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« Ton père est mort il y a deux jours», ces quatre mots Vincent les reçoit dans la chaleur de Calcutta, son refuge du bout du monde.
Parti quinze ans plus tôt de la maison familiale, Vincent croit déceler dans le coup de téléphone maternel un appel au secours. Les milliers de kilomètres de distance, les années écoulées n'ont plus d'importance. Vincent décide de rentrer à Paris. Il sait que le retour sera difficile, le temps du voyage est propice à la réflexion, les souvenirs affluent, douloureux, insupportables. le suicide de son frère ainé, l'indifférence et la cruauté du père qui obligeait ses enfants à l'appeler « Monsieur » et ne vivait que pour sa collection de tableaux ont fait de Vincent un être révolté cherchant l'apaisement dans les paradis artificiels, jusqu'au départ définitif.
Par petites touches, Karine Silla nous fait découvrir cette famille, le père ignoble dans ses certitudes, la mère froide et indifférente qui ne supporte pas que ses enfants la touchent, et les quatre frères qui essaient désespérément de trouver une place dans cet appartement où tout est trop vaste, sauf l'amour.
« Vivre dans un espace trop grand empêche d'aimer. »
Karine Silla nous propose une histoire cruelle et douloureuse sur la culpabilité, le pardon et le deuil.
J'ai été bouleversée, happée, dès la première phrase par l'ambiance lourde et pesante de ce magnifique roman.
Un coup de coeur.




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Il aura suffi d'un coup de fil pour que les souvenirs de Vincent, enfouis depuis quinze ans, ressurgissent. Il avait pourtant réussi à mettre de la distance entre lui et les siens, fuyant Paris pour s'installer à l'autre bout du monde, à Calcutta. Jusqu'au jour où il reçoit un appel de sa mère pour lui annoncer la mort de son père et son désir de l'avoir à ses côtés pour affronter cette épreuve. Sans réfléchir, Vincent monte dans le premier avion pour la France. Mais après tant d'années d'absence, les retrouvailles avec une mère fragilisée et deux jeunes frères qu'il n'a presque pas connus s'annoncent difficiles… Alors Vincent repousse l'échéance, errant dans les rue de Paris, laissant les souvenirs du drame rejaillir en flots incontrôlables et dévoilant un passé et des secrets de familles qui auraient peut-être mieux fait de rester enterrés à jamais…


« Monsieur est mort » est le premier roman de Karine Silla dans lequel elle dresse le portrait corrosif d'une famille bourgeoise complètement névrosée. Derrière l'image d'un bonheur sans nuages (ou presque !) se cache des maux profonds, nés de l'argent facile, de la perversion, de la drogue et des non-dits. Autant de troubles qui ont eu raison de l'équilibre fragile de ses membres, entretenant entre eux des rancoeurs et des haines longtemps dissimulées au profit des apparences. En revenant en France, le narrateur se retrouve confronté à son passé et obligé d'affronter la vérité en face, notamment celle qui entoure le suicide de son frère aîné, Gabriel. Les souvenirs rejaillissent par bribes, libérant avec eux la colère et l'incompréhension de Vincent. Un retour qui va tourner au règlement de compte, libérant un à un les tabous longtemps ensevelis. Un roman familial certes déjà vu, mais efficace, qui joue habilement sur la tension dramatique existant entre les différents personnages. Un premier roman classique donc mais plaisant.
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Voilà quinze ans que Vincent a fui son passé et sa famille pour l'Inde, il avait alors une vingtaine d'années. A l'appel de sa mère l'informant du décès de son père, il n'hésite pas et saute dans le premier avion pour Paris. Mais durant le trajet, tous les souvenirs traumatisants de son enfance vont lui faire retarder le moment de la confrontation avec les siens.
Peu à peu, le lecteur va découvrir à l'aide de flashbacks ce qui se cache derrière les apparences très convenables de cette riche famille bourgeoise et qui est responsable du mal-être de Vincent. Est-ce la faute du père, rentier, qui se fait appeler "Monsieur" par les siens, pour qui le travail est un déshonneur et dont Vincent a découvert la perversité quand il avait 10 ans ? Ou celle de la mère tant adorée, beauté glacée qui aurait voulu des filles à la place de ses 4 garçons, et qui ne sait pas montrer le moindre geste d'affection ? Aura-t-il le courage d'affronter ce passé où plane le fantôme de Gabriel, son frère ainé, qui s'est suicidé en se jetant sous les rames du métro ?

