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3,64

sur 143 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Qu'est-ce qu'un roman, si ce n'est une carte mentale d'une histoire qui se déplie, se déploie à travers routes et impasses, vallées et buttes, que le lecteur parcourt à son rythme.

Certaines cartes ne sont pas faciles à déchiffrer, d'autres tracent la voie au plus grand nombre. Les Cartographes de Peng Shepherd tient de cette seconde catégorie, tant cette formidable aventure littéraire plaira autant aux amateurs d'Imaginaire qu'à ceux qui n'en lisent habituellement pas ou peu.

L'autrice américaine avait marqué les esprits avec son incroyable premier roman post apocalyptique, le livre de M. Changement total d'univers, de ton, de mode de narration, d'ambiance avec ce deuxième livre, la preuve d'un formidable talent qui ne se laisse pas enfermer dans des cases.

Oui, c'est un roman fantastique, mais où celui-ci est distillé avec finesse, à tel point qu'on l'oublie presque. Shepherd maîtrise l'art de raconter une histoire, de nous faire croire ce qu'on lit, de nous faire vibrer aux côtés de personnages forts. Bref, c'est une formidable conteuse qui a trouvé ici un terrain de jeu idéal.

Ce récit est une grande aventure, pleine d'événements imprévus, d'émotions, et de rencontres qui marquent. Une véritable chasse au trésor à lire les yeux grands ouverts. En gardant à la fois la fraîcheur de son âme d'enfant, ouverte à la curiosité, et son esprit d'adulte, à la recherche d'évasion et d'expériences trépidantes.

Car Les Cartographes est avant tout un thriller, qui arrive à concilier rythme, mystère et enrichissement. Sans jamais tomber dans trop d'érudition, toujours accessible.

L'autrice nous plonge dans le pouvoir des cartes, de manière un brin nostalgique. Une porte ouverte vers l'imagination, qu'on a malheureusement perdue avec nos GPS qui empêchent nos esprits de figurer, inventer, construire.

Quoi de mieux qu'une carte, qui est bien plus qu'un bout de papier. Comme le disent les personnages du roman, c'est autant un outil qu'une manière de rassembler les individus. Voire davantage, comme un point commun entre art et science.

Ou encore : « Les cartes, songea-t-elle, sont les lettres d'amour aux terres et aux temps que l'on a explorés. Les vraies cartes ne contrôlent pas les territoires, elles racontent leurs histoires ». Tout est dit dans ce passage !

Tout part d'un banale ancienne carte routière. Qui semble pourtant faire l'objet d'une attention irrationnelle de personnes capables de payer des fortunes sur le dark web pour en obtenir un exemplaire. Tous semblent avoir disparu. Sauf un, retrouvé dans les affaires d'un cartographe célèbre mort brutalement, par sa fille Nell avec qui il était brouillé.

Cette fille qui a vu son avenir très prometteur, dans le même domaine que son père, brisé par cette fâcherie. Cette mort, qui ressemble à un accident, ne sera pourtant pas la dernière…

Durant une bonne partie, l'histoire reste terre à terre, au plus proche de la réalité et de l'enquête que va mener Nell pour comprendre ce qui se cache derrière cette carte. Qui va révéler, une « erreur », un lieu fantôme qui n'existe pas sur le terrain. Vraiment ?

La bascule vers le fantastique se fait de manière subtile, presque naturellement. Un modèle de construction, divertissant au possible, titillant la curiosité, sans jamais en rajouter. On comprend assez vite ce qui suivra, mais pourtant les émotions ressenties restent intactes, par la grâce de personnages épatants et un récit en immersion dans l'histoire familiale de Nell.

L'histoire est tellement limpide et la narration si soutenue qu'on pourrait imaginer sans difficulté que cette histoire devienne un film.

Les Cartographes est une aventure littéraire aussi mystérieuse que ludique. Peng Shepherd a réussi un petit miracle qui pousse à la rêverie autant qu'aux questionnements par le divertissement. Un thriller fantastique épatant à conseiller à tous les lecteurs, tant il saura ravir et combler toutes les attentes.

