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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Et moi qui pensais que le Japon était civilisé ! Ce roman de l'écrivaine Aki Shimazaki m'a totalement détournée de cette vision...

Takashi Aoki travaille, avec joie et fierté, dans une des plus grandes compagnies d'import-export du pays : la compagnie Goshima de Tokyo. Il y exerce la fonction de commercial, fonction qui lui prend tout son temps, car très souvent, il doit accueillir des visiteurs importants pour leur faire visiter quelques sites ou doit même partir à l'étranger pour établir des contacts avec des clients.
Sans oublier bien sûr « aller boire après le travail, qui est une coutume qu'on ne peut ignorer. Si l'on souhaite rester dans la même compagnie, il faut accepter ce mal nécessaire, car cette obligation régit les relations humaines au sein de la société japonaise ». Et c'est à partir de cette obligation que tout se grippe. C'est là que j'ai senti que la vie privée n'avait pas de poids, au Japon. Un homme marié qui désire rentrer chez lui après le travail pour passer du temps avec sa famille...est mal vu ! Il est écarté, mis au rancard !
Et ce n'est pas tout : le souci du client est tel que l'entreprise manipule (mal)adroitement ses employés dans leurs histoires de coeur. D'ailleurs, peut-on vraiment parler d'histoires d'amour quand tout est décidé à l'avance ? Takashi va en faire les frais, lui qui tombe amoureux d'une jeune fille travaillant dans cette entreprise...

Aki Shimazaki, à petites doses et très progressivement, distille le poison qui lentement, s'insinue dans nos veines d'Occidentaux. Au début du roman, je me disais que cette vie de cadre était tout à fait normale et épanouissante, puis au fur et à mesure, des indices viennent déposer le soupçon dans mon esprit, indices de plus en plus gros, qui éclatent finalement en un scandale impossible à accepter. Et pourtant, si !

L'amour ou le travail ? La famille ou les clients ? L'intimité ou la sociabilité à outrance ? Ces dilemmes, c'est la réalité au Japon !
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Ce petit livre est un moment de pur bonheur.
L'ecriture sensible et délicate peint un univers sans pitié.
Surtout, surtout ne point faire de vague, ne pas perturber "le Wa ": harmonie , paix et union au Japon....
Faire ce que l'on vous demande sans rechigner, se conformer aux désirs des puissants ....
Brillant employé prometteur d'une compagnie d'import- export Takashi Aoki doit partir à Paris .
Il tombe amoureux de Yûko Tanase -----jolie réceptionniste distinguée -----qui apprend le français comme lui....
Nous plongeons au coeur de cette société japonaise pétrie de traditions qui compliquent les promesses de bonheur au café Mitsuba de ces deux tourtereaux ....

Rien ne sera simple dans un univers intransigeant, figé et rigide , aux lois silencieuses impitoyables et implacables ..

L'auteur met en exergue avec grâce et sensibilité la complexité de la vie amoureuse au Japon, la naïveté des personnages et le devoir social , si important !

A quel point le monde du travail peut perturber ou détourner la vie des êtres qui ne font pas partie des puissants , un frein absolu à la liberté individuelle dans un monde froid ....
Pas un mot de trop chez cet auteur, lecture rapide et agréable . '
J'aime les romans japonais !





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Totale immersion dans le Japon des années fin 70-début 80. le lecteur est plongé dans la culture japonaise. le milieu professionnel est tellement prenant. Les japonais vivent pour leur entreprise et se donnent corps et âme. Les femmes l'acceptent et soutiennent leur mari. La partie sentimentale de leur vie est mise souvent de côté. Les relations amoureuses n'ont pas du tout les mêmes codes que dans nos pays occidentaux.
Quelle différence avec notre mode de vie, de pensée.
Peut être les choses ont elles évoluées depuis, mais cette différence m'a vraiment impressionnée dans cette lecture.
J'ai beaucoup aimé ce petit roman. J'ai été immergé dans le Japon de cette époque. Je lirai donc les autres petits livre de Aki Shimazaki, dont l'écriture est presque poétique, et j'ai envie de découvrir encore plus cette culture japonaise.
Une belle petite découverte !
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C'est mon premier Aki Shimazaki mais ce ne sera certainement pas le dernier, tant son univers m'a séduite et intriguée. En fait, elle écrit de courts romans épurés sur la société japonaise, presque des nouvelles, qui s'assemblent pour former de grandes fresques, le héros du roman 1 étant un second rôle du roman 2, et ainsi de suite. Apparemment, elle écrit directement en français depuis son installation au Quebec, intégrant simplement les quelques termes japonais intraduisibles ou indispensables à l'ambiance.

