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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Réédition d'un roman datant de 1939, cette histoire de fin du monde est une totale découverte pour moi, car je n'avais jamais entendu parler de cet auteur.
Le manuscrit Hopkins est censé être écrit par un homme simple qui s'avère être très drôle à son insu.
Edgar Hopkins croit être un gentleman, mais n'est en réalité qu'un ancien professeur d'arithmétique devenu éleveur de poules, et c'est lui qui nous raconte ce qu'il est advenu du monde après que les scientifiques aient découvert que la lune allait tomber sur la terre.
Cet homme solitaire, craintif, passionné, avide de connaissances mais aussi moralisateur, fier et sacrément imbu de lui-même va nous raconter les mois qui précèdent la catastrophe annoncée et plus encore.
La personnalité atypique de cet étrange petit bonhomme difficile à supporter donne une touche véritablement caustique à ce récit apocalyptique.

J'ai adoré cette histoire qui nous fait nous interroger sur ce qu'on ferait dans une telle situation, tant les réactions des personnages de cette histoire semblent surréalistes et absurdes par certains côtés.
Certaines scènes sont hilarantes car elles sont en total décalage avec la réalité.
On ressent bien l'angoisse, la peur et même la terreur à l'annonce de l'événement qui approche mais aussi le désir de survivre, de vivre encore pour pouvoir partager des moments forts avec des proches, pour refaire encore certains gestes anodins mais rassurants, pour sentir encore une odeur qui émeut, pour goûter encore à un plat tant aimé, écouter encore une fois une chanson…
Ce roman est un vrai coup de coeur et m'a fait penser au roman « Dernier meurtre avant la fin du monde » de Ben Winters, dans lequel j'ai retrouvé le même genre d'ambiance.

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Quel livre étrange ! Après un avant-propos intrigant le lecteur comprend vite que ce livre est d'un style inhabituel. J'ai eu l'impression d'être plongé dans un roman écrit au XIXème siècle (style J Verne, J H Rosny, H G Wells), tant par l'absence de vraisemblance scientifique (mais ce n'est pas l'essentiel dans une dystopie ou un roman post-apocalyptique), que par le narrateur, ancien professeur vivant de ses rentes et devenu une sorte de gentleman farmer, solitaire, imbu de lui-même, suffisant, quasi monomaniaque avec ses poules, jusqu'au risible. Cette impression de texte d'un autre temps est sans doute encore accentuée par le lieu principal de l'action, un tout petit village complètement isolé dans la campagne anglaise d'avant-guerre. Ca ne semble pas palpitant présenté ainsi, et pourtant, l'avant-propos permet judicieusement au lecteur de regarder autrement ce narrateur et de s'amuser de l'angle choisi par l'auteur. le début est une satire, avec un comique qui naît du décalage entre les réactions, parfois surréalistes, et l'horreur de la situation. Une fois que l'apocalypse annoncée a eu lieu, Hopkins, tout en gardant ses défauts, se révèle doté du bon sens pratique que la situation nécessite. Quand les événements se précipitent et qu'une deuxième catastrophe se profile, il devient carrément attachant, avec son bon sens qui manque si cruellement aux nouveaux dirigeants. Et ce qui est le plus fascinant, c'est la modernité du propos. Car ce roman date de 1939, il date la collision de la lune avec la terre de mai 1946, avec un récit qui raconte les événements d'entre septembre 1945 et 1952. le fait qu'il ait été écrit juste avant la guerre interpelle déjà le lecteur, d'autant que Hopkins est un antimilitariste virulent, mais en dehors des remarques sur la permanence du comportement humain, ce n'est pas sur ce point que l'auteur est le plus visionnaire, à part peut-être sur les capacités des pays à se relever de la catastrophe. Ce qui est extraordinaire, c'est la perception écologique de l'épuisement des ressources, l'anticipation de la décolonisation. Sans compter qu'aux moments les plus optimistes du roman une sorte de prototype de l'Union Européenne est envisagé. Au final c'est un régal, à découvrir absolument.
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"Le Manuscrit Hopkins" est un un livre comme on les aime, étrange et inclassable, mêlant science fiction et satire sociale. La lune a décroché de son orbite et percutera la Terre dans quelques mois. Voilà pour la Science fiction ! La rigueur scientifique n'est pas au rendez vous mais qu'à cela ne tienne, ce n'est pas le propos. La première moitié du livre épouse d'ailleurs plutôt la forme de la satire. Sherriff s'en donne à coeur joie et son personnage principal, Edward Hopkins, bourgeois provincial, est insupportable de petitesse et de médiocrité. Ainsi les inondations qui ont ravagé la campagne anglaise ne lui arrachent qu'un commentaire rageux sur l'intrusion d'un ferry sur sa propriété (voir citation)... Les réactions consternantes d'Hopkins font beaucoup dans le plaisir de lecture de la première partie du roman.

