conventionnel, et Rûmi, un prédicateur renommé en Orient. "Parce que c'était moi, parce que c'était lui", cette rencontre prédestinée va porter ses fruits : Shams va bousculer les convictions de Rûmi, l'initier au mysticisme islamique et l'encourager à écrire de la poésie. Rûmi est aujourd'hui considéré comme un des plus grands poètes musulmans et il a profondément influencé le soufisme. Les considérations philosophiques et religieuses du roman trouvent un écho particulier chez une Ella en pleine crise existentielle. Elle entame une correspondance avec l'auteur...

Le récit est composé de chapitres tirés du manuscrit de "Doux blasphème" qui alternent avec ceux consacrés à la vie d'Ella, huit siècles plus tard. Avouons-le, les chapitres "contemporains" sont mièvres et attendus. Par contre, ceux consacrés à Shamz et à Rûmi sont intéressants en ce qu'ils lèvent un voile sur le mysticisme islamique. le livre permet de découvrir le soufisme, une démarche spirituelle qui cherche à atteindre la fusion avec Dieu. Cherchant à se libérer des règles conventionnelles, le mouvement rencontre l'opposition de l'orthodoxie islamique. A cette époque, l'Asie mineure est ouverte aux diverses cultures et religions mais reste exposée aux violences des invasions mongoles et des croisades. le lecteur pourra également méditer une des maximes tirées des "Quarante Règles de la religion de l'amour" de Shamz (par exemple : "Ce monde est comme une montagne enneigée qui renvoie votre voix en écho. Quoi que vous disiez, bon ou mauvais, cela vous reviendra").

"Soufi mon amour", s'il est noyé dans l'eau de rose, est une introduction légère et utile au mysticisme islamique et une porte d'entrée à l'oeuvre du poète Rûmi.
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Un roman à deux histoires, celle de la rencontre de Rûmi et Shams de Tabriz au 13ème siècle, et celle d'Ella, américaine dont la lecture d'un manuscrit contant la rencontre des deux penseurs va changer la vie.
C'est un texte empreint de poésie et de sagesse dont la lecture est apaisante.
Les quarante règles de Shams notamment sont particulièrement intéressantes et sources de réflexion.
J'ai appris beaucoup de choses sur l'islam et le soufisme, et on a également quelques aperçus de l'histoire du Moyen-Orient.
Un roman intéressant donc, je ne mets toutefois pas plus de 4 étoiles car j'ai trouvé les histoires d'amour beaucoup trop faciles et de ce fait peu réalistes.
Une lecture douce et instructive, qui me donne envie de découvrir les autres ouvrages d'Elif Shafak.
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Je ne suis pas aussi enthousiaste que certains commentateurs sur ce site : la romance entre Aziz et Ella, intercalée dans le fil du récit, ne m'a pas emballée (trop de banalité, et trop de pathos -prévisible- pour la fin... mais ce n'est que mon avis, évidemment critiquable).
J'ai néanmoins beaucoup aimé ce roman, dont je viens de finir la lecture.
C'est un beau livre, plein de sagesse et de lumière, l'un de ces livres qui font du bien en ces temps tourmentés de matérialité à outrance, de bêtise triomphante et d'intolérance.
Il ouvre par ailleurs un accès agréable et documenté à la spiritualité soufie et à l'un de ses maîtres, Rumi.
Du coup, il m'a donné envie de relire le Mathnawî (dont sont extraits tous les passages en italique de Soufi mon amour), ainsi que "Le Livre du Dedans" et "La Conférence des Oiseaux".
Avis aux amateurs, curieux peut-être, comme je le suis, de mieux connaître Shams : les éditions du Cerf ont publié en octobre dernier "La Quête du Joyau" qui rassemble (pour la première fois en français) tous les textes de son enseignement, collectés par ses élèves et disciples...
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C'est une histoire d'amour au sens des romans Halerquin et, comme telle, ça n'aurait pas beaucoup d'intérêt… Mais il y a le roman dans le roman et l'intrigue amoureuse n'est en fait que le prétexte pour nous faire entrer dans une autre histoire d'amour, celle-là beaucoup moins ordinaire. Même si l'autrice romance les parties les moins documentées, il s'agit d'une histoire vraie qui s'est passée au XIIIe siècle entre le derviche errant Sham de Tabriz et Rumi, le docteur de la loi coranique devenu poète. Le roman, très érudit, n'est qu'une façon d'entraîner le lecteur à s'approcher de la sagesse des soufis, d'en appréhender les quelque 40 règles élaborées par Sham de Tabriz qui nous montrent un islam très éloigné de celui que caricaturent aujourd'hui Daesh et ses partisans. Les allers-retours entre le présent et le passé, le Massachusetts et le Moyen-Orient sont faciles à suivre, les personnages, même s'ils sont nombreux, faciles à identifier et chacun joue un rôle essentiel dans un récit qui m'a initiée au mysticisme soufi, tout en passant un bon moment de lecture. (Même si j'ai un intérêt pour les religions orientales et le mysticisme, je ne suis pas sûre que ce intérêt soit assez grand pour m'amener à lire les textes sacrés pour m'en faire un meilleure idée...)
J'ajoute donc une goutte d'eau à un océan de critiques positives d'un livre vendu à plus d'un demi-million d'exemplaires et traduit dans de nombreuses langues. Et je me promets, bien sûr, de revenir à cette autrice prochainement…
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Amis babelionautes ! attention chef d’œuvre absolu ! "The" Pépite d'OR +++...
Courrez l'acheter ! Je ne vous dévoilerai rien à part vous dire ..une histoire d'amour Gigantesque, simplissime d'habileté, d 'intelligence... bref histoire d'amour contemporaine où douceur et bienveillance sont les maîtres absolus de ce beau roman. ça fait Rêver !!!!

