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Nouvelle recette épicée à la sauce Apocalypse Now de « Sans Famille » l'inoubliable chef d'oeuvre d'Hector Malot, tel apparait au premier abord ce roman. Saravouth succède à Rémi, Vanak à Mattia, un tigre remplace Joli coeur, Capi, Zerbino et Dolce se réincarnent en crocodiles et les sables mouvants sont l'adaptation asiatique du coup de grisou dans la mine.

Mais nous ne sommes plus au XIX siècle en France ou en Angleterre, nous sommes au Cambodge, en 1971, Nixon préside les USA, le général Lon Nol renverse Norodom Sihanouk et les Khmers rouges entament leur campagne de purification qualifiée de « libération » par les journalistes du Monde pour qui deux millions de victimes sont un détail de l'histoire.

La vie de Saravouth (onze ans) et de sa famille bascule dans l'horreur et rejoint dans le martyrologe les juifs gazés par les nazis, les harkis ébouillantés par les islamistes du FLN, les afghans égorgés par les talibans, les ukrainiens victimes de « l'opération spéciale » russe… ce qui fait de ce drame une oeuvre universelle.

Saravouth blessé, mais non détruit, part à la quête des siens et emmène le lecteur dans un vertige d'autant plus tragique et véridique qu'il n'est pas un personnage de fiction, mais un être de chair et de sang, à la résilience stupéfiante.

Cette résilience, il la doit, en partie, à la culture héritée de ses parents en lisant « L'Iliade et l'Odyssée » ou « Peter Pan » ce qui différencie ce patrimoine de celui de la famille Testasecca dans « Les Contreforts » qui est un héritage multi-séculaire.

Oeuvre après oeuvre, Guillaume Sire pose au lecteur la même interrogation « Qu'est-ce qui n'est pas impossible ? » et offre un magnifique message d'espérance en rappelant que de Homère à René Char, ce sont les écrivains qui forgent l'armature morale exigeante de la résistance.

Ps : mon opinion sur « les contreforts » :
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Est-ce que je peux vraiment remercier Krol de m'avoir conseillé ce roman ? j'en ressors tellement pessimiste sur la nature humaine et si effrayée par les conduites des hommes pendant la guerre que celle qui frappe à notre porte me fait encore plus peur ! À mon tour, je vais vous dire qu'il faut lire ce roman même si comme moi vous serez horrifié par ce que vous allez découvrir sur cette guerre au Cambodge qui semble si lointaine dans le temps.

Saravouth est un jeune Cambodgien élevé par un père intègre fonctionnaire de l'état cambodgien et d'une mère dont le père était français, il a une petite soeur, Dara. Sa vie est harmonieuse, c'est un enfant à l'imagination débordante nourrie de la lecture de « Peter Pan » et « L'Odyssée ». Il se construit un monde intérieur imaginaire qui le protège de toutes les horreurs du monde de l'extérieur.

Hélas ! la guerre commence et la corruption du régime de Lon Nol sera bien incapable d'arrêter les Khmers Rouges qui gagnent du terrain par des méthodes d'une barbarie incroyables. Je ne résiste pas à citer le journal du « Monde » la veille de la prise de la capitale par les Khmers rouges. (Je cite l'auteur, je ne peux en vérifier la vérité de chaque mot, mais en revanche je peux témoigner de l'ambiance générale de la gauche bien-pensante française)

Les journaux anglais sont formels : le Cambodge n'en a plus pour longtemps. Phon Penh va tomber. le peuple sera libéré écrit Philippe Saintes dans les pages du « Monde ».

« Libération » qui a couté deux millions de morts

La famille de Saravouth n'est pas victime des Khmers mais de la lutte du clan Lon Nol contre les habitants qui étaient suspectés d'être d'origine Vietnamienne ou comme son père d'être incorruptible. Ils sont emmenés en forêt et là commence la deuxième partie de la vie de Saravouth. Il est recueilli par une vieille femme qui le soigne grâce à des plantes, il est persuadé que ses parents et que sa soeur sont vivants et il veut absolument les retrouver. Dès qu'il le peut il repart à Phnom Penh pour retrouver sa famille. Mais ce parcours à travers le Cambodge dévasté, c'est une horreur absolue, il arrivera quand même dans la ville où évidemment il ne retrouvera pas ses parents.

Un jour l'horreur envahira complètement son monde intérieur et il perdra toute son innocence. Une dernière partie très courte c'est la vie de Saravouth aux USA, on peut le voir sur un très court reportage que l'auteur nous conseille de regarder. Sa tragédie et ses multiples blessures l'empêcheront de vivre normalement mais la prédiction de la la première femme qui lui a sauvé la vie dans la forêt cambodgienne, les gens auraient toujours envie de l'aider. D'ailleurs pour faire connaître son histoire Guillaume Sire dit qu'il l'a rencontré pendant trois ans et qu'il bénéficiait de l'aide de nombreuses autres personnes.
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Quel récit ! Poignant du début à la fin.

