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Commissaire Maigret - Romans et ... tome 14 sur 103
EAN : 9782253142935
186 pages
Le Livre de Poche (02/01/2003)
  Existe en édition audio
3.65/5   431 notes
Résumé :
Un grattement timide à la porte; le bruit d'un objet posé sur le plancher, une voix furtive: " Il est cinq heures et demie! Le premier coup de la messe vient de sonner...
" Maigret fit grincer le sommier du lit en se soulevant sur les coudes et tandis qu'il regardait avec étonnement la lucarne percée dans le toit en pente, la voix reprit: " Est-ce que vous communiez? " Maintenant, le commissaire Maigret était debout, les pieds nus sur le plancher glacial. Il ... >Voir plus
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Revenu sur les lieux de son enfance, le commissaire Maigret se retrouve malgré lui happé par une affaire peu banale : un crime est annoncé, sous forme d'un message anonyme adressé à la police de Saint Fiacre, précisant le lieu et le moment du décès. En effet lors de la première messe des morts, conformément à ce que prédisait le message, la comtesse de Saint Fiacre est victime d'un accident cardiaque.

Maigret entre en scène, à titre officieux, pour tenter de comprendre ce qui s'est passé, observant les comportements et tentant de décrypter les invraisemblances des discours pour faire la lumière sur cette affaire. Mais c'est aussi pour l'enfant du pays l''occasion de faire ressurgir de lointains souvenirs, puisque le père de Maigret était régisseur du domaine Saint Fiacre.

L ‘ambiance est désuète mais l'enquête tient la route et le roman se lit avec plaisir, comme l'on revoit un vieux film en noir et blanc. Et peut donner l'envie de se plonger de temps à autre dans l'une des nombreuses enquêtes du célèbre enquêteur.

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Dans ce roman de 1932, Maigret revient sur les lieux de son enfance pour enquêter sur le meurtre annoncé de la comtesse de St Fiacre...

Le château de St Fiacre où le père de Maigret était régisseur a bien changé depuis son départ et pas pour le meilleur.
L'ambiance y est délétère et on y sent la faillite morale et financière.

Maigret se montre parfois brutal dans cette enquête, c'est qu'on comprend bien que ce retour en arrière le rend furieux et amer; où est donc le temps de la splendeur des châtelains, où est le temps où le petit Jules admiratif des adultes de son entourage servait la messe ?
"Qu'a t'on fait de mes souvenirs d'enfance ?!" pourrait-il dire.

Pour le côté enquête policière, on est dans quelque chose d'assez classique ; un "whodunnit" traditionnel en fin de compte, mobile, moyen, opportunité, etc...
C'est comme souvent avec Simenon, l'ambiance et les personnages si bien décrite, si bien cernés, qui font les principaux l'intérêts du roman.

Je ne peux pas ne pas évoquer les adaptations de ce livre, j'en connais trois : le film de Jean Delannoy avec Jean Gabin et les deux téléfilms avec Jean Richard et Bruno Kremer, qui sont trois réussites chacune à leur manière.
Même si les scénaristes ont pris des libertés avec le roman ils ont tous gardé le principal, c'est à dire l'effet que la nostalgie a sur Maigret, sa façon d'enquêter et son humeur.
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Grand souvenir de ce roman étudié en classe de collège. Vu le film avec Jean Gabin dans la peau de Maigret bien après. Mais je revois encore le prof nous expliquer le texte de Simenon. Souvenir de l'ambiance, mais aussi de l'intrigue pour une fois. Ambiance de cette France rurale religieuse. Tout un monde ! Histoire d'enfants de coeur, d'aristocrates, de propriétés, d'église… Une de ces intrigues dont Simenon a le secret. Lire cet auteur, c'est se replonger dans le passé, souvent peu reluisant d'une époque qui n'a bien souvent rien à envier à la notre.
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Pour ceux qui l'ignorent, le père du commissaire Maigret était le régisseur du comte de Saint-Fiacre et c'est dans cette propriété que le petit Jules non seulement est né mais a aussi passé toute son enfance - il y a a même été enfant de choeur. Epoque heureuse, époque bénie, que Maigret évoque toujours avec la douceur que l'on devine et qui, bien sûr, n'a pas été sans laisser de nombreuses marques sur sa personnalité. Par exemple, il vénérait la comtesse, une jolie femme longue et fine, toujours habillée de fourrures et de soie, qu'il revoit aux côtés de son époux, dans l'un de ces tous nouveaux modes de locomotion qu'on commençait à appeler "automobiles", tout cela avant la Grande guerre, bien évidemment. Et il n'a jamais oublié la façon respectueuse mais non servile dont son père leur confiait, à lui et à sa mère, quand il rentrait, le soir, dans la chaude petite maison réservée au régisseur du domaine : "Aujourd'hui, M. le comte m'a appelé pour travailler avec lui dans son bureau." Un bureau-bibliothèque comme on n'en fait plus, tapissé de haut en bas de boiseries aristocratiques, elles-mêmes recouvertes pour l'essentiel d'étagères débordantes de livres, avec un beau feu, l'hiver, brûlant joyeusement dans l'énorme cheminée.