Vous ne regardez plus jamais une carte de la même manière.
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New York, de nos jours. Nell est une jeune cartographe qui a dû se résigner à un emploi dégradant pour une personne avec son expertise : fabriquer en série des copies de cartes artificiellement vieillies, pour des clients voulant décorer leur intérieur. Sept ans plus tôt, son père Daniel l'a expulsée du monde fermé des cartographes de prestige, à savoir ceux qui travaillent dans les Bibliothèques réputées ou les universités. Brouillés, le père et la fille ne se sont plus revus depuis.

Mais Daniel meurt dans son bureau, et peu après la bibliothèque NYPL (New York Public Library) où il travaillait est cambriolée. Mais rien n'a disparu. Or, fouillant dans le bureau de son père, Nell a déniché une vieille carte routière sans valeur et camouflée avec soin, la même carte qui a provoqué son renvoi par son père.

L'auteure s'est inspirée d'un événement réel : des sociétés de cartographie dessinaient un faux lieu sur leurs cartes pour piéger les éventuels plagiaires, à savoir des concurrents qui économiseraient sur le coût des géomètres. Une société avait dessiné, sur ses cartes à bas prix vendues dans les stations-service, un faux village dans la région de New York, Agloe. Elle a poursuivi en justice un gros concurrent qui avait reproduit Agloe sur sa propre carte… mais Agloe existait ! Les habitants du coin, découvrant Agloe sur la carte routière, avaient cru que c'était le nom de leur lieu, l'avait utilisé comme adresse, et d'autres constructions ont suivi jusqu'à rendre réel ce qui n'était qu'un mensonge : le village d'Agloe.

De cet événement pas commun, Peng Shepherd a imaginé une histoire où le fantastique s'invite dans notre réalité. Confirmant son talent pour une plume agréable et fluide, au service d'une galerie de personnages divers et attachants, elle nous convie dans un milieu professionnel peu connu — les cartographes — à New York, entre la tradition de la NYPL et la modernité high-tech d'une société informatique cartographiant le monde. Les mystères s'accumulent, et rapidement le roman devient un polar qui pourrait paraître classique, mais avec une touche d'onirisme qui s'accentue à mesure que le récit avance.

Nell enquête sur la carte, mais aussi sur le passé : nous retrouvons ici un schéma classique de roman policier où deux époques se parlent. Un drame advenu trente ans plus tôt, la mort de la mère de Nell, fait écho aux morts et aux étranges disparitions du présent. Les amis de ses parents lui dévoilent l'histoire de ce groupe soudé de jeunes étudiants cartographes dans les années 90. L'auteure a su bien manier les révélations, sans jamais oublier le plaisir de lecture, et surtout en ménageant le suspense, même si parfois on se doute de certaines clefs. La narration n'est pas exempte de quelques maladresses, bien mineures au regard d'un rythme haletant et d'une histoire accrocheuse.

Avec une écriture très cinématographe — j'imaginais aisément le film — ce roman construit comme un polar offre la touche de fantastique et de poésie typiques de l'auteure.

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Nell Young vient de perdre son père, professeur à la New York Public Library. Cet homme était un passionné, il a consacré sa vie à son travail de cartographe. Il ne parlait plus à sa fille plus depuis sept longues années suite à une grosse dispute au sujet de la découverte d'une vieille carte dans les archives.

Lorsque Nell apprend le décès de son père, elle se rend immédiatement sur les lieux. La police est là. Les proches de son père sont également sur place. En faisant le tour des son bureau, elle se rappelle l'existence d'un tiroir secret. Elle y jette un oeil et y trouve une vieille carte coutière bien cachée, celle qui lui a coûté sa carrière et ses distances avec son père. Travaillant aussi dans le domaine de la cartographie, elle l'emmène chez elle pour l'étudier, en toute discrétion.