Pour un premier livre, l'écriture fine de Karine Silla traduit admirablement bien les batailles intérieures de Vincent, mais cela reste un roman psychologique très noir et finalement assez classique qui parle du deuil, évènement propice au déballage des secrets de famille. le début m'en laissait espérer beaucoup. Après toute cette tension, j'attendais comme le narrateur, la délivrance finale, la confrontation, l'explosion ou pourquoi pas l'apaisement mais rien n'est venu mettre un terme à cette lourdeur ambiante. Pour moi, la fin n'a pas vraiment été à la hauteur.
J'accorde un 11/20 à ce livre qui démontre une fois de plus que le silence et le manque d'amour dans une famille sont les poisons les plus sûrs pour détruire une existence, mais qui manque cruellement d'espoir.
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Déjà séduite par la couverture et la quatrième de couverture, j' ai été emportée dès le début par l'ambiance de ce livre qui est lourde et pesante, on sent le poids du passé sur les épaules du héros, de tout les secrets qui sont restés cachés.
Nous suivons un homme qui rentre en France après quinze ans en Inde, répondant à un appel de sa mère lui demandant son aide après la mort de son père. Petit à petit on découvre les raisons de son départ, jusqu'au bout on se demande s'il va réussir à faire face aux démons de son passé et dans quel état il va en sortir.
Même si je n'aime pas beaucoup les livres lents où il ne se passe pas grand chose celui-ci m'a emmené dès les premières pages : je voulais découvrir les raisons de son départ, savoir s'il allait oser affronter les fantômes de son passé.
Le point faible de ce livre est pour moi sa fin, qui n'en est pas vraiment une, j'aimerais savoir ce qui se passe ensuite.
Quelques jours plus tard, je n'arrive toujours pas à mettre des mots sur mes émotions, ce livre n'est pas de ceux que j'ai l'habitude de lire. Je dirais même qu'il a tous les éléments pour me déplaire (la lenteur, le manque d'action, le héros qui passe son temps à hésiter …) et pourtant ce livre m'a marqué par son univers, j'ai très envie de retrouver le héros et sa famille bancale, ses rencontres très émouvantes. Bref, un livre qui m'a surprise et que je vous conseille.
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Vincent quitte l'Inde, où il vit depuis 15 ans, suite à la mort de son père. Il s'était promis de ne jamais remettre les pieds en France, de fuir son passé de toxico, ce père méchant, la douleur d'un frère mort qu'il adorait et cette mère qui ne donne aucune tendresse. Mais à peine de retour, il n'arrive pas à franchir le seuil du domicile familial car les souvenirs affluent encore et encore et ce sont des regrets qui s'entrecroisent. le manque d'amour de sa mère et les événements qui ont marqué son enfance vont peu à peu remonter à la surface. Au final, ce retour va lui permettre de trouver certaines réponses...
C'est un premier roman très bien écrit. Les personnages sont vrais et l'on ressent en permanence l'angoisse et la peur de Vincent de se confronter à sa famille et aux traumatismes du passé. Chaque objet de la maison réveille des souvenirs difficiles et cet aspect est très bien décrit de sorte que l'on vit les fragments de vie avec intimité.
On ressent toute la dramaturgie de l'auteur. Petit bémol : on attend peut-être une fin un peu plus explosive, un peu moins contenue dans ce roman qui aborde les secrets familiaux et l'impact dévastateur des non dits dans la bourgeoisie.
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Envoûtante la lecture de "Monsieur est mort". Un petit livre en nombre de pages, mais un grand livre, dans un style merveilleux. J'avais vu l'auteur, Silla Karine à "Bibliothèque Médicis", où elle s'était peu exprimée, un peu étouffée par l'animateur et par les autres écrivains présents sur le plateau. C'est pourtant un homme qui s'exprime, à la première personne, dans son livre.. Il a quitté sa famille quinze ans plus tôt pour oublier son passé à Calcutta. Sa mère lui apprend par téléphone que celui qu'on a toujours appelé "Monsieur", son père, vient de mourir. Il revient à Paris et c'est l'occasion de revivre ce passé qu'il a fui. On comprend vite que cette famille très riche, avec chauffeur et domestiques, une mère froide qui ne l'a jamais pris dans les bras, un père qui vivait "de ses rentes", ne lui a jamais donné le bonheur. On comprend aussi qu'elle cache un secret cette famille, qui nous est révélé au fil des pages.
Comme le disait un lecteur de Babelio : "un roman où il ne se passe rien", mais en même temps, tellement de choses! On comprend en tout cas que l'argent ne fait pas forcément le bonheur tel que l'a connu Silla Karine au Sénégal dans sa famille très pauvre.
On attend avec impatience son prochain roman !
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Vincent, le narrateur, vit depuis 15 ans en Inde, dans un quotidien relativement stabilisé pour un ancien toxicomane à l'héroïne et aux drogues fortes, loin des siens, manifestement loin d'une famille, d'une enfance et de secrets trop lourds à porter.
Monsieur, c'est le père de Vincent, mais Monsieur est mort. Alors Vincent retourne à Paris. Là, nous découvrons une famille prospère, un père rentier qui se fait appeler monsieur, une mère au foyer qui rêvait d'avoir des filles, quatre fils plutôt étranges, un frère disparu. le passé est lourd de non-dits, de secrets, de mots d'amour jamais prononcés, de gestes tendres jamais donnés ou seulement à peine ébauchés, d'attentes et de pardon. C'est lent, oppressant parfois, on a envie de fuir comme l'a fait Vincent pendant 15 ans, mais en même temps on attend avec lui. Qui sait, la mort du patriarche pourrait rapprocher les membres épars de cette famille. C'est un livre lourd mais qui se laisse lire, on ne sait pas trop où l'auteur nous entraine mais on a malgré tout envie de le suivre.
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Il arrive parfois qu'un roman même assez court, vous paraisse bien trop long. Ici, il fut interminable tant tout y est attendu, convenu. Drame feutré en milieu richissime, enfants traumatisés à la dérive, rien de bien neuf depuis quelques chefs d'oeuvre sur l'enfance malheureuse en haute bourgeoisie ou pas. Le haut coupable vient de mourir, un de ses fils réfugié aux Indes revient pour son enterrement à la demande de sa mère.