Pour ceux qui seraient durs de la comprenette, j'ajouterai donc que, aux yeux de Maigret, tout ce qui entoure le nom de Saint-Fiacre est sacré.

On jugera donc de l'étendue de sa stupeur, puis de son inquiétude et enfin de sa colère en découvrant, traînant de bureau en bureau au 36, Quai des Orfèvres, une feuille quadrillée transmise par la Police municipale de Moulins "à toutes fins utiles" et portant ces mots : "Je vous annonce qu'un crime sera commis à l'église de Saint-Fiacre pendant la première messe du Jour des Morts." S'étant assuré qu'il s'agit bien de son Saint-Fiacre à lui, le commissaire se précipite. Un crime, dans l'église de Saint-Fiacre, pendant la messe, et la première encore du Jour des Morts ! Autant dire, une profanation pour la jeunesse de Jules Maigret ! Et il est là sur les lieux, plus droit qu'un "i" qui passerait en revue tout l'alphabet et plus énigmatique qu'un gisant étendu dans son éternité, lorsque, encore agenouillée dans la stalle familiale après la communion, la comtesse de Saint-Fiacre, bien vieillie certes mais toujours alerte, décède d'un arrêt du coeur, un peu avant la sortie de la première messe du Jour des Morts.

Un petit intermède, le temps de retrouver le missel de la morte, disparu en un premier temps à l'église et réapparu entre les mains d'Ernest, l'enfant de choeur qui rêvait, tout comme Maigret au même âge, d'en posséder un jour un aussi beau, et le crime est établi. le volume contenait en effet une imitation d'article de journal annonçant la mort de Maurice de Saint-Fiacre, qui se serait suicidé. le coeur vaillant mais affaibli de la comtesse n'a pas résisté : la Nature a fait ce dont le meurtrier inconnu n'avait pas voulu se souiller les mains ...

La ronde des personnages, villageois et notables, se met en branle. Peu à peu reconnu comme "le fils du régisseur", Maigret se fait plus elliptique que jamais quand il ne paraît pas, quelquefois, envisager de se refermer comme une huître géante. Si la mort de la comtesse le touche, le portrait qu'en brossent désormais ceux qui lui ont survécu lui serre le coeur : après la mort de son époux et le départ de son fils, Maurice, qui menait plus ou moins une vie de bâton de chaises, la pauvre femme, en quête de tendresse plus que de sexe, avait eu des complaisances pour des jeunes gens qui tenaient auprès d'elle le rôle de "secrétaires." L'actuel tenant du titre, Jean Métayer, arrive largement en tête pour prétendre au rôle de l'assassin qui, de l'ombre, dirige tout. Mais les apparences sont souvent trompeuses. Bien que plein de mépris pour l'individu, le commissaire le sait bien. Alors ne serait-ce pas plutôt l'héritier des lieux qui aurait eu tout intérêt à presser un peu les choses dans l'espoir de récupérer du domaine ce qui peut encore échapper aux créanciers ? Et puis, il y a cet abbé, jeune mais rigoriste, qui aurait tant souhaité que Mme de Saint-Fiacre mourût en état de grâce. Ayant reçu la communion ce matin-là après avoir été absoute de ses péchés par sa confession hebdomadaire, c'est bel et bien purifiée qu'elle a quitté sa faible enveloppe de chair ...