L'intérêt du roman de Sherriff est qu'une fois l'apocalyse venue, son personnage principal devient au fil des pages assez attachant - et c'est peu dire que ce n'était pas gagné. Car a mesure que les richesses lunaires sont mises à jour, la bêtise humaine prend le dessus. Inévitablement. Dans ce contexte Hopkins, parvient à faire oublier sa mesquinerie et même à attirer la sympathie du lecteur. Au regard de la stupidité sans borne de gouvernements avides, adeptes du "toujours-plus", la vanité d'Hopkins, sa quête de reconnaissance, si mal menée qu'elle soit, sa mentalité de bourgeois de province, apparaissent bien fades et inoffensives.
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Ce roman était dans ma PAL, une liste Babelio m'a incité à l'en sortir. Et je ne le regrette pas.
Pourtant, la première centaine de pages n'est pas enthousiasmante. La faute au personnage central, Edgar Hopkins, anglais égocentrique et un peu stupide. Peu à peu cependant, ce personnage prend de l'épaisseur et on s'aperçoit qu'il est surtout terriblement humain.
Hopkins est un célibataire aux vues plutôt étriquées, mais il n'est pas sans qualités. Il a des prétention à une certaine notoriété, mais sait reconnaître ses torts parfois, demander pardon aussi. Il ne se préoccupe que de sa petite vie bien réglée, mais il survit au cataclysme et à la force de reconstruire sa vie et d'alimenter trois personnes grâce au potager qu'il cultive. Il se croit supérieur aux autres, mais il a assez de grandeur d'âme pour se mettre à la place de ses enfants adoptifs et les laisser s'épanouir librement.
Bref, Edgar Hopkins s'avère très attachant.
Quant à la société, on croirait que @Sherriff est visionnaire. Publié en 1939, il y a quelque chose de moderne. La réaction des gens face à la proche fin du monde ressemble grandement à celle de notre société face aux changements climatiques.
@Sherriff évoque aussi l'épuisement des ressources et prévoit la décolonisation.
L'auteur offre une virulente critique de la guerre et un bel exemple de "cultive ton jardin" au propre comme au figuré.
C'est un roman riche et intéressant, bien que pessimiste.
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j'ai découvert ce livre grâce à mon libraire (Folies d'Encre à Montreuil) et une fois débuté, je n'ai plus pu l'abandonner.
Méconnu en France, R.C. Sherriff est un grand auteur anglais et ce livre est assurément une perle. Rangé dans la catégorie de science fiction, c'est un grand livre, une épopée, une réflexion sur l'humanité. La préface sur le genre est également passionnante.
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"La lune va se décrocher du ciel britannique et personne ne le sait qu'une poignée d'hommes bien décidés à garder le secret jusqu'au bout. Parmi eux un éleveur de poules qui appartient à la race de ceux qui survivent aux catastrophes : c'est ce survivant sans grandeur qui va nous raconter la plus terrible histoire vécue par le monde occidental et la consigner dans un manuscrit fantastique que les hommes du futur baptiseront Hopkins."
Nous allons donc vivre auprès de cet éleveur de poules alors qu'il apprend que la fin du monde aura lieu dans quelques semaines. Tout imbu de lui-même qu'il est, il se sent investi d'un secret sans égal, reléguant tous les "ignorants" au rang de sous-hommes. Il va même jusqu'à penser que tout ceci ne vise qu'à l'ennuyer, le monde entier étant, semble-t-il, jaloux de lui. Au fil du temps et alors que l'inévitable arrive à grands pas, cet homme commence à changer.
Plus qu'une fable de SF, le roman a été écrit en 1939 et l'histoire se déroule en 1944 et 1945, la portée politique de ce texte se fait de plus en plus présente. Les personnages de ce roman ont, eux, connu "l'avant" et "l'après" alors, d'après vous, c'était mieux avant ou ça sera mieux après ? Il ne vous reste plus qu'à lire ce roman d'une intelligence et d'une modernité inégalables.
C'est aux Editions de l'Arbre vengeur, dispo dans un des paniers pour découvrir le fond de cette étonnante maison d'édition.
Trad Virginia Vernon et Daniel Apert.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Le manuscrit Hopkins est un petit bijou. Ecrit en 1939, Sherrif narre ce qu'il advient de l'Angleterre suite au rapprochement de la Lune vers la Terre.

Le manuscrit Hopkins est un journal tenu par Sir Hopkins habitant de la bourgade de Beadle passionné par les concours de ses poules et son adhésion à la Société Britannique de la Lune. C'est grâce à cette dernière que Hopkins apprend l'inévitable collision de la Lune sur la Terre. La date de la fin du monde est même annoncée !
Présenté de la sorte, on peut penser que le Manuscrit d'Hopkins se focalise uniquement sur le coté apocalyptique, mais il n'en est rien et là est le coup de maître de Sherrif. En effet, les sentiments de Sir Hopkins dépeint la société bourgeoise britannique et les relations internationales ne sont pas oubliées. C'est sur ces points que le récit est passionnant.

Je ne vous en dirai point davantage mais vous invite à découvrir le Manuscrit Hopkins !
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A mon avis, la force de ce roman face à tous les post-apocalyptiques sorti est son personnage principal. Il est imbu de lui-même, obsédé par ses poules de concours (des poules oui oui), par les prix quelles lui rapporte ainsi que par la Lune. Il est membre de la Société britannique de la Lune et est donc l'un des premiers au monde à découvrir la vérité : la Lune va tomber sur Terre. Au lieu de s'affoler comme tous, commence son petit numéro de coq qui m'a fait rire de bout en bout : « Vous pauvres mortels vous ne savez rien tandis que moi, je sais. ». Une petite perle ce personnage, une perle qui offre toute sa force au roman. Entre deux digressions sur ses poules, il nous raconte presque jour par jour les travaux mis en place dans son village – comme partout en Grande Bretagne – pour tenter de survivre au cataclysme.
Lien : http://thegingersreading.blo..
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(...) Ajoutez à cela une poignée d'arguments anti-militaristes, un peu d'auto-dérision et une parodie évidente du genre exploité, vous obtiendrez un roman drôle, intelligent, original et extravagant. Pour ne pas dire lunaire.
L'article complet sur mon blog.
Lien : https://touchezmonblog.blogs..
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