C'est l'histoire d'un jeune garçon, Saravouth qui vit à Phnom Penh. Il a un père, une mère, et une soeur.

« En 1971, Saravouth a onze ans. Sa petite soeur Dara en a neuf. Leur mère, Phusati, enseigne la littérature au lycée René-Descartes. Leur père, Vichéa, travaille à la chambre d'agriculture. »

Un jour, sa vie va basculer dans l'horreur…

Saravouth s'est construit un Royaume intérieur auquel sa soeur a accès, grâce aux lectures que sa mère leur fait de l'Iliade, l'Odyssée, Peter Pan… Cette façon de raconter ce que ce jeune garçon vit à l'intérieur de lui-même est bouleversant. Les multiples comparaisons et va-et-vient entre le Royaume intérieur et l'Empire extérieur donnent à ce texte une puissance formidable. Ce n'est pas seulement le récit d'un jeune garçon à la recherche de sa famille, ce n'est pas seulement l'odyssée de Saravouth qui cherche à revenir dans son Ithaque natale, c'est aussi le récit d'un jeune garçon que la littérature entraine dans les méandres des mots, dans ce qu'ils évoquent, dans ce qu'ils font naître dans son coeur et dans son esprit.
Saravouth existe, je l'ai vu dans une vidéo citée dans l'épilogue… Il est un survivant de l'horreur. En 1971, le Cambodge est en plein guerre civile, les habitants vivent atrocités sur atrocités, seule la fuite vers la Thaïlande peut leur permettre d'y échapper. Mais qui y parvient ?

La ténacité de ce jeune garçon, qui échappe à la mort à plusieurs reprises, est à tous égards, exemplaire. Il ne perd jamais l'espoir de retrouver ses parents, de retrouver les personnes qu'il a côtoyées quand ils étaient encore heureux.

