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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Israel Josha Singer, dès son premier roman, montre toute la palette qu'il développera si bien de conteur d'histoires où la vie quotidienne et les traditions ashkenazes sont complètement liées. Dans Yoshe le fou, il y a une histoire d'amour interdit mais surtout la présence constante des oppositions parfois violentes entre juifs hassidiques et mitnagdimes (ou opposants) - les premiers figurants un courant plus humanitaires de la foi, les seconds la version ultra-orthodoxe de l'application de la Loi - et surtout un style et un sens du récit qui arrivent à rendre très facile à lire ce qui aurait pu à priori se révéler un peu ardu ou rébarbatif. J'ai appris plein de choses sur les coutumes, les rituels, et même si il est impossible de retenir tous les termes et leurs significations, leurs historiques,etc l'ensemble est abordé sous une forme de récit passionnant. Ca ne veut pas dire qu'il soit facile de s'y retrouver dans la foultitude des personnages dont les noms, à mon niveau, se ressemblent tous. C'est d'ailleurs une des caractéristiques majeures de Singer que de savoir brosser les portraits des protagonistes qui les rend tous (et ils sont nombreux!) très présents et intéressants.
Une oeuvre dont le seul bémol est d'être un peu trop courte, ce que Singer saura dépasser dans plusieurs de ses romans suivants, notamment son chef d'oeuvre à mon goût Les frères Ashkenazi.
Né d'un père rabbin hassidique, Singer se révoltera contre la tradition et on sent déjà ici sa vision acerbe et très critique de l'absurdité d'une société basée sur la religion et les interdits, et le respect au sens strict de la Loi talmudique. Gageons que, s'il avait vécu à la création de l'état d'Israel et qu'il ait décidé d'y émigrer (déjà, ça serait étonnant), on l'aurait plutot retrouvé à Tel-Aviv qu'à Jérusalem...
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Ce livre est profond. Il y a tellement de choses à dire que je risque sûrement d'oublier de vous parler de certaines choses. Je ne suis pas une grande critique. Je suis quelqu'un d'assez simple. Je ne veux heurter personne et excusez-moi par avance si mes propos semblent critiquer une communauté. Je préviens le lecteur de ma critique que je vais un peu spoiler. ;-)
J'ai refermé ce livre avec des sanglots coincés dans la gorge; tout d'abord en raison de l'aspect humain. Cela a été un crève-coeur de voir la souffrance de Nahum errant en n'ayant que dans la bouche la récitation des psaumes pour se faire pardonner d'avoir perdu sa bien-aimée en pensant avoir commis un pêché impardonnable. Je pense qu'il s'auto-flagelle dans l'espoir d'être pardonné en haut et de pouvoir la retrouver.
Le plus triste dans cette histoire, c'est que son esprit est hanté par le pêché qu'il a commis et le fait qu'il ait perdu Malka.
Le monde hassidique est tellement exigeant et nous le découvrons dans le roman. En même temps, on ne peut que louer le respect d'une loi, une éducation bien structurée et respectueuse du divin. Malheureusement, mon côté humain et empathique fait de multiples objections. Il faut savoir se libérer de certaines contraintes pour vivre dans l'amour. Quand on tombe sur une mauvaise personne, il est évident de ne pas s'enfermer à perpétuité dans un malheur sans amour.
J'ai été très surprise aussi par la sévérité et parfois le manque de tolérance des hassidiques; ce qui m'a choqué c'est la violence physique aussi. C'est un monde très extrême qui ébranle mon coeur fragile. Je suis une grande romantique et je pense qu'il vaut mieux blesser une personne en la quittant que de rester et la rendre malheureuse. Sourele aussi aurait pu être heureuse plutôt que de subir sans broncher. Elle a le rôle de la personne abandonnée et qui n'a plus le droit de vivre parce que son mari s'en va. On la juge sévèrement en pensant que c'est sa faute. Trop de sévérité. Pourtant, la torah nous enseigne d'aimer son prochain comme soi-même. Il ne faut pas oublier l'amour. le seigneur est amour.
Je suis mitigée parce qu'il y a aussi un profond respect qui règne dans ce roman. Un respect silencieux qu'on a peur d'ébranler et le silence a toute sa place dans ce livre et on le comprend. Je crois que c'est ce silence qui ébranle le coeur du lecteur.
Je conseille ce livre qui nous secoue de par sa différence, par un monde pas toujours facile à comprendre mais qui nous aide à réfléchir et à comprendre même à travers les non-dits.
Je n'ai pas tout dit. Je trouve qu'il y a un sentiment d'inachevé mais en même temps, il faut parfois s'arrêter avec cette souffrance parce qu'on ne peut finalement pas revenir en arrière !
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En lisant ce livre, je n'ai pu manquer de faire un rapprochement avec "le Dybbuk". Je n'ai eu aucun mal à reconstituer l'univers de ces cours rabbiniques d'Autriche et de Galicie que ce soit ou au XVIIIème siècle au 20ème ou au 21ème siècle, le hassidisme reste fidèle à ses principes et traditions d'autant que maintenant (et malgré leur négation d'un Etat qui ne leur a pas été donné par Dieu) ils ne sont plus mis à l'index par les juifs orthodoxe....

La différence d'éducation et de raffinement entre le Juif Autrichien plus ouvert sur le monde et le juif criaillant, mendiant et crasseux du schtetl, souvent l'esprit borné et passant sa vie en bigoterie et en lamentations pour tout et rien avec un air de martyr désigné fait que l'on prend (du moins moi je prends) fait et cause pour ce jeune homme obligé par tradition et pour une alliance entre cours rabbiniques de se marier, alors qu'il n'était pas prêt, avec une fille qu'il n'a pas choisi et avec qui il est sans conteste mal assorti.

Ce livre vous fait pénétrer dans un mode clos avec ses propres lois, ses traditions, ses peurs, ses supertitions ou la méfiance ancestrale du"goï " perdure de génération en génération.
Lien : http://adighee.canalblog.com..
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