Quelques jours plus tard, un cambriolage et un meurtre se produisent à nouveau à la librairie.

Nell trouve la coïncidence troublante. Elle comprend que quelqu'un cherche un objet se trouvant entre les murs de l'édifice et en conclut rapidement que les événement sont liés à cette vieille carte. Pour en comprendre l'origine, elle contacte les anciens amis de ses parents qui formaient, il y a bien longtemps, un groupe très soudé et fidèle appelé "les cartographes".

Avec cette lecture, nous entrons dans le monde mystérieux et passionnant de la cartographie, celui de l'histoire, de la recherche, de la conception et de l'édition des cartes représentant un territoire.

Nous sommes ainsi à New York, de nos jours. Les évènements se déroulent pour l'essentiel au sein de la bibliothèque publique de la ville, un des plus beaux édifices new-yorkais créé au 19ème siècle. La bibliothèque est accessible à tous, elle se visite pour son architecture, abrite les plus belles collections et contient des millions de livres. En situant son intrigue au sein de ses murs, l'autrice nous en fait découvrir ses secrets et ses mystères.

L'intrigue est essentiellement centrée autour du personnage de Nell. La découverte de la carte la met grandement en danger et l'entraîne dans la poursuite d'investigations qu'elle n'imaginait pas mener un jour.

Grâce à ce document, elle croise la route de cinq personnes, celles qui faisaient parties du groupe de ses parents et qui semblent cacher un secret depuis trente ans. Nous apprenons à les connaître à tour de rôle puis les pièces du puzzles se mettent en place au fil des chapitres.

Ce livre est un vrai page-turner. Il s'agit d'un thriller fantastique qui démarre classiquement et qui nous conduit sur la piste d'une enquête bien plus complexe. Bienvenue dans le monde obscure des cartes, de ses secrets et de ses pouvoirs magiques.

Ce livre est superbement bien écrit, l'écriture est fluide et entraînante. le rythme est soutenu du début à la fin. Les événements et les découvertes s'enchaînent. Il est alors difficile de s'arrêter de lire !

J'ai dévoré cette lecture et je ne peux que en conseiller la découverte.


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Tentée par le Livre de M depuis sa parution, c'est finalement avec Les Cartographes que j'aurai découvert l'univers de Peng Shepherd et je ne compte pas m'arrêter là ! Dans ce roman de la collection Imaginaire des Éditions Albin Michel, nous suivons le parcours de Nell Young, une jeune cartographe qui, alors qu'elle était promise à un brillant avenir, a vu sa carrière au sein de la New-York Public Library stoppée nette suite à une brouille avec son père. Père qui lui-même était un éminent cartographe et qui est retrouvé mort dans son bureau dès le début du récit. Si la mort du Dr Young paraît naturelle de prime abord, quelques éléments étranges font peu à peu surface et Nell ne tarde pas à retrouver, dans un tiroir secret du bureau de son père, une carte en apparence insignifiante mais pourtant liée à leur dispute quelques années auparavant… Comment Nell doit-elle interpréter l'anomalie qu'elle découvre sur cette carte et, surtout, pourquoi semble-t-elle faire l'objet de multiples convoitises ?
Ce roman est arrivé au bon moment ! Je venais d'enchaîner des lectures très moyennes et j'ai été ravie de pouvoir enfin lire une histoire prenante, originale et extrêmement bien construite. C'est un roman que l'on peut qualifier de thriller fantastique. Au départ, on est au plus proche de la réalité, on tente de comprendre ce qui est arrivé au Dr Young, on essaie de saisir le motif réel de la brouille passée, on découvre avec intérêt les multiples personnages qui font peu à peu leur apparition dans le récit et on prend un plaisir fou à plonger dans l'univers de la cartographie, univers complexe, foisonnant et intrigant, extrêmement bien décrit et commenté. Puis, on bascule doucement mais sûrement vers le fantastique, le mystère s'épaissit et s'éclaire grâce aux récits pris en charge par divers protagonistes. L'idée qui constitue le coeur du roman est lumineuse et – incroyable, mais vrai – inspirée d'un fait réel vraiment très intéressant. Franchement, tout ce que l'on est en droit d'attendre d'un tel roman est présent et je ne peux que saluer le talent de conteuse de Peng Shepherd.