Un roman qui serre le coeur.
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C'est le deuxième livre que je lis de cet auteur, et il a un talent certain pour créer tout un univers autour de ses personnages. Dans ce roman, nous suivons le monde intérieur et extérieur d'un petit garçon, en pleine guerre du Cambodge. D'un début très onirique on bascule dans la réalité horrifique de la guerre. le plus surprenant pour moi a été d'apprendre à la fin que
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Avant la longue flamme rouge est l'histoire (presque) vraie d'un garçon cambodgien d'une dizaine d'années. C'est d'abord une vie de famille épanouie, puis il se retrouve livré à lui-même après avoir été séparé de ses parents, sans doute décédés. Une des critiques parle d'un mélange de violence et de poésie, c'est exactement de ça qu'il s'agit. L'enfant se réfugie dans son imaginaire pour échapper au monde réel.
D'un point de vue historique, ce livre est assez décevant et n'apporte presque rien. L'action se passe avant l'arrivée des Khmers rouges, à une période charnière où toutes les parties en présence massacrent les malheureux civils sans état d'âme. le récit fait état de cadavres partout sans que l'on sache forcément qui est responsable de ces horreurs. Il n'y a pas d'armée en présence, il n'y a que des individus désespérés ou embrigadés, mais tout aussi méprisants de leurs concitoyens.
Pour ceux qui s'intéressent à l'histoire, ne manquez pas le témoignage poignant de Pin Yathay "L'Utopie Meurtrière".
Quant au style, il est d'abord plein de poésie. le rythme est lent au départ mais la lecture reste agréable. C'est moins vrai vers la fin où la lenteur est parfois pesante.
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Encore une tragédie en cette fin de siècle que la succession d'épreuves qui sont tombées sur les habitants de ce beau pays. Il aurait pu s'appeler auparavant le pays du sourire et aussi de l'insouciance car tout était réuni pour le bonheur de la population : des rizières et du poisson en abondance grâce à la pluviométrie et aussi au Mékong et au Tonlé Sap. Ce peuple vivait de peu mais heureux. Quand sont arrivées les différentes plaies du Cambodge : après leur combat pour l'indépendance, le prince Sihanouk n'est pas resté longtemps sur son trône poussé par le général Lon Nol et aussi la lutte intestine contre les kmers rouges. Déjà je savais que les Vietnamiens étaient considérés comme leurs pires ennemis. L'histoire du Cambodge en fait état. Mais ensuite, il y a eu un très grand génocide qui a duré des décennies. le peuple cambodgien n'en est pas sorti intact. Finie l'insouciance, finie la tranquillité. Ce livre m'a plu car l'histoire est racontée par la voix d'un enfant de onze ans, Saravouth, qui est bien intégré dans son école et dans sa famille lorsque l'insoutenable arrive. le garçon a beau s'être construit un monde intérieur à l'image de celui de Peter Pan, la réalité va le rattraper et il souffrira dans sa chair et dans son âme. Séparé de sa famille proche, blessé atrocement par les balles ennemies, il sera récupéré par de bonnes âmes charitables à l'image de la vieille dame dans la forêt et s'il s'en sort à peu près bien physiquement, son mental aura énormément souffert. C'est tiré d'une histoire vraie et ce n'est pas étonnant. A l'image de beaucoup d'enfants dans toutes les guerres modernes, il survivra mais blessé dans l'âme. Rien ne sera plus pareil.
J'ai aimé l'atmosphère de Phnom-Penh, son marché Orussey si riche en odeurs et saveurs, son hôpital Calmette (où je suis née), son école (pour moi, ce fut le lycée Descartes) et le karmac de Pochentong, l'aéroport international où mes parents venaient siroter un petit alcool en regardant les avions décoller. Moi, j'avais droit à du milk-shake au chocolat. Que de bons souvenirs pour nous qui sommes repartis en France en 1963, juste au moment où cela commençait à être chaud. Les descriptions des différentes soupes m'ont aussi mis l'eau à la bouche. Les sangsues moins mais c'est bien réel aussi !
J'ai souffert de voir ce pays à feu et à sang livré à des brutes sanguinaires qui ont spolié et tué tant d'intellectuels. A chaque génocide, on se dit plus jamais cela et pourtant !
C'est un livre qui fera témoignage de sorte que personne n'oublie et difficile d'oublier de telles horreurs.
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1971 - Cambodge, guerre civile, les Khmers rouges sont opposés au Royaume du Cambodge, les communistes d'un côté, les Etats-Unis de l'autre, en pleine guerre froide, pour faire court. Ce roman relate l'histoire vraie de Saravouth, 11 ans, victime avec sa famille de cette guerre. Ce jeune garçon se retrouve à survivre dans la jungle avant d'être recueilli dans un orphelinat. Guillaume Sire nous entraîne dans le conflit qui a dévasté le Cambodge et son récit nous fait vivre les terreurs des populations et les crimes qui ont été perpétrés.
C'est un roman mais c'est de l'Histoire, une bonne introduction à qui veut lire des ouvrages sur les Khmers rouges. J'ai apprécié les notes en fin de récit qui expliquent la rencontre de l'auteur avec Saravouth et incitent à voir le court métrage sur sa vie. Chose faite.
C'est le roman tragique d'une vie dévastée, comme tant d'autres par ces foutues guerres.
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Quel récit passionnant et bouleversant, que cette histoire réelle du jeune Saravouth. Un choc d'émotions. Une écriture à la fois réaliste et poétique, un hymne à la littérature et à l'imaginaire.♥️
Nous sommes plongés au coeur d'un pays, au coeur d'un conflit, au milieu de la peur, de la violence … Mais aussi et surtout au coeur des sentiments et des pensées de Saravouth, dans son monde onirique et dans sa dure réalité. Nous sommes subjugués par sa volonté, sa force de résilience. Pour cet enfant, qui saura se relever à chacune de ses nombreuses blessures, la quête pour retrouver sa famille ne faiblira jamais, et restera son seul but, son seul espoir. Entre les atrocités de la guerre, et le « royaume » intérieur que Savarouth s'est construit, ce roman est un équilibre de violence et de poésie.
Et puis, j'ai visionné le documentaire « Odysseus'Gambit », suggéré par l'auteur, et découvert avec émotion celui qui a traversé tant d'épreuves, de malheurs et qui joue maintenant aux échecs sur Union Square à New York.
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J'ai découvert ce livre, par hasard. J'ai lu les très bonnes critiques sur ce site. Je n'ai donc pas hésité, j'ai acheté le livre, je l'ai lu et j'ai été conquis.
Ce livre fait partie de ceux dont on ne sort pas indemne. Il est bien écrit, mais ça, nombreux sont les livres à l'être.
Ce qui fait réellement la différence, c'est l'émotion qui se dégage de ce texte.
Là? Qu'est ce donc? Une larme séchée. Oui, j'ai pleuré en fermant ce très bon roman.
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Ce qui m'a attirée dans ce roman, c'est le fait que l'auteur soit parti d'un personnage réel. Guillaume Sire a rencontré Saravouth dans la rue où il joue aux échecs. A partir des bribes de sa vie, l'auteur a imaginé une histoire bouleversante qu'on ne peut oublier de sitôt.
Savarouth est un petit Cambodgien qui vit heureux avec ses parents et sa petite soeur Dara. Hélas ! La destitution du roi et l'avènement des khmers rouges va précipiter le pays dans l'horreur. le jeune garçon va vivre une tragédie, mais il s'accroche à l'espoir grâce au « Royaume intérieur », ce pays imaginaire qu'il a créé et qu'il fait vivre. Son parcours chaotique pour retrouver sa famille lui fera rencontrer une vieille femme un peu sorcière qui va soigner ses blessures. Puis il esquivera la mort tout au long de son périple, comme si ce « Royaume intérieur » lui insufflait le courage pour affronter l'horreur de cette guerre civile.
Cet enfant imaginé deviendra l'adulte déraciné, sans famille et exilé rencontré par l'auteur.
La grande histoire se mêle au récit intime, et c'est bouleversant.

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