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Citations sur Maigret à New-York (14)

Il était difficile de concentrer plus de vies humaines dans aussi peu d'espace et pourtant, on ne sentait aucune chaleur, on éprouvait plus que nulle part ailleurs un sentiment d'irrémediable isolement.
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Il n'avait pas aperçu Jean Maura. Il était bien passé devant sa cabine, où il y avait de la lumière, et avait failli frapper. À quoi bon ? Il était rentré chez lui pour se raser. Il avait bu - il devait s'en souvenir, comme on se souvient de détails sans importance - il avait bu, au goulot, une gorgée d'une bouteille de marc que Mme Maigret avait glissée dans ses bagages.
Que s'était-il passé ensuite ? C'était sa première traversée, à cinquante-six ans, et il était tout étonné de se trouver sans curiosité, de rester insensible au pittoresque.
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Ils s'étaient arrêtés machinalement sur le seuil et tous les deux regardaient la boutique d'en face et le tailleur, le fils du vieil Angelino, qui travaillait à sa presse, car les pauvres n'ont pas le temps de s'attarder à leur douleur.
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Ce dont je voudrais vous convaincre, c'est que je ne suis pas un gamin nerveux qui se forge des idées … Depuis six mois environ, il se passe quelque chose de grave … Je ne sais pas quoi, mais j'en ai la certitude … On sent que mon père a peur, qu'il n'est plus le même, qu'il a conscience d'un danger.
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Cela signifiait, en somme, que les personnages du drame venaient, pour lui, de cesser d'être des entités, ou des pions, ou des marionnettes, pour devenir des hommes.
Et ces hommes-là, Maigret se mettait dans leur peau. Il s'acharnait à se mettre dans leur peau.
Ce qu'un de ses semblables avait pensé, avait vécu, avait souffert, n'était-il pas capable de le penser, de le revivre, de le souffrir à son tour ?
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Pourquoi sont-ce toujours les roux qui sont marqués de petite vérole et pourquoi, presque invariablement, sont-ce des gens sympathiques ?
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Le bateau avait dû atteindre la Quarantaine vers quatre heures du matin et la plupart des passagers dormaient. Quelques-uns s’étaient vaguement réveillés en entendant le vacarme de l’ancre, mais bien peu d’entre eux, malgré les promesses qu’ils s’étaient faites, avaient eu le courage de monter sur le pont pour contempler les lumières de New-York.
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Il n’y avait pas de concierge dans la maison, comme dans les maisons françaises, et c’est ce qui compliquait la tâche du commissaire. Rien que des boites à lettres, dans le corridor du rez-de-chaussée, peintes en brun, avec un numéro, quelques-unes avec une carte de visite jaunie ou avec un nom gravé sur une bande de métal.

Il était dix heures du matin et c’était sans doute à cette heure-là que cette sorte de caserne vivait sa vie la plus caractéristique. Une porte dur deux, ou trois, était ouverte. On voyait des femmes aux cheveux non encore peignés vaquer à leur ménage, débarbouiller des mioches, secouer de douteuses carpettes par la fenêtre.
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[...] ... [Ronald Dexter] poussait les billets de banque vers Maigret.

- "Prenez-les. Faites-en ce que vous voudrez. Ils ne m'appartiennent pas. Cette nuit ... cette nuit ..."

Il avait l'air de prendre son élan pour franchir le cap le plus difficile.

- "... cette nuit, je vous ai trahi pour cinq cents dollars."

Téléphone.

- "Allô ! Comment ? Vous êtes en bas ? Montez, lieutenant. Je ne suis pas seul, mais cela n'a pas d'importance."

Et le clown questionna avec un sourire amer :

- "La police ?

- Ne craignez rien. Vous pouvez parler devant le lieutenant Lewis. C'est un ami d'O'Brien.

- On fera de moi ce qu'on voudra. Cela m'est égal. Seulement, j'aimerais que cela aille vite."

Il oscillait littéralement sur ses jambes.

- "Entrez, lieutenant. Je suis heureux de faire votre connaissance. Vous connaissez Dexter ? Peu importe, O'Brien le connaît. Je pense qu'il a des choses fort intéressantes à me dire. Voulez-vous vous asseoir dans ce fauteuil pendant qu'il parle et que je prends mon petit-déjeuner ?"

La chambre était presque gaie grâce au soleil qui la traversait de biais et qui y mettait tout un fourmillement de fine poussière dorée.

Maigret, pourtant, se demandait s'il avait bien fait de prier le lieutenant d'assister à la conversation. O'Brien ne lui avait pas menti en lui disant la veille que c'était un homme aussi différent de lui que possible.

- "Enchanté de faire votre connaissance, commissaire."

Seulement, il disait cela sans un sourire. On sentait qu'il était en service commandé et il alla s'asseoir dans un fauteuil, croisa les jambes, alluma une cigarette et, alors que Dexter n'avait pas encore ouvert la bouche, tirait un carnet et un crayon de sa poche.

Il était de taille moyenne, de corpulence plutôt en dessous de la moyenne, avec un visage d'intellectuel, de professeur, par exemple, un long nez, des lunettes aux verres épais.

- "Vous pouvez noter ma déposition si c'est nécessaire ..." prononçait Dexter comme s'il se voyait par avance condamné à mort. ... [...]
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- Votre collègue O'Brien vous dira que je ne déduis jamais. Il ajoutera sans doute avec une pointe de malice que je ne pense jamais. Vous pensez, vous ?
Maigret se demanda s'il n'était pas allé trop loin, mais Lewis, après un instant de réflexion, répliqua :
-Quelquefois. Quand j'ai en main les éléments suffisants.
- Ace moment-là, ce n'est plus la peine de penser.
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