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EAN : 9782259243520
282 pages
Plon (14/01/2016)
3.5/5   21 notes
Résumé :
Un jour de pluie, Louise rencontre un homme dans un train. En quelques minutes, la jeune femme décide de quitter sa vie raisonnable pour cet inconnu qui lui parle de son pays, le Vietnam ; son bonheur la contamine et l'emporte. Au milieu des immenses étendues vertes et marécageuses, elle découvre l'amour, la jouissance, la joie, et enfante un fils.
En partant, Louise a laissé derrière elle un mari, épousé parce qu'elle n'a jamais su dire non, et et une fille,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Il n'est pas forcément facile de parler de ce roman, puisqu'il repose avant tout sur des non-dits et sur des transmissions pas ou mal effectuées. Il comporte d'ailleurs peu de dialogues, et encore, surtout dans les deux dernières parties du roman. Ceux-ci sont rarement là pour dire les choses importantes. Joutes verbales et intellectuelles, les paroles osent rarement révéler les sentiments, voire les douleurs des personnages. Est-ce parce que les personnages ont appris à s'oublier pour le bonheur de l'autre ? Est-ce parce qu'à force de retenir des secrets, les personnages vivent avec la crainte de trop en dire ? Il est finalement peu question de mensonges : on ne peut guère mentir quand on parle peu.
Mais revenons à ces personnages que je ne vous ai pas présentés. le livre se divise en trois parties : Louise, Marie et Jean. Louise est la mère de Marie, qu'elle abandonna enfant. Dans la seconde partie, nous retrouvons Marie, qui a construit sa vie : un bon métier, un bon mari, deux filles, elle voulait être une bonne mère et est sûre d'y être parvenue. Des vacances chez le mentor de Samuel, son mari, créent le lien avec la troisième partie : Jean est le fils biologique de ce mentor, alors que Samuel est le fils spirituel, préféré.
La filiation est l'un des thèmes central de ce roman, qui pose des questions et a l'intelligence de laisser le lecteur y répondre. Comment être mère quand on ne l'a pas souhaité, ou quand on a été privé d'affection maternelle ? Être parent, et seulement parent, est-ce une fin en soi ? Faut-il choisir entre être parents et être en couple ? Comment parvenir à être les deux ? Et l'amour, dans tout cela ? Filial, maternel, amour conjugal… Fait-il s'oublier soi-même pour former un couple – et lequel sacrifie-on dans ce cas ? Il semble presque impossible de concilier plusieurs affections à la fois. Il semble aussi impossible de réaliser ses rêves, encore moins ceux des autres, et l'horizon dans lequel évoluent les personnages semble parfois très étriqué.
Autour du soleil , malgré un titre lumineux, est un roman sombre et mélancolique, non dénué d'amertume.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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«Louise n'avait pas de père. Elle avait été élevée par une mère austère qui pensait qu'une seule robe suffisait, peu importe qu'on l'ait choisie ou pas, c'était comme ça. (…) Elle disait aussi que les meilleures nuits étaient celles où l'on oubliait nos rêves. Et que la théorie scientifique de la révolution de la Terre autour du Soleil était impossible : si la Terre avait tourné autour du Soleil, sa chance a elle aurait aussi tourné.» Louise, qui est le personnage principal de la première partie de ce roman, essaie de se libérer de ce lourd carcan familial. Elle croit gagner la liberté en se mariant, cache soigneusement deux avortements avant de mettre au monde une enfant pas vraiment désirée qu'elle prénommera Marie. Quelques années plus tard, elle meurt.