Pendant que tout le monde jase et cancane, on a un peu l'impression que les évènements, pour une fois, échappent à notre héros. Comme si son passé personnel l'empêchait de prendre la haute main sur l'affaire, de décider et de trancher, de réfléchir même comme à son habitude. Bien qu'elle soit désormais dans une autre dimension, Maigret ne paraît pas se résoudre à effleurer l'ombre de la femme qu'il a tant admirée pour sa grâce, son élégance et sa noblesse innée. On le dirait comme impuissant ... A moins qu'il n'estime plus "juste" que quelqu'un d'autre que lui règle l'affaire. Maigret, nous le savons depuis "Pietr-le-Letton" et nous l'avons constaté à nouveau dans "Le Pendu de Saint-Pholien" comme nous le constaterons dans "Chez les Flamands", aime parfois à laisser le Destin accomplir sa besogne.

Et c'est justement cette tendance, depuis toujours honnie par la Morale stricte (honte et réprobation largement accrues par l'apparition chez nous des films et des séries d'outre-Atlantique, presque tous à deux-cent mille lieues en général au-dessous de l'univers de l'écrivain belge), qui confère au personnage du commissaire cette humanité particulière qui ne ressemble qu'à lui-même, qui lui fait don de ce "plus" qui nous permet, alors que Maigret n'est plus très loin d'atteindre son siècle d'existence, de nous passionner, encore et toujours, pour une intrigue, une atmosphère, des méthodes policières et la reconstitution de mondes qui, de nos jours, ne trouveraient pas leur place dans la logique aseptisée des thrillers ou simples policiers actuels, lesquels ne se sentent (ou ne se croient) vraiment palpiter que s'ils possèdent, entre leurs pages pléthoriques, au moins un tueur en série aussi barbouillé de sang que d'invraisemblances.

Reconnaissons-le sans honte : si Simenon nous séduit encore, si dans le métro, coincés et sacrant entre un Musso et un Lévy, on croise encore deux de ses Maigret entre les mains de lecteurs mal assis mais résignés, si le cinéma et la télévision n'ont pas fini d'exploiter un personnage en apparence si banal et par ailleurs si peu expansif qu'il en devient souvent décourageant, voire carrément incompréhensible dans ses raisonnements et ses réactions, c'est parce que chacun d'entre nous possède, tout au fond de lui-même et parfois sans le comprendre avant un âge certain, une parcelle de cet univers tiède, pluvieux, écrasé de brumes et rêvant d'une bonne blanquette de veau "à l'ancienne", de cet univers qui mêle les demis et le parfum du tabac à pipe et qui fait s'adosser en file indienne, au mur de notre imaginaire, tout un peuple de figures plus vraies que nature et qui nous apostrophent sans gêne aucune. Elles ont vieilli ? Oui. Elles ne sont plus à la mode ? Vous avez raison. Elles font tache, même, pour certaines d'entre elles ? Sans aucun doute. Et puis, pour beaucoup, disons-le crûment, sans prendre de gants, elles sont incroyables et nul auteur de policier digne de ce nom n'oserait leur confier aujourd'hui le moindre rôle, en tous cas pas sans un peu plus d'hémoglobine ? pas sans un peu plus de perversité dans l'allure et les pensées ?

C'est vrai. Mais le monde est incroyable. La preuve ? Il aura oublié depuis belle lurette l'énorme majorité des cadavres tailladés inventés par les auteurs de thrillers actuels qu'il se plongera encore avec tendresse, nostalgie - et un délicieux frisson indéfini mais fulgurant - dans les Morgues hantées par Maigret et les siens. ;o)
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Mon premier Simenon, trouvé dans une boîte à livre en me rendant chez le médecin, il me permettait d'alimenter le challenge Solidaire.
Une lecture intéressante, qui m'a permis de découvrir le style de l'auteur et surtout d'apprendre à connaître le célèbre commissaire Maigret. Alors ou je le connaissais par la série télévisée, ou Bruno Cremer incarnait le personnage. J'en ai de vague souvenir, je n'ai jamais été un accroc du petit écran. J'avais pour souvenir d'un personnage au caractère affirmé, assez directif et particulièrement bourru, comme on dit à la campagne.