Ici, on est immergé dans le Japon des années 80, celui des grandes compagnies internationales et de leurs shosha-men, ces businessmen qui doivent travailler comme on pratiquerait une religion, celui aussi des mïaï, ces mariages arrangés d'un autre âge qui se pratiquent encore pourtant, celui enfin où la froideur, l'absence de sentiment et la retenue sont érigées en valeurs... On y suit Takashi Aoki, le shosha-man amoureux, confronté à un dilemme aberrant entre Yuko sa belle et Goshima sa firme. L'immersion est profondément dépaysante, parfois effrayante, mais aussi étonnante et intéressante.

S'il y a beaucoup de cruauté et d'injustice dans le monde de Takashi, elles sont dissimulées derrière le masque d'une courtoisie parfaite. Il y a donc beaucoup de délicatesse, de pudeur et de poésie dans ce roman. Il y a surtout de petites perles d'humanisme, telles la métaphore du clou qui dépasse, et deux ou trois hommes bons et généreux, comme Toda ou Nobu. Dans le roman, Takashi dit que ces quelques hommes suffisent à lui donner envie de travailler pour la firme, je le paraphraserai en disant qu'ils suffisent aussi à donner un peu d'espoir dans cet univers déshumanisé, désincarné et complètement moutonnier...
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Entamer une pentalogie de l'auteure est toujours un grand plaisir. Je n'avais lu d'" Au coeur du Yamato" que le troisième tome, " Tonbo", et j'ai voulu reprendre ma lecture dans l'ordre .

Mitsuba, le trèfle à trois feuilles...symbole de promesse en japonais...shamrock irlandais...

C'est au café qui porte ce nom que Takashi Aoki , trentenaire ambitieux, donne depuis quelques temps rendez-vous à la jolie réceptionniste de son entreprise, Yûko, dont il est amoureux. Il est fier d'être un shôsha-man ( employé d'une firme commerciale) . Et il désire épouser Yûko, qui accepte.

Socialement et sentimentalement, tout semble donc aller pour le mieux. Mais c'était sans compter l'emprise psychologique, le harcèlement moral que les grandes sociétés japonaises exercent sur leurs salariés... Effarante et révoltante réalité de femmes et d'hommes dévoués à leurs entreprises jusqu'à en perdre toute vie de famille., toute liberte individuelle... A moins de démissionner...

Je me suis beaucoup attachée aux personnages, écartelés entre leurs désirs profonds et le poids social, professionnel. L'écriture est toujours délicate et sensible. J'ai trouvé la fin fort émouvante, le tremblement de terre de Kobe en arrière-plan donne une dimension tragique aux destins.... Je suis impatiente de découvrir la suite! Mitsuba,une promesse de lecture à venir tout aussi réjouissante.
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Être un aïsaïka ou un shôsha-man? 

Telle est la question...

Takashi Aoki ne se l'est même jamais posée,  la question, avant de tomber amoureux de mademoiselle Tanase, la jolie Yûko , hôtesse d'accueil temporaire de la compagnie commerciale , la sôgô-shôsha, dont il était  jusque là  le shôsha-man dévoué...

Mais sacrifier, comme son ami Nobu, toute son ambition professionnelle pour mieux goûter en aïsaïka , en bon mari, aux délices d'une vie de famille, ça ne lui était jamais venu à l'esprit...avant de rencontrer assidûment Yûko, et de poursuivre l'éclat de  sa jolie veste orange, comme un signe avant-coureur de printemps, dans l'intimité de la petite salle du café Mitsuba, aux feuilles de trèfle trilobé, où tous deux se retrouvent après leur cours de langue étrangère -un cours de français,  un autre point commun ! 

Orange et vert, promesses de bonheur?

 Le Japon moderne s'est coulé dans le moule des traditions anciennes, et si les maîtres ont changé, la sujétion et l'obeissance restent  de mise. L'amour et le charme, avec leurs couleurs conquérantes, et même la sensualité d'une nuit étoilée à  Kobe, pas encore mise à  mal par le terrible tremblement de terre de 1995,  viennent  semer le désordre dans cette nouvelle vassalité bien réglée.

Le culte de la firme,  le pouvoir des classes dirigeantes  semblent pourtant  avoir le dernier mot.