Tel est du moins la version officielle du roman familial. Jusqu'au jour où un homme rencontré dans un train vient livrer à Marie une autre version. Sa mère n'est pas morte, mais s'est enfuie au Vietnam pour vivre enfin. « Elle n'était plus la même femme. C'était une deuxième naissance, plus intense parce qu'elle renaissait cette fois de sa propre volonté.»
Face au choc de cette révélation, Marie reste d'abord incrédule : «On ne défait pas un pull qui nous tient chaud depuis des années parce qu'on a oublié une maille en le tricotant. Je ne laisserai pas cet étranger tirer sur le fil qui dépasse.»
Pourtant, il ca bien falloir attraper ce fil. Se poser des questions qui dérangent. Se demander la raison pour laquelle, on lui avait menti. Essayer de comprendre cette mère qui « avait laissé derrière elle un mari qu'elle avait épousé parce qu'il était gentil, qu'il était le premier à l'avoir demandé en mariage et qu'elle n'avait jamais su dire non, une mère qui marmonnait les yeux dans le vide et une enfant avec qui, depuis le début, elle n'avait su faire.»
Mais aussi une mère qui, après avoir trouvé le bonheur, mis au monde un fils, meurt très jeune d'un cancer. «Ses poumons la punissaient de ne pas avoir assez respiré et d'avoir refoulé tous ses sentiments.»
La seconde partie du livre est consacrée à Marie. À la manière qu'elle a de gérer la révélation de ce secret de famille. À la façon dont elle entend construire sa propre vie. Comment aborder le sujet avec son père parti vivre en Espagne avec Victoria, sa nouvelle compagne et qui est de passage à Paris ? Que dire à Samuel, son mari, et à leurs deux filles ? Un peu comme ces planètes cachées par d'autres astres plus grands, elle préfèrera les zones d'ombres au soleil.
D'autant que les vacances arrivent et qu'ils sont attendus par un couple d'amis, dans le Sud de la France. Après un nouveau choc, l'accident dont ils sont victimes sur la route, Karine Silla nous propos une sorte de huis-clos final.
Dans la grande villa de Georges et Lucie, la parenthèse estivale nous offre en effet une formidable occasion de sonder les âmes, de détailler les mécaniques qui forment – et déforment – les couples, d'esquisser de nouvelles histoires.
Jean est coeur de cette troisième et ultime partie. le fils de Georges, invité surprise, va servir de révélateur à cette photo de groupe avec dame. On sait depuis Icare combien les voyages autour du soleil peuvent être risqués. Karine Silla nous en apporte une nouvelle preuve. Avec autant de force que d'élégance.
Lien : https://collectiondelivres.w..
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Un roman poétique et basé sur les non-dits, les secrets et les regrets familiaux. Louise a toujours subit sa vie, elle s'est mariée sans amour avec le premier qui l'a demandé en mariage, elle a eu une fille mais elle n'a jamais su être proche d'elle, une mère dans son monde. Elle vivote jusqu'au jour où elle fait la rencontre qui va bouleverser sa vie et tout faire basculer. Elle quitte alors mari et fille et suit un homme jusqu'au Vietnam, là tout ce qu'elle avait enfouit au plus profond d'elle-même sort, elle vit enfin pour elle avec ses propres choix et cède à ses désirs.