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En voilà un coup de coeur ! Ce roman de Peng Shepherd est un vrai bon thriller avec de la magie inside.

De nos jours, à New York, Helen Young travaille sur une vieille carte de 1450. En fait, elle ne fait pas ce qu'elle a appris tout au long de ses études de cartographe, ni le travail qu'elle adorait faire au NYPL, New York Public Library, de la recherche de cartes anciennes, de la restauration de cartes, dans le département Cartographie sur lequel règne son père, le très fameux Docteur Daniel Young. Ici, chez « Classic », Elle ne fait que scanner ces cartes, et les « vieillir ».Pour les revendre à quelques amateurs de vieilleries à encadrer. C'est le seul travail qu'elle ait trouvé. À cause d'une dispute entre elle et son père, il y a sept ans, elle a été renvoyée du plus bel et meilleur endroit où travaillent les cartographes, le NYPL. Renvoyée manu militari par son propre père à cause d'une sombre histoire de Carton à jeter. Et Félix, son petit ami de l'époque, qui a eu l'outrecuidance de défendre Helen, dite Nell, a été remercié aussi violemment.

Et pour tout dire, ce choc a eu pour résultat de la couper de ses amis, de son père, de son mentor, Swan, et de son petit ami Felix. Qui s'en sort très bien, au point de vue travail et train de vie : il travaille chez Halberson Global, entreprise dédiée à la logistique et à la navigation, et qui est au bord d'obtenir comme client la fameuse Bibliothèque Publique de New York, pour en assurer la gestion de sa base de données de cartes et protéger ses collections.

Lorsque ce jour-là elle reçoit un appel de son ex-mentor, Swan, elle refuse de répondre. Plusieurs fois. Mais la nouvelle vient quand même jusqu'à elle : son père, le Dr Young, a été retrouvé mort dans son bureau à la NYPL. Et on la réclame là-bas. La police est partout, et si le corps a déjà été évacué, Nell est abasourdie de voir l'état dans lequel se trouve le bureau de son père, pourtant si soigneux. Pourtant personne autour ne semble trouver ça anormal. Personne ne trouve qu'un homme de 65 ans en bonne santé aurait pu juste faire une crise cardiaque et tomber sur le sol de marbre. Nell, tout à la fois en colère contre son père, mais suspicieuse – elle a passé toute son enfance dans ce bureau, sa mère, Tamara, cartographe également, étant morte très jeune- elle sait que se désordre dans ces livres et cartes rares valant des millions, n'est pas normal. Elle ne comprend pas, répond aux questions de la police, et se souvient d'une cachette de son père : un tiroir plat, secret. Sans être vue, elle l'active, y trouve le porte document de sa mère, et le cache immédiatement dans son sac.

Chez elle, elle l'ouvre et trouve à l'intérieur une carte qui ressemble à cent autres : une vieille carte routière de l'état de New York, de celles qu'on achète dans les stations-service, qu'on laisse dans sa boite à gants. Pourquoi cette carte usagée était conservée comme un trésor caché par on père ? Surtout qu'en y regardant mieux, c'est la carte qu'elle a trouvé dans le « carton à jeter » des réserves de la NYPL, la même, de 1935.

Cette carte, qu'elle va cacher, va coûter nombre de morts au Département Cartographie, surtout à ceux à qui elle en parle. Et l'histoire de cette carte, qui va au cours de ses recherches ouvrir tout un pan de l'histoire de ses parents, est un danger pour qui la détient. Car elle ouvre sur un monde inconnu.