Mais,  comme dans un conte cruel ,  promesses et prophéties , bizaŕrement  se réalisent  en sautant des océans,  des années, des séismes..  quand on a presque cessé de les attendre ou d'y croire.

Un apologue poétique, doux-amer.

Dépaysant, subtil, d'une ironie finement cruelle, ce premier livre de la pentalogie m'a séduite et emmenée par la main dans le labyrinthe des quatre autres, au coeur du Yamato, ce vieux Japon mythique qui est le "coeur" toujours battant de ce Japon que nous croyons connaître..

C'était mon premier pas, et je n'ai pas été déçue du voyage...
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A-ton vraiment son destin entre ses mains ? Peut-on user de son libre arbitre ? Cela paraît en tout cas bien difficile pour Takashi Aoki. Après de brillantes études, Aoki est employé dans la compagnie Goshima, spécialisée en import-export, soucieuse de développer de nouvelles succursales partout dans le monde.

Cette compagnie, Aoki la connaît bien; son père y a travaillé toute sa vie, avant de mourir prématurément à 42 ans (ou 46 je ne sais plus). La fierté d'être un Shôsha-man (un employé d'une firme commerciale) se répand sur la famille, les amis, les collègues. Mais quel est son crédo ? être ambitieux, ne pas compter ses heures, suivre les règles sous peine de ne pas être apprécié de ses supérieurs. Bref, être marié à la compagnie. Et Aoki s'y jette à corps perdu. En sortira-t-il indemne, alors qu'il tombe amoureux de la belle Yûko que tous convoitent ? Et qu'au même moment, la firme l'envoie à l'étranger pour 5 ans ?
Le désir de fonder une famille a-t-il assez de poids en comparaison de devenir un élément hautement respecté par sa hiérarchie ?

Tout en simplicité, l'auteur nous dévoile un pan de la société japonaise des années 80, motivée par le souci d'une productivité hors norme et de devenir une économie mondiale reconnue des grands Etats.
L'humain n'étant qu'un rouage de la grande machine.

Merci Cécile ! tu m'as fait connaître cet auteur grâce à ta belle chronique Tsukushi et je n'ai pu résister à acquérir ce beau petit coffret reprenant les 5 volets de "Au coeur du Yamato".
Donc, à suivre :)
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Un court roman japonais, délicat et très bien écrit mais pas très gai.
Un jeune homme travaille dans une grande compagnie, il sait que son travail va l'amener à être souvent muté, aussi est-il ravi de rencontrer une jeune femme avec qui il envisage de faire sa vie et qui n'a pas peur de devoir déménager.
Mais bien entendu, les choses ne vont pas se passer comme prévu.
Le style est simple, tout en finesse, mais l'histoire est d'une tristesse absolue et ne met pas vraiment de baume au coeur.
A lire quand on a le moral.
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Dépaysement japonais avec les contraintes du travail pour une grande compagnie.

Mitsuba, c'est le « trois feuilles », trèfle qui représente aussi l'espoir, l'espoir de l'amour et d'une vie meilleure.

Takashi Aoki travaille à Tokyo pour une « Sôgô-shôsha », une grande compagnie commerciale. Il y est entré à la fin de ses études et devrait y demeurer toute sa vie, mais pas nécessairement au même endroit, car l'entreprise a des succursales partout dans le monde. On lui annonce donc qu'il pourrait être envoyé à Paris. Il en est très heureux, mais il a fait connaissance d'une jeune femme qu'il veut épouser. Les choses ne se passeront pas tout à fait comme les amoureux l'espèrent.

Un court roman, une écriture fine, qui nous plongent dans la société nippone où règne une codification sociale rigide. On sentira le contrôle de la compagnie sur la vie des employés, on observera la pérennité du « miaï »(mariage arrangé) et l'attitude des Japonais qui vivaient ces réalités en 1980.

Une bien agréable lecture!

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Ce sont toujours de petites friandises que nous offre cette auteure, sous forme de pentalogies composées de tout petits opus, à la lecture fort douce.

J'avais apprécié "Le poids des secrets" sans être enthousiasmée. Le premier volume de cette série me semble plus prometteur.

Un cadre d'une importante société japonaise tombe amoureux d'une réceptionniste de cette société, mais le fils de la banque finançant la société aussi. Le tout est soumis aux codes de la société japonaise. Et c'est ce qui, à nouveau, est le plus intéressant dans ces lectures.

Ceci dit, le premier volume se termine par une pointe de suspense qui donne envie d'aller acheter le deuxième tome.
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