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Quatre générations sous un même toit tome 3 sur 3

Chantal Chen-Andro (Traducteur)
EAN : 9782070420063
434 pages
Gallimard (13/09/2001)
4.39/5   85 notes
Résumé :
Dans ce troisième et dernier volet de Quatre générations sous un même toit, les habitants du Petit-Bercail sont pris dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale. Le conflit s'étend. Les Pékinois sont confrontés à la terrible réalité du rationnement et la famine qui sévit dans tout le pays s'abat sur la capitale.

Elle n'épargne pas les plus innocents, tandis qu'elle amène les traîtres au pays à montrer toute la noirceur de leur âme. - L'édifice bâ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Dernier tome du roman, l'occupation Japonaise se termine avec la famine à l'intérieur de Pékin.
Dans le roman, Lao She a su maintenir l'intensité dramatique jusqu'au bout du roman.
Cette intensité qui monte crescendo, ressemble au scénario du Titanic de James Cameron, la fin est très Hollywoodienne, et les dernières pages sont très émouvantes.
Le personnage principal, « l'ainé », malgré son indécision, finit par être sympathique au lecteur, Lao She se sert du personnage pour passer des messages de patriotisme et d'humanisme, dans un style très doux ce qui m'a beaucoup plu.
Dans ce troisième tome, Lao She manipule, encore plus que dans les tomes précédents, un humour cinglant contre les traites. Je reste indécis sur les raisons de cet humour : est-ce une vengeance, un moyen de relâcher la tension dans le vacarme de la guerre, ou prévenir les tentations de traîtrise du lecteur…
En plus de révéler la situation de Pékin durant la guerre Sino-japonaise ( 1937-1945)
Quatre générations sous un même toit, reste une l'histoire d'une famille qui ne se parle pas même avec bienveillance, de peur de froisser l'autre ; et son histoire avance avec des non-dits.
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Dernier tome de la trilogie de Quatre générations sous un même toit. Où le patriarche, celui qui veut absolument que quatre générations vivent sous son toit, vieillit, maigrit, souffre, enterre des morts qui mettent en péril son dogme des quatre générations sous le même toit, mais il survit à tout. Emblème de la Chine millénaire ? je me suis posée la question. Mais ce troisième et dernier tome est le plus triste, alors même qu'il se termine par la défaite, la capitulation du Japon (septembre 1945), et donc la libération de la Chine de son occupant d'une cruauté sans limites.
Ce troisième tome, le dernier, est le plus triste pour au moins deux raisons. La première est qu'en peu de pages, dès le début du volume, Lao She, indique que c'est la fin. Il ne laisse la porte ouverte sur aucune issue positive. Les gens meurent peu à peu, chacun à leur tour. C'est d'une tristesse. Les personnages qui avaient animé les volumes précédents s'éteignent, meurent, disparaissent, injustement, cruellement. Nous ne sommes plus aux règlements de compte du volume précédent. Qu'a voulu dire Lao She ? La Chine s'éteint , ses meilleurs représentants, ceux qui incarnaient cette Chine millénaire, sont voués au néant ? Là est la première raison de ma tristesse.
La seconde est que j'ai le sentiment très fort (sans connaître la genèse de l'oeuvre mais tout en ayant lu quelques articles) est que ce troisième tome est inabouti, ou, inachevé, écourté (ça c'est sûr) ou abandonné.
Il est - de mon point de vue - moins bien écrit. Certes, j'ai retrouvé le style imagé, souvent truculent (les descriptions de certains personnages sont à couper au couteau, et parfois d'une méchanceté, certaines situations sont magnifiquement racontées avec mille couleurs), mais néanmoins il me reste une impression de "inachevé" ou "à la va vite".

