Quel récit ! Poignant du début à la fin.
C'est l'histoire d'un jeune garçon, Saravouth qui vit à Phnom Penh. Il a un père, une mère, et une soeur.
« En 1971, Saravouth a onze ans. Sa petite soeur Dara en a neuf. Leur mère, Phusati, enseigne la littérature au lycée
René-Descartes. Leur père, Vichéa, travaille à la chambre d'agriculture. »
Un jour, sa vie va basculer dans l'horreur…
Saravouth s'est construit un Royaume intérieur auquel sa soeur a accès, grâce aux lectures que sa mère leur fait de l'Iliade, l'Odyssée,
Peter Pan… Cette façon de raconter ce que ce jeune garçon vit à l'intérieur de lui-même est bouleversant. Les multiples comparaisons et va-et-vient entre le Royaume intérieur et l'Empire extérieur donnent à ce texte une puissance formidable. Ce n'est pas seulement le récit d'un jeune garçon à la recherche de sa famille, ce n'est pas seulement l'odyssée de Saravouth qui cherche à revenir dans son Ithaque natale, c'est aussi le récit d'un jeune garçon que la littérature entraine dans les méandres des mots, dans ce qu'ils évoquent, dans ce qu'ils font naître dans son coeur et dans son esprit.
Saravouth existe, je l'ai vu dans une vidéo citée dans l'épilogue… Il est un survivant de l'horreur. En 1971, le Cambodge est en plein guerre civile, les habitants vivent atrocités sur atrocités, seule la fuite vers la Thaïlande peut leur permettre d'y échapper. Mais qui y parvient ?
La ténacité de ce jeune garçon, qui échappe à la mort à plusieurs reprises, est à tous égards, exemplaire. Il ne perd jamais l'espoir de retrouver ses parents, de retrouver les personnes qu'il a côtoyées quand ils étaient encore heureux.
Un roman qui serre le coeur.
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