♫ La Mère, voici le temps venu, D'aller prier pour notre salut, le Sans-Nom est revenu ♪
♪ le Saint, tu peux garder ton vin ♪ Ce soir, on boira notre chagrin ♪ le Sans-Nom est revenu ♪
♫ Toi la reine Sabran, Tu peux sortir tes dents ♪ Les dragons sont revenus ♪
La première chose qui a attiré mon oeil sur ce roman, c'est sa magnifique couverture ! Une oeuvre d'art. La 2ᵉ c'est que ce roman était best-seller du New-York Times puis j'ai lu la mention "Mérite d'avoir autant de succès que GOT". Allez hop, vendu !
N'est pas
Georges R.R. Martin qui veut… Si l'univers développé par l'auteur est riche, si ses personnages sont nombreux, si les femmes sont mises en avant et si on a des intrigues de pouvoir, on est loin tout de même des intrigues étoffées de GOT, de ses personnages marquants et de ses salopards flamboyants !
Le début du roman fut assez laborieux, je ramais entre les différentes régions de l'Est et de l'Ouest, face à tous les personnages et les 300 premières pages ont été lues à la vitesse d'un escargot asthmatique, ce qui est rare chez moi, étant donné que j'ai dévoré des pavés de plus de 600 pages en deux jours à peine.
Pour que je préfère regarder une rediffusion de "Petits meurtres en famille" (que je connais) au lieu de lire ce pavé, est un signe qui ne trompe pas : je m'y ennuie ! Pour que je préfère aller repasser mon linge, moi qui déteste ça, c'est un encore plus un signe qui ne trompe pas : je m'emmerde ! L'introduction est fort longue et sans des moments un peu plus excitants, je pense que j'aurais été voir ailleurs.
Certes, il fallait présenter l'univers dans lequel nous allions évoluer, mettre tout en place, mais il y avait peut-être moyen de le faire moins long ou de mieux incorporer ces moments creux dans le récit général, au fur et à mesure. le récit est dense, on suit plusieurs trames scénaristiques et au départ, il y a assez bien d'informations à retenir et à digérer.
À l'Est, en Seiiki, on vénère les dragons et des dragonniers chevauchent des dragons d'eau, tandis que dans l'Ouest, en Yniss, on chasse et on craint les dragons.
De plus, dans l'Ouest, la religion se nomme Vertu, elle a ses règles très strictes et ceux qui la pratique aimeraient que tout le monde ait cette religion, car c'est la Vérité. Ça ne se discute même pas. Dans l'Est, au contraire, on a une autre véritable Vérité et elle remet en cause les textes sacrés et les mythes que cela a créés. Ailleurs, ce sont des autres croyances…
Les problèmes entre les religions est un des points que j'ai appréciés dans ce roman : ils avaient des senteurs que nous connaissons bien, quand des gens très pieux considère les croyances des autres comme hérétiques, persuadés qu'ils sont meilleurs que les autres alors qu'ils n'ont aucune tolérance ou courtoisie pour autrui, bien que la tolérance et la courtoisie soient de leurs vertus.
La solidarité ne devient intéressante que lorsque l'on est le dos au mur et que l'on a besoin des autres pour vaincre l'ennemi commun. Pourtant, c'est bien connu que l'union fait la force… C'est plus facile de le prendre comme devise que de l'appliquer, bien entendu.
Une autre chose que j'ai apprécié, c'est que certains personnages ont évolués, passant de "chieurs nés" à "personnage avec ses blessures et ses faiblesses" que l'on arrivait à comprendre et puis à apprécier.
Le reste est de facture classique avec le retour d'un Grand Méchant qui se nomme le Sans Nom, une prophétie, des mensonges racontés depuis des siècles, des élus, des armes magiques pour le terrasser et une alliance entre plusieurs peuples que tout sépare, notamment les croyances…
Sauf en ce qui concerne le féminisme, bien mis en avant, puisque l'on a un reinaume gouverné par des femmes depuis des siècles et que les personnages féminins ne sont pas des créatures apeurées ou stéréotypées. Malgré tout, les femmes sont toujours ramenées à leur but primaire : pondre des enfants !
Un bon point aussi pour le fait que les amours n'étaient pas qu'Homme/Femme, mais aussi homosexuelles (hommes ou femmes). Un petit pas qui pourrait déboucher sur un grand pas… Qui sait ?
Hélas, ce qu'il a manqué le plus, dans ce roman, ce sont les émotions provoquées par le récit et celles que l'on aime ressentir pour certains personnages. Ici, que dalle, nada. Même si j'en ai apprécié quelques-uns, ils ne marqueront pas mon esprit comme d'autres le firent, même en ne parlant que du genre fantasy.
La saga de "L'épée de vérité" (Terry Goodking) n'était pas exempte de lourds défauts (dichotomie, manichéisme, violences, tortures, bienséance dans ses rapports H/F et personnages "Mary & Gary Stu"), mais elle avait de la flamboyance et m'avait apportée des émotions à foison. Ce qui a manqué cruellement dans le prieuré, alors qu'il n'avait pas les défauts de la saga de Goodking. Comme quoi…
Il est aussi un équilibre difficile à atteindre dans les finals : trop longs, on n'en voit pas le bout et quand c'est trop court, on a l'impression qu'on s'est tapé des longs préliminaires pour se retrouver avec un bouquet final qui se termine bien trop vite. Tout ça pour ça ?? 50 pages à tout casser ? J'aurais aimé que cela durât plus longtemps.
C'est mitigée que je ressors de cette lecture dont l'équilibre du scénario n'était pas atteint. Trop de langueurs monotones au départ, des personnages agréables, sans être marquants et un combat final qui se termine bien trop vite.
Des critiques élogieuses de ce roman se trouvent sur Babelio et je vous invite à aller les découvrir. J'aurais aimé ressentir ce que les autres lecteurs/trices ont ressenti en lisant de pavé… Hélas, j'ai pris une toute autre direction.
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