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Citations sur La rivière Espérance, tome 1 (26)

- Tu comprends, Donadieu, si je bois, c'est parce que j'aime les arbres plus que moi-même, et que toute ma vie je n'ai fait que les couper.
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Rien ne valait une minute de vie, rien n'était meilleur que de pouvoir sentir, entendre, respirer, vivre enfin comme on devait avoir envie de vivre à dix-huit ans.
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Marie frissonna, murmura :
- Elina, elle, dit que notre rivière, c'est l'espérance. Même pour ceux qui n'habitent pas sur ces rives.
- Elle a raison, dit Benjamin. Sans elle, que serions-nous devenus ?
Ils se turent, écoutèrent respirer la nuit, scellant leur alliance avec la beauté du monde. Les mots étaient devenus dérisoires. Leur vie avait pris les couleurs de l'éternité.
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- Il y a les départs mais il y a aussi les retours.
- Et dans l’intervalle on attend, fit Marie avec dans la voix une sorte d’amertume glacée.
Élina lui prit les mains par dessus la table, les serra.
- Mais non, ma fille, dit-elle, il ne faut pas voir les choses ainsi: on n’attend pas, on espère, et c’est tellement plus beau.
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Benjamin, pris à la gorge par l'odeur de la mousse, leva la tête vers la faîte des chênes, des hêtres et des châtaigniers. C'étaient des arbres splendides, drus, à la fois souples et vigoureux, qui le faisaient penser à ces fins clochers d'église dont on ne doute pas qu'ils atteignent le ciel. On avait envie de les retenir à l'instant de leur chute. Il songea à ce que lui avait dit son père, un jour, devant un frêne foudroyé : "Les arbres sont les seuls êtres vivants à n'avoir pas besoin de tuer pour vivre." Et, devant ces beaux fûts inertes, c'était comme si la vie, soudain, sa propre vie, demeurait à tout jamais salie. Car ils avaient atteint le but de leur voyage, et il fallait se résigner aux coups de haches qui se répercutaient de colline en colline, même s'il y avait là un sacrilège dont nul ne semblait se sentir responsable.
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Marie attise le feu sous la casserole, pense à toutes ces femmes rivées à leur maison, à leur travail, à leurs enfants. Qui saura jamais le poids qu'elles portent depuis leur plus jeune âge et la force d'âme dont elle font preuve au long des jours où l'attente est leur seule compagne ? Elle en veut ce matin à la terre entière, à tous les hommes qui ne pensent qu'à la rivière, au voyage et à la liberté. Elle a treize ans et elle a peur. Elle se console en se disant qu'un jour elle partira loin de cette vallée et qu'elle oubliera les bateaux, sa famille, les départs dans les aubes blêmes...
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Il sortit dans l'aube chétive qu'emplissait l'odeur de l'eau. C'était une odeur familière, mais, ce matin, elle semblait plus lourde et portait à suffoquer. On eût dit une exhalaison de vase, de galets, de sable, de graviers, de mousse, de racines, de feuilles, de poissons, un flux douceâtre mais puissant qui se posait sur les lèvres et que l'on avait envie de goûter. L'odeur vraie de la Dordogne, celle de son corps à la fois svelte et musculeux, de ses jambes souples, de ses bras caressants, de ses cheveux d'algues vertes.
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- Je n'accepterai jamais que tu te maries avec une autre que moi, Benjamin, tu le sais bien. Et d'ailleurs, dis-moi ce que tu lui trouves à Marie ?
Il lui tourna le dos, répondit :
- Ça ne te regarde pas, répéta-t-il.
- Ce n'est qu'une petite lavandière, fit-elle.
Puis, avec un profond mépris dans la voix :
- Elle est jolie, Benjamin, mais c'est la joliesse des pauvres. Tu mérites beaucoup mieux que ça ; moi je suis riche et je suis belle.
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-Il y a des départs, mais il y a aussi les retours.
- Et dans l'intervalle on attend, fit Marie avec dans la voix une sorte d'amertume glacée.
Elina lui prit les mains par-dessus la table, les serra.
-Mais non, ma fille, dit-elle, il ne faut pas voir les choses ainsi : on n'attend pas, on espère, et c'est tellement plus beau.
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Ils restèrent un moment silencieux, puis Victorien dit doucement :
- J'ai l'impression de venir d'ici, de ce pays, comme tant de ceux qui sont descendus et ne sont jamais remontés. Aujourd'hui, ils ont fondé des foyers en Quercy, en Périgord, peut-être même à Libourne et Bordeaux.
Il ajouta après un soupir, les yeux plein de rêve :
- C'est que, vois-tu, petit, les hommes ont beau faire, le cœur va toujours où vont les rivières.
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