Sur cette trame particulièrement bien vendue par un marketing efficace : belle couverture et texte de 4e attirant, se déroule une succession de poncifs écrite d'un style pauvre et puéril, de préceptes éculés sur la recherche du bonheur...

"Etre l'otage de ses souvenirs est une torture, ils ne servent à rien sauf à nous entraîner vers le passé, parfois avec effroi" (Page 94) écrit-elle avant ou après une longue description d'une dégustation de tarte aux fraises à la Proust !

A la décharge de l'auteur qui pourrait avoir voulu coller ainsi à la personnalité paumée de son héros, il faut bien admettre qu'elle a réussi à nous perdre aussi.
On a même l'extraordinaire impression qu'elle a essayé de "rallonger" la sauce intégrant une série de rencontres et d'observations totalement saugrenues et hors contexte (Un taxi, une gamine, la traditionnelle petite vieille sur son banc...)
Il faut croire qu'être issue du monde tourmentée du spectacle parisien a du aider Karine Silla a bien des choses car je n'ai trouvé que critiques dithyrambiques de ce roman qui sera, pour ma part, vite oublié.
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J'ai été happé d'entrée de jeu par ce livre bref mais très lourd et pesant. Pas par le style, qui est simple, discret mais efficace. D'après les critiques que j'ai lues, beaucoup regrettent cette fin "libre", qui effectivement appelle à beaucoup de suites. Suites que se feront chacun des lecteurs qui trouveront ce récit. Pour ma part, j'ai aussi apprécié la "fin".
Ce livre n'est pas un chef-d'oeuvre mais il est un honnête morceau-témoignage de quelques états de notre "humanité" "actuelle"...
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Vincent a fui Paris et, surtout, sa famille pour L'inde. La mort de son géniteur l'oblige à revenir en France. C'est ce voyage de retour que Karine Silla nous raconte.
Oui, Monsieur est mort. Je subodore quelques lourds secrets de famille. Je comprends sa peur, ses angoisses. L'écriture se fait lente, lourde. La solitude est pesante tout comme le passé qui remonte à la surface.
Le voici devant le porche de la maison bourgeoise. Impossible d'entrer. Impossible d'ouvrir cette satanée porte comme s'il avait peur d'ouvrir les portes de sa mémoire. Par petites touches, j'apprends à connaître cette famille de grands bourgeois. le père se fait appeler « Monsieur » par ses enfants « Cela ne me dérangeait pas, je trouvais même cela assez représentatif de nos rapports. ». Oisif, il n'a jamais travaillé, il collectionne les oeuvres d'art et autres déviances que je ne dévoilerai pas. Il ne veut pas que ses propres enfants travaillent. « Mon père nous l'avait dit clairement, il tolérait que nous allions à l'école pour nous cultiver, mais il ne voulait pas que ses fils travaillent. » La mère, étrange beauté froide, ne supporte pas que ses propres enfants l'approchent, déguise ses enfants en fille et joue Bach. « J'ai espéré longtemps qu'elle me prenne dans ses bras, contre sa poitrine… A présent, je n'aurais supporté qu'elle me touche. ». Il y a le frère aîné, Gabriel que Vincent aime tant. Ce garçon a supporté en silence les vilénies (le mot est faible) de son père, protégé ses frères, mais n'a pu supporter la découverte de Vincent. Oui, une famille « bien-sous-tout-rapport » que le père a détruite corps et âmes, dont il ne reste que des « zombies » essayant de survivre.

Ce livre, très scénarisé n'a rien de plombant. Karine Silla oppose la richesse de la famille et la misère affective. Les mots sont justes, pas de fioritures inutiles. Comme dans un film, les flash-back entrouvrent les portes de cette famille très bourgeoise et Vincent les ouvrira jusqu'à l'Ultime porte, celle où repose le corps de Monsieur.
Un très bon premier roman qui ne se laisse pas oublier facilement.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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