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Citations sur Monsieur est mort (18)

J'écoutais le rire franc de Gabriel, fier de ses habiles déplacements sur l'échiquier, les notes de musique d'une symphonie un peu triste, et je me laissais emporter par les romans que je lisais vers des mondes étrangers au mien. Les grands auteurs savent-ils à quel point ils peuvent être des compagnons de vie formidables ?
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Être l'otage de ses souvenirs est une torture, ils ne servent à rien sauf à nous entrainer vers le passé avec nostalgie, parfois avec effroi. Personne ne regarde derrière soi sans sentir sa poitrine se serrer et sans ressentir une grande mélancolie. Que sont les fantômes qui nous hantent, sinon nos souvenirs ? Je ne croyais ni aux portes grinçantes ni aux verres possédés, sachant trop que les fantômes ne sont que la matérialisation de nos souvenirs. On les invente pour ne pas croire à la mort, penser qu'il existe une vie ailleurs, mais la mort n'est rien que le néant, elle ne fait aucun bruit, ne hulule pas dans les couloirs en faisant tinter ses chaînes, c'est juste un long silence dévastateur semblable à celui qui clôt une mélodie en nous déchirant l'âme.
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Nous avions des maisons partout, à la mer, à la montagne, à la campagne, toutes gigantesques. Vivre dans un espace trop grand empêche d'aimer. Les gens qui s'aiment doivent pouvoir se serrer pour se regarder, se rapprocher, s'entendre, ou surprendre des larmes couler silencieusement sur le visage de l'autre. Enfant, c'est ainsi que je concevais les conditions de l'amour. Pour le vivre, il fallait habiter dans un lieu minuscule où la tendresse était inévitable.
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Mon père avait soixante-deux ans quand on l'a retrouvé mort dans son lit. Il était riche, très riche, mais son argent ne put rien contre sa maladie. Les meilleurs médecins n'avaient pas pu le guérir, et les dons qu'il avait faits à l’Église pour conjurer le sort n'avaient servi à rien.
(...) Il ne croyait pas en Dieu mais se méfiait du Jugement dernier. Un reste d'éducation religieuse l'avait fait rentrer dans la course au pardon juste avant de mourir. C'est la seule chose qu'il avait retenue de la religion catholique. Le mea-culpa était nécessaire pour obtenir l'absolution. Le rachat. Je faute mais je rachète, ainsi tout ira bien.
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Désormais ,je n'avais plus de famille. Peu importait le sol français. Tous les matins, un autre jour. Un pas vers l'avant ,modéré, pas trop rapide pour ne pas ressentir l'insupportable fugue du temps. Je n'avais pas fui. J'avais refusé de mourir, j'étais parti à la recherche d'une autre vie possible. J'avais réappris à vivre selon des règles simples. C'est ce qui arrive quand on ne veut pas mourir de chagrin, on cherche à respirer différemment ,moins profondément, en veillant à laisser les sentiments flotter à la surface.
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Mon père était mort. J'entendis un long silence. Je murmurai : "Maman ?". Elle ne répondit pas. Peut-être pleurait-elle. Elle ne m'avait pas dit grand-chose, seulement quelques mots, et j'avais suivi ,sans réfléchir, tel un automate, la douceur de cette voix maternelle, inconnue jusqu'alors. Son écho avait frappé mon cœur par surprise et je n'avais pas pu y résister. Les milliers de kilomètres, les années passées ,les vies gaspillées, les cœurs piétinés, les souvenirs oubliés, tout cela n'avait plus d'importance. Ma mère avait besoin de moi. Je rentrais. Semblable à un chien sans orgueil qui n'aurait même plus le réflexe de montrer les dents, j'étais soumis à elle, comme un animal à son maître.
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C'est étrange comme la beauté peut parfois vous distraire. 
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Etre l’otage de ses souvenirs est une torture, ils ne servent à rien sauf à nous entraîner vers le passé avec nostalgie, parfois avec effroi.
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Mon fils…Je ne lui ai pas dit au revoir. La dernière fois que je l’ai vu, je lui ai seulement fait un signe par la fenêtre, parce qu’il était pressé et que je n’aime pas les cérémonies d’adieu. Quelle erreur ! Il faut toujours prendre le temps de serrer les gens qu’on aime dans nos bras quand ils s’en vont. Les sentir pour ne pas oublier leur odeur, surtout celle de la dernière fois.
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Il faut toujours prendre le temps de serrer les gens qu'on aime dans nos bras quand ils s'en vont.Les sentir pour ne jamais oublier leur odeur, surtout celle de la dernière fois.
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