Ça tombe bien que je vous parle de campagne, parce que ce roman, assez court d'à peine 200 pages, se passe dans un cadre rural. Une petite commune pendant l'entre deux guerres. D'entrée de roman, l'auteur nous plonge dans l'ambiance de cette époque ainsi qu'un climat de saison particulièrement frigorifiant même à la lecture. Je trouve les descriptions très bien dosées, juste ce qu'il faut pour une immersion dans l'intrigue.

L'intrigue justement qu'elle est-elle ? Un message (anonyme évidemment) annonce un décès lors de la première messe en l'église de Saint-Fiacre. Un décès annoncé à l'avance, ce n'est plus un décès, c'est un crime… Bien que non saisit officiellement, le commissaire va se rendre à cette église pour assister à cette première messe ; il assistera bien à un décès.

Mais le contexte va rendre notre Maigret un poil mélancolique et nostalgique, car la personne qui est morte est la comtesse de Saint-Fiacre. La même comtesse qui, avec son mari, employait à l'époque le père de Maigret en qualité de régisseur, si bien que Maigret a littéralement grandi dans l'enceinte du château. Petit, il admirait la comtesse, pour ce qu'elle représentait, sa beauté etc. … Mais désormais la comtesse à perdu son mari et s'acoquine avec un prétendu secrétaire, que d'autres considère comme un gigolo. de plus, son fils, est en dilettante, il utilise la fortune à mauvais escient pour se lancer dans de nouvelles affaires, qui ont toujours pour point commun de péricliter… Pour sa dernière en date il a besoin de 40 000 francs, mais le régisseur du château le bloque prétextant une fortune ruinée.

Voilà vous l'avez compris des suspects se distingue, vous en ajouterez trois autres (que je vous laisse découvrir), ce qui vous donnera une table ronde à 6 ou tout s'élucidera dans un repas mémorable.

Alors plusieurs petits détails ont impacté la note, tout d'abord les dialogues ou par moments, on se perd un peu, j'ai trouvé certains passages un peu fouillis. Ça et la mort de la comtesse en elle-même.

Sinon pour une première expérience Simenon, c'était pas mal, ça se lit vite ce n'est pas alambiqué à outrance, les suspects reste crédible jusqu'à la fin, pas d'éléments important cachés, tout à fait cohérent.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
C'était l'heure où, le dimanche et les jours de fête, les paysans retardent le moment de rentrer chez eux, savourant le plaisir d'être en groupe, bien habillés, sur la place du village ou bien au café. Quelques-uns étaient déjà ivres. D'autres parlaient trop fort. Et les gosses aux habits roides regardaient leur papa avec admiration.
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[...] ... La scène qui suivit fut confuse. Partout il se passait quelque chose et, après coup, chacun n'eût pu raconter que la petite partie des événements qu'il avait vue personnellement.

Il ne restait que cinq bougies pour éclairer la salle-à-manger. D'énormes pans demeuraient dans l'ombre et les gens, en s'agitant, y entraient ou en sortaient comme des coulisses d'un théâtre.

Celui qui avait tiré, c'était un des voisins de Maigret : Emile Gautier. Et, le coup à peine parti, il tendait les deux poignées vers le commissaire, en un geste un peu théâtral.

Maigret était debout. Gautier se leva. Son père aussi. Et tous trois formèrent un groupe d'un côté de la table tandis qu'un autre groupe se constituait autour de la victime.

Le comte de Saint-Fiacre avait toujours le front sur le bras du prêtre. Le médecin s'était penché, avait regardé autour de lui d'un air sombre.

- "Mort ? ..." questionnait la voix de l'avocat grassouillet.

Pas de réponse. On eût dit que, dans ce camp-là, les choses se passaient mollement, entre mauvais acteurs.

Il n'y avait que Jean Métayer à n'être ni d'un groupe, ni de l'autre. Il était resté près de sa chaise, inquiet, en proie à un tremblement, et il ne savait de quel côté regarder.