Extrêmement documenté, mais jamais ennuyeux, l'histoire de cette carte, de ces Cartographes, s'entremêle avec les rêves et le travail de tout un groupe de jeunes ayant juste reçu leur doctorat en cartographie, sept personnes dont ses parents et elle pendant sa petite enfance. Un conte sérieux, précis, humain, et fantastique.

Une petite merveille de thriller d'aventures scientifiques (mais pas trop, sinon j'aurais bloqué). Rien qui ne m'ait choquée comme dans « le Livre de M », de la même auteure, avec ses défauts de réalisme ou de questions en suspens. Les Cartographes, un livre dont je me souviendrai !
Lien : https://melieetleslivres.fr/
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Neil, passionnée de cartographie, a dû quitter soudainement la New York Public Library où elle était en passe d'être embauchée quand son père, le célèbre et respecté Dr Young, l'a licenciée à grands cris pour un banal incident. Depuis père et fille ne se sont plus revus et Neil vivote en dessinant de fausses cartes anciennes dans une petite boutique assez miteuse. Mais quand son père décède soudainement et qu'elle découvre dans son porte documents fétiche la banale carte routière qui avait provoqué leur dispute, la jeune femme décide de mener l'enquête pour comprendre pourquoi celle-ci semble si liée à leur destin.

J'avais quelques réticences à commencer Les cartographes, un gros pavé assez mystérieux qui me semblait lorgner vers la science fiction ou le fantastique, deux genres qui me sont assez étrangers. Mais je ne regrette pas de m'y être lancée : j'ai passé un très bon moment de lecture avec une intrigue presque à l'ancienne, façon roman d'aventures chargé en rebondissements et en personnages hauts en couleurs. Première raison d'aimer ce roman : l'auteure nous plonge tout de suite dans le décor de la New York Public Library (NYPL pour les intimes), ses salles de lecture à l'ancienne, ses riches collections de documents et surtout ses cartes, celles auxquelles les parents de Neil ont consacré leur vie. Amoureux du papier et des livres, vous ne résisterez pas à cette histoire et à la passion avouée de tous ces chercheurs pour ces premiers tracés du monde, souvent imparfaits, parfois très personnels et recelant des surprises pour les yeux avertis.

Autre point positif, on y découvre une très belle héroïne, la jeune Neil, élevée par un père bourru et plus à l'aise dans ses recherches, privée de sa mère , une cartographe également, décédée dans des circonstances mystérieuses quand Neil était bébé et maintenant banni de ce qui constituait son monde et sa passion, la bibliothèque, la cartographie et ses recherches, plus personne ne voulant se risquer à l'embaucher maintenant qu'elle a été mise au ban de la profession par son père. Tous les ingrédients sont réunis pour une chouette histoire et l'auteure mène habilement son intrigue, divulguant par petites bribes l'histoire des Cartographes du titre, ces 7 amis unis par la même passion. le dosage est parfait entre suspens, anecdotes réelles et plongée dans la vie de jeunes étudiants en géographie, menaces diffuses et glissement progressif vers un petit côté fantastique qui donne tout son sel à l'histoire. On ne s'ennuie pas une seconde et l'auteure maîtrise son histoire jusqu'au bout, sans retournement de situation improbable ou explication invraisemblable, donnant ainsi plus de force à son récit.

Une vraie lecture plaisir que ce roman avec la petite pointe de nostalgie qui vient créer l'émotion quand l'auteure nous rappelle à quel point le GPS et sa technologie impersonnelle nous font oublier peu à peu le monde mystérieux des cartes. Si vous aussi vous avez rêvé (ou rêvez encore) devant des lieux inconnus, des noms de ville étranges ou des cours d'eau mystérieux issus de cartes du bout du monde et eu envie de parcourir chaque case de la carte pour découvrir ce qui s'y cache, vous ne pourrez qu'apprécier ce roman atypique, original et fort réussi !
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Après un incident survenu sept ans plus tôt à la New York Public Library qui a mis un terme à sa prometteuse carrière et l'a contrainte à couper définitivement les ponts avec son père, Nell Young est appelée à se rendre de toute urgence à la bibliothèque. Son père vient d'y être retrouvé mort dans son bureau. D'après les premières constatations, le décès serait naturel, mais le cambriolage survenu peu de temps après instille le doute dans l'esprit de Nell. D'autant que rien ne semble avoir été volé et si le cambrioleur cherchait cette maudite carte qui lui a valu son renvoi et qu'elle a retrouvée dans les affaires de son père. En l'étudiant de près, elle y découvre une anomalie. Dès lors, elle n'aura de cesse de vouloir en comprendre les raisons, quitte à se mettre en danger car les Cartographes s'y intéressent également. Et si ces gens étaient prêts à la tuer pour l'empêcher de trouver ses réponses ?

