...sans instruction les hommes étaient faibles, soumis, et qu’il était facile de leur faire croire n’importe quoi…
Tous les hommes meurent un jour ou l’autre...
Soledad pleure, non pas de chagrin mais de joie : elle sait désormais que les armes sont impuissantes en face de la solidarité.
Pour être heureux, fit Luis, il faut d'abord vivre debout.
Sous la question, elle avait senti l'inquiétude et savait que sa mère allait encore parler de la guerre. Chaque soir, en effet, malgré la chaleur de la maison, malgré la présence de sa fille et le silence qui régnait sur la sierra, elle éprouvait le besoin d'exorciser sa peur.
La guerre était la guerre : les hommes mouraient tragiquement, souvent comiquement, il s’agissait toujours des autres…
Nous nous cachons pour faire de la guérilla. Il n’y a pas de sots combats ni de combats inutiles, il n’y a que de sottes idées. La justice sociale ne viendra qu’après la guérilla, quand nous aurons gagné.
Tant d’innocence et de candeur n’étaient pas à leur place au milieu de la guerre, de la séparation et du malheur. Elle s’inquiétait du sort d’un si petit être qui souriait au son des canons et dont la fragilité l’émouvait ; elle s’interrogeait sur les jours à venir, sur l’utilité de poursuivre une œuvre de vie au milieu de la haine et de la destruction. Elle se sentait faible, impuissante à protéger l’enfant comme seul son père aurait pu le faire…
Comme si la guerre ne suffisait pas au malheur...Il fallait supporter les caprices du temps, s’enfermer à l’intérieur des maisons pendant que des hommes se battaient ailleurs dans les pires conditions. Cet immobilisme forcé ne convenait pas à la jeune femme, dont l’anxiété se réveillait chaque fois que les avions survolaient le village.
Les armes sont impuissantes en face de la solidarité.