Il y a trois parties bien distinctes dans ce livre et chacune aborde un aspect différent de la vie de Louise. le personnage qui m'a le plus touchée est celui de Marie la fille que Louise a laissé et qui a cru que sa mère était morte et s'est construite sans elle sur ce mensonge. Elle a une vie bien tranquille avec son mari et ses enfants jusqu'à ce qu'elle apprenne la vérité. J'ai aimé les questions posées dans ce roman sur la filiation, les liens parents-enfants, le désir d'enfant ou pas, la place du couple, est-ce que l'on peut être parents et couple sans que cela soit problématique, peut-on aimer lorsque l'on a pas été aimé soi-même ? J'ai aimé ce roman car ce sont des thèmes universels qui parlent à tous et toutes. Un beau livre sur la famille, et les secrets qui peuvent briser les familles, les certitudes et un équilibre que l'on croyait solide. Qui ne s'est jamais demandé si on ressemble à sa mère ou son père ?

Il y a donc beaucoup de mélancolie dans ce roman où il y a peu de dialogues mais beaucoup de questions métaphysiques et psychologiques. L'écriture est agréable et l'histoire se laisse suivre. J'ai passé un très bon moment.

VERDICT

Un roman parfait pour qui aime les histoires familiales et la psychologie. Relaxant
Lien : https://revezlivres.wordpres..
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L'auteur dans ce roman, nous raconte l'histoire de cette femme, Marie, dont la vie a été bouleversé du jour au lendemain. elle veut essayer de comprendre le Pourquoi et le Comment. son séjour chez le mentor de son mari, lui fera remonter toute son enfance, toutes ses questions toujours refoulées. L'arrivé du fils de l'ami de son mari, Jean, lui donnera les réponses à ces questions.

Le livre se dive en trois parties. Les deux premières nous plonge dans la vie d'une génération de femme, Louise la mère, frustrée par sa vie, qui va tout abandonner sur un coup du destin, et Marie sa fille, femme qui se sentait épanouie, vivante et heureuse, avant la révélation qui chamboulera ses pensées.
L'auteur emplois le "je" pour chaque personnage, ainsi on rentre alors dans leur esprit, grâce à ces phrases courtes, et l'emplois du présent; on ne lit pas un journal intime, mais on vit à travers chaque héroïne, on devient elles. de plus, les phrases courtes, qui viennent à la va vite, qui sont décousu, fond que l'on se sent être le personnage. le style ressemble à nos pensées qui survienne n'importe quand, un peu comme quand on commence à penser quelque chose et au final on se demande comment on en est arrivé à parler de çà. L'auteur veut faire vivre ces personnages, que l'on voit à travers leurs yeux, que l'on ressente leur joie, leur peine, qu'on comprenne le Pourquoi et le Comment.
Une chose aussi qui augmente cet effet d'être le personnage: les noms. A part pour certains, les noms ne sont pas présents, c'est : le mari, l'enfant, la fille, l'amant, la soeur... Comme si vraiment on vivait la vie de ces personnages, et en y pensant qui pense à sa mari , a ses parents par leurs prénoms ? Au finale on a presque envie, nous-même, d'écrire la suite de l'histoire.

Viens ensuite la troisième partie, Jean, personnage qui chamboule toute l'histoire, on passe à la troisième personne. On ne vit plus à travers les yeux de Marie, on vit la vie de Marie en l'incluant dans un ensemble. L'histoire n'est plus elle, mais un tout. On découvre avec ce nouveau personnage, l'éclosion de toutes ces questions refoulées. Est-ce-que je ressemble vraiment à ma mère?

Amour (mari et femme, enfant et parent), famille (mère fille, fils père), enfance (beaucoup de sujets sur les contes: Hansel et Gretel, Cruella...), et questions philosophiques et existentielles (Dieu existe-t-il?), sont les sujets clés de ce roman familial, que je vous invite à découvrir.
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Louise a tout quitté pour un homme rencontré dans un train et le suit au Vietnam,"oubliant" ainsi son mari et sa fille, Marie qui croira longtemps que sa mère est morte. Jusqu'à ces vacances où elle rencontre Jean.

Trois parties, trois personnages : Louise, Marie et Jean. Des filiations en filigrane des non-dits surtout, qui ne sont pas tout à fait des mensonges, des "fuites" qui sauvent peut-être..

Un roman au style maîtrisé (parfois un peu ampoulé, mais l'ensemble reste fluide et agréable), une juxtaposition d'histoires et de points de vue, une réflexion sur la filiation (biologique ou "spirituelle"), les liens choisis ou pas, sur la transmission (voire l'atavisme), sur l'amour surtout puisque là est le moteur essentiel !

Beaucoup de mélancolie dans ce roman, pas tout à fait de la tristesse ou du ressentiment, quelque chose de plus insidieux (et la narration y joue un grand rôle, entre le "je" et le "il" qui brouille les pistes ?), de plus sourd ou plus sombre...un roman où chacun semble chercher sa place, s'autoriser à "être", où les personnages se débattent avec la culpabilité et les secrets (l'infidélité en héritage ?)...La psychologie des personnages est examinée à la loupe, le subconscient scruté dans le détail (comment se construire sur un mensonge ?).