Pour poser le décor des Cartographes, Peng Shepherd est partie d'une réalité historique et en a fait son terrain de jeu. En effet, fascinée par l'apparition mystérieuse d'un village dans l'Etat de New York après que sa mention ait été ajoutée en 1930 sur les cartes routières produites par la Général Drafting Corporation pour confondre ses concurrents en cas d'éventuels plagiats, l'autrice s'est emparée à son tour de ce phénomène pour y planter son intrigue. Ainsi, dans son roman, Les Cartographes, Peng Shepherd a fait de cette carte de 1930 un enjeu autour duquel ses protagonistes se pressent pour soit en percer le mystère, soit mettre des bâtons dans les roues aux autres pour garder le secret.

Ici, l'autrice balade autant son personnage principal que ses lecteurs en maintenant un flou autour de cette carte d'apparence banale qui pourtant suscite un tel émoi au point de commettre des vols et même des meurtres. Cela a le double intérêt d'instiller des éléments propres au roman policier, tels le questionnement autour du mobile du crime, les investigations pour démasquer le coupable sans parler de l'étau qui se resserre lentement autour des protagonistes, mais permet également à l'autrice d'ouvrir la porte vers un univers de fantasy urbaine à travers le trésor que recèle cette carte empreinte d'un certain onirisme. D'ailleurs, la cartographie est un élément important en fantasy car c'est par l'élaboration de cartes que ces mondes imaginaires prennent vie. Ainsi, sous la plume de Peng Shepherd, la cartographie devient le bais idéal pour donner à son texte sa dimension magique.

Très vite, on est happés par ce récit qui se lit comme un véritable page-turner et où l'autrice maîtrise parfaitement le suspense.

Avec Les Cartographes, Peng Shepherd confirme son talent en proposant un récit aussi addictif que passionnant qui nous emporte d'un bout à l'autre sans nous laisser le temps de souffler. Une pure réussite !

Suite sur Fantasy à la Carte


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Nell est cartographe.
Était.
Car à la New York Public Library, la moindre erreur ne pardonne pas. Surtout quand ton supérieur est ton propre père. le docteur Daniel Young. le ponte de la cartographie en Amérique. Surtout quand il prend la mouche à propos d'une vieillerie sans intérêt que tu as retrouvée dans les caves de la bibliothèque, que tu lui tiens tête, et qu'il te vire.
Bref, Nell était cartographe, et à présent, elle imprime des fac-similés de cartes historiques pour des beaufs riches qui veulent ajouter une touche de respectabilité à leur intérieur. Elle déteste ce métier, elle se déteste, elle a le sentiment d'avoir tout raté.
Et son père, de surcroît, vient de mourir.
Re-bref, Nell a toutes les raisons du monde de se plaindre. Mais elle a une raison de vivre, de chercher plus loin, d'aller de l'avant depuis qu'elle a exploré le bureau de son père, et tout spécialement sa cachette secrète . Qui contient une carte, une seule. Une pauvre carte routière des années 30 , totalement déplacée . Totalement inutile, totalement sans intérêt.
Quoique ...

