Troisième volet de la pentalogie "Le poids des secrets" (pour rappel, les billets sur les deux premiers tomes ici et là), "Tsubame" (hirondelle en japonais) n'en est pas moins singulier.
Si les deux premiers tomes étaient consacrés à la jeunesse de Yukiko et Yukio à travers leurs points de vue respectifs, ce troisième opus revient quant à lui sur l'histoire de Mariko Takahashi à savoir la mère de Yukio.
Le tome 2 s'achevait sur l'interrogation de Yukio quant à l'identité de son père, une question qui semble se refiler dans la famille puisque c'est au tour de sa mère, Mariko, de se la poser à propos du sien.
Narratrice, Mariko raconte son enfance auprès de sa mère et de son oncle et le terrible tremblement de terre qui la sépara d'eux. Avant de disparaître, sa mère lui a remis son journal et lui a fait promettre de ne jamais révéler à quiconque ses véritables origines (coréennes) au risque de mettre sa vie en danger. Elevée par un prêtre surnommé "Tsubame" par les autres orphelins, la jeune fille a donc grandi et mené toute sa vie sous une identité japonaise.
Scindé en deux parties à l'image du tome 2, ce tome 3 nous présente en premier lieu l'enfance de Mariko pour faire ensuite un bond 50 ans après le tremblement de terre, alors que Mariko est grand-mère.
Si les interrogations autour du père de Yukio trouvent ici réponses pour le lecteur, elles se déplacent à l'issue de ce tome 3 autour du père de Mariko.
Ce tome 3 fait ainsi le pont entre le tome 2 (histoire du fils de Mariko) et le tome 4 (histoire du père de Mariko, enfin je suppose). On y recroise les symboles des tomes 1 et 2 (tsubaki et hamaguri) et l'allusion aux wasurenagusa, fleurs préférées du père de Mariko, préfigure le symbole du tome 4.
La question de l'identité, des origines mais aussi de l'exil (symbolisé par l'hirondelle, tsubame) constitue la source du lourd secret tenu par Mariko et se trouve donc au centre de ce tome.
Comme dans les tomes précédents, la nature, liée aux souvenirs de la narratrice, tient toujours une place prédominante dans le récit.
Chaque tome respecte pour ainsi dire le même schéma présentant un éclairage sur un narrateur unique possédant sa "madeleine de
Proust" associée à un symbole évocateur et omniprésent ainsi qu'une allusion à celui qui apparaîtra dans le prochain.
C'est sans doute cette construction particulière plus que l'écriture (qui va toujours à l'essentiel, sans s'appesantir) qui contribue à vouloir faire progresser le lecteur dans ce récit nimbé de mystère.
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