Si la plume est belle et sensible, et semble parfois s'apparenter à celle d'un scénariste, je suis restée un peu à côté de ce roman, trop long par moment alors que l'analyse fine des personnages semblait plus prometteuse. Mais j'ai aimé ce roman qui m'a donné envie de découvrir Monsieur est mort.
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critiques presse (1)
Telerama
24 février 2016
S'éparpillant dans trop de personnages, de secrets peut-être, Autour du soleil reste plein de grâce. Car d'âme en âme, de détresse en victoire intimes, on y goûte le poids et les vertus du silence.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Et elle continue à bavarder en nous faisant une liste méthodique sur le fonctionnement de la maison, en nous parlant d'elle.
Il est impossible de tout retenir. Les filles ne l'écoutent même plus et se tromperont forcément de serviette pour aller à la plage. C'est pour cette raison que je n'aime pas aller chez les autres. Il faut s'encombrer de leurs manies alors que nous sommes déjà débordés par les nôtres. On finit toujours par gêner parce que les gens n'aiment pas être leurs, mais tiennent à vivre comme s'ils l'étaient.
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Comme disait sa mère, c'était ça le mariage, les habitudes, qui avec le temps prennent des mauvais plis, comme sur une robe qu'on porte quand même parce que c'est la seule que l'on a.
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Nous sommes toujours et tous un peu responsables du désespoir des autres.
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Elle avait laissé derrière elle un mari qu’elle avait épousé parce qu’il était gentil, qu’il était le premier à l’avoir demandé en mariage et qu’elle n’avait jamais su dire non, une mère qui marmonnait les yeux dans le vide et une enfant avec qui, depuis le début, elle n’avait su faire.
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Quand son père l'appelait fiston, il savait que ça signifiait "je t'aime". Petit, il l'avait compris, mais les années passant, il l'oublia. Il ne comprenait plus comment son père disait "je t'aime" et en vint à penser qu'il ne l'aimait plus.
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Videos de Karine Silla (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Karine Silla
Invités par la bibliothèque Elsa-Triolet de Bobigny, Karine Silla et Yancouba Diémé se sont rencontrés pour parler d'un pays qui leur est cher, le Sénégal, et plus particulièrement d'une région qui est à l'origine de leurs deux romans : la Casamance. Dramaturge, réalisatrice et scénariste franco-sénégalaise, Karine Silla a récemment publié "Aline et les hommes de guerre" (Ed. de l'Observatoire, 2020). Primo-romancier, Yancouba Diémé est diplômé du master de Création littéraire de l'Université Paris 8 en 2015, et a publié en 2019 "Boy Diola" chez Flammarion.
Comme tous les Français, Yancouba Diémé avait en mémoire les reportages du Journal de 13 heures et ses portraits nostalgiques des villages de nos régions, désertés par l'exode rural. Et c'est un village presque de ce type qu'au détour d'une conversation avec Apéraw, son père, il entreprend d'exhumer de la mémoire de celui-ci : un village en Casamance, dans le sud du Sénégal. Un village avec son peuple de riziculteurs chassé par les sécheresses des années 50. Apéraw, fut de ceux-là : parti tout d'abord à Dakar, puis en France, dans les usines Citroën d'Aulnay-sous-Bois.
Or, c'est trente ans plus tôt que naquit Aline Sitoé Diatta, héroïne de la résistance en Casamance contre la colonisation française, à qui Karine Silla rend un splendide hommage dans son dernier roman. Guidée par des voix intérieures - et de ce fait souvent comparée à Jeanne D'Arc -, elle entraina la population dans un mouvement de désobéissance civile et non-violente avant d'être arrêtée et jugée par l'administration coloniale française, puis déportée à Tombouctou, au Mali, où elle meurt du scorbut en 1944 à l'âge de 24 ans.
Figure historique invisibilisée, ou héros familial couvrant son histoire d'une chape de silence, les deux existences qui sont au centre des livres de Karine Silla et Yancouba Diémé racontent, dans leur précieuse singularité, quelque chose d'éminemment collectif.
Une production de l'Association Bibliothèques en Seine-Saint-Denis, avec le soutien du Conservatoire Jean Wiener de Bobigny Réalisation : Pierre Mauduit & Quentin Mouyal Interview : Claudia Minerba & Julien Missioux Conception : Bibliothèque Elsa-Triolet de Bobigny Conception graphique : Studio des formes
#médiathèque #SeineSaintDenis #festival #littérature
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