Et ce qui malheureusement conforte cette impression est la lecture des derniers chapitres. Si je suis sévère, je dis que c'est mal torché, on se débarrasse et on n'en parle plus, tant par le style que sur les personnages (ils sont abandonnés par l'auteur).
Si je suis bienveillante, je me dis que l'auteur laisse la porte ouverte à l'imagination du lecteur qui terminera les histoires des personnages, mais ca fait un paquet.
Il n'en résulte pas moins que nous avons suivi (avec quelque frustration à la fin) le cheminement de magnifiques personnages inventés par Lao She. Ruixuan, son épouse (ma préférée), le poète. Et ces abominables traîtres, mais nous suivons leur déchéance et avec l'auteur nous nous en réjouissons, il ne leur accorde aucun pardon, car ils ont participé à l'anéantissement cruel, la mort injuste, de victimes qui n'avaient rien demandé.
Cette lecture est indispensable si on veut comprendre et la démarche de son auteur et comprendre un tout petit peu cette grande Chine.
Mais je suis désappointée. En manque d'une suite.
Néanmoins ce que j'ai aimé, c'est :
la dignité des personnages, certains, une dignité à toute épreuve, l'épreuve de la guerre, de l'occupation ennemie, de la famine. Une dignité conservée contre une tentative d'indignité imposée.
la défaite de l'ennemi oppresseur ne signifie pas la victoire de l'ennemi opprimé. le Japon capitule, mais que gagne le peuple de Chine ?
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Avec un talent rare, Lao She mêle la fiction à L Histoire. Mais "Quatre Générations Sous Un Même Toit" ne se contente pas d'être une fresque historique, ce roman constitue aussi une analyse minutieuse des diverses réactions que peut provoquer l'occupation de troupes ennemies sur le citoyen le plus banal.

Jamais Lao She ne se pose en juge. Il n'est pas de ceux qui, même s'ils n'ont pas vécu la période concernée, affirment de toute leur hauteur que non, jamais, au grand jamais, ils n'auraient collaboré. Bien au contraire, lui qui, pour l'avoir traversée en long et en large, connaît bien l'occupation japonaise à Pékin, dissèque les motivations les plus profondes des ses héros sans blâmer ceux qui n'ont pas officiellement pris parti pour la Résistance.

Si l'on excepte des personnages comme les Japonais ou Lan Dongyiang, que l'on peut qualifier d'irrécupérablement mauvais, les protagonistes de l'intrigue, qu'ils collaborent, résistent ou se contentent de subir, faute de moyens de se battre, sont présentés sans aucun manichéisme. Parmi eux, la Grosse Courge Rouge pour les collaborateurs et Qian Moyin pour la Résistance se révèlent d'une complexité remarquable, chacun se donnant en quelque sorte la réplique au coeur des mutations engendrées par la guerre et l'occupation.

Plus que la méchanceté pure, Lao She dénoncent avant tout l'égoïsme, la peur et la volonté de préserver son petit confort moral comme les principaux responsables du comportement de ses semblables. S'il s'attarde évidemment à analyser l'attitude de ses compatriotes, il n'en réfléchit pas moins à celle des Japonais. Les militaires sont pour lui sans pitié. Mais, si puissante que soit sa rancoeur personnelle envers l'empire du Soleil-Levant, le romancier laisse néanmoins une petite ouverture, un tout petit espoir à l'avenir du Japon en la personne du vieille Japonaise, devenue voisine de M. Qi, et qui, peut-être parce qu'elle est femme, mère et grand-mère, ne semble nourrir aucune illusion sur l'issue du conflit.