... quoique ce roman, dans le genre "enquête fantastique", est peut-être ce que j'ai lu de plus réjouissant depuis longtemps. Les personnages sont crédibles, l'intrigue bien bâtie, le contexte devient vite familier. Et le parti-pris de l'auteur, donner la parole à tous les protagonistes de l'histoire l'un après l'autre, ajoute au plaisir de la lecture.
Une chouette découverte, sans prétention mais avec beaucoup de qualités, que je me permets de vous recommander.




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Dans ses remerciements Peng Shepherd explique comment lui est venue l'idée de son roman Les Cartographes : une histoire vraie, aux répercussions aussi incroyables qu'amusantes, qu'elle a transformée en une fable originale. Tout part d'une simple carte routière, ou plus exactement des premières cartes routières que l'on trouvait facilement dans les commerces au bord des grandes routes au début du XXème siècle, qui avait la particularité d'avoir une erreur volontaire noyée dans la masse d'informations. Dans la réalité, cette anomalie avait pour but de déceler les plagiats, dans la fiction, Peng Shepherd en fait un tout autre usage...

A New-York, Nell une jeune cartographe, travaille depuis sept ans chez Classic, un créateur de cartes décoratives artificiellement vieillies. Elle était promise à un bel avenir dans le monde de la cartographie quand son destin a basculé lors d'un stage de fin d'études dans la célèbre New York Public Library où son père, cartographe renommé, officiait. Suite à un quiproquo autour d'un carton contenant des cartes "à jeter", le père expulse sa fille des lieux et par ses relations l'empêche de travailler au sein des grands établissements de cartographie.

Quand un ancien ami de son père la contacte pour lui demander de passer le voir à la New York Public Library, elle ne se doute pas que son père vient d'y trouver la mort. En fouillant dans ses affaires, elle trouve une carte routière des plus banales. Mais l'est-elle vraiment ? Pourquoi son père aurait-il gardé cette carte qui était l'objet de leur brouille ? Beaucoup de questions sans réponses. La persévérance de Nell sera récompensée, petit à petit les éléments vont se mettre en place et elle découvrira une face de la cartographie dont elle ignorait l'existence, mais à quel prix...

Ce roman est loin d'être parfait, de nombreux défauts émaillent le récit : un rythme lent surtout dans la première partie, une intrigue cousue de fil blanc par moments, une romance un peu trop cul-cul à d'autres et quelques révélations un peu trop prévisibles. Et pourtant la plongée dans le monde de la cartographie est addictive, l'écriture de Peng Shepherd nous fait voyager et découvrir ce monde si particulier, l'ambiance feutrée est des plus plaisantes, certains personnages sont attachants, l'histoire est originale... les petites maladresses narratives sont vite oubliées alors que l'histoire restera longtemps gravée dans les mémoires.

Pour résumer, à partir d'une idée toute simple mais diablement originale, Peng Shepherd nous brosse avec Les Cartographes une histoire de toute beauté, sans artifice ni fantaisie, tout en délicatesse, captivante de la première à la dernière ligne.

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Nell Young est la fille d'un grand cartographe de la New York Public Library. Mais depuis l'affaire du carton à jeter, il l'a discréditée et ne l'a plus vu depuis sept ans jusqu'au jour où elle apprend son décès dans des circonstances troubles. Elle retrouve une carte, celle qui lui a valu cette rupture et disgrâce. Une carte bien particulière qui lui fera rencontrer les cartographes et lui expliquera les événements, trente ans plus tôt, lors du décès de sa mère.

J'ai adoré ce roman qui mêle enquête et un soupçon de fantaisie. Très vite, j'ai été prise pour le récit, par les personnages attachants qui m'ont transmis leur amour pour les cartes. J'ai eu une grosse envie d'ouvrir un atlas ! Que nous apporte les cartes, qu'est-ce qu'apporte cette carte qui avait séparé Nell de son père. Partant d'un fait réel concernant les sociétés de cartographie du début du XXème siècle, l'autrice a rédigé un roman rythmé et mystérieux porté par une plume agréable et fluide.
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