page 209 Christian Signol indique qu'ils sont allés visiter Padoue et Assise en Italie avec Julie. Ils ont admiré les tableaux de Giotto Saint François prêchant aux oiseaux et le rêve de Johachim.
C'est vrai que ces tableaux sont très beaux ; cela donne envie de les copier.
Les matins demeuraient limpides, mais leur clarté diminuait rapidement sous les nuages qui montait de l'ouest et projetaient sur le causse de grandes ombres errantes dont le déferlement effrayait même les oiseaux.
Je m'assis au pied d'un amélanchier, à quelques pas d'une étendue de ces stipes pennés que l'on appelle aussi cheveux d'ange et qui ondulent sous le vent comme des vagues couronnées d'argent.
Dehors, le froid se faisait plus rude encore : le temps était sec et la réverbération de la neige éblouissait en roulant e, vagues glaciales jusqu'aux sommets alentour.
J'avais toujours détesté les changements d'année et leurs réjouissances factices, et ce 1er janvier-là, précisément, ne me disait rien de bon.
L'orangé du ciel virait au rouge, embrasant la mince couche de brume qui paraissait veiller sur le mont en dessinant au-dessus de lui une sorte de cape légère comme un foulard de soie.
L'odeur du foin et le chant des grillons exaspérés par la chaleur qui ne tombait pas malgré l'heure avancée de la nuit donnaient à sa parole un charme envoûtant.
Des bouquets d'hellébores surgissaient çà et là, d'un vert pâle ourlé de violine à la pointe de leurs corolles rondes.
Les oiseaux d'Afrique étaient revenus et suivaient le troupeau le long des drailles qui se chauffaient au soleil : les huppes, les fauvettes à tête noire, les cailles des blés, les torcols, tous ceux qu'Achille me montrait en riant, heureux de retrouver ces compagnons qui avaient disparu pendant l'hiver.
L'air mouillé de la rosée de la nuit sentait la résine des pins et le miel acide des buis.