Ecrit avec une passion et une sincérité dont on ne saurait douter, "Quatre Générations Sous Un Même Toit", en dépit d'une fin un peu trop convenue (le Japon a capitulé, le Petit-Bercail accueille ses résistants survivants, le tout manquant de la flamme habituelle peut-être parce que son auteur la rédigea en anglais, pendant sa période d'exil), est l'une des oeuvres-clefs de la littérature chinoise moderne. Pour l'amateur, elle représente également un excellent moyen pour appréhender la deuxième guerre sino-japonaise, sujet rarement traité en Occident - ce qui est d'autant plus à regretter que ce conflit et la tentative d'expansionnisme effréné du Japon en Asie ne sont en fait que l'autre face de la montée du fascisme et du nazisme en Europe. ;o)
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Lao She était l'un des plus grands écrivains chinois au XXème siècle; il est mort en 1966, "suicidé" pendant la Révolution Culturelle. Son oeuvre comporte principalement des romans, dont "Quatre générations sous un même toit" est probablement le plus connu. C'est un très long roman a été écrit pendant la seconde guerre mondiale qui, rappelons-le, a commencé dès 1937 pour les Chinois: agressée par l'armée japonaise, la plus grande partie de la Chine s'est retrouvée occupée militairement jusqu'en 1945.
C'est ce contexte historique, mal connu des Français, qui sert d'arrière-plan lancinant dans le livre de Lao She. Il décrit l'indifférence et la dureté des autorités japonaises à l'égard du peuple chinois, poussé dans ses derniers retranchements et mourant littéralement de faim. le lieu où se déroule l'action, c'est un petit ensemble de bicoques dans une ruelle de Pékin (hutong) de Pékin. Les voisins s'entraident ou au contraire se surveillent; l'écrivain montre bien la juxtaposition de la mesquinerie, de la générosité, de l'égoïsme, au sein de ce microcosme. La situation devient si grave que presque tout le monde est placé devant un dilemme: rejoindre la Résistance contre l'occupant (initiative très dangereuse), ou bien survivre au jour le jour à coups d'expédients; pour manger, certains n'hésitent pas à devenir des informateurs permanents au service des Japonais. Cette atroce misère est présentée par Lao She sans porter de jugement sur les personnages. Il établit une très nette dichotomie entre "bons" et "mauvais", mais il n'accable pas ces derniers. Tout cela m'a interpellé et je n'oublierai pas le cadre historique du roman.
Le livre comporte trois tomes de grande ampleur et les personnages sont nombreux. Quoique les noms chinois soient un peu difficiles à mémoriser, le lecteur parvient bien à suivre la progression de l'action et les relations entre tous les protagonistes. L'histoire racontée, en effet, m'a semblé assez intéressante pour motiver cette longue lecture. L'écriture de Lao She, telle qu'elle transparait ans la traduction, est simple et sans recherche littéraire. C'est donc un très intéressant roman réaliste, qui ne mériterait pas de sombrer dans l'oubli.
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Si Shi Tong Tang
Traduction : Jing-Ji-Xiao (T. 1), Chantal Chen-Andro (T. 2 & 3)

A eux trois, ces volumes de longueur inégale totalisent mille-sept-cent-soixante-quinze pages en édition de poche. C'est dire qu'il faut se sentir en mal de fresque pour se lancer dans leur lecture. Mais Lao She est un si grand romancier que, très vite, le lecteur n'a plus qu'une idée en tête : connaître jusqu'au bout l'histoire des familles vivant au Petit-Bercail.

Le Petit-Bercail, c'est une ruelle du Vieux Pékin, située au nord-ouest de la ville et dont la forme évoque celle d'une gourde. Y habitent toutes sortes de familles, des plus aisées au plus pauvres. Lao She va s'attacher à quelques unes d'entre elles et faire de ses membres les héros, bons ou mauvais, de cette douloureuse période que fut, pour les Pékinois, l'occupation de leur ville et de leur pays par les Japonais, de 1937 jusqu'à Hiroshima.

Entre la Chine, le Japon et la Corée, a toujours régné une sorte de fraternité contrariée. La première a beaucoup donné, au point de vue culture et civilisation, aux deux autres et, tout particulièrement, au Japon. Elle a été admirée en conséquence par ceux qu'elle considérait pourtant, non sans mépris, comme des "nains." Mais elle a soulevé en parallèle beaucoup de rancoeur chez les Japonais nationalistes qui cherchèrent non seulement à s'émanciper de cette tutelle culturelle mais aussi à inverser le processus et à rendre le Japon "supérieur" à la Chine - et, de manière générale, à tous les autres pays d'Asie.

