AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur J'ai péché, péché dans le plaisir (24)

La Tortue se dit devant les larmes de Forough que c'est ce qu'ils n'ont pas compris, tous ceux qui détournent les yeux de la réalité de Forough, qui la cachent derrière des paravents de traumas, qui préfèrent l'imaginer en souffrance de fils alors qu'elle était en exigence de destin, ils ne comprennent pas que c'est pour cela que Forough est une artiste et qu'ils ne sont que des gratte-papier : par la force de ses choix de vie, par la radicalité de ses sacrifices, Forough veut avant tout laisser une trace. Appelez ça de la prétention, de la folie, mais c'est parce qu'elle veut être une grande poète, parce qu'elle veut être un nom que l'Histoire retiendrait précieusement, parce qu'il y a effectivement un avant et un après Forough Farrokhzad que toute cette armée de justificateurs, de demi-admirateurs, de fossoyeurs de vérité éprouve le besoin de rappeler le sacrifice du fils et la souffrance béante de l'inconsolable Forough. C'est pour se rassurer de n'être pas aussi grands qu'elle : eux ont gardé leurs enfants, ne les ont pas abandonnés, eux ont été de bons parents - ce qui explique qu'ils sont de mauvais poètes.
Commenter  J’apprécie          20
S'anéantir pour écrire, s'anéantir pour renaître.
Commenter  J’apprécie          20
Marie n’a jamais ressenti de désir de soumission, elle n’a jamais imaginé sombrer dans son propre corps, n’être plus qu’un soupir qui espère la main qui le rudoie. La jouissance qu’elle rencontre est totale. Le lendemain, Marie ne tient pas debout et s’alite. Bernstein est inquiet et fier. Marie est brisée mais en attente. Une porte s’ouvre sur une sensualité jusqu’alors inconnue, où chaque rencontre la laisse marquée des stigmates douloureux de l’amour, elle s’engage dans une relation totale d’où toute appréhension est évacuée.
Après avoir été adorée par des amants qui craignaient son corps comme un désaveu de l’idéal inatteignable, Marie découvre un homme qui n’attend que son cri, que son corps nu, que son désir de s’oublier, elle et sa perfection, dans des bras qui n’espèrent et n’aiment que le réel. Marie quitte le lit de Bernstein comme une cure de jouvence. Elle se sent puissante. À l’horizontale elle est soumise, à la verticale leur complicité intellectuelle et artistique est totale. (p. 142/143 – sur Bernstein)
Commenter  J’apprécie          10
Qu'elle soit sage et enfermée, enthousiaste et vivante, vertueuse et silencieuse ou excentrique et franche, elle finira toujours à terre. Elle n'a que trop regardé la vie à travers les limites des fenêtres. Elle enjambe la fenêtre, elle se laisse tomber dans l'herbe, et après un regard vers ce qui a été , elle s'éloigne sans amertume. Elle hésitera encore, regrettera parfois, souffrira régulièrement comme ceux qui ont choisi de prendre le risque de vivre, mais elle n'aura plus jamais de ces excès de vertu masochiste. Forough Farrokhzad vient de choisir sa vie.
Commenter  J’apprécie          10
La solitude des femmes orientales est un désastre civilisationnel.
Commenter  J’apprécie          10
Fin de la première partie. Trois personnages souffrent de frustrations, de carcans sociaux, de sacrifices. Trois personnages acceptent pourtant la réalité. Trois ? Non, Marie n'a pas dit son dernier mot. Elle a l'intention de la tordre, cette réalité qui lui résiste. Le bonheur est un choix, se répète-t-elle. Le bonheur est à ma mesure. Fille de son père ne s'avoue jamais vaincue.
Commenter  J’apprécie          10
Elle a l'intention de la tordre, cette réalité qui lui résiste. Le bonheur est un choix, se répète-t-elle. Le bonheur est à ma mesure.
Commenter  J’apprécie          10
A défaut de calquer sa vie de Marie, Forough écrit en vers sa vie idéale. Faute de pouvoir sortir manger un morceau, avec les odeurs de l’amour sur leur peaux, peut-être même auraient-ils ri en public, comme rient les amants après le sexe, quand ils sont projetés dans le monde réel et qu’ils se sentent si supérieurs dans leur jouissance qui s’éternise. Dans un monde où la chair n’est pas réduite au péché…..Mais en Iran, à Téhéran ou ailleurs, elle tresse des poèmes pour raconter ce qui aurait pu être, elle enchaine les vers pour compenser l’absence d’une vie au grand air, d’une vie où coucher avec un homme ne vous condamne pas. Si la poésie de Forough pue tellement la chair, c’est qu’elle est palliative au sexe proscrit. (p. 20)
Commenter  J’apprécie          00
Ainsi avancent les Hommes fixés sur un horizon inatteignable, incapables de mesurer leurs forces, portés seulement par un irrépressible besoin d'être aimés.
Commenter  J’apprécie          00
En guérissant de son père, elle aurait encore dû se consoler de sa mère, de ses frères et sœurs, de la société, des intellectuels, de l'Iran. Mais peut-on seulement guérir de son pays natal ?
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (263) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les écrivains et le suicide

    En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

    Virginia Woolf
    Marguerite Duras
    Sylvia Plath
    Victoria Ocampo

    8 questions
    1744 lecteurs ont répondu
    Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

    {* *}