Pendant les minutes qui avaient précédé son geste, Emile Gautier avait dû préparer son attitude car à peine avait-il remis l'arme sur la table qu'il faisait littéralement une déclaration, en regardant Maigret dans les yeux.

- "C'est lui-même qui l'a annoncé, n'est-ce pas ? ... L'assassin devait mourir ... Et, puisqu'il était trop lâche pour se faire justice lui-même ..."

Son assurance était extraordinaire.

- "J'ai fait ce que je considérais comme mon devoir ..."

Est-ce que les autres, de l'autre côté de la table, entendaient ? Il y avait des pas dans le couloir. C'étaient les domestiques. Et le docteur alla à la porte pour les empêcher d'entrer. Maigret n'entendit pas ce qu'il leur dit pour les éloigner.

- "J'ai vu Saint-Fiacre qui rôdait autour du château la nuit du crime ... C'est ainsi que j'ai compris ..."

Toute la scène était mal réglée. Et Gautier était cabotin en diable quand il déclara :

- "Les juges diront si ..."

On entendit la voix du docteur.

- "Vous êtes sûr que c'est Saint-Fiacre qui a tué sa mère ?

- Certain ! Aurais-je agi comme je l'ai fait si ..." ... [...]
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[...] ... Les doigts de la vieille dame se disjoignaient, découvraient le faciès tourmenté, ouvraient le missel.

Encore quatre minutes ! Les oraisons. Le dernier Evangile ! Et ce serait la sortie ! Et il n'y aurait pas eu de crime !

Car l'avertissement disait bien : la première messe ...

La preuve que c'était fini, c'est que le bedeau se levait, pénétrait dans la sacristie ...

La comtesse de Saint-Fiacre avait à nouveau la tête entre les mains. Elle ne bougeait pas. La plupart des autres vieilles étaient aussi rigides.

Ite missa est ... La messe est dite ...

Alors seulement Maigret sentit combien il avait été angoissé. Il s'en était à peine rendu compte. Il poussa un involontaire soupir. Il attendit avec impatience la fin du dernier Evangile, en pensant qu'il allait respirer l'air frais du dehors, voir les gens s'agiter, les entendre parler de choses et d'autres ...

Les vieilles s'éveillaient toutes à la fois. Les pieds remuaient sur les froids carreaux bleus du temple. Une paysanne se dirigea vers la sortie, puis une autre. Le sacristain parut avec un éteignoir et un filet de fumée bleue remplaça la flamme des bougies.

Le jour était né. Une lumière grise pénétrait dans la nef en même temps que des courants d'air.

Il restait trois personnes ... Deux ... Une chaise remuait ... Il ne restait plus que la comtesse et les nerfs de Maigret se crispèrent d'impatience ...

Le sacristain, qui avait terminé sa tâche, regarda Mme de Saint-Fiacre. Une hésitation passa sur son visage. Au même moment le commissaire s'avança.

Ils furent tous deux tout près d'elle, à s'étonner de son immobilité, à chercher à voir le visage que cachaient les mains jointes.

Maigret, impressionné, toucha l'épaule. Et le corps vacilla, comme si son équilibre n'eût tenu qu'à un rien, roula par terre, resta inerte.

La comtesse de Saint-Fiacre était morte. ... [...]
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Le château était vaste. Du dehors, il ne manquait pas d'allure. Mais l'intérieur avait un aspect aussi miteux que le pyjama du jeune homme. Partout de la poussière, des vieilles choses sans beauté, un amas d'objets inutiles. Les tentures étaient fanées.
Et sur les murs,on voyait des traces plus claires qui prouvaient que des meubles avaient été enlevés.
Les plus beaux, évidemment! Ceux qui avaient quelque valeur!
"- Vous êtes devenu l'amant de la comtesse..
- Chacun est libre d'aimer qui..
- Imbécile! " gronda Maigret en tournant le dos à son interlocuteur.

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Et Maigret retrouvait les sensations d'autrefois : le froid, les yeux qui picotaient, le bout des doigts gelé, un arrière-goût de café. Puis, en entrant dans l'église une bouffée de chaleur, de lumière douce : l'odeur des cierges, de l'encens...
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