La confrontation devait culminer dans l'horreur lors de ce qu'il est convenu d'appeler la seconde guerre sino-japonaise, laquelle éclata six ans après l'invasion de la Mandchourie par les troupes impériales et dura huit autres longues années, en tous cas dans la partie orientale de la Chine. Symbole de cette époque plus que troublée : le "Viol de Nankin", que Lao She n'évoque pratiquement pas puisqu'il concentre son récit sur Pékin et ses alentours immédiats, mais que nous aurons l'occasion d'évoquer dans une autre rubrique avec une fiche sur le remarquable ouvrage consacré par Iris Chang à ce crime contre l'humanité.

Pékin, c'est en effet la ville natale de Lao She, une ville où il grandit en enfant pauvre, où il fit ses études, où il commença à enseigner et aussi à écrire - la ville enfin où il mourut, énième victime de la Révolution culturelle. Dans "Quatre Générations Sous Un Même Toit", Pékin est d'ailleurs un personnage à part entière en même temps qu'elle sert de décor à l'existence comme à la mort des autres protagonistes. On la sent vivre, on respire ses parfums, on voit ses avenues et ses ruelles, ses cerisiers en fleurs et ses sophoras, ses nouveaux riches et ses mendiants - on entend battre son coeur, qui survivra à l'Occupant.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
[...]On ne peut connaître tous les aspects de sa propre culture ; ainsi, le poisson vit dans l'eau mais il ne peut bondir hors de celle-ci pour voir à l'extérieur à quoi elle ressemble. Si l'on ne peut connaître avec une entière objectivité sa propre culture, d'autres sont susceptibles de l'observer avec impartialité, du fait même qu'ils vivent en dehors d'elle, mais ils ne peuvent que très difficilement en savourer le goût ; il leur arrive souvent de considérer comme beau un visage seulement parce qu'il est fardé, ou d'en considérer un autre comme laid parce qu'il est grêlé. Si ces observateurs se voyaient dans l'obligation de justifier leurs préjugés, peut-être insisteraient-ils surtout sur les visages grêlés et fermeraient-ils les yeux devant les autres.

Depuis longtemps, les Japonais observaient la Chine avec beaucoup d'attention et ils enquêtaient en détail sur tout ce qui s'y rapportait : ils prétendaient tout savoir sur les Chinois. Il est probable que, dans les domaines économique, agricole, commercial et militaire, ils étaient mieux informés que beaucoup de Chinois. Toutefois, quand ils avaient recours aux chiffres comme base de leur connaissance de la civilisation chinoise, cela faisait penser un peu à quelqu'un qui aurait voulu composer un poème bucolique en s'inspirant d'un guide touristique. De plus, fourberie et mystification étant à la base de toutes leurs actions, ils étaient en contact avec des Chinois qui représentaient la lie de la nation. Grâce à ces individus, ils avaient pu obtenir de nombreux avantages et cela les avait naturellement portés à croire que connaître ces gens équivalait à connaître tous les Chinois ; il ne leur en fallait pas plus pour affirmer que la civilisation chinoise ne connaissait ni la droiture, ni la courtoisie, ni l'intégrité, ni la pudeur mais qu'elle était dominée uniquement par les voleurs et les prostituées, bref, par la racaille.

Or, seule l'amitié entre les nations peut servir de base à la découverte d'une culture, la paix ne peut régner dans le monde que si les nations cherchent à se comprendre et se respectent. Les Japonais, en s'opposant à ces principes, agissaient en sens inverse. Ils se comportaient comme des voleurs qui, après avoir amadoué les chiens de garde, s'introduisent dans une maison pour y dérober des objets de valeur ; ils s'imaginent que tous les objets de la résidence leur appartiennent et que, désormais, ils n'ont plus rien à craindre de personne. Mais, mal entourés par des gens peu scrupuleux, ils abusèrent sans vergogne de leurs avantages et finirent par s'enliser petit à petit dans une situation de plus en plus précaire : un jour ou l'autre, les voleurs sont condamnés à passer en jugement devant l'humanité tout entière ! ... [...]
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[...] ... Aucun Chinois ne pouvait accepter [que les personnes âgées de plus de soixante ans et les enfants de moins de six ans n'eussent pas le droit de toucher une ration !] Il n'y aurait pas de céréales pour les vieillards et les enfants ? Etait-ce seulement possible ? Le plus grand devoir d'un Chinois ayant toujours été de subvenir aux besoins des anciens et d'élever ses enfants, c'était carrément culbuter toute l'Histoire de la Chine ! Bon, eh ! bien, puisque les Japonais voulaient faire mourir de faim les vieillards et les enfants, quel sens avait encore la vie pour ceux qui étaient dans la force de l'âge ? Tous les habitants du Petit-Bercail pensaient qu'il s'agissait là d'une "révolution" foncièrement scélérate : on voulait renverser d'un coup leur histoire, leur morale, leurs devoirs. S'ils acceptaient ces méthodes "révolutionnaires", ils deviendraient des barbares, incapables d'éprouver de la compassion, dépourvus de piété filiale !