Un voyage dont on ne revient pas, un vrai tapis volant.. vers l'amour de l'autre, qui mène aussi à soi même, la sagesse , le soufisme, un roman presque un "cousin" de Frédéric Emmanuel Schmitt avec "Monsieur Ibrahim et les Fleurs du Coran "
Une aventure rafraichissante, un baume de bien être, ..un livre "oasis" qui fait du bien, qui résonne encore longtemps après avoir lu la dernière page !
Un livre à garder sur soi, et à distiller comme un parfum, comme une trainée de poudre.....!du bouche à oreille, allez- y !
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La vague de longtemps retirée, sur la plage abandonnée j'écrirai ces mots : j'aime beaucoup l'écriture d'Elif Shafak. Une fois encore j'ai plongé dans un nouveau rêve éveillé. Quelle conteuse ! Un mois après j'ai toujours un derviche tourneur qui danse dans les limbes de mon cerveau.


Tellement ébloui par l'éléphant blanc de L'architecte du Sultan, j'avais décidé l'achat de ce livre-ci dont je dirai peu sauf son parfum puissant d'amour absolu, d'amour universel. Longtemps en attente sur une étagère, oui faire traîner le plaisir ; mais un beau matin, j'eus au réveil la voix d'une Portugaise dans l'oreille : maintenant ça Soufi, mon amour ! Comment dès lors ne pas tirer le livre de sa léthargie ?
"Vous pensez que je suis pieux. Je ne le suis pas. Je suis spirituel. C'est différent." p.199


De sa façon d'écrire, elle nous dit ceci : "Prose ou poésie, les mots accourent vers moi et me quittent aussi soudainement, comme un vol d'oiseaux migrateurs. Je ne suis que le plan d'eau où ils se reposent, en route vers des terres plus chaudes." p.459


Quant à la lecture : "Il y a quatre niveaux de discernement. le premier est la signification apparente, et c'est celle dont la majorité des gens se contentent. Ensuite c'est le batn - le niveau intérieur. le troisième niveau est l'intérieur de l'intérieur. le quatrième est si profond qu'on ne peut le mettre en mots. Il est donc condamné à rester indescriptible."
C'est pourquoi je vous laisse avec un autre poète qui sans même le savoir nous parle de la rencontre au 12ème siècle du poète Rûmi avec le plus célèbre derviche du monde musulman.

https://www.youtube.com/watch?v=MO5d3cyZBLA


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Je vais aller à contre-courant de l'opinion générale : mon avis est très mitigé sur ce livre. Cela fait des années que mon épouse m'oriente vers ce livre, elle qui vénère le personnage de Shams. Ma curiosité a fini par être piquée au vif. Hélas, je n'ai peut-être pas la même sensibilité qu'elle pour le mysticisme et le soufisme.

Je ne retiendrai de ce livre que les « 40 règles de vie » établies par Shams. Elles parlent d'amour, d'égo, du moment présent, détachement avec le matériel, etc…Elles sont, somme toute, assez classiques, mais intéressantes à lire de temps à autre comme piqure de rappel, même si je trouve l'usage du mot « règles » inapproprié car bien des gens vivent heureux sans spiritualité ni religion. Personne ne détient de vérité absolue dans la quête du bonheur. Je les aurais plutôt qualifiées de « Conseils » ou « Recommandations ».

Le reste du livre est pour moi une compilation d'incompréhensions et de contradictions.