Mais que faire ?

M. Sun, malgré sa promotion récente comme chef de quartier adjoint, décida de montrer qu'il n'était pas du côté des Japonais. Il proposa de se rebeller et de s'emparer des céréales. "Et merde ! Alors comme ça, il n'y aurait pas de céréales pour les vieillards ? Et la piété filiale, qu'est-ce qu'on en fait ? Il n'y en aurait pas non plus pour les enfants ? Et la descendance alors ? Mais c'est un génocide ! Faut vraiment être un pisse-verglas pour être aussi cruel ! Et merde, tiens ! Dans les greniers, chez les grands traîtres au pays, c'est pas les céréales qui manquent. Au pillage ! Au point où on en est, qu'est-ce qu'on a besoin de s'embarrasser de dignité ?"

En entendant ces propos résolus, francs, justifiés, ils en avaient tous les joues en feu, les yeux brillants. Mais quand il se tut, lui-même et les autres avec, semblèrent déjà apercevoir les mitrailleuses. Ils avalèrent leur salive, personne n'osait lever le poing pour crier : "Au pillage !" Ils étaient Chinois, Chinois de Peiping [Pékin] et ils trouvaient qu'il valait encore mieux mourir lentement de faim que d'être décapité pour avoir pillé des céréales ; leur cadavre au moins serait intact ! Plutôt mourir de faim que se révolter ! ... [...]
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[...] ... Au lever, au coucher, en allant aux toilettes, en se déplaçant, la "grosse courge rouge" se répétait doucement : "Chef du Centre de contrôle ! Chef du Centre de contrôle !" Ces mots collaient à sa langue comme un bonbon, elle en avait plein la bouche, elle était heureuse, fière, elle brûlait d'envie de bondir sur les toits et de crier : "Je suis Chef du Centre de contrôle !" Elle traitait son mari avec beaucoup de froideur, mais en revanche, elle était très gentille avec sa fille aînée, cela, bien sûr, afin de l'amener en douceur à accepter le mariage projeté. Contre toute attente, elle cessa de provoquer Tongfang [la deuxième épouse de M. Guan], affirmant qu'un gros bonnet ne discute pas avec une personne de bas rang.

Elle réfléchissait aussi aux pouvoirs réels dont elle allait disposer : "Je vais pratiquer ce contrôle le plus souvent possible, le plus souvent possible ! Si vous ne voulez pas souffrir, si vous ne voulez pas d'ennuis, alors donnez votre argent à la vieille dame que je suis ! Donnez-moi votre argent ! Donnez-moi votre argent !" En disant cela, elle hochait la tête, ce qui avait pour effet de faire tomber ses épingles à cheveux. ... [...]
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C’est ainsi qu’une femme qui n’était jamais sortie de Peiping, au cours de ces années de tourments et de privations, se forgeait un caractère déterminé, courageux, responsable et que vaguement elle entrevoyait montagnes et océans. Son esprit s’était considérablement ouvert, son univers limité aux quatre murs de la cour se déployait vers ces paysages grandioses qui étaient peut-être son pays.
Page 232
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La vue des bombardements ennemis , des champs de bataille dans tous les pays, des assassinats et de la mort avait formé une callosité au coeur de Ruiquan, comme celles qui apparaissent dans la main après un travail manuel prolongé.
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