Il y a tout d'abord l'amourette d'Ella avec Aziz. Je n'ai pas saisi le message derrière ? Aziz dit dans une lettre au tout début de leurs échanges de courriel : « Pour qu'une nouvelle expérience voie le jour, il faut que de plus anciennes s'estompent ». Est-ce une suggestion pour quitter son foyer, sa famille, ses enfants et en démarrer une nouvelle avec lui ? Ella n'était pas heureuse (apparemment elle ne s'en rendait même pas compte). Mais la seule solution est de quitter sa famille? Laisser tomber ses enfants au nom de l'amour ? Et de quel amour ? Celui de Dieu (et donc une paix spirituelle) ou celui d'un amant ? N'y a-t-il vraiment pas d'autres choix ?

Quid aussi des pouvoirs de Shams ? Il peut voir à travers les portes. Il est aussi diseur de bonne aventure. Il ne rêve pas mais reçoit des messages divins. Kymia, son épouse éphémère, peut voir les morts et leur parler. On nage en plein délire fantastique.

Ce même Shams se dit soufi et conjure les autres à tuer leur égo. Pourquoi se met-il en colère ? N'a-t-il pas repoussé son épouse Kymia ? Ne lui a-t-il pas dit qu'elle le déçoit en l'exhortant à sortir de sa chambre sous prétexte qu'elle désirait un rapport avec lui ?

Je pense qu'Elif Shafak a voulu nous décrire Shams comme étant une conscience et non pas un être. Tentative avortée pour ma part. Un derviche errant qui va et vient au gré de ses envies sans se soucier des conséquences de ses actes sur les personnes qui l'aiment. Je ne vois pas où est l'amour là-dedans. Cela s'apparente plutôt à de l'égoïsme.
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C'est le premier livre que je lis de Elif Shafak.
Etant d'origine turc comme l'auteure et ayant entendu vaguement parlé de son succès, je me suis laissé tenté par ce livre.

D'abord j'ai beaucoup aimé les deux histoires qui se racontent en parallèle, l'une dans le présent dans la vie de Ella, et l'autre au XIIe s entre Rumi et Shams, deux hommes de foi. J'étais content de switcher tantôt dans l'une et tantôt dans l'autre piqué de curiosité dans chacune d'elle.
Le livre se lit assez facilement, par enchaînement de petit chapitre de quelque pages, se terminant chaque fois par un petit suspens. Grâce aux différents narrateurs, Shafak nous fais voyager d'un point de vue à l'autre.
Le style est assez fluide, ni trop enfantin, ni trop complexe, je dois avouer que la traduction à l'air réussi.

En revanche c'est loin d'être un livre religieux, que les lecteurs en prennent conscience. Parfois le mysticisme en devient même blasphématoire du point de vue islamique (exemple : quand le derviche lit le futur dans la paume de la main ou quand il a le don de voir à travers les portes ect). Et certain diront que "c'est un doux blasphème", me concernant c'est de la fiction.
Bref du moment où on le lit comme une fiction et que l'on est conscient que ce livre à rien de religieux je dirai pourquoi pas...

Autre point que je n'ai pas apprécié est qu'on a le sentiment que l'auteure nous montre sa sympathie ou devrais-je dire son appartenance pour le soufisme (pas de l'islam) au travers sa romance, qui pour celui qui a un minimum de connaissance théorique se rendra compte des aberrations parfois énorme.

On a l'impression parfois de lire, "les gentils soufi au pays des musulmans ignorant".

Attention pour ce qui l'on pas lu :

On voit a un moment Ella fantasmer de tromper son mari alors sensé être en cheminement spirituel...
De plus elle n'est plus elle même , on a le sentiment qu'elle entre dans une secte et qu'elle se perd plutôt que de se trouver.
Marié, elle ira rejoindre son ami soufi dans sa chambre d'hôtel au nom de l'amour.
Pour finir par quitter son mari et ses enfants sans trop savoir ce qu'elle veut.
Comme dirait Booba "c'est pas halal tout ca, c'est pas halal".
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Elif Shafak maîtrise l'art de raconter des fictions ancrées dans la vie à travers différents scénarios et une multitude de personnages.
Elle introduit les notions de base et les règles du soufisme de manière accessible et la narration simple et parfaitement orchestrée titille la curiosité.
Elle aborde la dimension existentielle et philosophique de la place de l'amour dans nos vies, dans nos cultures et dans nos âmes. L'amour que nous devons aller chercher au plus profond de nous-mêmes et qui est capable de tout changer, nous changer, tout conquérir, tout vaincre.

Elle insiste sur les difficultés qui rencontre le coeur humain, perpétuellement en conflit avec lui-même mais surtout avec les passions qui l'animent.

Si certains passages sont très simplistes et presque mièvres par leur prétention de vérité absolue, je salue tout de même la maîtrise de la structuration du roman, ainsi que le rôle des personnages qui s'imbriquent bien dans ce puzzle afin de délivrer le message que l'auteure souhaite véhiculer.

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